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{ old ways won't open new doors }
crédit/ tumblr ✰ w/pluson

— Mercredi 13 juin, en fin d'après-midi.
Le truc, c’est que j’étais amoureux d’elle. Amoureux de Louison. Amoureux de cette blondinette qui avait ce grain de folie mais surtout un manque de confiance en elle. Seulement, je savais que j’allais la perdre aujourd’hui. C’était bien pour cette raison que j’avais une tête de déterré. Elle était pas bien en plus, c’était le pire qui soit. Ce moment n’était pas idéal pour le lui avouer mais je n’avais pas le choix. J’étais honnête, elle m’avait fait promettre de l’être et j’allais le faire. Seulement, ça me déchirait le cœur et ça allait déchirer le sien, je le sais. Ce n’était qu’un baiser, même pas échangé puisque je l’avais subi, mais ça allait être la même chose pour elle, je le sentais. Elle allait penser que c’était trop pour elle et elle allait me virer de cette chambre d’hôpital, temporairement sa chambre à elle. Et quand je lui avouais alors les méfaits de mon ex-petite amie et fiancée par la même occasion, elle se mettait en mode statue puis détournait son regard, ce qui me déchirait encore plus. « Je l’ai pas embrassé en retour » que je disais comme pour me défendre, même si dan sa tête, tout semblait clair. Elle me virait, comme ça, d’un revers de la main. Et bordel que ça faisait mal, parce que j’étais incapable de la virer de ma vie moi. Louison je l’aime. Je l’aime et je voulais la garder à mes côtés encore et encore. Le cœur au bord des lèvres, je la regardais alors se lever, se planter face à moi et j’avais cet espoir qu’elle revienne sur ses mots, qu’elle me garde à ses côtés parce que je n’étais pas prêt pour une nouvelle rupture. Seulement, ce n’était pas du tout ce qui se passait. Mon regard plongé dans le sien, je sentais la colère s’emparer d’elle, prendre place dans son esprit mais dans son corps également. J’étais désemparé, mais elle s’en fichait pas mal. Elle avait mis un point final, et faisait son grand final avec cette gifle magistralement prodiguée à ma joue innocente. La tête tournée, la mâchoire serrée, j’encaissais, même si je ne pensais pas mériter autant. Elle me déteste. Autant qu’elle m’aime. Wow… c’était quand même beaucoup si on remet en situation les sentiments qu’elle a pour moi. « Je t’aime, je sais que je suis pas parfait mais… Laisse-moi une chance, s’il te plait » soufflais-je, avec l’espoir d’une remise à zéro de notre relation. « J’arrêterai de la voir, de lui parler s’il le faut » que je disais, mon regard de nouveau plongé dans le sien, incapable de m’en aller comme ça, si facilement.

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La goutte d’eau fatale. Camila. Son baiser. Ses lèvres qu’elle ne sait apparemment pas tenir par respect pour moi. Elle le savait que nous étions ensemble et elle a osé. Elle n’arrêtera jamais. Elle te veut rien que pour elle, pour t’anéantir, t’entraîner dans les ténèbres. Je vous laisse. Je vous laisse osciller entre l’ombre et la lumière. J’aurais essayé de te sortir de là, tu n’as pas voulu, tu n’as pas eu la force, j’suis désolée pour toi. Mais, je mérite de briller, totalement. « Je m’en balance, tu en avais sûrement envie, ça te démangeait. Arrête de mentir putain ! » Je m’extirpe de ce lit et je me positionne aussitôt devant toi. Les blessures qui recouvrent mon corps semblent bien lointaines. La seule douleur, elle est dans mon coeur et c’est toi qui me l’a infligé. Cette douleur vient de toi et de ton passé dont tu n’arriveras jamais à te séparer. Il te dévorera, il t’asséchera et te tuera Pluton. Touchée dans ma fierté, une gifle s’envole. Mes doigts picotent, sûrement autant que ta joue. Je ne l'ai pas vu venir. L’information a transité directement à ma main, sans que je puisse décider. J'vais pas m'excuser. Tu es en train de me tuer. Volontairement ou non. « Non » Une chance pour quoi ? Pour continuer de te faufiler en douce chez elle ? Stop. Il y a quelques mois, j’ai donné une autre chance à mon ex et cela s’est mal terminé, alors non. Je dois mettre un terme à cette histoire avant que je me fasse ronger jusqu’à l’essence même de mon être « Tu en es incapable pour l’instant, mais un jour j’espère que tu y arriveras. » Je ne peux plus. Te regarder droit dans les yeux me renvoie son reflet. « Va-t-en, va vivre ton rêve, il n’est pas là on dirait » Ironiquement, je cherche derrière toi la présence de la femme à qui tu voues un culte, mais non, elle n’est pas là. Heureusement pour elle, car cette fois-ci, je me serais amplement déchaînée. « Il semblerait que nous n'apprendrons jamais de nos erreurs tous les deux… » Sors d'ici maintenant, laisse moi me convaincre que tu n'étais qu'une illusion.

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— Mercredi 13 juin, en fin d'après-midi.
Je savais pertinemment qu’en arrivant ici, elle me quitterait. C’était obligé, c’était indéniable. C’était logique en fait. Elle m’avait dit qu’elle ne supportait pas tout ça, je l’ai écouté mais je n’ai pas forcément agi en conséquences. Et maintenant, j’allais devoir lui avouer que Camila m’avait embrassé et qu’elle devait faire avec. D’ailleurs, la réaction de la jeune femme ne se faisait pas attendre et la colère s’emparait d’elle, à mon plus grand désarroi. C’était compréhensible, mais j’aurais tellement voulu que ça se passe autrement. Restant silencieux à ses attaques, je la regardais se lever et se positionner face à moi, face à ma masse corporelle immobile. Je ne savais pas comment réagir, je venais de lui briser le cœur, je le savais. Il m’était impossible de ne pas regretter tout ça, parce que Louison méritait de ne pas souffrir. Mais Camila avait agi en connaissance de cause, elle savait très bien que j’allais finir par le dire à la Mather et que ça pouvait pousser à la fin de notre relation. C’était de la manipulation pure et dure mais j’étais incapable d’aller à l’encontre de tout ça. Après sa gifle monumentale, je resserrais ma mâchoire, incapable de dire quoique ce soit, incapable de bouger. Enfin si, je cherchais à avoir une nouvelle chance, parce que je l’aimais et qu’une fin comme celle-là m’était bien trop douloureuse, mais visiblement, la réponse fusait chez elle. Non. Non elle ne voulait pas. Non elle ne voulait plus de moi dans sa vie. Et je retenais cette boule qui naissait dans ma gorge, celle de la tristesse qui s’emparait de moi. Du dégoût de moi-même à avoir ruiné la seule bonne chose dans ma vie actuellement. Je n’avais pas voulu en arriver là mais je n’avais pas le choix que d’assumer les conséquences de mes actes. « Je voulais pas, je… » Je soupirais, baissant même la tête, honteux de ce qui avait bien pu se passer. « Je suis désolé » Encore et toujours. Et puis, ça ne changeait pas le fait que j’étais totalement et irrémédiablement amoureux d’elle. Tourner la page n’allait pas être chose aisée. Elle avait du le remarquer de toute façon, je n’étais pas de ceux qui arrivaient à aller de l’avant assez rapidement. Preuve étant que Camila était encore là, malgré plusieurs mois de séparation. Alors oui, peut-être que Louison sera encore là, quelque part, d’ici quelques mois. « J’ai essayé pourtant… » Elle méritait mieux que moi, mieux qu’être amoureuse d’un gars comme moi. Mais la vérité, c’est qu’on est juste maudit, elle comme moi. La poisse à l’état pur. Elle voulait que je m’en aille, mais j’étais incapable de bouger d’ici. Mes pieds ne répondaient pas et mon cœur battait la chamade. Impossible pour moi de me faire à l’idée que je n’étais plus avec elle. C’était bien pour ça que j’attrapais son visage de mes deux mains, le regard plongé dans le sien - la forçant d’une certaine manière à me regarder - pour ensuite plaquer mes lèvres sur les siennes. Oui, peut-être que c’était l’acte désespéré, mais je savais pertinemment qu’elle me repousserait. C’était évident, je continuais de la blesser malgré moi et pourtant, je me sentais à ma place, là, à ses côtés. Je n’avais pas envie que ça s’arrête.  

Pourquoi tu t’excuses ? Tu as dit que tu n’y étais pour rien là-dedans. Tu veux laver ta conscience ? Parce qu’elle mérite un bon coup de karcher, j’en suis persuadée. Depuis que tu es avec moi, elle ne cesse de nous parasiter, avoue-le. Tu n’es jamais passé à autre chose, ton amour pour moi ne vaut rien. Tu m'as toujours laissé à la seconde place et bordel, je ne la veux pas cette place sur ce fichu podium. Je voulais être la seule, jusqu'à la fin des temps. Je veux partir. Respirer le même air que toi devient atroce. Le hic, c’est que c’est moi qui suis confinée ici, pas toi. Pourquoi tu ne t’en vas pas putain ? Tu peux toi, t’as pas une balafre en travers de la gorge et d’autres blessures tapissant ton corps. Sors ! Tu es maudit, je suis maudite, fin. On peut tirer le rideau. À quoi bon s’attarder, s’acharner sur une cause perdue ? « À priori pas assez, la preuve » Elle a réussi à te rattraper dans ses filets et tu vas replonger. Je crois que c’est moi la plus forte de nous deux, sans me vanter. Nos regards perdus aux confins de nos âmes respectives, on reste stoïques à se fixer. Le mal à l’aise croit en moi. Zéro larme Louison, zéro larme. Tout à coup, tu englobes mon visage de tes mains et je sens tes lèvres tendres s’écraser contre les miennes. Mon coeur se crispe. C’est quoi le but ? Me donner un dernier goût de ce que je n’aurais plus jamais ? Tu seras diabolique jusqu’au bout, ce n'est pas possible. L’épaisse couche de vernis qui me recouvrait se craquelle. Tu croyais peut-être que j’allais te repousser, détrompe-toi. Tu veux en faire tout un drame, faisons-le. Avec la force qui me reste, je laisse nos bouches scellées l'une à l'autre afin de t’emporter jusqu’au mur derrière toi. Ma gorge me tire. Je grimace et continue pourtant ce baiser que tu as égoïstement entamé. Ma respiration s’accélère, mes poumons ne se remplissent qu’à moitié d’air alors que je t’embrasse toujours plus passionnément. Le souffle quasiment éteint, je déverrouille nos lèvres enlacées en déposant mon front contre le tien. La tête légèrement inclinée vers le bas, je frotte délicatement la pointe de nos nez ensemble. La haine m’envahit pourtant de nouveau « J’espère que je te manquerais, que je ne deviendrais pas un simple souvenir et qu’à chaque fois que tu penseras à moi, ton coeur se serrera fort » Mon regard retrouvant enfin le tien, je lutte pour faire taire ma rage contre cette fille qui te vole à moi. Mes doigts glissent dans ta chevelure, je suis encore au bout de tes lèvres, avec la folle envie de mélanger ces dernières aux miennes « Tu ne voulais pas me faire souffrir, c’est loupé. Le triangle a toujours été là, ton segment n'a jamais existé. Je te rends ta liberté... »

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— Mercredi 13 juin, en fin d'après-midi.
Je n’étais pas forcément à l’aise avec les ruptures, je le savais depuis des années et c’était bien pour ça que je faisais toujours en sorte que ce soit l’autre qui me largue. Mais même ça, je n’étais pas à l’aise. J’étais amoureux de Louison, totalement in love d’elle et j’étais pas en mesure de la laisser toute seule une fois que je serai parti de cette pièce. J’étais tiraillé entre l’envie de rejoindre Camila, puisque dans le fond, je l’aimais elle aussi. Mais je n’arrivais pas à me défaire de Louison, pour qui mes sentiments n’ont fait que grandir encore et encore, afin d’atteindre ce point où je peux dire que oui, je l’aime. Oui, je suis amoureux d’elle. Je soupirais à ses mots, ne sachant pas quoi dire ou faire pour apaiser tout ça. Je crois bien que c’était impossible en fait. Elle m’en voudrait sûrement toute sa vie d’avoir gâché notre relation, d’avoir laissé Camila s’immiscer entre nous. Et… ouais, j’allais devoir faire avec. Sa gifle me faisait mal, mais pas autant que le cœur qui se brisait encore et encore dans ma cage thoracique. Et pour palier à tout ça, je cherchais ses lèvres, après avoir capturé son visage entre mes mains. Et j’attendais une réaction toute autre que celle qu’elle m’offrait. Moi qui m’attendais à ce qu’elle me repousse, c’était pas du tout ce qu’elle faisait, au contraire. Son corps se collait au mien, et venait le pousser pour que je finisse contre le mur derrière moi. Prisonnier, je me laissais aller dans ce baiser fougueux et passionné, qui n’était rien d’autre que l’image de notre relation. On était incapable de se défaire l’un de l’autre et cette rupture allait être difficile à surmonter. Mais je n’avais pas d’autre choix que de le faire, parce qu’elle comme moi allions plus souffrir qu’autre chose de la situation. Puis nos lèvres se séparaient, le souffle court, au point qu’elle vienne reprendre la parole, son front contre le mien. « C’est possible oui… » Parce que je savais que je troquais une relation parfaite contre une relation bancale et incertaine. Mais j’y pouvais rien. Camila était ma kryptonite malheureusement. « C’est ton “amie” qui sera heureuse… ou Enzo. Ou même Liam. Oh oui, il va jubiler de pouvoir enfin te sauter » disais-je en me défaisant de son étreinte, tellement énervé par tout ça que je savais que c’était le moment de m’en aller. Ouais, il fallait que je sois seul à présent. Posant mes lèvres sur son front, sans croiser son regard, je finissais par ouvrir la porte. « Prends soin de toi Louison, fais attention à toi et trouve le bonheur, je sais que tu en es capable, tu le mérites » soufflais-je avant de disparaitre dans le couloir, la boule à la gorge et l’envie de tout défoncer sur mon passage rongeant chaque fibre de mon corps.

Dernier baiser. Dernière fois que nos lèvres se câlinent. Dernière fois que nos langues dansent l’une avec l’autre. C’est fini. Toi et moi, c’est la fin. Je souffre le martyr. Mon coeur se déchire comme une vulgaire feuille de papier. Tu restes distant, coupé de tes émotions, comme si cette rupture ne t’affectait guère. Efface-moi alors. Je sens que je ne suis pas une période glorieuse de ta vie. J’suis plutôt l’amourette qui t’a permis de te reconstruire. Une passade. Un murmure. Et alors que je te rends ta liberté, tu me sors une liste de noms dont celui de Liam. Ma gorge se serre. Comment oses-tu te montrer en colère ? C’est toi qui acceptes de m’abandonner dans le fond, tu as mieux ailleurs, alors t’as pas le droit de râler. Ton corps et sa chaleur me quittent, je grelotte déjà, même si tu me fous en rogne par tes propos déplacés « T’abuses » chuchotai-je en plaquant ma main dans ma nuque. J’suis bouillante, pourtant j’ai froid. Mon corps noyé dans mon tablier difforme, je te laisse t’approcher de moi pour coller ta bouche sur mon front. À l'instant où tu pénètres dans mon espace vital, je clos les paupières afin de profiter de ce dernier instant de tendresse que tu m’offres. Le temps que je rouvre les yeux, tu as déjà ouvert la porte pour te faufiler dans le couloir. Ta phrase entre par une oreille, sort par l’autre. Je l’avais trouvé le bonheur, c’était toi. C’était toi qui prenais soin de moi comme personne, c’était toi qui en étais capable. J’ai plus envie de me bagarrer. Je me laisserais dévorer à présent. « Non » soufflai-je en retour, totalement en désaccord avec toi. Non, je ne mérite rien. Je suis vouée à donner mon coeur pour qu’on en fasse de la bouillie. « Au revoir » rajoutai-je en courant dans mon lit pour aller chialer sous l’oreiller. J’ai envie de hurler, mais je me tais, je me retiens, je ravale ma peine. En miettes, je continue de me recroqueviller toujours plus, ma main contre ma poitrine endolorie. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ? Mon cul.