Le monde de la mode, c'est comme l'océan. C'est pollué, dangeureux et fascinant, amour, oublie pas qu'on s'y noie facilement. Les requins passent entre les mailles du filet, et les autres se font manger, disparaissent doucement, tombent dans l'oubli comme on coule au fond de la mer. Les dictats sont comme des tsunamis, de ceux qu'elle voyait à la télévision petite, Bae-Lee, quand elle vivait encore au Japon, à Tokyo, sa ville lumière à elle. Soit mince, soit belle, tais toi, soit mince encore un peu plus, sois maigre.  Bae-Lee elle a commencé le mannequinat il y a deux ans à peine, quand son père, Mr Jeong, a refusé que son cursus majeur soit le design de mode, sa passion, son monde. Mannequin ça paye bien, surtout quand on commence à se faire une place dans une grande agence comme elle. Défiler, marcher, souple, féline, incarnant une grâce que tout le monde envie un peu, paraître inaccessible, elle sait faire Bae-Lee, mais c'est qu'une couverture, parce qu'en coulisse, elle se taillade un sourire sur ses joues de princesse. Elle continue à sourire, à être ce concentré d'énergie magnétique et énigmatique devant les caméras, les photographes, ses amis, son frère et sa soeur même, mais à l'intérieur, ça la ronge, co.comme un poison gangrenant son coeur peu à peu, amertume douceureuse dont elle n'arrive pas à se défaire de l'étreinte. L' a n o r e x i e. Mot interdit mais bien réel, un rejet, presque un dégoût de cette nourriture qui ne sert qu'a la faire grossir pour lui faire quitter sa prison dorée. Le mannequinat, pour Bae-Lee ce n'est qu'une passade, une aide financière non négligeable mais surtout une fabuleuse publicité pour plus tard, quand elle aura son diplôme d'Harvard, elle, officiellement étudiante à la rentrée de la plus prestigieuse université du monde. Elle se rêve créatrice des plus grands défilés, admirée pour son originalité, sa touche, sa marque à elle. Bae-Lee, elle se rêve inoubliable alors qu'elle ne fait que de s'oublier.  




Bae-Lee aime les secrets, ceux des autres, mais surtout les siens. Hae-Seong est son secret, elle aime son secret. CQFD. Il lui embrume la tête le jour, et la nuit. La nuit surtout, quand ellee est toute seule, vulnérable à lâcher la bride de ses démons,  eux qui prennent plaisir à lui offrir des images brûlantes qui dansent sous ses paupières fermées. Hae-Seong est son démon, elle fantasme sur son démon. CQFD. Ce garçon, c'est le copain de sa soeur, l'homme tropbeautropparfaitincroyableetquepourmoi, elle cite, de sa soeur Bae-Kim, la prunelle de ses yeux fauves. Pas touche Lee, il est déjà prit par celle qui compte le plus, toujours. Because karma always fuck u up. Si ça avait été une autre fille, elle aurait sûrement pas eu de scrupules, un peu biatch sur les bord quand elle veut Lee. Mais Kim, c'est pas une autre, Kim c'est son double, en un peu plus jeune, sa complice, la personne qu'elle appelle si ellee doit cacher un corps un jour. Elle peut pas lui faire ça. Le pire c'est de réfréner son envie de le séduire, quand ils discutent de tout et rien, sans a m b i g u ï t é  évidement. Un jour Bae-Lee, elle se brûlera les ailes...  



En vrac : elle parle japonais, coréen et anglais, avec un accent qu'elle n'arrive pas à cacher. Elle rêve d'apprendre le portugais + elle prend énormément soin d'elle, fait beaucoup de sport, du tenis à la danse en passant par la course + elle aime voyager, découvrir et s'attacher aux souvenirs ensuite + elle ne parle plus à son père depuis deux ans + elle refait la garde-robe de sa soeur tout les ans, la mode c'est fondamental à ses yeux + elle enchaîne les conquêtes, libre, sans jamais rien promettre aux hommes. Elle n'aime pas l'idée de dépendre d'un homme, ou d'être enchaînée dans une relation parce qu'elle est jamais vraiment tombée amoureuse Lee, Hae-Seong bouleverse son petit univers et ça la perturbe affreusement + féministe, engagée dans plusieurs causes qui l'animent, c'est une révoltée + elle aime la poésie autant que le vieux rock anglais, Bae-Lee c'est l'antithèse du cliché asiatique, elle assume, elle s'assume, sans timidité, sans honte de rien... Ou presque.