20 Aout 2018

"Veuillez déclarer votre nom et prénom dans le micro" La voix austère se répercute contre les murs de cette pièce froide dans laquelle tu as été installé.
Choisissant de suivre les instruction, que ça se termine vite, tu t'approche du micro "Rain Sid Wilkins" réponds tu calmement, comme si tes mains ne tremblaient pas sous la table. "Votre âge"  Relance la femme du tac au tac . "25 ans" continue tu.
Combien de temps cette mascarade va elle encore durer? Ils savent qui tu es, ils savent l'âge que tu as, ou tu habite et même ton historique médicale. Pourquoi est ce qu'on t'oblige à y répondre?
La femme au chignon continue son questionnaire, auquel tu réponds, consciencieusement en attendant la venue de l'avocat que t'avais demandé, enchaîné à la table de cette salle d'interrogatoire. Tes poignet te font mal, ta main commence à s'engourdir, ton nez te gratte et le métal de ta chaise s'enfonce inconfortablement dans ton dos.
Relevant la tête du dossier devant elle, après que tu ait confirmé la liste de tes diplômes, Boston University et Harvard, la liste des confréries dont t’as fait partie, la liste de tes anciennes adresses, ton adresse actuelle (celle de ta mère même si tu n’y habite pas), elle demande  "Savez pourquoi vous êtes la Miss Wilikins? "    
Ah, voilà ! Le ton a changé. Fini les banalités. Ils voulaient simplement te mettre à l’aise, anesthésier tes réflexes avec des broutilles, que tu relâches assez ton attention pour passer à la suite. Il ne savent pas à qui ils ont affaire. Tu t’entrainais à répondre aux interrogatoires alors que tu n’avais que 12 ans. Tu le fais même avec classe.
"Je suis la pour attendre mon avocat? " hasarde tu, innocemment. Ton sourire n’arrive peut être pas à cacher des cernes sous tes yeux, il est cependant assez blanc pour tirer une expression de mépris à ton interlocutrice.
"Tout à fait"  affirme t elle, se levant de tout son corps dodu. Tournant autour de la table jusqu'à te retrouver à côté de toi. "Cela ne nous empêche pas de converser en attendant son arrivé."  
Une moue dubitative se dessine sur ton visage "Je suis presque certaine qu’au contraire, ça m’empêche de dire quoi que ce soit jusqu'à son arrivé.  "
Elle se penche vers toi, tu sens l’odeur de son parfum comme si elle avait plongé dedans avant d’entrer, mais tu ne bouge pas, n’essaie même pas de t’en éloigner. " A ta guise. Moi, je peux parler"  déclare t elle. Ca ne te surprends même pas, elle a l’air d’être le genre de personnes qui aime s’entendre parler.Tu remarque cependant qu’elle arrête le vouvoiement. Est ce pour te mettre à l’aise, ou au contraire pour te faire comprendre que tu es maintenant “suspecte”?  
" Rain Wilkins, l’étudiante parfaite, doublement diplômé"  son air impressionné est démenti par l’inflexion railleuse de sa voix " la petite amie parfaite d’un membre influent d’une confrérie de Harvard. "  la grimace cette fois, c’est toi qui l’as "Ou pas hein. Mr Landrum ne semble pas très content d’être interrogé de l’autre côté du couloir "  Tu te reprends. Il ne faut pas y penser, ni réagir à ses tentatives de te déconcentrer. Tu connais la loie : il ne pourra pas être retenu plus que 48h, et il ne sait absolument rien, il ne sera donc pas inculpé.
Tu te rappelles cependant la tête qu’il avait fait, quand les agents de la DEA ont pénétré dans sa chambre à la Mather, à grand renfort d’armes, de lampe torche, et de cris. Comme si tu étais Pablo Escobar, ou un nom de la même envergure.
Heureusement, ton arme était dans ta chambre.
Heureusement aussi, tu as un permis de port d’arme, pour l’arme dans ta chambre.
Ton regarde suit son vas et vient, feignant un intérêt poli envers ses paroles, tandis que d’un mouvement gracieux de la tête, tu remet une mèche rebelle en place.
" Il ne comprends pas ce qui lui arrives, et ne semble pas savoir qui tu es réellement "  Ton coeur se serre… de peur bien sure… alors qu’en surface tu ne montre rien d’autre que ton éternel expression détaché  "Sait il au moins, la fille de qui tu es? … "  Il le sait, à moitié. N’a t il pas fait la connaissance de Gregory Wilkins, pendant notre voyage cet été? Il sait donc que c’est un homme qu’il faut craindre, surtout quand on sort avec sa fille. Mais il ne connaît pas réellement le degré de crainte qu’il faut avoir envers lui. Il ne sait pas que ton père fait partie des plus hauts rangs d’une organisation mafieuse, que tu as passé les 22 premières années de ta vie, à “l’aider”, “apprendre de lui”, quand t’allais le voir pendant les vacances. Il ne sait pas plus, que tes 3 premières années de fac tu les as passé à gérer ses hommes, et quelques autres affaires… comme par exemple te faire passer pour une avocate. " … Ce que tu as fait ? ... "  Tu ne pipe pas un mot.   " … Les charges qu’on a contre toi?... "  ça, toi même tu n’en savais rien jusqu’à il y a quelques minutes. Des charges que tu considère faibles, comparé à ce qu’ils auraient pu te reprocher. Ils ont assez de preuves pour t’arrêter, c’est certain, cela dit, tu les soupçonne d’avoir quelque chose de plus gros derrière la tête. Ils veulent faire tomber ton père, t’utilisant toi comme une manière de taper dans la fourmilière, et voir ce qui en ressort. Parce que tu es certaine qu’ils savent, que tu as passées les dernières années de ta vie, loin de toute cette merde. A part quand ton père t’as convoqué l’an dernier, t’étais resté clean.  "... Les affaires mené par ton père ?... "
"Je crois qu’on en a terminé ici. "  Lance une voix derrière toi.
Tu n’as pas besoin de te retourner pour voir le reflet de Andrew Harrison de Sanders, Reynolds et Harrison, la firme qui représente ton père. Le plus jeune des trois noms, en plus d’être le plus sanguinaire. Il lance un regard à l’inspectrice, qu’elle lui rends avec un soupire  "Merci agent Smith, je crois qu’on en a terminé"  
Tu es prête à entendre le son des clés sortir de la poche de l’agent Smith. Au lieu de quoi, tu la vois seulement sortir de la pièce, tandis que Andy prends place devant toi et répondre à ton air interrogateur.  "On a un problème"   Annonce t il. "On t’as jamais dit que les filles n’aiment pas entendre ce genre de phrases " réponds tu, tout d’un coup blasé. "C’est du sérieux Rain"  préviens t il. Tu lèves les mains de quelques centimètres faisant teinter tes chaînes  " Tu crois que je suis pas au courant? "  Il soupire  "Ils en savent beaucoup plus que ce qu’ils montrent, ils essaient de monter un dossier contre Gregory. Ils t’utilisent donc contre lui. "  ça tu le savais, ton manque de réaction le montre à ton interlocuteur qui sort un dossier de son briefcase  "La bonne nouvelle, c’est que ce ne sera pas difficile de te faire sortir"  et la mauvaise ? penses tu .  "La mauvaise c’est qu’il faudra passer quelques temps en cellule, dans l’attente de ton procès. Pendant laquelle ils vont fixer une caution"  . Tu soupire.  " Et Alan ? " Devant toi, l’homme semble déconcerté  "Qui est Alan? " . Tu roule les yeux en répondant " Le mec qu’ils ont arrêté "  tu précise. Le silence d’Andy est éloquent  ”... T’as bien compris ce que je viens de dire Rain?" . Tu soutiens son regard " Tu as bien compris ma question Andy ?  ". Silence encore  "J’enverrais quelqu’un s’occuper de lui " . Tu sentais bien sa désapprobation. Il pensait certainement que tu devrais t’occuper de toi même et de ta famille, du fait que tu allais peut être avoir un casier judiciaire. Que dans ce cas tu serais plus accepté à Harvard… Ni nulle part pour ainsi dire. Que si ça se passe mal toute l’organisation peut tomber.
Soit. Tu allais accueillit ta sentence avec classe.
" Et quand est ce que je serais libre? ". Demande tu néanmoins  "Un mois. Si tout se passe bien. Après ça tu devras attendre ton procès à Boston." .