Est-ce que je vais réussir à te faire agir comme une personne normale à mes côtés ? J’en doute… Surtout après le monologue inexpliqué que tu as commencé à débiter. Je suis même en train de me demander si tu respirais entre tes phrases. Je te regarde parler, ne comprenant pas trop où tout ça va nous mener, mais à un moment, j’arrête d’écouter, je ne fais que hocher la tête pour faire mine que je comprenais ce que tu disais, alors que pas du tout. « Ouais, ouais, j’suis d’accord.. Je suppose ? » Quoi dire d’autres de toute façon. J’ai à faire à une vierge effarouchée et coincée. Pourquoi est-ce que je suis venue te parler aussi ? Je devrais tourner les talons et repartir d’où je suis arrivé. Mais heureusement, le sujet de conversation dévia vers toi. Quelque chose de beaucoup, plus intéressant, selon moi. « Je sais pas comment t’expliquer en fait. C’est ta prestance, tu à l’air différente des autres et c’est intriguant. Alors oui, je suis certain que t’es sympathique, peut-être un peu chiante, mais bon. » Je te souris pour te faire comprendre que je te taquine pour la dernière partie de cette phrase. Mais qui sait, peut-être que tu es chiante aussi, je ne te connais pas. Mais je ne m’attendais pas du tout à ce que tu me dises, effectivement, tu te trouvais à être vierge. Je disais surtout ça pour rire, en fait, je ne croyais pas que c’était le cas. Désormais, il y a une certaine clochette qui s’est mit à sonner dans ma tête comme pour m’avertir ou plutôt me faire comprendre que j’aimerais être ton premier. Être celui qui te fera goûter la magie, des sensations sublimes que tu me redemanderas encore par la suite. « Wô Okay.. » Je devais donc faire plus attention à mes mots et à mes gestes avec toi désormais. Je ne veux pas te faire peur ou te faire fuir. Surtout avec ce que je viens tout juste de me fixer comme but. Je venais littéralement de te rendre mal à l’aise et si j’te voulais sous ma couette, ce n’était pas le moment de te faire fuir. Alors, c’est normal que je t’aie proposé de recommencer du début. « Euh… ouais sans doute ? J’sais pas j’suis pas très croyant. J'dirais plus dans Despicable Me. Mais en revanche, toi je peux dire Astrée comme la fille de Zeus. » Pour une fois que je me connaissais un petit peu en histoire. Je te souris de toutes mes dents lorsque tu sers ma main. J’essaye de te rendre un peu plus à l’aise et de réparer la faute que j’ai commise. « Donc, si je recommence à zéro et te demande de passer un moment avec moi, tu acceptes ? Tu peux choisir tout ce que tu veux faire, j’vais te suivre. » Bon, sauf si tu veux aller à la bibliothèque parce que là, je ne suis pas trop chaud à l’idée.

Voyant que tu n’étais pas du tout dans ton élément et pire que tu te trouvais mal à l’aise, j’ai décidé de changer de sujet. Il faut dire que ça arrive très peu ce genre de chose, je suis plus du genre à tourner le couteau dans la plaie pour bien faire comprendre à mon interlocuteur qui commande. Toutefois, je me tiens tranquille avec toi, sans même savoir la raison et sincèrement, je ne veux pas la savoir. C’est comme pour les origines de nos prénoms. Ce ne sait pas si elle reflétait ce que nous étions, mais une chose est certaine, je ne suis pas un mec qui aime lire des petits passages de la bible. Je ne savais même pas qu’il y avait un Silas, pour tout dire, mais en revanche, comme ma mère était une fervente admiratrice de la Grec antique, j’avais quelques notions, même si elles sont loin d’êtres très exploitées. « Ah, donc t’as été adoptée… T’es pas curieuse d’en savoir plus sur ta famille biologique?! » Silas Rothschild qui s’intéresse à quelqu’un… Il faut inscrire cette date d’une grosse croix rouge dans son agenda. De plus, je manque de tact, peut-être que tu n’as pas envie d’en discuter, mais je suis curieux et ça, on ne peut pas me l’enlever. « Mais sérieux… C’est parce que j’te fais de l’effet que tu jacasses comme une pie ? » Mais merde ! Je venais de te demander de recommencer à zéro pour que tu sois plus à l’aise avec moi et voilà que je reviens sur un sujet qui pourrait peut-être te fermer comme une huître. « Je reformule ma phrase… Est-ce que c’est parce que tu es gênée que tu parles beaucoup ? » Oui, ça devrait mieux passer. Tu ne pouvais pas dire ici, que je ne faisais pas d’effort. Si tu me connaissais un peu plus, tu pourrais constater que ce n’est pas mon genre. Heureusement, tu ne m’en as pas trop tenu rigueur, puisque rapidement, tu m’as demandé si je savais nager. Sourcils froncés, je ne savais pas du tout où tu voulais en venir, mais ça serait bête de venir ici, si je ne savais pas nager, pas vrai ? « Ouais, pourquoi? Tu ne le sais pas ? » Et soudainement, tout me vint en tête. Mais bien sûr, j’aurais dû y penser plus tôt. C’est pour ça, que tu restes étendu sur ton transat et que tu ne profites pas des glissades d’eau, ni des jeux ou même de la piscine à vagues. « Si c’est le cas, j’peux pas t’apprendre en une après-midi, mais par contre, j’peux y aller avec toi et te promettre d’être toujours collé à tes baskets pour que rien ne t’arrive. » Et pour ça, tu pouvais me faire entièrement confiance. Je ne décollerai pas mon corps du tien. Les glissades avec les tripes, tu embarqueras sur moi, ce n’est pas ce qui va me déranger.

Je fronce les sourcils à l’annonce des termes que tu emploies au sujet de ta famille, mais ne dis rien. En fait, je garde cette information dans un coin de ma tête pour sans doute y revenir un peu plus tard dans la journée. Parce que oui, je veux passer un moment en ta compagnie, mais également parce que tu m’intrigues et que j’ai envie d’en savoir plus sur toi. Ça m’arrive très peu, en général de m’intéresser aux autres alors, profite bien de l’occasion que je t’offre. Je laisse néanmoins couler ce sujet de conversation pour l’instant, jusqu’à ce que je te propose de recommencer du début, ce que tu acceptes. Ravi, même si ca ne me surprend pas trop que tu veuilles rester en ma compagnie, on décide finalement d’aller dans les jeux d’eau, te promettant de toujours avoir un œil sur toi afin que rien ne t’arrive de mal. « Où est-ce que j’veux aller ? Ce n’est pas plutôt à toi de me dire ça ? Où est-ce que tu serais à l’aise ? » Je pense ma tête sur le côté et te regarde quelques secondes avant de te tendre la main pour que tu la saisisses. « Viens, on va aller dans la piscine à vagues. Tu pourras y aller à ton rythme » Ce n’est pas profond alors, ça devrait aller. Et si tu as peur, tu n’auras qu’à te coller contre moi. Nous sommes donc parti vers l’attraction en question. Si d’habitude, j’aurais pris la fille dans mes bras pour l’inciter à entrer plus rapidement dans l’eau. Là, je me suis surpris à te laisser prendre tout ton temps, même que j’ai gardé ta main dans la mienne pour une certaine sécurité. « Tu savais que t’es bizarre comme fille ? T’as une putain d’attraction sur moi. » En te disant cette phrase, je ne savais pas si j’allais te faire fuir, te gêner ou encore plus te mettre en confiance. Mais ça ne me dérange pas, au moins, je te dis ce que je pense et il n’y a pas de secret. Autant se la jouer franc jeu.