Sadique hun ? C'était peut-être bien cela. Bien que c'était une manière très peu sentimental de voir la chose. Coco avait eu plusieurs fois l'occasion de se demander ce qui avait pu l'empêcher de véritablement tourner la page. Tourner la page pour ne plus flancher en voyant Colombe, tourner la page pour ne plus se sentir faible face à elle, ne plus avoir de regrets et enfin pouvoir commencer quelque chose de nouveau. Alors il n'a rien dit, simplement sourit nerveusement, comme si elle tenait là un diagnostique probable bien que ridicule. Pourtant, il semblait faire un pas vers elle, s'ouvrir doucement sans trop se mouiller, mais une fois de plus elle avait le chic de rabaisser ce qu'elle était, ou ce qu'il avait eu pour elle. C'est flatteur dis moi... cet opinion que tu te fais de moi.. Là, encore il ne voulait pas se prendre au sérieux, mais bien sûr que ça en deviendrait presque blessant s'il s'y arrêtait vraiment. Traîner avec elle par simple hasard, ou par pitié ? Mais véritablement c'était comme si avec le temps il apprenait à comprendre leur rupture. Il fit quelques pas dans le silence le plus complet possible, comme en pleine réflexion, et aux abords de l'hôtel, il finit par dire sans trop la regarder. On sait tout les deux ça n'avait rien à voir avec le fait de te dire non. Ce serait tellement plus simple si ça avait été le cas. C'était plus fort que lui n'est-ce pas ? Se saisir de la moindre occasion de passer du temps avec elle, de la regarder sans vouloir reconnaître qu'il l'avait toujours contempler, et pas simplement regarder.

Colombe elle est heureuse de passer du temps avec Giacobe. Elle l’apprécie énormément. Elle n’arrive pas à s’en passer. Ils ont beau être séparés, elle est et sera sans doute toujours attachée à lui. Le pire dans tout ça c’est le fait qu’ils ne sachent pas vraiment pourquoi ils se sont séparés. Ils se posent tous deux des questions. Des questions qui font réfléchir. Et forcément Colombe, elle se trouve toutes les excuses possibles. Elle se rabaisse et décide de porter toute la faute sur ses épaules. Parce qu’elle a un caractère de merde et ça, tout le monde le sait. Arrête, le prends pas comme ça. Je sais que tu m’as aimé. Bien plus que qui que ce soit d’ailleurs. Tellement plus et c’est ce qui était beau. Vraiment beau. Elle esquive un sourire et en fait des tonnes lorsqu’ils se retrouvent tous les deux devant l’hôtel. Alors pourquoi ? Pourquoi tu passes du temps avec moi ? Elle pivote dans sa direction en battant des cils. Ouais ce soir, elle veut tout savoir!

Si Gíaco' avait été secoué par une conversation téléphonique avec sa sœur, il finissait clairement distrait par Colombe. Une des meilleures distractions possibles, certes, mais une distraction qui en finissait presque perturbante. Ce petit moment de faiblesse les avait conduit à parler peut-être trop sérieusement. Non parce qu'il l'avait aimé, ils le savaient tous les deux. Il apprenait là, sur le tas, qu'il l'aurait aimé plus qui que ce soit. Un détail de plus qui le mènerait à se demander pourquoi ? Pourquoi ils s'étaient quittés sans se battre davantage ? Pourquoi n'arrivait-il pas à passer à autre chose, vraiment. Parce que ce n'était pas un jeu.. nous. Parce que je t'ai aimé Colombe.. Avait-il dit en reprenant les mots de la belle Colombe. .. et que même si tu aimes à le penser, il n'y a pas eu « mieux » après toi. C'était sincère et ce n'était que la vérité qu'il énonçait avec un sourire léger. Ce sourire qui appuyait un simple constat. C'était le cas de le dire, il n'était pas sorti avec une demoiselle pour une vraie relation depuis un moment. Elle était encore la dernière en date.

Elle rectifie ses propos Colombe. Elle sait que Giacobe ne s’est jamais foutu de sa gueule. Ils ne sont plus ensemble mais ce qu’ils ont vécu, c’était quelque chose de beau, de vrai, sincère. Colombe sait qu’il l’a aimé mais aujourd’hui, c’est du passé et d’une certaine façon, ça lui fait mal de ressasser le passé de la sorte. Elle préférerait tout oublier. Ça ferait moins mal au crâne. Ça ferait moins mal au cœur. Moi aussi je t’ai aimé. Évidemment qu’elle l’a aimé. Elle l’aime encore d’ailleurs. Elle l’aimera toujours Giacobe. C’est le premier qui ne l’a pas déçu. Même si c’est terminé entre eux, il tient une place très importante dans la vie de la demoiselle. Devant l’hôtel, ils se parlent sincèrement et ce qu’il lui dit là touche. Elle aimerait trouvé les mots justes. Mais elle ne les a pas alors, au lieu de blablater sur tout et n’importe quoi, au lieu de dire une connerie, elle se jette dans ses bras. Elle se blottie contre lui, ses bras autour de sa taille et son visage enfouie contre son torse. Elle est bien là Colombe et ça vaut tous les mots du monde.

Pourquoi se faisaient-ils autant de mal hein ? C'était la question à cent mille. Pourtant Cocoboy vous dira c'était autant fait pour lui faire du bien que pour le torturer. Se rappeler qu'ils se sont aimés, se dire qu'ils se passent difficilement l'un de l'autre, c'était beau mais ce n'était en rien sain quand on sait qu'inévitablement leurs chemins se recroisaient. Mais ce soir, il avait eu besoin d'être accompagné, soutenu, et elle l'avait apaisé. Elle se glissa sans prévenir dans ses bras, et lui, était incapable de faire autrement que de l'entourer de ses bras, de la serrer contre lui, humant le parfum de sa chevelure. Il n'y avait pas à dire, il était bien là, loin de toute cette angoisse qui l'avait hantée plus tôt dans la soirée. Puis après de longues secondes, il aposait un baiser au sommet au sommet de sa tête pour finir par murmurer. On se le prend ce verre ? Prétexte pour ne pas se quitter tout de suite, lui, le savait. Mais tant qu'elle voulait de lui, il serait là. Pour elle mais aussi pour lui. Parce qu'il en avait besoin, envie, parce que c'était plus fort que lui. Tellement qu'il s'en sentait parfois prisonnier.

Colombe elle lui est venue en aide parce qu’il avait besoin d’elle. Du moins, c’est ce qu’elle prétend. En réalité, elle avait également besoin de passer du temps avec lui. Elle en avait très envie. C’est pour cela que même si la conversation devient compliquée, pesante, elle ne court pas se réfugier dans sa chambre d’hôtel pour passer la nuit la plus déprimante de toute sa vie. Elle ne se morfond pas et ne se pose pas des milliers de questions à la minute. A la place, elle fonce tout droit dans les bras de Giacobe et y trouve évidemment refuge. Elle le serre aussi fort qu’elle le peut. Elle sent ses bras rassurants et protecteurs autour de son petit corps et elle se concentre sur sa respiration. C’est apaisant. Il finit par rompre le silence en déposant un baiser sur le sommet de son crâne. J’ai ce qu’il faut dans ma chambre si tu veux. Est-ce que le bar de l’hôtel est encore ouvert à cette heure ci ? Est-ce qu’il comptait aller dans sa chambre, dans la sienne ? Ailleurs ? Aucune idée.

Gíaco' n'avait pas cette petite voix pour lui dire qu'il ferait mieux de rentrer dormir dans sa chambre, boire dans sa chambre. Non après tout il n'y avait aucune raison pour. Ce n'était jamais qu'une soirée de plus passée avec Colombe. Alors bien sûr qu'il la suivrait. Oui, allons-y. Parce que oui Coco avait besoin d'un verre. Parce que finalement il avait aussi besoin de ne pas être seul tout comme il avait ce besoin caché de ne pas être avec n'importe qui, ce soir. Puis finalement il avait envie de prolonger aussi cette soirée avec elle. Colombe, son caprice. Je te suis. Se séparant doucement de son étreinte, il glissa sa main à la sienne, et la suivit sagement jusqu'à sa chambre.

Colombe ne peut s'empêcher de lui proposer d'aller dans sa chambre. Après tout, elle ne sait pas si le bar de l'hôtel est encore ouvert à cette heure-ci et elle n'a aucune envie de marcher pendant plusieurs minutes pour trouver un endroit dans lequel s'installer pour boire dans un brouhaha sans nom. Là, tous les deux, ils pourraient discuter tranquillement autour d'un verre et se raconter leur petite vie respective en se posant des questions sur comment serait leur vie s'ils étaient encore ensemble à l'heure actuelle. Elle sourit en hochant la tête positivement puis, pénètre à l'intérieur de l'hôtel. Elle réside au dernier étage pour la durée du séjour. Autant dire que prendre l'ascenseur n'est pas négociable. Elle attend donc que celui-ci arrive dans un silence qu'elle ne peut rompre. En fait, elle ne sait pas trop quoi lui dire après tant de révélations. Ca va, t'as quand même pu profiter de ton summer camp ? Bah quoi ? C'est une question anodine et dans le thème qui plus est. Elle n'a rien trouvé de mieux la demoiselle.

Se diriger avec elle vers l'hôtel, il la suivit dans l'ascenseur. Sa chambre était quelques étages plus bas. Une fois dans l'ascenseur, il regarda Colombe alors qu'elle le questionnait. Oui, l'Europe c'est sympa. Puis ça m'avait manqué, tu sais. Donc j'en ai profité. Oui toi, il avait beaucoup évolué en Europe, le Gíaco'. Entre le Pays-de-Galle et l'Italie. Les Etats-Unis ce n'était pas ce qui sublimait le plus son côté nostalgique. Cela dit, par intérêt partagé, il finissait par lui renvoyer la question. Et toi ? Comment ça se passe ? Les vacances touchaient bientôt à leur fin, et peut-être que Coco avait hâte de rentrer malgré tout.

Ils se retrouvent tous deux dans l’ascenseur pour gagner la chambre de la demoiselle. Elle trouve ce moment opportun pour lui poser une question au sujet de ses vacances. Elle lui demande comment ça se passe et il résume bien la situation avant de lui retourner la question. Colombe prend le temps de réfléchir quelques minutes. Ouais, je dirais un peu près pareil. Et puis, c’est sympa de voir de nouvelles têtes en dehors de l’université. Même si elle a fait n’importe quoi pendant ses vacances la gamine. Trop perturbée par tout ce qu’il s’est passé avant qu’elle ne termine l’année scolaire. Sa sœur qui part. Gabriel qui en fait tout autant alors qu’elle avait besoin de lui. Son accident de voiture après lequel elle a eu du mal à se remettre. C’était compliqué un peu. Retrouver Giacobe lui faisait du bien. Un semblant de sentiment familier qui réchauffait le cœur. Tas fait quoi de beau de tes vacances ?