Être une Forbes dans ce monde d'économie. On pourrait croire que c'est facile, qu'on a tout ce qu'on veut tout cru dans le bec. Oui, certaines choses sont plus faciles comme se permettre des extravagances ou avoir des connexions un peu partout. Mais ce n'est pas en restant les bras croisés qu'on en est arrivé là. On parle ici de quatre générations de Forbes qui ont consacré leur vie à ces recherches, à ses palmarès dans le milieu économique. Tout a commencé par mon arrière-grand-père, Bertie Charles Forbes, qui a fondé le magazine en 1917. Mon grand-père, Malcom Forbes, en a pris la relève pour ensuite passer la chandelle à son fils, Steve Forbes. Ce dernier devient le rédacteur en chef ainsi que le PDG de la maison d'édition Forbes Inc. La quatrième génération, ce sont mes frères, mes soeurs et moi. Tous promis à un avenir dans la compagnie. J'ai donc grandi dans cette esprit de compétition, de classement et de dépassement. On devait toujours prouver qu'on méritait notre place autant notre place que les autres que ce soit dans la famille ou dans l'industrie.  Les derniers encore plus que les premiers. Pour vous mettre en contexte, nous sommes cinq enfants à vouloir s'asseoir sur le siège principal au bureau chef. On commence par Malcom, le premier né. Ensuite, vint le tour des jumeaux, Theodore et Lydia. On finit cela avec moi et ma petite soeur, Kayla.
J'ai passé mon enfance à aller à l'école tout en suivant des cours privés une fois de retour à la maison. Sans compter les soirées importantes auxquelles mes parents étaient conviées. Parce qu'il n'y a pas que mon père qui avait une carrière importante. Ma mère, Carol Nielsen, est devenue l'animatrice principale de l'émission Forbes on Fox présenté à la chaîne du même nom. On se devait donc de faire acte de présence dans bien des soirées et surtout, d'apprendre à se tenir. Et qui dit parents influents dit aussi, parents absents. À un certain stade, j'ai fini par voir ma mère plus souvent sur la télévision que devant moi. Le lycée, ça s'est un peu gâté. J'en ai eu marre de jouer les petites filles parfaites, la famille parfaite alors qu'on avait un horaire digne du président des États-Unis uniquement pour combler le fait qu'on ne voyait ni notre mère, ni notre père et que, malgré tout, nous étions toujours à la recherche de leur approbation. Fini ce temps-là pour moi. J'ai fini par décider que je voulais vivre ma propre vie, écrire mon histoire. J'ai fait dans le classique et j'ai commencé à sortir de plus en plus avec mes copines, à fréquenter des garçons et j'ai intégré les pompoms girls. En dernière année, je suis même devenues capitaine de l'équipe. Les entraînements me prenaient beaucoup de temps et j'ai commencé à manquer des cours. Autant ceux au lycée qu'à la maison. Autant vous dire que ça n'a pas plus à mes parents qui m'ont menacé de me couper absolument tout. Disant sans cesse que je gaspillais mon potentiel, que je pourrais être à la tête de cet empire si je le voulais. Mais qu'avec un comportement pareil, je n'irais nul part.
J'ai voulu leur prouver le contraire, leur prouver que je pouvais aller aussi loin que je le voulais. Dès mon entrée à Harvard, j'ai tapé des scores, me comparant sans cesse à mes frères et soeurs aînés. Si tout avait été selon mon plan, je serais déjà PDG de la compagnie. Un petit être vint stopper tout ça. Vers la fin de ma deuxième année d'université, je suis tombée enceinte du petit ami que j'avais à l'époque. Évidemment, en entendant la nouvelle, il a prit ses jambes à son cou sans demander quoi que ce soit. Je ne voulais pas de cet, je n'étais pas prête à avoir un enfant. C'est le grand coeur de Lydia qui m'a convaincu de le garder. Si la réputation n'avait pas été une chose aussi importante pour mes parents, ils m'auraient rapidement dit de mettre un terme à tout ça. Mais que penseraient leur auditeurs s'ils apprenaient qu'une des filles Forbes avait avorté? Un scandale, sans aucun doute. Alors, neuf mois plus tard, j'ai tenu ce petit être dans mes bras, Wesley Forbes-Nielsen. On dit qu'on tombe en amour dès le premier moment. Pourtant, ça n'a pas été mon cas. Tout ce que je voyais était un bébé qui allait briser la liberté que j'avais acquise, qui avait détruit les buts que je m'étais fixée. Dépression post-partum qu'on dit, apparemment. J'ai passé plus de six mois en thérapie et c'est Lydia qui s'est occupé du bébé. Il avait près d'un an quand je suis revenue à temps plein avec lui. J'habite avec Lydia et par chance, elle s'en occupe parce que je ne saurais pas quoi faire. On pourrait même penser que c'est elle, la mère de Wesley tellement ils sont proches. Dans un sens, ça m'arrange vu qu'il préfère que ce soit elle qui s'occupe de lui. En même temps, je sais pas, ça me chicotte. Maintenant qu'il a trois ans, c'est encore le même scénario. On habite avec Lydia qui joue les mamans avec lui pendant que moi, je poursuis mes études et mes plaisirs d'à côté.