Tout à commencé alors que tu avais trois ans. Enfin, c’est surtout ton premier souvenir. Vous viviez dans un quartier mal famé de Londres, ta mère, le mec de ta mère qui t’avait reconnu mais qui n’étais pas ton père et toi-même. Tu avais l’impression d’être heureuse et que toutes les petites filles vivaient comme toi. Pour jouer, tu avais les seringues usagés et les cadavres d’alcool des deux tocards qui t’ont élevé. Tu avais un toit sur la tête qui fuyait mais un toit quand même. Et tu mangeais au grand maximum deux repas dans la journée. Tu étais scolarisé mais tu n’y allais pas souvent parce que ta génitrice était bien trop une loque pour se rappeler de t’emmener à l’école. Tu avais toujours vécu à Londres, tu étais né à Dublin mais le connard qui t’a éduqué était un anglais de Londres donc il vous a trainé une semaine après ta naissance dans sa ville natale. Et puis un jour tout à basculé. Un homme grand, aux cheveux bruns est venu chez vous un soir. Il semblait en colère, il réclamait de l’argent et parlait même de dettes. Du haut de tes trois ans tu ne comprenais pas grand-chose mais le lendemain matin vous aviez plié bagage direction l’Amérique. Et c’est là que tout à commencé.

« Sale truie ! », « Bouffe tout ! », « Poubelle ! » Tout les jours. Tout les jours tu marchais dans les couloirs de ton collège et tout les jours tu recevais coups et insultes. Et cela durait depuis l’école élémentaire. Tout à commencé à l’âge de six ans lorsque le mec de ta mère à fait une overdose. Il était mort en plein milieu de la pièce commune et vu que ta mère ne voulait pas se faire choper par la police vous avez vécu avec cette homme pendant au moins deux semaines le temps qu’elle fasse évacuez le corps. Cette mort l’avait anéanti et quant elle était anéanti ta mère doublait les doses de drogue et d’alcool mais cette fois quelque chose avait changé. Pour la première fois de ta vie ta mère avait posé un regard sur toi, puis une claque et voilà comment ton addiction pour la nourriture avait commencé. Plus les coups pleuvait chez toi, plus tu grossissais et plus tu grossissais plus tu prenais des coups que ça soit à l’école ou à la maison. Lorsque tu rentrais le soir, tu pensais pouvoir te vider l’esprit de toute cette méchanceté scolaire mais ta mère était toujours là pour te le rappeler.

« Qu’est-ce que j’ai fais pour mériter une fille aussi grosse et moche ? » Tu avais douze ans et c’était l’insulte de trop. Cela faisait maintenant six ans que tu supportais ce harcèlement mais là c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Tu avais pris une grande inspiration et tu avais fait face à ta mère. « Et moi ? Qu’est-ce que j’ai méritais pour vivre dans la misère avec une mère alcoolique et drogué ? Qu’est-ce que j’ai fais pour que ma mère soit une pute sans cœur ? » Tu tremblais, tu ne te contenait plus et tu ne te reconnaissais plus. Alors que tu t’apprêtais à déballer tout ce que tu avais sur le cœur, ta mère te stoppa net en te frappant d’un coup de poing dans la mâchoire. Ce geste de colère elle l’avait regretté immédiatement après t’avoir vu tomber au sol. Tu étais comme raide morte. Elle a donc appelé le Samu en prétextant une mauvaise chute et elle savait que tu allais la protéger à ton réveil, tu avais passer ton enfance à la protéger. Une fois aux urgences le verdict tombait, fracture de la machoire. C’est bien la seule chose bien que ta mère est faite pour toi. Tu as passé quinze jours dans un coma artificiel afin que tu souffres moins et les trois autres mois qui ont suivi ce drame, tu ne pouvais manger plus que de la soupe ou de la purée. Tu es passé de plus de cent kilos à cinquante kilos en moins de trois mois. C’était un miracle, c’était le plus beau jour de ta vie et même si tu ne lui as jamais dit, tu remercie ta génitrice d’avoir au moins fait quelque chose de bien. Et c’est comme ça que tu es devenue la Grace sexy et charmeuse que l’on connaît aujourd’hui.

Raleigh, c’est un autre gros chapitre de ton histoire c’est peut être même le plus important avec ta perte de poids. Tu l’as rencontré au lycée. Il était grand, il était beau, il était gentil et serviable. Il était juste parfait et tout le contraire de toi. Tu étais la rebelle. Celle qui faisait le mur et prenait de la drogue. Tu étais la fille méchante et sûre d’elle. Mais lui il avait aimait ça, car il avait vu autre chose en toi et il t’aimait. Tu savais que tu étais incapable de le rendre heureux et de l’aimait comme lui t’aimais mais tu savais que c’était la meilleure chose qui te soit arrivée. Vous faisiez tout ensemble et il acceptait tout de toi. Il venait toujours à ta rescousse quand il y avait un problème. Jusqu’à ce fameux jour.

« Raleigh, j’ai fais une connerie ». Tu pleurais, tu tremblais, tes mains étaient glaciales et celle de ton petit ami étaient chaudes. Il prit alors tes mains dans les siennes et planta son regard dans le tien. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Ta lèvre trembler, les mots ne voulaient pas sortir. « J’ai tué Marc… » Marc, c’était ton dealeur. Tu lui devais un peu d’argent mais lui penser à une seule chose c’était te sauter et tu n’avais que quinze ans. Alors, tu en avais parlé à Raleigh qui était parti le voir il y de ça deux semaines mais là il avait insisté, il t’avait retenu et toi tu avais pris peur et tout s’était enchainé très vite. Raleigh te regardait toujours et son regard te faisait comprendre qu’il fallait que tu expliques très vite la situation. Tu prenais une grande inspiration avant de te lancer. « Je suis allée le voir pour le rembourser mais cela ne lui suffisait pas il voulait plus. Alors il m’a attrapé, m’a collé contre le mur. Il a commencé à m’embrasser, à me toucher mais je criais, je me débattais mais son corps était beaucoup trop lourd sur le mien. Alors j’ai fermé les yeux et là j’ai sentie sa main dans ma culotte et je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai attrapé le couteau qu’il avait sur sa table de cuisine et je lui ai planté dans les côtes, je suis foutue Raleigh, je vais passer ma vie en prison voir pire. » Tu pleurais tellement que ton petit ami t’avait pris contre lui et te frotter le dos c’est comme ça que tu t’es endormie dans ses bras apaisait par sa présence comme à chaque fois.

Les mois avaient passé et l’enquête sur le meurtre de Marc avait mené à toi. Tu étais là dans une salle d’interrogatoire, les flics étaient en face de toi et tu flippais grave. Plus rien n’allait dans ta vie depuis le meurtre de ton dealeur. Tu avais seize ans. Ta mère passait ses nuits dans les rues, tu avais tué un homme, tu étais enceinte de Raleigh et maintenant tu risquais d’aller en prison. Ton regard était vide, tu ne pensais qu’à une chose te suicider et c’est comme ça que lors de ton interrogatoire tu avais menti et tu avais dit que c’était Raleigh le coupable pour te protéger toi. Tu ne savais pas si c’est la peur, le manque de courage, l’envie de protéger votre enfant ou toi-même mais tu venais de balancer le seul être qui t’aime et que tu aimes. Bien joué Gracie toujours aussi intelligente. Quelques heures après Raleigh c’était fait arrêté et ta vie venait de s’effondrer.

Plusieurs mois avait passé depuis ta trahison mais tu étais toujours une merde à tes yeux. Tu enchainais drogue, alcool et coup d’un soir. Raleigh était loin de toi, tu avais perdu l’enfant que vous aviez ensemble, ta mère avait une nouvelle fois fuit le pays. Tu étais seule, jolie mais seule sans personne à aimer ou à aider. Tu t’es alors endurcie, replier sur toi-même et concentrer uniquement sur ton projet d’ouvrir un label de musique. Tu avais bossé comme une folle pour intégrer Harvard mais ton manque d’argent et ton casier judiciaire long comme ton bras te collait à la peau. Tu étais donc rentrer à l’université de Boston où tu étais devenue l’une des élèves les plus brillantes en musicologie malgré la fête, l’alcool et la drogue. Aujourd’hui tu as réussi à rentrer à Harvard pour obtenir ton doctorat en musicologie. Ta vie semble repartie sur de bons rails mais ça ce n’est qu’en apparence parce qu’à l’intérieur, tu continue de te détruire à petit feu.