"Bambiiiii" appelai-je ma roomie depuis mon immense nouvelle chambre dans le loft de la demoiselle. Je venais officiellement d'emménager chez mon amie, l'Italienne m'ouvrait ses portes, m'accueillait à bras ouvert chez elle et j'avoue que la retrouver, vivre avec elle, ça me faisait du bien. Parce que mine de rien de la Cabot, le meilleur de mes souvenirs, c'était elle et notre cohabitation dans le dortoirs des roses. Quand la jeune femme déboula dans ma chambre, je pris un air grave : "J'ai un gros soucis." J'ouvris l'immense placard de la pièce et je me tournais vers mon amie : "J'ai pas assez de fringues pour remplir ce dressing. Va falloir qu'on aille faire du shopping." rigolai-je. Puis mon téléphone vibra, me coupant. Je saisis mon portable et découvris alors avec stupeur le dernier article de CS dans lequel j'étais notifiée. Et ma coloc également… "Encore cette vipère de CS…" rageai-je en découvrant sa nouvelle attaque. "Je fronçais les sourcils en lisant ce qui était dit sur Bambi." C'est quoi cette histoire avec Hope ?" Moi qui pensais que la rouquine tournait autour d'Hadés… Je crois que j'avais besoin d'une bonne mise à niveau au sujet des amours de Bambinette.

L'emménagement de Cassie s'était passé extraordinairement bien. Cela ravissait Bambi, et amenait de la vie dans ce gigantesque appartement. Aussi, dès qu'elle entendit la douce voix de sa roomie l'appeler, l'italienne se rua direction la chambre de cette dernière, un grand sourire aux lèvres. Pour sûr, la jolie blonde avait de la place et si elle l'appelait, c'était probablement pour agencer au mieux son nouvel espace. Mais la brunette éclata de rire face aux propos de Cassie, auxquels elle ne s'attendait nullement. Effectivement, c'est un souci de taille... si tu me permets l'expression ! pouffa-t-elle de plus belle, n'ayant pas imaginé une seconde qu'elle n'aurait pas assez pour remplir son dressing ayant la taille d'une pièce. Tu sais que je ne dis jamais non à du shopping... si t'enfiles des baskets, on peut y aller directos ! s'exclama-t-elle avant de froncer aussitôt les sourcils à l'évocation de cette garce de CS, que Bambi rêvait d'étrangler de ses propres mains. On a eu une histoire pendant les vacances... à laquelle j'ai mis fin parce qu'elle avait honte de moi, et en public agissait limite comme si on se connaissait pas. Je trouve ça extraordinaire que cette salope me fasse passer pour une Marie couche-toi là ! J'ai rencontré quelqu'un après qui m'a fait du bien par rapport à l'autre couillonne... qu'est-ce que j'y peux... soupira-t-elle en s'asseyant sur le lit de Cassie.

Je me sentais bien ici. Bambi auprès de moi, j'avais l'impression qu'on allait pouvoir affronter des montagnes ensemble. A commencer par ses soucis de santé. Mais pour l'heure, c'était moi qui lançais un sos à la demoiselle et avec humour je lui expliquais mon énorme problème du moment. Ce qui amusa mon interlocutrice. "Alors c'est décidé on y va. Ce qui est parfait avec ton loft c'est qu'on est près de tout. T'as vraiment super bien choisi l'emplacement. Tu vois quand je te disais de te lancer dans l'immobilier j'avais pas tout tord." Sauf qu'on n'eut pas le temps de mettre notre projet shopping à exécution car nos téléphones résonnèrent en coeur. Je saisis mon portable et grimaçais en découvrant les derniers potins de CS. Mon nom était mentionné, forcément elle ne pouvait pas me voir en pâture cette vipère, mais là, ce qui me chiffonnait davantage c'était que CS s'attaquait à Bambi. Pas touche à ma roomie chérie. Je demandais à la principale concernée ce qu'il en était, surtout ce truc avec Hope, moi qui la voyait comme une groupie d'Hadés. Je ne l'aimais pas, mais apprendre qu'elle avait fait du mal à ma roomie la fit descendre un peu plus dans mon estime. "Laisse tomber, CS me fait passer pour une garce juste parce que j'ai donné la main à Nate qui n'allait pas bien. Alors que rappelons le, Arizona l'avait carrément embrassé pendant que lui et moi on était en couple. Mais bon, c'est moi la garce de l'histoire bien sûr." Je levais les yeux au ciel. "Tout ça pour te dire que CS raconte que des histoires. Elle ferait passer le plus pieux des étudiants pour le diable en personne." Elle avait un talent pour ça, une plume bien aiguisée et surtout plein d'informations qu'elle savait très habilement déformer. "Ne prête pas attention à ce qu'elle dit." Et sautant sur le lit pour rejoindre mon amie j'ajoutai : "Par contre, va falloir m'en dire plus sur ce quelqu'un que tu as rencontré ensuite."

Curieusement, l'immobilier était bien le dernier métier auquel Bambi aurait pensé, parce que trop véreux et mal famé. L'italienne gardait ce besoin impérieux de se sentir utile à autrui, d'aider coûte que coûte, aussi médecine s'était imposé tout naturellement. Je suis tellement contente que tu t'y sentes bien surtout ma roomie ! En revanche, tu sais que tu es la seule à penser que j'ai un don pour l'immobilier ? éclata-t-elle de rire, plus qu'amusé par cette idée fixe de sa blonde adorée. Leur rendez-vous shopping était pris et la brunette avait hâte de s'y rendre pour dévaliser les magasins, remplir ainsi un peu plus son dressing pourtant déjà plein à craquer, lorsque l'article de cette vipère de CS fut malheureusement évoqué. Cela ne touchait pas réellement l'étudiante en médecine, si elle devait être honnête et ne parler que de son cas. En revanche, lire de telles saloperies sur sa roomie chérie, que nenni ! Cela donnait des envies de meurtre... C'est vrai que tenir une main c'est un crime maintenant ! Donne-moi la tienne, soyons criminelles ma chérie ! ironisa-t-elle, préférant mille fois cette perspective. Oh tu sais... ça m'en touche une sans faire bouger l'autre comme on dit. Le venin de cette vipère ne m'atteint pas, j'ai déjà entendu tellement pire dans ma vie ! Et pour te répondre donc, je me concentre davantage sur un jeune homme adorable, du nom d'Adrian, qui est Quincy et qui... me ferais presque oublier toutes les trahisons que l'on m'a fait subir ! reprit-elle en rougissant, presque énigmatique. Je te raconte sur la route ? Histoire que l'on aille dévaliser les magasins quand même... faudra me dire aussi si toi, tu as des vues sur quelqu'un hein ! lui envoya-t-elle un bisou dans les airs, avant d'attraper son sac à main et de lui tendre son bras.

Je soulignais la localité parfaite de son appart, tout près des boutiques que nous allions pouvoir faire pour remplir le dressing. A cause de mes nombreux déplacements l’an dernier, j’avais fait un sacré tri dans ma garde robe, et maintenant que j’étais de nouveau posée ici, en coloc avec la plus belle, j’allais pouvoir remplir de nouveau mes placards. Bambi était amusée que je souligne à nouveau son talent pour l’immobilier. « Quand je serais mariée et que je voudrais acheter une maison avec mon chéri tu viendras m’aider à trouver. Tu seras mon agent immo rien qu’à moi. » rigolai-je alors, même si le projet mari et maison était encore loin loin loin. Il faudrait déjà un projet mec, et que j’arrive à garder un petit ami et à me projeter un peu… Bref CS coupa ce moment avec un poste assassin conte mon amie. Je rageais. C’était du vent, y’avait qu’à voir comment elle me diabolisait pour avoir pris la main de Nate. Bambi tourna cela en dérision, et réussit à me faire rire. « N’empêche que j’aimerais bien savoir qui c’est cette fille… Au début, je pensais que c’était Arizona, la nouvelle copine de Nate, mais vu comme elle s’en prend plein la tête elle aussi finalement ça m’étonnerait. » En tout cas, j’étais admirative du détachement dont Bambi faisait preuve. « T’as raison, faut qu’on laisse couler. » Il y avait nettement plus intéressant que de parler de cette vipère. Le garçon dont Bambi me parla par exemple : Adrian, quincy. Je sautillais sur place en tapant des mains. « Oh mais c’est trop top ça. » Mais comme on avait shopping, ma roomie proposait que la suite soit racontée en chemin. « Bonne idée. » Je saisis mon sac puis le bras de ma coloc et nous sortions ensuite du loft. « Alors, tu l’as rencontré comment ce jeune homme ? »

Bambi s'imaginait bien en agent immobilier personnel de sa roomie et éclata de rire rien qu'à cette idée. Déjà si tu te maries je veux organiser ton enterrement de vie de jeune fille, et ensuite l'achat de la maison de tes rêves ! Pas négociable ! s'exclama-t-elle en papillonnant des yeux, bien que manifestement sérieuse. L'hilarité de l'italienne aurait pu rester plaquée contre son visage mais il n'en fut rien, dès que le post de cette vipère de CS fut évoqué. Tu veux que l'on essaye de chercher qui est cette nénette ? Au pire on fera chou blanc, mais bon... si ça te rassure moi ça me ferait plaisir proposa-t-elle, trouvant extraordinaire d'être diabolisée de cette manière. Que ce soit Cassie vis à vis de Nate ou Bambi de son côté... si CS n'existait pas, cela ferait des vacances à tout le monde ! Je crois que l'indifférence est la meilleure des défenses face à la connerie... souffla-t-elle, préférant mille fois se concentrer sur leur séance shopping qui allait leur faire le plus grand bien. Sa blonde préférée se mit d'ailleurs à applaudir à l’évocation d'Adrian, arrachant un petit rire cristallin à la brune, qui s'était emparée de son bras. Quitter l'appartement lui permit de rassembler ses idées et, une fois dans la rue, lâcha : durant le Summer Camp ! Figure-toi qu'il m'a sauvée d'un groupe d'abrutis qui me saoulait depuis une bonne demi-heure, et s'est fait passer pour mon copain afin de les éloigner. Ça a marché, et on a fini la soirée autour d'un verre. On s'est adonné à un jeu super sexy mais... pendant longtemps il ne s'est rien passé d'autre, juste du flirt...