it comes in waves, i close my eyes,
hold my breath and let it bury me
i’m not okay and it’s not alright,
won’t you drag the lake and
bring me home again?
@Cléolya A. Strauss

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Ok. C’était le moment. T’étais pas à la maison. J’sais pas où t’étais d’ailleurs. À ton cours de yoga? À un rendez-vous d’affaires? J’en sais rien, puis on n’était pas ensemble alors bon j’étais pas censé le savoir. Mes mains qui tremblaient, la respiration saccadée, la gorge sèche : je savais ce que ça voulait dire. Je repoussais la porte sans pour autant la fermer. T’étais pas là alors j’étais safe. J’allais chercher mon sac de voyage que je posais sur le lit. Je plongeais les mains dedans à la recherche de la belle pochette en cuir qui gardait mon matériel. Belle ironie non? Une pochette Hermès qui coûtait la blinde pour contenir de telles merdes. Je l’ouvre, en sors un garrot, une seringue encore emballée et la fiole de morphine liquide que j’avais réussi à marchander. C’est rare, normalement, les addicts ont de la morphine en comprimés, qu’ils doivent réduire en poudre puis ensuite chauffer pour qu’elle se transforme en liquide. Moi, j’avais choisi la solution de facilité. Je m’asseyais par terre au bout du lit, dos contre le matelas, matériel étalé au sol devant moi. Je prenais d’abord le garrot, entourant mon biceps avant de le nouer bien serré à l’aide de mes dents. Je tapote l’intérieur de mon coude. J’étais devenu un pro à trouver mes veines. Alors une fois celle-ci dans ma ligne de mire, je déballais une seringue stérile pour la remplir de morphine, faisant bien attention au dosage. J’voulais pas crever moi, je cherchais pas à faire une overdose. Si j’voulais mourir, j’utiliserais une façon plus radicale. Genre, me tirer une balle. Mais c’pas le cas. Seringue en main, je viens donc la planter dans la veine que j’avais repéré plus tôt. Angle parfait, geste maîtrisé. C’est ouf, on dirait que j’ai fait ça toute ma vie. Alors que ça ne fait que trois semaines. Une fois le produit injecté, je retire doucement l’aiguille que je pose dans son emballage, venant prendre un coton pour appuyer sur l’endroit de ma piqûre. Et je ferme les yeux. Je le sens déjà se répandre dans mes veines. Les tremblements ont arrêté, mon rythme cardiaque a drastiquement ralenti. Et je sais que dans une heure, quand la substance commencera réellement à faire son effet, tout ira mieux.

it comes in waves, i close my eyes,
hold my breath and let it bury me
i’m not okay and it’s not alright,
won’t you drag the lake and
bring me home again?
w/Elliot

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Je n’avais pas grand-chose de prévu, je devais voir ma sœur pour vérifier que la grossesse allait bien, mais je n'avais pas la tête à montrer un sourire qui n’était pas sincère. Je marchais dans les rues de boston, marchant de boutique en boutique ressortant avec toujours plus de sac. J’achetais un petit cadeau pour mon père qui devait bien vite me voir, en même temps que Miles reviendrait ici. J’allais à la boutique de luxe, récupérer les costumes que j’avais achetés pour Miles, en espérant qu’il serait content de me retrouver. Des mois déjà que je ne l’avais pas vu.. Que j’apprenais à vivre seule. Je pensais à toi en voyant un magnifique polo Ralph Lauren que je m’empressais d’acheter et qui mettrait en valeur ton torse musclé. Je plaçais mes nombreux sacs dans le coffre et en remontant à la place conducteur, je remarquais une longue rayure de clé sur la carrosserie… Super. Je prenais la route pour la maison, arrivant sans faire trop de bruit et en rentrant, je n’entendais aucun bruit. T’étais parti ? Ou alors peut-être que tu dormais ? Dans le doute, j’attrapais le petit cadeau que je t’avais fait et je montais à l’étage pour marcher jusqu’à ta chambre. Au loin, je voyais la porte ouverte, alors je continuais, pensant juste déposé le sac sur ton lit. Or, quand j’arrivais, t’avais les yeux fermé, tout un tas de matériel à côté de toi et je te fixais, sans un bruit… Mes yeux dérivaient sur le coton que tu maintenais en place contre… La piqûre que tu venais de te faire avec la seringue qu’était placé à côté de toi. « Elliot… » Je m’approchais déposant le sac à côté de moi. Je ne devais pas paniquer, ni m’énerver… Je regardais la petite fiole pour voir que c’était de la morphine…Ok, si j’allais paniquer. « Qu’est-ce qu’il se passe.. ? » Que je soufflais en attrapant ta main, pour te rassurer. T’avais pas à avoir peur de moi, j’étais là, je ne te jugerais pas.

C’était compliqué de me piquer discrètement chez toi. J’avais toujours cette peur que tu sois là, surtout que les cours n’avaient pas encore repris. J’voulais pas que tu le saches. Ton estime de moi allait encore chuter, t’allais plus vouloir avoir à faire à moi. Qu’est-ce que Cléolya Strauss foutrait avec un drogué? Et en plus, sous son toit? Non, c’était pas possible. Alors dès que tu partais, dès que j’entendais la porte claquer, je m’affairais à la tache. Je sortais le matériel, je préparais tout et plantais l’aiguille dans ma veine, chose qui était devenue un jeu d’enfant pour moi désormais. Une fois chose faite, je fermais les yeux, jambes à moitié repliées, dos contre le matelas, assis par terre. Et j’attendais. Je me concentrais sur le produit que je pouvais sentir se propager dans mes veines, et j’attendais qu’il commence à faire effet, paisiblement. La main encore un peu tremblante par moment, comme un petit spasme musculaire, le cœur ralentissant à vue d’œil. Et à chaque fois, j’me demandais ce qui se passerait s’il ralentissait trop. C’était un des principaux risques de l’injection de morphine. Ralentissement du rythme cardiaque, jusqu’à l’arrêt. J’étais un drogué informé, oui. Je maintenais encore le coton en place quelques minutes. Ça permet d’avoir une piqûre plus propre, beaucoup plus discrète. Et puis, y a mon prénom qui résonne dans ma tête. Ou alors c’est réel, et je suis grillé. Je décide d’ouvrir les yeux, lentement. Et c’est toi que je vois. T’es rentrée. Tu t’accroupissais près de moi, prenant la fiole entre tes doigts. C’est pas comme avec Agathe là. Je peux pas nier ou mentir. T’as la seringue ensanglantée et une piqûre fraîche. Et moi dans un état second. Ta main se posait sur la mienne, camouflant mes légers tremblements en dessous de ta paume. Qu’est-ce qui se passe? “Rien, ça va...” que je soufflais en guise de réponse. La pire, c’est que je le pensais, sur le coup. Tout allait bien. En grande partie grâce à l’injection que je venais de me faire.

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bring me home again?
w/Elliot

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Je sortais pour profiter un peu de la douce chaleur de cette fin d’été. Et puis aussi parce que j’essayais encore de te fuir, de peur de craquer, de te donner ce que toi, tu voulais et donc d’aller à l’encontre de mes valeurs. Aym me poussait à essayer, mais je savais que j’allais m’attacher davantage, alors que tu ne voulais pas. Du moins, tu ne voulais plus de moi, sauf si ça n’incluait que mon corps. J’avais du mal à dissocier les deux, quand je donnais mon corps à quelqu’un en générale, je lui offrais également mon cœur. J’étais plus assez bien pour toi et probablement que ce que je t’avais fait dans le passé, ça t’avait dégoûte et je regrettais amèrement. Alors en rentrant des boutiques, cadeau en main, toute fière, je venais pour déposer ton cadeau sur ton lit. Mais quand j’entrais, c’était une vision d’horreur, je paniquais, je m’inquiétais. Pourtant, ma réaction était douce, j’avais plus peur pour toi, que je n’étais pas en colère contre toi. Je m’approchais, lâchant le sac pour poser ma main sur la tienne et te regarder avec douceur, alors que tu émergeais, dans un état second. Je te demandais ce qui se passait alors que tu me répondais que ça allait. Je saisissais ta main, pour tirer dessus et te relever. « Allonge-toi s’il te plait.. » Que je disais la voix tremblante. Tu t’installais, alors que je me calais à côté de toi pour me blottir dans tes bras. Je retirais le coton alors que je déposais ma main sur ton torse pour te faire des douces papouilles. Je commençais à avoir les larmes aux yeux, peinés de te voir si mal. « J’ai peur Elliot.. J’ai besoin que tu me parles, que tu m’expliques... » Que tu me rassures…

En fait, je ressentais de plus en plus vite le manque. Plus je me piquais, et plus vite j’avais envie d’une autre dose. Et ouais, je sais que c’est comme ça que ça fonctionne la drogue, l’addiction. Mais c’est physique. Quand je ressens le manque, j’ai la gorge sèche, le cœur qui s’affole, les mains qui tremblent, la peau qui gratte. Comme aujourd’hui. Alors je fais mon affaire. Je plante l’aiguille, la retire, comme si c’était un jeu d’enfant. Ça l’est pour moi maintenant. Ce qui l’est moins, c’est d’assumer. Quand j’entends mon prénom, je réalise que je viens de me faire griller. Tu poses ta main sur la mienne, tu t’inquiètes de la situation et moi, je te rassure comme je peux, te disant que tout va bien. Tu agrippes ma main, tirant dessus pour m’inciter à me relever, ce que je fis sans broncher. Pourquoi tu veux que je m’allonge? Je vais bien. Malgré ça, je fais ce que tu me dis, comme un automate. Je m’allonge sur le dos et je ferme les yeux alors que tu viens t’allonger contre moi, la main sur mon torse, les doigts qui caressent ma peau. J’les sens, tes gestes. Même si j’pense aussi une sensation de flottement. L’effet de la drogue, ça. T’as la voix tremblante et je viens poser une main par dessus la tienne pour tenter de te rassurer davantage. “T’as pas à avoir peur...” que je souffle doucement. “Je gère, t’inquiète pas...” Et peut-être que c’était plus grave encore, cette réponse. Parce que si je gérais, ça voulait dire que c’était loin d’être la première fois.

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won’t you drag the lake and
bring me home again?
w/Elliot

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Te voir dans cet état, c’était un chamboulement. Je n ’étais même pas tant en colère, parce que je savais que t’avais un penchant aux drogues, mais dans le fond, j’espérais que c’était enfin fini. Tu méritais mieux que de vivre au rythme de tes crises de manque et moi te voir, si mal, c’était trop dur. Bien sûr que sur le coup, tu te sentais bien, mais la vérité, c’était que t’allais mal et je n’avais pas besoin de te parler pour le savoir. C’était déroutant de lire à travers toi, de comprendre des choses, alors que je n’étais plus que ta… Coloc ? Ouais étrange. Pourtant, je te forçais à te relever, pour venir me blottir dans tes bras. Tu n’imaginais pas à quel point ça me brisait le cœur Elliot et j’essayais de tout cœur de te le cacher, pourtant malgré tous mes efforts, j’en avais la gorge serrée. La voix tremblante et j’essayais de comprendre ce qui t’avais poussé à recommencer. « C’est plus fort que moi, Elliot… Ça ne se contrôle pas la peur. » Et j’aurais aimé être assez forte pour y arriver, mais j’avais juste peur de te perdre. On avait déjà vécu bien trop de drame, pour que je te vois à nouveau partir. « Écoute.. » Que je soufflais en tournant pour m’allonger sur le ventre posant mon bras sur ton torax, te regardant avec peine. « Je me doute que si tu as fait ça pendant que je n'étais pas là, c’était parce que tu ne voulais pas que j’sois en courant, mais je ne te jugerais pas, je te jugerais jamais et je n'ai pas envie que tu portes ton fardeau tout seul. Tu sais que je suis là, je serais toujours là et… T’as besoin d’extérioriser ce que t’as à l’intérieur, même si tu penses que non. »

Je sentais ta retenue, les mots qui restaient coincés dans ta gorge et la voix qui tremblait. C’était prenant pour moi aussi, de te voir dans cet état, de savoir que c’était moi qui te rendait aussi triste et apeurée. Mais fallait pas avoir peur. Je gérais tout ça. Tout allait bien et tout irait bien. Et tu le contrôles pas, je comprends, mais entends mes mots quand j’essaye de te rassurer ? Tu te retournais, t’allongeant sur le ventre pour poser ton bras sur mon torse et me regarder. Je baisse donc mes yeux vitreux pour croiser les tiens et écouter ce que tu as à me dire. “Je sais que t’es là si j’ai besoin, je sais que tu me juges pas...” Je crois? “Mais je vais bien. Ça va. Je t’assure...” Je veux pas extérioriser. Je veux pas dire que ça va pas, que j’ai replongé parce que rien ne se passe jamais comme prévu dans ma vie, qu’on me fait des sales coups dans le dos alors que je m’efforce de toujours rester droit et honnête. Qu’on me prend constamment pour le roi des cons. Qu’à force de me briser le cœur, il a de plus en plus de mal à se réparer. Je pose deux doigts sur ma gorge pour prendre mon pouls. J’ai un peu de mal à faire passer l’air dans mes poumons alors je me redresse un peu, prenant quelques inspirations plus profondes. Je crois que j’ai un peu trop augmenté le dosage comparé à la dernière fois. “Je conduis plus, je pilote pas, je bois pas, je fais rien de tout ça si je... si je me pique.” C’est sur de le dire à voix haute, j’assume pas du tout ça. “Je gère d’accord?” Et c’est sûrement pas ce que tu veux entendre. Tu veux sûrement que je te dise que je suis stupide, que c’est mal, que je vais mal mais que je vais arrêter et me reprendre en main pour aller mieux. Mais j’compte pas arrêter. Et tu sais que je déteste mentir.

Je ne me sentais pas prête à abandonner dans le fond, parce que ça allait plus loin qu'une simple histoire d'ex. Toi t'étais différent, t'étais peut-être même l'homme de ma vie, alors ouais, j'avais beau vouloir mettre des distances entre nous, j'étais incroyablement tenace. Te voir là, à moitié etendu sur le sol, visiblement soulagé d'avoir ta dose, je ne pouvais que m'inquiéter. Sur le lit, je m'installais contre toi, comme pour me rassurer et avoir l'impression d'avoir une certaine emprise sur toi. Comme un boulet accroché à son prisonnier, je ne pouvais pas te lâcher. Quoi que tu fasses, quoi que tu dises, j'étais là. « Non, tu ne gères pas. Tu ne vas pas bien et en plus, tu me mens yeux dans les yeux. » C'était pire que tout. On avait toujours été honnête l'un avec l'autre, quitte à se faire du mal, alors pourquoi changer ? Tu commençais à te redresser alors que je me décalais pour te laisser faire, ta respiration semblait difficile. Tu osais mettre des mots sur ce que tu vivais, faisais me répétant une nouvelle fois que tu gérais. Tu avais le don de me faire sortir de mes gonds, c'était impressionnant... Je me levais tournant en rond dans la chambre laissant un silence s'installer de très longues secondes avant de m'arrêter et enfouir mon visage dans mes mains. L'image de te voir faire une overdose, elle me glaçait le sang et j'en chialais de peine. En retirant mes mains qui essuyaient au passage mes larmes, je reprenais la parole. « Arrête. Arrête de faire semblant avec moi... J'arrive plus à le supporter. Juste arrête... » Je m'approchais jusqu'au lit, m'installant sur le bord, te tournant le dos. « Pourquoi tu n'arrives plus à me parler ? » J'avais besoin de comprendre pourquoi tu me mettais tant sur le côté..?

Je sais que t’as peur mais faut pas. Je sais pas comment te rassurer en revanche. Là, mon cerveau fonctionne au ralenti. Tout ce que je trouve à dire, c’est que je vais bien. Pourquoi tu me crois pas? Parce que j’me drogue? Et alors? Y’en a qui font ça juste parce qu’ils aiment bien. Pas forcément besoin d’avoir un problème pour se piquer, avaler une pilule ou sniffer un rail. Tu me contredis, encore, ajoutant même que j’te mens les yeux dans les yeux. Ben... non. Enfin si. Mais non. Pas vraiment. Là tout de suite, je vais bien. J’me sens léger, j’ai le coeur qui s’envole. C’est la morphine, je sais. Mais j’me sens bien comme ça. J’ai pas encore fait d’overdose donc ça va non? Ça t’aiderait si je te disais que j’avais fait des tas de recherches? Que je maîtrisais l’art à la perfection? Que je connaissais sur le bout des doigts les dosages à respecter, les limites à ne pas franchir? Les effets secondaires, les risques mortels? J’suis pas complètement insouciant, j’fais pas ça dans l’ignorance. J’ai pas envie de crever. Juste envie d’alléger ma peine. Tu te lèves soudainement, faisant les cent pas dans la chambre. Mon regard te suit avec peine jusqu’à ce que tu t’arrêtes et enfouis ton visage dans tes mains pour pleurer. Et puis, après de longues secondes, tu brises le silence, me suppliant presque de ne pas faire semblant avec toi. Tu reviens vers le lit et tu t’assois sur le bord, dos à moi. Et ça me fait mal, de te voir dans une telle détresse. Alors je m’approche un peu de toi, toujours assis dans le lit. « Pourquoi tu veux pas accepter que ça me fasse me sentir... mieux? » Ça ou autre chose, quelle importance? Le résultat est le même, ça m’aide à me sentir mieux. « C’est pas que je ne veux plus te parler, c’est que j’ai pas grand chose à dire... C’est une accumulation de pleins de choses qui ont mené à ça et puis c’est tout. » Au moins, j’en suis pas arrivé à la tentative de suicide. Tu devrais être soulagée de ça non? Essaye de voir le côté positif dans tout ça, même si c’est dur pour toi... « J’suis désolé, je voulais pas que tu l’apprennes... Et j’ai oublié notre dîner de ce soir... Je... J’avais un peu perdu la notion du temps, j’avais pas tilt en qu’on était jeudi et que tu rentrais aujourd’hui, je pensais que c’était demain... Désolé... » Et ça, c’est pas bon signe. Perte de repères temporels. J’le sais parce que justement, j’me suis suffisamment renseigné...

Tu ne pouvais pas savoir à quel point ça me rendait malade de te savoir mal. Parce que pour un ancien drogué, tu ne reprenais pas sans raison. C'était bien de se connaître, mais parfois, je regrettais l'insouciance de nos débuts. À l'époque ou je ne te connaissais pas, j'aurais pu croire à tes bobards, or là, je comprenais très vite que tu me mentais et ça me déplaisait. T'allais bien pour quoi ? Parce que tu planais l'espace de quelques heures ? Idiot quand tu savais que ça retomberait bien vite. Je n'avais rien à dire puisque c'était ton choix, mais après ce qu'on avait vécu en Australie entre autres, j'avais peur pour toi. Je me redressais, sortant du lit pour faire les cent pas sans réussir à calmer mes angoisses intérieures. En fait, quand je tenais à quelqu'un, je ne faisais pas semblant, alors je m'inquiétais constamment pour mes proches. Il n'y avait qu'à voir Camila qui était enceinte, droguée et qui risquait la vie de son bébé pour des putains de produit illicite. C'était quoi votre problème à la fin ? Moi aussi, j'en avais vécu des choses horribles et pourtant l'unique fois où j'avais pris de la drogue, hors traitement, c'était avec toi. Anyway, l'idée de te voir faire une overdose ça me terrifiait tellement, que j'en pleurais. J'essayais de me calmer cherchant à te cacher mes larmes, plaquant mes mains sur mon visage, m'installant sur le bord de ton lit, dos à toi. « Parce qu'à terme, tu sais que ça te fera plus de mal que de bien... » T'étais pas stupide Elliot, au contraire t'étais même intelligent, sauf que là, t'agissait comme le parfait con. Tu disais gérer ? Mais comment en étant lucide, tu pouvais te dire que ça t'aidait ? Quelqu'un qui gérait vraiment n'aurait pas choisi la facilité, il aurait affronté ses problèmes un a un relevant la tête, renaissant de ses cendres tel un phœnix. « D'accord. » Continue à t'enfoncer, t'étais doué pour ça. Moi, j'en avais ma claque de tenir à des gens qu'arrivaient pas à se comporter comme des adultes, qui ne pensaient pas aux dommages collatéraux qu'ils causaient sur leurs passages. « Laisse tomber, je vais me commander à manger. Si tu veux un truc, je serai dans la cuisine. » Une soirée rien que tout les deux que t'oubliais, ça m'ouvrait juste les yeux sur l'état de notre relation à tes yeux.