La voix est parfois pleine de surprise. Mav' est du genre téméraire, mais pas orgueilleux pour un sou. Alors oui, il a su s'abaisser à mendier la venue de la Princesse. C'est plus confortable comme ça finalement. Elle lui épargnera sa pitié et il n'aura pas à fleurir son vocabulaire. Depuis des semaines maintenant il la déteste, il aime à la malmener de ses mots, à la provoquer de son attitude et à recevoir le même châtiment. Pour quiconque connaît le spécimen, nul ne s'étonnera du masochisme dont il sait faire preuve face à l'alambiqué d'une relation. Non la vraie surprise vient de la Demoiselle qui s'est donné la peine de prendre de ses nouvelles. Malgré une différence notable de rang, aurait-t-il trouvé une âme similaire ? La tentation fût grande d'attendre patiemment à l'aéroport, mais Maverick a bel et bien regagné son appartement avec les moyens du bord. Il se marre à l'avance d'imaginer la Parfaite Demoiselle dans sa tanière. C'est bizarre... C'est Maverick. Il a laissé la porte entrouverte si bien qu'elle pourra se glisser dans le piège aisément. Le Lowell n'ayant même pas pris la peine de mettre un tee-shirt par un temps pareil, un pantalon déchiré en short improvisé, faut dire qu'avec le plâtre, les effets de mode sont limités. Sans doute de quoi effarer la Belle davantage encore. Mais pour le moment, c'est dans les lettres de son livre qu'il se plonge en attendant une autre sorte de divertissement.

Pourquoi ? C'est bien la question que je me pose en ce moment. Pourquoi Amaury est-il en train de me conduire à l'adresse donnée par Tenebaum ? Pourquoi ai-je quitté les plages de Grèce pour rejoindre cet imbécile ? Je n'en sais rien. Comme avec son idiot d'ami Yaël, il y a ce petit quelque chose qui fait que je suis attirée par les hommes comme eux, comme lui. Les yeux se ferment de temps à temps, fatiguée du décalage horaire. Etre en forme pour ce genre de retrouvailles, sûrement houleuses, me paraît être une priorité. Et pourtant mon corps s'est pris le jet lag directement. Et je crois même que je me suis endormie pendant une discussion avec mon chauffeur. Il n'a pas osé me réveiller avant que nous arrivions à l'adresse de Mave. Quelques étirements plus tard, je me regarde dans le rétroviseur de la voiture, observe mes yeux cernés par la fatigue. Il faut pourtant que je sois prête. Je lisse ma robe robe comme si elle avait un défaut à mes yeux, embrasse la joue d'Amaury et entre dans le bâtiment. La porte de l'appartement est même entrouverte, dans l'attente de ma présence. Je prends une grande inspiration. Est ce vraiment une bonne idée de rentrer chez lui ? Cette situation est un peu compliquée, et je sens que malgré ma bonne foi, je ne vais pas être capable de tenir ma langue avant de sortir une attaque rapidement. Sans un bruit, je finis pas me décider à entrer chez lui. Je détaille l'appartement vaguement, sans faire attention à la décoration dont je me fiche totalement. Je le trouve assis, à lire. Ah ? Tenenbaum est alors le genre d'homme qui apprécie la lecture ? Je ne l'aurais pas cru ! Une main se pose sur son épaule alors qu'il me fait dos. Il a pourtant sûrement entendu mes escarpins frapper le sol. « Je suis venue habillée, tu aurais pu prendre la peine de mettre autre chose que ce vieux short des années 80.. » Léger sourire, je ne peux pas m'en empêcher d'attaquer la première. Je détaille les blessures, le plâtre, son bras. « Comment t'es tu débrouillé pour te faire aussi mal ? » La voix douce, c'est presque un miracle.


@Maverick Tenenbaum

Il entend le bruit des escarpins mais ne préfère pas relever. Il ne veut pas jouer au bon garçon qui attend la délivrance féminine, il veut lui laisser l'espace d'attaquer en premier. Naturellement. Un sourire en coin vient animer son visage si particulier quand elle fait référence à sa tenue vestimentaire. « Le vintage ça revient à la mode, tu devrais savoir. » Les yeux sombres se relèvent sur la silhouette parfaite de la Demoiselle. Les sourcils se haussent dans un jeu mal imité de nonchalance. « Tu m'avais promis le maillot de bain. En tout cas tu m'as l'air bien bronzée. » Nouveau sourire. Et tu as remarqué mon teint blafard, le violacé qui se peint à l'ombre de mes paupières, je ne suis pas très beau à voir pour ton importante personne. « Je roulais un peu vite sur la bécane je crois. J'ai beau être costaud, le bitume a gagné. » Match inégal en même temps. Ce n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière qu'il perdra. « Mais tu peux me donner un tee-shirt si la vue te dérange. » s'amuse-t-il à rajouter en ne cillant pas. Le jeu peut commencer et c'est là une douce échappatoire que son caractère de feu lui offre.

Je fronce les sourcils et finis par lever les yeux au ciel. Oui, le vintage, c'est à la mode, mais les années 80, pas vraiment. Le jean taillé à la main, ce n'est pas mon truc. Mais je lui accorde, sans lui avouer, qu'avec son plâtre, il me semble plutôt difficile de s'habiller correctement. On va oublier cette histoire de short vraiment pas des plus beaux, pour tourner vers le sujet du maillot de bain. Les yeux se posent de nouveau sur lui, le teint pâle, comme toujours malade, ou juste fatigué. Je suis contente de savoir me maquiller pour dissimuler une grande partie de mes propres cernes. Et en ce qui concerne le maillot de bain, en vérité, je le porte sous ma robe. Mais au moment où je m’apprête à lui en parler, il évoque son accident. « Un accident de moto ? Tu as eu de la chance en fait...» Je répète bêtement, mais me reprends rapidement. « T'es pas costaud Tenenbaum... » Le sourire aux lèvres. Un doigt glisse sur son bras valide et son torse. Je m'assois sur sa jambe saine. Un doigt se glisse sous la bretelle de ma robe, la laisse couler le long de mon épaule. Elle dévoile le haut de mon maillot de bain bandeau. « Je tiens toujours mes promesses. » Sulfureuse, l'index joue sur ma lèvre, le regard plongé dans le sien. A quoi je joue ? « Tu n'as pas l'air d'avoir besoin de moi en tout cas, je peux retourner me faire bronzer en Grèce non ? »


@Maverick Tenenbaum

Il sait pas vraiment ce qu'il pense d'elle. Il a envie de la buter et une seconde après de la plaquer contre un mur pour l'embrasser. La vérité, c'est qu'elle éveille chez lui une certaine violence, un certain désir, et il aime ça. Comme toujours, Mav' aime jouer avec le feu quitte à se cramer sérieusement les doigts. « Ouais, je sais, j'ai eu de la chance et si si je suis costaud, ils ont pas arrêté de dire ça à l'hosto, normalement j'aurais du être mort. Et juste une épaule luxée et une jambe pétée, franchement. » Il sourit de plus belle. Son regard se fait plus sombre quand elle dénude son épaule tout en s'étant installée sur lui. Elle l'allume là non ? Et son short des années 80 lui semble plus moulant qu'il n'aurait pensé. Il reste un peu hébété tandis qu'elle lui parle de repartir en Grèce. Tenenbaum la fixe quelques instants et de sa main valide s'empare de l'autre bretelle, histoire de voir le bandeau complètement. « Tu rigoles ? Je m'ennuie depuis des semaines et là tu m'offres le meilleur spectacle!" s'amuse-t-il à dire tout en reluquant sa poitrine. « Tu as de la chance que je sois pas bien valide. Enfin ça peut s'arranger si tu veux. » Ouais il est cash, il est comme ça Maverick, sort pas le grand jeu et encore moins la dentelle. Ça a le don de l'énerver Olympe mais y'a comme un goût de reviens-y puisqu'elle est là.

Les infirmières lui ont dit qu'il était costaud ? Non, elles se sont moquées de lui, c'est certain. Il a juste eu de la chance de ne pas mourir dans cet accident, et rien que le fait de l'évoquer, et je me mets à déglutir. Avec qui j'aurais pu jouer ? Nos engueulades m'auraient manquées, beaucoup trop. Tenenbaum me fixe, descend la bretelle restante, ce qui a pour effet de faire rouler le tissu de ma robe jusqu'à ma taille, libérant le haut du maillot de bain. Je me mets à rire de bon cœur quand il me parle de son handicap. « Même en pleine forme, tu ne pourrais rien faire. » Jamais il ne pourra m'avoir, c'est ma règle. Jouer, parfois me brûler légèrement, mais toujours reculer à temps. Je ne me ferais pas avoir une nouvelle fois, l'histoire avec Yaël m'a suffisamment blessée pour que j'ai envie de recommencer de si tôt. « Les infirmières n'étaient pas à ton goût ? » Je me lève, observe son entre jambe, satisfaite de l'effet que je voulais lui faire. La robe tombe sur mes hanches, et je l'aide à passer ce cap. Le tissu se froisse au sol dans un doux bruit, et laisse apparaître le maillot de bain dans sa totalité. D'un pas en avant, je m'évade de la robe, frappant mes talons au sol. Les mains sur les hanches, je fais un tour sur moi-même pour lui montrer mon corps et lui faire découvrir le maillot. « C'est toi Maverick qui a la chance de me voir... » Souffler le chaud et le froid, toujours. Je n'ai plus ma robe, mais j'ai encore plus chaud. « Alors, que veux tu que je fasse pour toi ? »

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Jusqu'ici, leurs échanges ont été plus proches de l'insulte que du compliment, mais il semble qu'une nouvelle sorte de jeu s'insinue entre eux. Ce n'est pas ce qui va déplaire à Mav', il a toujours aimé ce genre de provocations. Et dans le domaine Olympe semble être la Déesse. « Il ne faut jamais dire jamais. » rétorque-t-il avec un sourire en coin de sa voix profonde. Et Voilà que la Demoiselle se lève pour lui offrir la provocation ultime, la parade en maillot. Maverick part avec un handicap, il n'a pas eu le loisir de reluquer les jolies filles en maillot sur la plage alors en avoir une en face de lui sans s'y être préparé ne l'émoustille que davantage. Surtout Olympe se refuse à lui, ce qui ne rend la jeune femme que plus désirable. « Oh j'ai environ un milliard d'idées. » avoue le Lubrique en fixant la Demoiselle puis hausse ce qu'il peut d'épaules. « Mais puisque tu ne veux pas jouer à ça, autant profiter du maillot, une douche ne me ferait pas de mal. » Elle sera peut-être trop farouche pour accepter de l'aider dans un acte si intime, mais honnêtement avec la chaleur des derniers jours, son ego est rangé bien loin au placard.