Ne me demandez pas ce que je fous au Royale. J'y suis avec Zac et quelques winthrops, c'est tout. C'est samedi soir, tout le monde est motivé, alors pourquoi pas. Je me sens un peu mieux, peut-être parce que je ne croise plus Nora depuis notre rupture, depuis que j'ai quitté la porte de son appart après avoir entendu qu'elle ne m'aimait pas. Enfin, disons qu'elle ne sait pas mais pour moi c'est tout comme. Je me rends au bar pour chercher les commandes et là, je vois une brune assez saoule vu son état qui est presque en train de s'endormir devant son verre. J'ai presque envie de rire mais je reconnais le petit minois de Megara. Mais avec des yeux fatigués et un air à faire peur à un mort. Je fronce les sourcils et je m'approche d'elle en posant ma main sur son épaule pour lui faire part de ma présence au cas où elle serait en train de réellement dormir et de rêver de je ne sais quoi. « m-megara ? » je la secoue doucement pour qu'elle relève la tête et j'ai mal au coeur quand elle croise mon regard. « tu vas bien ? qu'est-ce que... tu bois toute seule ? » elle a beau avoir été la première fille qui m'a touché droit au coeur, on est proche tous les deux, on a gardé cette certaine complicité et... je mentirais si je disais que là tout de suite, je ne ressens rien en la voyant complètement ivre.

C'est pas très plaisant de la voir seule comme ça dans un état pareil. Moi ça me serre le coeur, vraiment. Je l'ai toujours connue pétillante, souriante, pas au bout de sa vie comme ça. Si, quand elle a mis fin à sa relation avec Lenny, j'étais là pour elle mais je ne pensais pas qu'après tout ce temps, ça la toucherait encore... et si moi je vais aussi prendre du temps à oublier Nora ? Oh non, je veux que ça fasse vite, très vite. Megara se lève pour s'en aller mais je la rattrape par le coude. Je suis juste obligé, je ne peux pas la laisser errer les rues dans Boston pour retourner chez elle à pieds ou en voiture. « attends, tu rentres comment ? » en taxi ? ça serait déjà mieux, mais même en taxi dans cet état d'alcoolémie, elle serait capable de se perdre, ou de vomir sur la banquette arrière. Je suis vraiment trop gentil moi, le petit saint quito qui veille sur ses proches. Je prends son bras pour le mettre sur mes épaules. « tu sais quoi ? je vais te ramener chez toi, d'accord ? tu tiens pas droit, j'ai pas envie de te retrouver dans un caniveau d'ici la fin de la soirée. » elle n'a pas le droit en fait, je la prends son mon aile et c'est comme ça. Mon job c'est de la protéger et ce soir, c'est de la mettre au pieu saine et sauve et surtout, seule, je veux personne dans son lit.

Non mais il est hors de question que je la laisse partir comme ça en fait. ça serait non assistance à personne en danger. Et puis c'est mon amie, c'est... meg quoi. Non je peux pas. Elle va peut-être s'énerver, l'alcool peut être mauvais, mais j'espère qu'elle va bien comprendre que je fais ça pour son bien. Car oui, si y'en a qui s'en foutent de son bien, pas moi. Je fronce les sourcils quand elle me dit qu'elle a pas de chez elle. Ok, elle est défoncée, elle dit surement de la merde. « donc en plus, tu n'as même pas d'endroit où aller ? viens chez moi, y'a assez de place pour toi. » je vis avec mes frères et soeurs dans un grand appartement et on est pratiquement jamais tous les 7 ensemble, ou alors c'est rare. Je veillerai à faire un bon petit lit douillet à ma brune préférée. « et mon cul c'est du poulet ? tu ne vas pas bien du tout. et si tu veux pas de mon aide, je m'en fiche. j'te ramène au chaud chez moi, de bon coeur en plus. » qu'elle hurle au viol, au kidnapping, je m'en moque. J'attends après un taxi dans la rue et je lâche le bras de Megara pour poser délicatement mes mains sur son visage. Elle a chaud, l'alcool brûle ses joues. « meg, s'il te plait, suis-moi, ne me force pas à appeler ton frère. » Elliot, mon président qui serait surement furieux de la voir ici dans cet état.

« qu-quoi ? » un lit de camp dans un bureau ? Mais c'est quoi sa vie de clocharde là ? Comment elle a pu tomber si bas et pourquoi elle ne m'a rien dit ? Je suis le premier à apporter mon aide, à aider n'importe qui les yeux fermés même. J'essaye de la faire craquer oui, lui faire mal sans le vouloir pour qu'elle se livre. Et c'est exactement ce qu'il se passe. Elle fond en larmes. Voilà, c'est déjà bien. Décidément, ce ne sera pas l'alcool méchant ce soir mais l'alcool triste. Je glisse mes mains hors de son visage puis je la prends dans mes bras, l'invitant à poser sa joue et sécher ses larmes sur mon torse. « t'es pas pathétique meg, ce sont les gens qui sont débiles. » je caresse doucement l'arrière de sa tête pour la rassurer et je la berce tendrement. Oh vous savez, j'ai l'habitude de consoler mes soeurs, les pleurs en tout genre. Je suis un gros nounours grandeur nature moi en fait. « moi aussi j'ai le coeur brisé, depuis une semaine, c'est dur, je sais pas comment faire pour m'en remettre mais je suis là... alors on va se soutenir okay ? » je me décalle pour lover son visage de nouveau entre mes mains et je dépose un baiser rassurant sur son front. « tu veux vraiment rester toute seule cette nuit ? » je veux pas la forcer, après tout, elle fait sa vie, moi tant que je sais qu'elle est en sécurité chez elle, dans son bureau ou qu'importe, ça me va. Mais comment en être sûr ?J'ai mal au coeur de la laisser seule en fait, encore plus quand je vois ses joues humides. J'ai... peur qu'elle fasse une bêtise ouais.

Wow, est-ce que je tiens vraiment à parler de ma rupture avec Nora à une pote bourrée ? Enfin plus ou moins mon ex en plus ? Non. Mais elle a posé la question et je me vois mal la remballer si au final, j'ai envie qu'elle se confie, elle. « elle ne m'aimait pas c'est tout. » point final. Je me suis pris un gros vent d'sa mère et depuis, j'oserais plus jamais dire quoi que ce soit à une gonzesse. Là c'est sur. Elle ne veut pas de mon aide mais moi j'insiste, une dernière fois. No way, je la laisse pas gambader dans la ville comme ça surtout qu'apparemment, elle a pas vraiment d'endroit stable pour crécher. La brune se tient à moi et je la soutiens par le dos. « ok, viens avec moi, ça va aller. » je dégage ses cheveux de son visage au cas où elle voudrait vomir. J'arrive à choper un taxi et j'installe prudemment Megara sur la banquète arrière. Je donne l'adresse au chauffer et je garde la brune contre moi. Je n'ai pas envie qu'elle tangue, je la veux savoir contre mon torse, ça me rassure... Arrivé devant mon appartement. Je caresse son visage pour la réveiller. « on est arrivé. » ça va aller pour marcher ? Mh, elle ouvre à peine les yeux. Putain je suis trop gentil. « bon ok, je vais te porter. » et je la prends dans mes bras comme une princesse, de l'ascenseur jusqu'à ma porte d'entrée et je la dépose comme une chose précieuse dans mon lit.