purée ! j'avais tellement de mal ce matin, j'y arrivais décidément pas. Je voulais un bon excitant pour réussir à ne pas me rendormir : direction le café starbuck en grande enjambée. J'entrais et faisant la file, je me retrouvais pile derrière ma tendre ennemie, Alexis. Je grimaçais et tentais de me contenir : allait-elle encore faire son show ? Nous avancions tranquillement quand elle commanda sa boisson ; a la seconde caisse, je demandais mon mocha et on se retrouvait cote à cote au bar d'attente. Je pinçais mes lèvres, saoulée. Je ne commençais guère les hostilités sachant irrévocablement qu'à un moment,n elle le ferait : oui, je la connais par cœur, je nous connais.

J'avoue, depuis que j'avais quitté la Eliot en claquant la porte, je me sentais plus légère, moins prise au piège dans cette confrérie gouvernée par .. non, j'vais être polie. La liberté, y a que ça de vrai. Et, un chocolat le matin, aussi. Pas besoin d'excitant pour la demoiselle, on la connait déjà suffisamment sur les nerfs. Puis, pourquoi prendre de la caféine quand on se retrouve avec mademoiselle de Glucksbourg dans une file d'attente. Même son nom arrache la gorge. Se retient. Vous voyez, elle y arrive, à se mordre la langue, à fermer ses lèvres, à faire profil bas. Au moins le temps de quelques mètres. « T'as vraiment une sale gueule. » Qu'elle fini par lâcher, le sourire narquois à la bouche, et ses prunelles altières se posant sur la jeune femme à côté. « T'en dors pas de la nuit, d'avoir réussi à embobiner une confrérie entière pour qu'ils votent pour toi ? » Ouais, j'avais appris ta place de numéro 2  de la Lowell. J'avais surement dû en recracher mon chocolat, à ce moment là.

Grinçante : cela était l'inspiration que j'avais en voyant la gueule de l'autre Callaghan. Je ne comprenais clairement pas que cette fille puisse exister, rien que sa présence me hérissait les poils. Je ne pipais pas un mot, mais bien sur, la garce se permit comme à son habitude ; a croire que c'était elle la princesse ! Je levais les yeux au ciel prenant mon air hautain. Je ne répondis pas, je la snobais clairement pour l'énerver mais sa remarque suivante m’empêcha de me taire plus longtemps. Remettre en doute la fiabilité de mon élection ? Faut arrêter. La jalousie cela fait maigrir ... Dis-je sifflante tel un serpent. Je passe une main dans mes cheveux. Je la regarde, me tournant bien vers elle et je reprend : du fait, tu risques de perdre tes derniers os la morue tant t'es jalouse ... Je m'esclaffe avant de poursuivre : aucune confrérie a voulu voir ta gueule... Grande fierté on appelle mon nom, je lui passe devant et je prend ma boisson.

Les nouvelles résolutions, de bien se tenir, toussa, étaient bien difficiles à respecter, quand on est face à une Noalyne ô combien antipathique. La médiocrité est compliquée à aborder, quand elle en est à ce stade. Pourtant, Alex a essayé, elle s'est retenue le temps de quelques minutes. Elle avait presque réussi. Mais, c'était bien trop tentant, tu comprends. « Du coup tu devrais essayer, ça te ferait pas de mal. » Qu'elle reprends, suite à sa réplique concernant la jalousie, qui serait un parfait remède contre les kilos en trop. Les prunelles détaillent la blonde, de bas en haut, comme pour appuyer ses mots. « En fait, c'est moi qui ai prit la décision de n'appartenir à aucune confrérie. » La nuance est importante. « J'ai pas vraiment besoin de diriger une bande d'attardés qui jouent avec leurs pinceaux, pour exister. » J'avoue, c'est un peu mon idée des Lowells. Des artistes désespérés, la risée d'Harvard. « C'est bien que t'ai trouvé des gens comme toi. » Ils doivent se comprendre, dans l'inutilité de leur quotidien. Puis, j'sais pas ce qu'ils foutent avec mon chocolat, j'suis contrainte à attendre qu'ils finissent par me servir, pour sortir d'ici, pour m'éloigner de l'indésirable avant de vraiment perdre patience.

Cette fille me hérissait les poils vraiment. insupportable, narquoise et débile par dessus le marché ! j'aurai rêvé l'écraser comme un petit insecte insignifiant. Je me rassurais intérieurement afin de ne pas craquer. Je ne voulais pas, je refusais de céder au pugilat en plein starbuck ! Je l'écoutais poursuivre les incantations de sorcière et bien vite, je m'éloignais un peu avec ma boisson afin d'éviter de lui vider sur la gueule. Je n'ai pas besoin, je m'assume telle que je suis que ce soit en mode boudin ou non ! répondis-je certain et loin de ressembler à la Noa de Liam Gremlins, oui, si elle me voyait avec lui, elle verrait que j'étais loin d’être bien dans mes basket et ça, c'est mort. Alexis se contenta ensuite de déblatérer comme une attardée sur les artistes et ma maison que je présidais maintenant au coté de Kala. Dans certains endroits, les sans factions sont maltraités vois tu ... Je riais de ma blague. Si les gens te connaissaient réellement, ils appliqueraient ces lois là et tu causerais la perte des pauvres gens sans confrérie rien que par ta méchanceté, ta débilité et ta jalousie... car chacun à sa vie, mais toi, tu es en une bien piètre très chère! Dis-je telle une peste, jouant de mes gestes tout comme elle, en mode bataille princière.

L'air semblait d'avantage respirable, maintenant qu'elle s'éloignait légèrement, elle et sa boisson. Bien sur, cela faisait parti des risques envisageables. Tout comme la puissance de mes poings. Tu mérites pas ma colère ; la vrai, j'entends, celle qui fait mal. Toi, t'es ma distraction. Comme les rois s'amusent du spectacle de quelques bouffons, qui se moquent ouvertement. Jusque là, ça m'amuse. « C'est beau, t'envisages d'en faire un film ? » Qu'elle souffle, le sourire railleur. Si on ferme un œil et qu'on plisse l'autre, tu pourrais presque être jolie, si seulement tu n'ouvrais pas la bouche. Ca gâche tout tu sais. Les hommes ont du te le dire plusieurs fois. « Donc.. tu aimerais qu'on maltraite les gens, juste car ils n'appartiennent pas à un groupe ? » Plisse les sourcils, grimaçant exagérément. « C'est pas super tu sais, comme façon de penser. » Pour une Lowell en plus.. vous êtes censés être sympas et ouverts sur le monde, non ? Ils ont du foirer au moment des élections.. où, ils avaient pas le choix, je vois que ça. « Mais, tu penses vraiment que je te jalouse ? » Un rire plus tard, attrape son gobelet, à son tour. « Vas-y, tu penses que j'ai quoi à te jalouser ? » Croise les bras, amusée d'avance. Oui, la Callaghan a une très haute opinion d'elle-même ; et là, elle voit pas ce qu'elle pourrait vouloir subtiliser dans la vie de la fille d'en face.

Elle pousuit ses paroles néfastes et elle m'énerve clairement. Je regarde Alexis en mode dépitée surtout quand elle se moque en parlant de film et cinéma. Je la regarde pleins de dédain et comme à son habitude, mitcho de Harvard, elle déforme mes propos alors je m'offusque. Ne m'aime pas, pourrie moi la vie mais évite de me traiter de ce que je ne suis pas... je dis juste que vu qui tu es, à cause de toi, les gens qui n'ont pas de confrérie risquerait d'etre mal vu ... Je passe une main dans mes cheveux très nerveusement avant de débuter mon départ, je fais volte-face et je rajoute au moment où elle me pârle des raisons de sa jalousie. Tu sais quoi? je m'en fou tu me jalouses pas mais alors pourquoi tu continue toi à me pourir ? juste une histoire d'accrochage et qu'on était énervé ... Je tourne les talons et j'ignore.

J'crois juste que t'as pas compris, j'écoute à peine tes remarques, j'arrange les choses à ma sauce, je sélectionne. Qu'importe la vérité, ce qui est important, c'est ce que les gens retiennent. La vérité, ça sera ce qui sera le mieux raconté. « C'est mignon de t'en inquiéter, mais, j'pense qu'ils s'en sortent très bien sans toi. » Je ne suis pas la représentante des sans confrérie, et, surement heureusement pour eux. Puis, qui sait, je retournerais peut-être à la Eliot un jour, quand les choses seront moins risibles. J'suis pas contre l'idée de changer d'avis. Par contre, te concernant, un changement me semble moins sûr. Le sourire aux lèvres, Callaghan observe le cinéma de la demoiselle, qui amorce un départ. « Je trouve ça très marrant, en fait. Puis c'est bon signe, j'ai peut-être espoir qu'il y ai encore quelque-chose à récupérer chez toi. » Ca ressemble presque à un compliment, dans la bouche d'Alexis. Lève son gobelet à la blonde, avant que cette dernière ne tourne les talons. « A la prochaine ! » Comme une promesse que les choses ne changeront pas.