En fait, tu adores ce genre de truc, devoir apprendre à détailler chacun de ses mouvements et savoir exactement quoi dire pour la mettre mal à l'aise mais le plus drôle doit être savoir quoi dire pour la briser. Ce genre de truc ça ne t'intéresse pas d'habitude mais elle a commencé ce jeu aussi, elle t'a envoyé un message, alors tu te prêtes au truc. Tu finis par partir chercher vos boissons et tu lâches le billet pour le pourboire, il sait que tu vas revenir et il mettra beaucoup moins de temps pour te servir. Tu finis par t'asseoir et tu la regardes dans les yeux, déstabilisant n'importe quelle personne qui ose lever les yeux Très bonne question effectivement Elle tente l'humour de nouveau et tu finis par sourire en coin Juste de quoi passer une bonne soirée et pourquoi pas une bonne nuit ça trouble mais peut-être pas, tu tends ton verre pour trinquer avec elle alors que tu bois une légère gorgée de ta boisson Et toi Michelle, qu'est qui te fait vibrer avec ce genre de rendez-vous ? Question intéressante et pertinente pour toi et tu ajoutes Rassure moi qu'on va pas se poser des questions comme ça pendant des heures ? t'aimes pas les questions et encore moins y répondre, mais bon, si on continue à faire le Qui est-ce ? Tu vas te barrer en fait

"Très bonne question effectivement." Aïe. J'le sens qui s'amuse un peu à me faire tourner en bourrique. Heureusement qu'il a une gueule d'ange, le con. "Juste de quoi passer une bonne soirée et pourquoi pas une bonne nuit." O...Ok. Le mérite d'être honnête. Je prends une gorgée et je déglutis bizarrement. Je sais pas si je suis fondamentalement contre passer une nuit dans ses draps. Me sentir comme une princesse. Mais j'sais pas, normalement j'me fais désirer et puis c'est moi qui lance l'idée. "Et toi Michelle, qu'est qui te fait vibrer avec ce genre de rendez-vous ?" J'le coupe : "Numa, j'aime pas Michelle, appelle moi Numa." Michelle c'est bon pour Michelle Obama, je préfèrais mon prénom swahili. J'lui donne le droit d'utiliser mon vrai prénom, c'est que je le déteste pas trop, j'espère qu'il en prendra compte. Enfin bon, y a sa question qui tourne dans ma tête. J'sais pas quoi répondre moi. Si moi aussi je me lance dans des "bonne nuits" coquines, on va finir sous les draps avant même de prendre le micro du karaoké. Si je dis l'homme de ma vie, à tous les coups je le vois détaler. J'dis quoi ? "Hum... J'sais pas, j'aime bien voir plus loin qu'une soirée." C'est censé être un peu un reproche. J'aime pas qu'on me dise que je serre que le temps d'une soirée. Mais j'y arrive pas trop, obviously, j'suis Numa, la fille sympa qui risque pas de péter un câble pour si peu. "Rassure moi qu'on va pas se poser des questions comme ça pendant des heures ?" Je prends une autre gorgée et fais claquer ma langue contre mon palet, j'sais pas. Peut-être bien que si, que je vais m'amuser à jouer au qui est-ce ? "Dernière question." Je prends une inspiration, j'aime pas être diret comme ça, normalement je fais des ronds de jambe et des politesses, des sous-entendus. Mais il veut se la jouer honnête, alors allons-y. "Quand tu dis une bonne soirée, tu comptes vraiment juste finir au pieu ou y a un soupçon de romantisme en toi ?" J'ai certainement sorti ces mots avec un ton plus acerbe que je ne l'aurais voulu. Je me retiens de pas me bouffer la langue.

Tu la regardes, ta réponse la mise mal à l'aise, ça se voit, psychologiquement, elle est pas bien, ces yeux la trahissent et c'est trop simple pour être vrai. Alors tu te calmes quand même avant de regarder ton verre, petit sourire en coin quand elle te reprend Numa, c'est noté. Prononces-tu simplement en la regardant pour boire une légère gorgée finalement. Tu l'écoutes, tu aimes écouter les gens et t'en profite pour rire doucement Plus long qu'une soirée ? Explique toi Parce qu'elle semblait perdue quand tu lui as dis que tu étais de genre à passer la totale. Mais là elle vient de te dire la même chose non ? Tu passes ta main dans tes cheveux blonds quand elle te demande une dernière question, tu la vois bizarre avant de sortir la phrase, tu humectes tes lèvres lentement avant de sourire Je couche pas n'importe où déjà, donc il peut y avoir un soupçon de romatisme non ? Et si je t'ai proposé le billard plutôt que le karaoké c'est parce qu'il est plus romantique d'emmener une fille dans un billard de lui apprendre à jouer que de lui apprendre à chanter non ? Et si j'avais voulu réellement te mettre dans mon lit à la première seconde sans passer par la case romantique, j'aurais donné l'adresse d'un hôtel et le numéro d'une chambre tu lèves les sourcils pour boire la fin de ton whisky et tu en profites pour demander Pourquoi tu es contre le fait que je te ramène chez moi, que tu passes une très bonne soirée, nuit, et lendemain ? Parce que oui, tu pourrais parfaitement faire ça maintenant, mais t'es romantique quand même.

Un petit rire qui fait scintiller ses canines. "Plus long qu'une soirée ? Explique toi." Je sais, je secoue la tête. "Non, non, oublie." Je sais pas pourquoi je bégaie comme ça, mes mots sont décousus. C'est qu'un match Tinder ce mec, faut pas que je me prenne la tête. Il passe sa main dans ses cheveux, fait glisser le bout de sa langue sur ses lèvres, un petit sourire en coin. Il est beau, je peux pas le nier. Mais j'sais pas. C'est pas que ça. Des mecs beaux devant moi, j'en ai déjà eu, c'est peut-être son petit air arrogant, princier, qui me déstabilise. Il avale la fin de son whisky d'un trait après son monologue railleur. "Pourquoi tu es contre le fait que je te ramène chez moi, que tu passes une très bonne soirée, nuit, et lendemain ?" Je rougis un peu, heureusement que ça se laisse peu deviner sur ma peau mat. Mon regard se fait fuyant. "Hum... Je suis pas sûre d'être contre, hum... c'est juste que." Juste que quoi ? D'habitude je laisse le mec baver un peu, j'me fais désirer, je lui fais croire jusqu'au bout que ça finira pas sous les draps. Son ton direct, sans ambigüités, ça me noue le ventre. Je fais glisser une mèche de cheveux derrière mon oreille, je secoue la tête, je souris : "J'aime bien envisager la perspective d'un lendemain." Puis je fais tourner mon verre entre mes doigts, je le dévisage avec malice. Puis je ris, d'un petit coup, un truc cristallin. "Enfin, avant d'imaginer un lendemain, j'veux t'entendre chanter." Je glisse en faisant signe de la tête vers les casseroles au micro. Je sais même pas si j'ai un espoir même infime qu'il ose s'emparer du micro. Oh ça me ferait craquer. "Je suis pas d'accord avec ce que t'as dit, là à l'instant : le karaoké c'est THE spot de la drague." Je hoche de la tête comme une experte. Je peux te dire qu'au lycée, des dates karaoké, j'en ai eu quelques uns. Peut-être un truc de Toronto, je sais pas.

Tu essayes de lui tirer les verres du nez mais ça ne marche pas. En attendant tu souris faiblement en la voyant qu’elle a l’air déstabilisé par tout ça. Tu souris un peu plus à sa réponse qui semble lointaine et tu en profites pour enchainer par ton petit monologue avant de finir par cette question. Que ? Elle laisse ses phrases en suspens, ça te stresse en fait parce qu’elle ne parle pas comme tu es en train de parler, pleinement, en plein coeur et son filtre, tu finis par ajouter Tu veux une perspective de lendemain ? Je peux te proposer de faire le petit déjeuné non ? Ah moins que tu as d’autres idées sur la perspective de lendemain ? Ce qui est vrai en soi, tu fais ton petit déjeuné tous les matins et même tes diners sauf quand t’as la flemme ou du travail, là c’est Alberto qui s’en charge. Sauf qu’elle se fout de toi pour ça, tu hoches la tête négativement Tu ne m’entendras pas, je n’aime pas chanter mais je peux jouer du piano si tu veux par contre et t’accompagner C’est déjà pas mal, t’es pas du genre relou ou quoi, t’es juste du genre à vouloir faire plaisir à la personne qui souhaite un date special. Et là c’est le cas, tu lui fais plaisir à être ici. Mais finalement, tu ris légèrement à sa remarque Connaissance de cause, le billard, ça marche à chaque fois. tu ajoutes même les paroles suivantes de façon légèrement sensuelles Quand tu parles de grilles, de queue, de boules, également de trou sans oublier de délicatesse de geste sans oublier l’envie de finir cette partis, certaines femmes sont très respectives Ce qui est entièrement vrai. Connaissance de cause oui.

"Tu veux une perspective de lendemain ? Je peux te proposer de faire le petit déjeuner non ? Ah moins que tu aies d’autres idées sur la perspective de lendemain ?" Je souris en l'imaginant avec un tablier, une toque de chef, à faire des pancakes au petit matin. Boh, ouais ça me fait craquer. Je hoche la tête, les pommettes empourprées : "Le petit-déjeuner, parfait." Peut-être que j'ai bien envie de pousser ce rendez-vous jusque là. Une nuit dans des draps en satin, parce que lui, princier comme il a l'air, il ne doit baiser que dans des draps en satin. Sûr. "Tu ne m’entendras pas, je n’aime pas chanter mais je peux jouer du piano si tu veux par contre et t’accompagner."   Je balaie la salle des yeux rapidement, et ouais j'en spotte un. Pas un vrai piano mais un clavier électrique, ça ferait sûrement l'affaire. "Deal." je lance un prenant une dernière gorgée de ma pinte, le regard pétillant. L'entendre chanter, ça dépassait toutes mes espérances mais le faire jouer du piano, c'était une belle victoire. "Connaissance de cause, le billard, ça marche à chaque fois. Quand tu parles de grilles, de queue, de boules, également de trou sans oublier de délicatesse de geste sans oublier l’envie de finir cette partis, certaines femmes sont très respectives." Je ris, et puis je bave un peu en même temps. Peut-être que ça aurait su me plaire ces histoires de trous et de boules. Allez savoir, je dois être bien réceptive dans mon genre. "Oh mais je te crois, mais c'est moi qui voulais te séduire avec une chanson langoureuse à souhait !" D'ailleurs, je lance un petit regard sur nos verres finis. Karaoké time, les amis. Je me lève et puis je lui demande : "Tu m'aides à trouver une chanson, un truc que tu saches jouer ? Même si je suis sûre qu'on peut te trouver une partition en ligne, que tu ne souffres d'aucune impéritie à jouer."

Tu regardes la jeune femme avant de froncer les sourcils mais ton sourire s'agrandit petit à petit quand elle se contente du petit déjeuné. T'es infernal comme mec en fait, tu peux pas t'en empêcher. T'es pas du genre à t'attacher et pourtant tu le fais, chose bizarre mais vraie et tu es plus du genre à te lâcher réellement dans un grand comité. Tu ajoutes un sourire à son deal et voilà qu'elle en profite en plus au parole du billard, tu ajoutes simplement J'adore ça ironie fortement dans le voix, ça se voit, ça s'entend. Et elle se lève pour aller choisir une musique, tu fronces les sourcils doucement Prends la chanson que tu veux, je m'occuperai de jouer. et tu fais un signe au barman pour reprendre une nouvelle tournée, parce que finalement, elle et toi aviez fini votre boisson. Tu sors ton téléphone pour regarder deux ou trois messages de Hades et d'Abélard, tes deux meilleurs amis pour y répondre. Le barman que tu as croisé tout à l'heure, dépose déjà les boissons et tu finis par lui tendre un autre billet bien plus fort que le prix des deux boissons, mais tant pis Parfait Merci ? Pourquoi c'est son taff non ? Comme le tien est de consommer. Et tu finis par fixer Michelle. Bon sérieusement, t'es mal partit avec ce date.

"Prends la chanson que tu veux, je m'occuperai de jouer." Allez. Deux options s'offrent à moi : soit je choisis du Madonna ou du Céline Dion, un truc auquel il s'attend et qui serait de circonstance, soit je me lance dans une chanson wtf, bizarre à souhait, un truc sorti de derrière les fagots. Gamine que je suis, je prends la deuxième option : "Pandémonium, du groupe the Transfuge." je glisse au gars à la régie qui s'occupe de projeter les chansons. Il me fait signe, les pouces en l'air. Je passe juste après. Je lance un regard amusé vers Noah qui a recommandé des boissons. Je lui fais signe de venir au piano. Allez, le gars qui passait avant moi chante sa dernière note avec une voix rauque qui tremblotte et c'est mon tour. Je me saisis du micro et je vois les premières paroles qui défilent. "Meuf callipyge, bon boule, fait claquer ses talons sur le macadam." Je glisse un regard vers Noah. Bah quoi ? Il connaît pas, c'est ça ? "Un glacis sur ses yeux sombres, qui fixent la nuit et les ombres." Je tiens la dernière note avec un sourire. Je fais soin à ce que mon visage prenne la lumière. Numa, bête de scène. Je sais chanter, j'ai appris petite et puis j'ai une voix grave, rauque, rare pour une femme mais ça a son charme. J'le sais, j'en joue. "Les types débarquent de derrière des caisses, elle accélère mais, impéritie à courir perchée sur ses godasses, elle panique, elle tombe." Hop, le refrain. C'est pas une chanson bien joyeuse, j'le sais.  Je me demande pourquoi j'ai choisi ça déjà, aucune idée. Et puis c'est le refrain : "Oh girl, the night is dark and full of terrors, oh girl, close your eyes as they dive on you, oh girl, your belly be the floor of their crual dance." Puis y a ces notes de violoncelle, je tangue au milieu de la piste, mon micro en main. Je lance un regard à Noah, je souris pas, oh, chanson tragique, faut que je me mette dans l'émotion. Peut-être qu'avec des efforts j'arriverais à lui arracher une larmichette.

En fait, elle s'éclate, c'est le plus important non ? S'éclater, se lâcher et oublier le fait que ce rencard est une mauvaise idée mais bon. Toi tu joues, tu oublis presque qu'elle chante parce que t'es trop concentré sur tes notes et quand tu t'arrêtes, elle continue cette con. Non mais c'est une blague, tu te tournes vers elle, elle continue de chanter, elle s'amuse, elle s'éclate, tu ne peux pas t'empêcher de la regarder faire, petit sourire en coin. Ses paroles sont pas si bien chantées, mais elle continue de se faire du bien sur un son horrible. Tu finis même par rire légèrement à ses paroles, elles ne veulent rien du tout, mais bon, tant pis, c'est pas ça le lui important n'est ce pas ? Quand elle décide enfin de terminer de chanter, tu finis par remettre ta chemise correctement et tu lui prends la main pour quitter la scène et pouvoir reprendre votre place au niveau de votre table Tu aurais du t'arrêter au deuxième couplet, tu as lâché un troisième qui n'avait ni queue, ni tête Honnêtement, c'était mignon mais bon, c'était quand même idiot de continuer non ? Tu finis par prendre ton verre en main, sans pour autant la quitter des yeux en fait, parce que tu ne sais pas pourquoi tu ne la regarderai pas après tout..