Quand Romeo a visité l'hôtel pour la première fois, il n'y voyait pas grand espoir. il avait à peine dix ans, mais sa mère avait déjà changé d'avis trois fois sur ce qu'elle voulait ouvrir avant de s'arrêter sur le projet d'un hôtel. un lieu de vacance ou plein de touriste pouvait venir séjourner. à la remise des clés, elle avait commencé à visionner les choses. elle tourbillonnes de bonne humeur entre ces quatre murs, s'arrêtant à chaque endroit pour y raconter ce qu'elle voulait y poser. ses pas étaient vifs et sa voix virevolter dans la pièce vide, frapper avec ardeur les tympans du père et du fils. tout deux, se contenter de sourire bêtement à ce projet qui allait surement perdre de son engouement d'ici quelques semaines.
et pourtant, ce ne fut pas le cas. au fur et à mesure du temps, les choses commencent à devenir concret et très vite, Romeo se retrouve à camper sur un canapé de la réception à s'endormir en attendant que ses parents soient couvert de compliment par les clients de passage.
Eun-Byol Song Chamberlain est l'heureuse directrice de ce premier hôtel luxueux à Rome, Italie et elle entrainait avec elle, son marie et son fils de dix à peine, Romeo. L'hôtel est ouvert 7/7 de juin à octobre, le reste de l'année ils sont fermé mais Eun-Byol ne quitte jamais l'Italie. elle rénove et restaure cet endroit, plus précieux que l'un des 7 merveillesdu monde.

Romeo lui, y passait uniquement ses étés. au début il était euphorique à l’idée de passer plus de temps, pensant bêtement que c’était le moyen d’avoir toute l’attention de sa mère. mais malheureusement il était traité comme n’importe quel client : un bonjour quand il la croise dans l’entrée, un au revoir et bonne soirée quand elle se retire dans ses logements pour dormir ses six heures de sommeil et reprendre ardemment le travail. le seul moment de partage qu’ils avaient tous les deux, c’est lorsque Romeo montait sur scène pour performer. Il jouait du piano, mieux que ça, le piano faisait parti de lui. il avait trouvé une passion pour cet instrument à l’âge de 8 ans et ne l’avait jamais lâché, comme une extension de sa personne, il y trouvait en elle un moyen de communiquer avec ceux qu’il ne peut pas atteindre. Il performait 5 jours sur 7, un public d’environs 400 personnes, et 30 chansons différentes qu’il connaissait sur les bouts des doigts.

C’est sa mamie qui lui a montré comment jouer. Dans cette maison où il a grandi, cet demeure presque royale où les grands parents Chamberlain habitent depuis une cinquantaine d’année maintenant. Si vous demandez à papi, il vous dira qu'il a vécue la guerre pour l'avoir, à qu'à l'âge de Romeo il avait déjà appris à tuer une brebis à main nues et que regarder la télé rendait les enfants bêtes et faisait fondre le cerveau comme une boule de glace. Alors, Romeo faisait taire ses paroles avec le son mélodieux du piano. Doux et tendre, comme la brebis qu'il a tranché à main nues. Ses doigts parcours le piano tel une caresse, il l'effleure à peine, il n'a pas besoin de forcer pour qu'elle fasse du bruit. il exécute avec perfection frère Jacques et très vite il finit son livre de piano pour passer au vrai partition.

Il grandit sans s'en rendre compte. Passer de l'enfant jovial à la dure réalitée était une épreuve. Tu n'as plus quinze ans Roméo, tu dois agir comme un grand garçon. Pourtant, il a toujours envie de sauter des flaques à pieds joints, hurler en chaussettes en glissant sur le parquet en bois, manger tout ce qu'il veut quand il veut, soulever la jupe des filles sans penser cacher, manger avec délice des desserts et décréter que c'est un bon repas sain et plein d'énergie, penser qu'un mot, une phrase, un geste ou un sourire peut redonner une décharge d'énergie. qu'on peut garder cette douceur sous le bras pour l'utiliser dans les moments difficiles. Il se devait d'être sérieux, un grand garçon, un jeune homme poser et distinguer, même si intérieurement il restera un éternel enfant. qui complote avec le père noel pour avoir plus de cadeaux, qui deal avec le destin pour que la mal chance ne lui tombe plus dessus, qui fait des promesses aux demoiselles qui ne risque jamais de tenir.

New York lui ai tombé dessus, les grattes-ciels, les rues bondés de monde, les gens hautains. Il s'est retrouvé à Julliard sans avoir à faire grand effort. Un recruteur était dans la foule pendant son spectacle. Pendant le diner ou les couverts cesse de frotter l'assiette pendant les 15 minutes de performance intense de Romeo. Quand il monte sur scène et que le public ne voit plus que lui, lui et personne d'autre, sur cette immense estrade dans la lumière rendrait n'importe quel autre être dégueulasse. mais il s'agit de Romeo, il n'est jamais dégueulasse. Dans son costume Gucci et ses chaussures Chanel, ses doigts qui caressent et parcours les touches du clavier avec élégance. Un murmure avant qu'ils claquent avec ardeur sur ces touches en bois. De Mozart à Beethoven, il retraces les penser de ces musiciens en rejouant avec perfection ce qu'ils ont peu craché sur cette feuille ocre. il n'avait pas besoin de passer d'audition, le recruteur avait vu de ses yeux ébahis ce que le bridé pouvait faire et s'il avait envie de s'assurer que ce soit réel, il n'avait que revenir demain et après demain et tous les soirs ou Romeo se tiendra assis sur cette estrade à pianoter sur les touches en bois. il n'existe que lui et elle quand ils se mettent a joué, eux contre le reste du monde. lui et le piano et puis c'est tout. le problème à Julliard c'est qu'il a trop d'autre gosse comme lui, des virtuoses qui lui volent la vedette, d'autre talent qui s'échappe du lot. il devient très rapidement un parmi tant d'autre et ça le rend malade.

Il a fini par se lasser, énerver et surtout dépasser de cette vie New Yorkaise. Bien sûre que Romeo est fêtard, bien sûr qu'il aime sortir et danser avec ses amis, bien sûr qu'il ne tourne jamais la tête face une jolie minette qui roule son boule en boite de nuit, bien sûr que se faire appeler « la jeunesse dorée de Manhattan » le faisait triper, mais il avait perdu le gout à la vie. Et sa vie c'était le piano. depuis son arrivée il évitait tout contacte avec sa douce, sa belle, sa magnifique : piano. il trouver des excuses pour ne pas jouer, prétexter être malade, il venait même à sécher pour ne pas avoir à jouer devant tout le monde. ça bloquer dans sa poitrine, comme s'il ne pouvait plus jouer. il n'entendait plus le son du piano, il n'entendait que les gens chuchotaient autour de lui; c'était atroce, horrible et désagréable. il pouvait entendre n'importe quoi, un claquement de doigt, une respiration saccadé, une gorge avalé, mais impossible d'entendre le son du piano quand ses doigts se mettent à danser sur le clavier. 

C'est Andy et Louison qui l'a poussé à venir à Boston. Ils avaient pour habitude de passer leur été en Italie dans l'hôtel des parents de Romeo, maintenant ils étaient bien trop grands pour jouer dans les couloirs et prendre des cuites à la bierre au bord de la piscine. Ils se sont donc retrouvé le temps d'un été pour se remémorer leurs bons vieux souvenir et Andy a eu raison de son cousin. c'est étrange parce que c'est toujours Andy qu'il fallait amadouer pour qu'elle vienne en Italie et pour la première fois, c'est Romeo qui se soulé au désire de sa grande cousine. Harvard était une bonne idée, il n'y a pas une université plus réputer qu'elle et c'était un bon moyen de se concentrer entièrement dans ses études sans sentir le poids de la compétition sur ses épaules.