- Félicitation Madame Spencer ! C'est un petit garçon !
Les deux époux se regardent, visiblement soulagés par quelque chose de plus que la fin de l'accouchement.
- Un garçon.
- La descendance de Spencer & Law est sauve.


- tu trouves que je suis bizarre Gus ?
- Bizarre Ama ? Non, tu es unique. Il aime sa soeur plus que tout, c'est peut être la personne de sa famille dont il est le plus proche, malgré leurs différences évidentes.
Elle, accro à tout ce qui touche de près ou de loin à l'informatique, dont la réalité et le quotidien est égayé par les histoires fantastiques et les mondes extraordinaires. Lui, plus terre à terre, le. nez souvent plongé dans des livres et autres encyclopédies ou les pieds sur le terrain de foot, à se lancer sans cesse des défis.
- Et comme tu es petite soeur, tu es parfaite. Il la prend dans ses bras et en profite pour la décoiffer.
Elle cri, râle, puis explose de rire dans les bras de son frère.


- Comment se fait-il que tu réussisses aussi bien tout ce que tu
entreprends ? C'est dingue, je ne t'ai jamais vu échouer... Elle est très amoureuse Fleur. Un premier amour doux et pur, discret malgré la popularité d'Angus.
- Si tu m'avais vu en cours d'art tu n'aurais jamais dit ça ! L'art, le dessin, la musique, ce n'est pas son truc, peut être par manque de créativité, ou bien juste par goût. En revanche, l'adolescent aime depuis toujours aller au delà de ce qu'il sait faire, de ce qu'il connaît. Il aime la compétition, mais son plus grand adversaire est lui-même.
- Ce n'est pas que je suis meilleur que les autres, c'est que je n'aime pas ne pas échouer, alors je travaille jusqu'à réussir. C'est aussi simple que ça.
- Tu seras amené à faire de grandes choses Angus Spencer.


- Harvard
- Pardon ?
- J'ai choisi Harvard. L'entretien que j'y ai passé était absolument passionnant. Le cadre est idyllique, je m'y suis vraiment senti bien comme si... Comme si c'était naturel. J'ai choisi Harvard papa.
- Dis-moi que tu as choisi le droit.
- J'ai choisi le droit international. Je pense que le cabinet pourrait grandir encore avec cette option, et tu sais combien j'aime le monde...
- Peu m'importe mon fils, tant que tu reprends le flambeau. Je prendrai ma retraite un an après que tu obtiennes ton diplôme. Tu connais déjà tous les rouages du métier, il ne te manque plus que le reste.
- Je sais, c'est ce qui est convenu depuis toujours. Maintenant laisse moi faire mes cartons papa, et va préparer le chèque à Harvard.
Les ambitions de Monsieur Spencer, c'est à peu près tout ce que personne et fils partagent depuis bien longtemps. Le dernier souvenir dont le jeune homme se souvient est une semaine aux Bahamas, dans un hôtel cinq étoiles les pieds dans l'eau. Monsieur Spencer avait travaillé une grande partie du temps mais rejoignait sa famille le temps des repas, et ces moments avaient été merveilleux pour le petit garçon qu'il était à l'époque.


- Veuillez applaudir Monsieur Spencer, dont l'obtention de la maîtrise a, semble-t-il été aussi facile que celle de son baccalauréat, major de la promotion 2018 de droit de Harvard.
Sans aucun stress, le jeune homme se lève de sa chaise, marche tranquillement entre les rangs d'élèves et monte sur la scène, où son discours rapidement travaillé l'attend.
- Voilà sept ans que nous sommes ici. Sept années d'études nous séparent du lycée, plus encore de notre enfance. Certains d'entre nous s'arrêteront là, d'autres n'en ont pas encore fini ! * Quelques rires dans la salle * Des mois et des semaines pleines de travail acharné, de recherches scientifiques, de livres lus et d'études complémentaires. Mais aussi des moments de joie, des amitiés nées dans les couloirs de cet établissement. Des fêtes bien trop arrosées, des dîners romantiques, des soirées bien moins romantiques * d'autres rires, plus gênés * Des nuits à réviser, d'autres à rire et à décompresser...
Ce que je veux dire, c'est que nous avons appris notre métier, certes, mais bien plus encore. Je me rappelle de Jerry qui ne savait même pas nager en arrivant à Harvard. Après tout, un médecin en a-t-il réellement besoin ? Ou Blanche, qui n'était même jamais sortie du pays avant Boston. Ces dernières années nous ont fait grandir, oui, on a murit. Bien plus qu'être des adultes, nous sommes de belles personnes, pour la plupart d'entre nous ! *de nouveaux rires s'élèvent dans la salle* Et ce n'est pas uniquement le temps et le travail qui en est à l'origine, mais surtout, surtout, toutes ces belles rencontres, élèves comme professeurs. J'espère que la vie menée entre ces murs reflète celle qui s'ouvrira à nous lorsque nous quitterons, parce que si c'est la cas, elle risque d'être sacrément belle.