5 heures du matin rendez-vous devant la Eliot House, parce que c’est à cette heure-ci que tu te lèves toujours pour aller courir et cela n’échappe pas à la règle. Sauf que ce matin, tu avais décidé de faire chier Nicola, et à un point parfait. Elle devait t’attendre devant la Eliot House où l’un de tes autres bizuts allaient fermer la porte à clef pour qu’elle puisse t’attendre pendant des heures, heures qui viendraient au bout puisqu’à 8 heures te pointera devant le bâtiment. Personne n’aurait remarqué la porte fermée parce que tout le monde dormira en ce samedi matin et tu comptais bien lui faire payer son inscription à la Eliot House. Ainsi tu sortis de ton Audi dernière génération où Alberto dont ton homme de main depuis toujours t’ouvrit la porte, tu étais au téléphone avec Emilia pour lui dire que tu passerais dans la journée sans doute la voir. Oui tous les prétextes étaient bons pour voir ta princesse. Et tu la vois sur le perron. Petit sourire en coin, tu connaissais le cœur d’Alberto et son affection pour Nicola, d’où le fait que tu lui demandas d’y aller, non tu allais la faire chier jusqu’au bout A ce soir lances-tu alors que tu regardes la jeune femme, toi tu étais avec ta chemise blanche parfaite, ta veste bleu Eliot et ton sourire de petite pute sur le visage T’as froid Borgia ? demandes-tu avant d’ouvrir la porte pour rentrer dans la Eliot House, pute level one power

@Nicola Borgia

Pour être honnête, lorsqu'il lui avait donné rendez-vous au milieu de la nuit devant la Eliot House, Nicola s'était attendu à pire. Et si elle avait pu, elle n'aurait pas pris la peine de se lever et d'exécuter son bon vouloir enfantin. Mais il restait son bizuteur et son président. Et malheureusement pour la jolie blonde, Noah n'avait particulièrement pas envie de séparer sa vie privée de ses fonctions étudiantes. Elle ne pouvait pas le blâmer, même si elle ne connaissait assez bien pour savoir qu'il était capable du pire lorsque sa colère était verrouillée de la sorte, comme elle l'était vers elle actuellement. Alors elle était sortie, non sans s'habiller en conséquence au préalable, enfilant un slim délavée, une paire de bottines et un petit pull fin noir assez sobre, tout d'eux d'une grande marque italienne qu'elle affectionnait. Nicola avait beau ne pas avoir la grosse tête, elle restait enfant unique dont le compte en banque ne comptait plus les billets, et portait sur elle cette prestigieuse ascendance. Peu importe ce qu'elle portait d'ailleurs, ce qui avait le don d'en faire enrager plus d'une. Heureusement, Nicola était patiente et lorsqu'elle avait compris la supercherie, elle avait simplement tiré son portable de sa poche arrière, s'adossant à la porte d'entrée. Elle avait hésité entre envoyé un message directement à Noah par provocation, ou alors à Poppy (Alix ne dormant pas sur place ce soir) mais s'était résignée dans les deux cas. Pour ce qui était de Noah, elle n'avait jamais pu se résoudre à effacer son numéro mais ignorait si c'était toujours le même. Quant à son amie à l'intérieur, elle se doutait bien que ça ne rentrait pas en compte dans son bizutage, et qu'elle devait être surveillée. Mais qu'à cela tienne, s'il pensait la faire fuir pour si peu, qu'il continue, après tout, elle avait toujours eu le sommeil léger. Enfin elle entendit une voiture qu'elle ne reconnut que trop bien, avant du coin de l'oeil Alberto ouvrir la porte arrière. Non, par contre j'ai failli attendre. prononça-t-elle d'une voix égale, indifférente avant de relever ses beaux yeux bleus de son portable pour la première fois. S'il s'attendait à la voir agacée par son petit manège, c'était raté. Mais l'italienne ne baissa pas sa garde pour autant. Après tout, elle savait qu'avec lui, malgré le pincement au coeur que ça lui infligeait contre sa volonté, elle ne le pourrait surement plus jamais. Rassure-moi, c'est pas tout ce que tu as trouvé pour me faire quitter les Eliots non ? Elle le provoquait, en sachant pertinemment qu'il avait forcément autre chose en tête. Elle était juste pressée d'en connaître le contenu.

En fait il s’en fiche, donc sérieusement la voir ici dans le froid ça ne lui faisait plus rien. Dans le passé, cela lui aurait fait quelque chose, il ne détruisait pas ses amis, encore moins ses amours, aujourd’hui tout est bon pour une bonne guerre interconfrérie, et lui le premier à la déclarer. Et finalement tu soufflas en entendant sa voix, tu levas même les yeux vers le ciel Tu parles toujours pour rien dire dis donc, ça a pas changé un lancement de pic et tu finis par passer à côté d’elle, comme une moins que rien, tu soupires Qui a dit que je voulais que tu quittes la confrérie des Eliots ? Il avait envie de la convaincre de quitter la confrérie, ce n’était pas la même chose, ainsi la décision lui reviendrait directement à elle, et non à toi. Et tu rentres dans le hall d’entrée pour saluer deux ou trois personnes en même temps Va te changer, on part dans dix minutes et si tu es pas changé dans une tenue plus sportive, tu viendras courir avec la tenue que tu porteras En gros bouge ton cul Borgia, parce que tu es déjà en haut des escaliers près à rentrer dans ta chambre, celle que tu partages avec Hades, ton homme, ton Satan, ton Valentin. Tu en profites pour enlever ta tenue, mettre un short simplement, et des chaussures adéquates, même bien sur sans t-shirt, non, t’étais sadique mais pas à ce point-là, ou presque. Tu décides de prendre ta serviette et ton sac de sport pour descendre en direction du hall, ton torse nu à la vue de tous, mais tu t’en fichais pas mal, elles étaient presque toutes passer dans ton lit -RIP- Alberto prit tes affaires alors que tu regardas ta montre pour soupirer. Plus qu’une minute, qu’elle bouge son cul

Ordure. L'insulte ne franchit jamais ses lèvres, mais elle eu l'impression de le penser tellement fort que la moitié du globe aurait pu l'entendre. Mais elle n'était pas assez stupide pour faire la seule chose qu'il attendait d'elle, perdre son calme. Je ne sais pas, je dirais toi, pas plus tard qu'hier soir. Mais au fond, c'était pas la question, ils savaient tous les deux de quoi il en retournait vraiment. Et il n'avait réellement aucun doute sur le fait que la Borgia se briserait avant lui. S'il avait tord ou raison, le temps seulement nous le dira mais pour le moment, elle n'était pas prête à lui céder un seul centimètre de terrain. Acceptant le défis, elle ne perdit pas de temps pour sauter dans un short assez court et un débardeur de sport moulant ses formes mais gardant la grande cicatrice zébrant ses cotes à l'abri des regards indiscrets. Il était rare qu'elle la laisse visible, hier était une exception, et encore, elle avait remis sa veste avant d'arriver à la Eliot. Noah lui-même ne l'avait jamais vu et elle restait pour elle le pire moyen de lui rappeler les évènements qui l'avaient menés où elle était. Mais ce qui c'était passer dans sa jolie tête blonde ce jour-là, elle était la seule à en comprendre les complications. La seule à savoir pourquoi les endroits clos accéléraient désormais son rythme cardiaque, pourquoi elle fuyait les miroirs de plein pied lorsqu'elle n'avait rien pour couvrir cette douloureuse réminiscence à jamais graver sur son corps. Elle atteignit la porte à peine quelques secondes après Noah. Combien de temps devrait-elle encore supporter à chaque fois qu'elle le voyait, les souvenirs qui la submergeaient ? Son torse dénué de vêtement était bien sur un déclencheur certain. Quand tu veux. Ils avaient déjà couru ensemble et Nicola se défendait assez bien sur ce terrain. Bien sur, il pouvait encore la laisser sur place au bout de plusieurs dizaines de minutes s'il le voulait, il restait un homme. Elle ne voyait pas vraiment l'intérêt qu'il avait de l'emmener avec elle, lui qui voulait pourtant tant s'en éloigner.

Tu ne dis rien juste à ses paroles, t’avais pas encore en fait, et tu étais monté dans ta chambre. Quand tu redescendis, tu en profitas pour faire quelques signes à plusieurs personnes et aussi à Alberto qui rangea ton sac dans la voiture. Tu décidas de regarder ton téléphone pour l’écouter, mais bien sur, tu mis tes écouteurs, commença lentement à courir avant d’ajouter un Allez suit après on verra Elle allait ramer mais bon. Tu avais l’habitude de courir les 42 kilomètres tout le matin tranquillement. Et puis c’était samedi matin, autant être honnête, tu avais tout ton temps aujourd’hui. Donc tout ton temps pour la faire chier oui. E tu commences à courir, musique dans les oreilles, mais peu forte, tu pouvais quand l’entendre parler ou râler, le plaisir du footing en fait. Et le plaisir de l’air frais à 8 heures du matin sur le corps, tu n’avais pas chaud ni froid, tu avais juste besoin de ça, car aujourd’hui et depuis quelques semaines c’était le bordel total dans ta tête et chez toi. Pourtant au premier kilomètre, elle n'était pas derrière, à croire qu'elle s'était entretenue pendant toutes ses années d'absence et de souffrance..

En effet, les quelques mois en tant que bizut allaient être longs. Nicola roula des yeux avant de se mettre à la suite, glissant un écouteur dans son oreille et calant son rythme sur le sien. Elle savait déjà qu’elle n’allait surement pas tenir les nombreux kilomètres qu’il comptait lui faire parcourir, mais il n’était pas question qu’elle lui en touche un mot, elle verrait bien lorsqu’elle aurait atteint et dépassé ses limites, ce qui était encore loin d’être le cas. Si sa fierté s’enflammait à cette pensée, c’était pourtant une question de réalisme. Mais pour l’instant, elle était loin d’avoir dit son dernier mot. Heureusement qu’elle avait prévu de la musique, ça avait le mérite de rendre ce footing moins pénible. Quoi que jusqu’à présent, elle pouvait en profiter presque pleinement, si elle n’avait pas que trop conscience de la présence Noah. Nicola avait en effet augmenté ses séances de sports ces dernières années, même si elle en avait toujours fait, ivre de la liberté qu’elle ressentait, du calme qui l’envahissait, semblant chasser ses problèmes au rythme de ses foulées. Elle avait eu besoin de se concentrer sur le présent et de s’éloigner de ce passé qui la consumait et des erreurs qui l’accompagnaient. Glissant un regard à sa montre de running dernière génération, elle vit qu’ils avaient dépassés les 5 kilomètres, ce qui lui laissait encore une vingtaine avant de ne plus pouvoir. La jeune blonde se retint de tout commentaires, profitant du calme de la matinée et du peu de répit que Noah lui laissait inconsciemment. De plus, elle économisait son souffle au passage. Et vu sa remarque de tout à l’heure, il devait être heureux qu’elle ne parle pas pour ne rien dire, non ?

Plus les pas s’enchainèrent plus tu oubliais petit à petit tous tes problèmes, tu aurais du appelé Hades, vous auriez couru beaucoup plus vite tous les deux et vous auriez gagné du temps. Là, tu faisais exprès de ralentir pour venir à la hauteur de Nicola et ainsi pouvoir éviter de la perdre, sinon tu serais sans doute à quelques mètres devant. Au bout d’un dixième kilomètre, tu t’arrêtas petit à petit, mis sur pause ton téléphone pour le chronomètre et tu soufflas pour commencer à t’étirer. Oui très sympa la journée jogging dis donc, mais en même temps, elle l’a cherché, et toute seule. Ouais tu faisais ta drama queen t’as le droit c’est toi la victime dans cette histoire. Tu vois la voiture s’arrêtée, Alberto qui y sort pour te donner une bouteille et il en donne une à ton ex fiancé, génial bravo, tu veux l’award du plus gentil putain ? Tu soupires pour t’éloigner mais tu connais Alberto si tu t’éloignes, il va lui parler et prendre de ses nouvelles, très professionnellement, et c’est ce qu’il fait. Sale traite, surtout avec son Comment allez-vous mademoiselle Borgia ? Je suis ravi de vous voir ou même son petit Vous y êtes presque, ne vous inquiétez pas, il ne court pas plus de 30 kilomètres Il a cru que tu l’entendais pas ? Tu décides de terminer de boire pour lui lancer la bouteille et tu remets ton chrono et ta course en marche Bouge toi Nicola Ouais t’as pas d’humeur en même temps ..

Dix kilomètres. Dix kilomètres qu'elle ne comprenait pas où il avait décider de les mener, mais qu'elle avait choisi de se concentrer sur sa course, se perdant dans sa bulle musicale, comme ça son habitude, finissant presque par s'habituer à sa présence à ses cotés. Alors qu'il s'arrêtait, elle vit Alberto s'approcher et lui tendre une bouteille d'eau à elle aussi, pour le plus grand malheur de Noah. Décidément, cet homme était une véritable perle. Merci Alberto, et le plaisir est partagé. lui répondit-elle, se fendant d'un sourire. D'une, elle avait toujours beaucoup apprécié cet homme. Il était gentil et très compétent. De deux, elle se délectait de l'effet que ce simple échange de banalités avait sur le président Eliot. Un jour il se rendrait peut-être compte que ce n'était pas parce qu'il la haïssait de tous les pores de sa peau que ça devait être le cas du monde entier. Alors que Noah repartait, la blonde rendit la bouteille à Alberto, lui adressant un dernier sourire complice avant de s'élancer pour rattraper le Ferrari, dont l'humeur pouvait difficilement être plus noire qu'elle ne l'était. Cependant, Nicola choisit de briser le silence, rien que parce que le ton qu'il prenait avec elle commençait réellement à lui taper sur le système. Ce n'est pas que je n'apprécie pas ce petit footing matinal en tête à tête Noah, mais je ne comprend toujours pas l'intérêt que tu y trouves. Elle était directe, ils avaient passé le stade. Elle ne ramperait pas devant lui, et il continuerait à être détestable, autant s'y faire. Ou est-ce que ça te mène, hein Noah ? Elle peinait à deviner où se trouvait son intérêt, là où elle voyait clairement qu'il se mettait à sa vitesse et qui plus est, que sa présence le dérangeait au plus haut point. Ce dernier détail, elle ne s'y ferait surement jamais, malgré tout ce qu'elle se laissait croire. La situation était pourtant bien contradictoire à son antipathie envers elle. Un jour il prétend pouvoir encore l'éviter une vie entière et le lendemain, il se force d'une course avec elle ? Elle manquait de connections pour compléter le puzzle.

Tu n'avais aucune envie de parler, surtout après ce qu'avait fait Alberto c'était une grosse blague, sale traite, il sait comment tu étais quand elle s'est barrée, il sait à quel point tu as galéré pendant des années pour te remonter une image ou même pour te remonter tout seul, alors ouais tu lui lances un regard noir et tu reprends ta course, tu commences à soupirer à ses paroles et tu t'arrêtes directement et finalement tu déverses lentement ton venin à la gueule de Nicola parce que c'est ce que tu sais faire de mieux. Et ton doigt se pointe vers elle et ta langue native refait surface Je dois te supporter parce que TU as choisi cette confrérie. On parle de MA confrérie, tu aurais pu choisir n'importe quelle confrérie dans tout Harvard, tu viens ICI. Chez MOI. MA maison, ce que j'ai battit pendant que tu t'étais barré loin de MOI et de TES engagements, maintenant tu fermes ta gueule et tu cours Borgia ! Au moins c'est clair ? Vous vous étiez déjà engueulé, comme chaque couple mais c'était la première fois que tu utilisais l'italien pendant vos disputes, que ton temps était glacial et ton regard noir malgré tes pupilles bleus océans. Tu décides de remettre ton son pour reprendre ta course parce que c'était 42 kilomètres et pas moins, parce que tu l'avais décidé et parce qu'elle te faisait chier, vous étiez déjà à plus de la moitié, elle allait pas te faire chier quand même ? Encore ? Ca risquait d'être drôle et tu allais l'éclater surtout

Elle se stoppe elle aussi face à l'arrêt brutal de Noah avant d'accuser ses paroles comme une dague s'enfonçant profondément dans sa chair à chaque mots. Mais cette fois, elle ne compte pas continuer docilement à le suivre sans rien dire. La goupille a sauté, faisant taire sa prudence, la sécurité qu'elle a placé sur son bonheur il y a cinq ans. Elle se refusait de se plier à ses exigences malsaines une fois de plus. Alors qu'il fait mine de faire demi-tour BASTA ! Sa voix claque, cristalline, retrouvant son accentuation si familière. Il voulait utiliser l'italien, qu'à cela ne tienne, il se trouve qu'ils étaient tous deux plutôt à l'aise dans le domaine. Et l'utilisation de leur langue natale en dehors de leurs terres signifiait un point de non retour qu'ils n'avaient encore jamais franchi. Si le pauvre Alberto les voyait, il devait surement sentir l'explosion imminente. Parlons-en tiens, de mes engagements. Car ce n'est pas vraiment à cause de l'Eliot, hein Noah ? Oh, bien sur ça t'emmerde que j'empiète sur tes plats de bandes ! Sauf que, pardon de te décevoir mais je ne suis pas revenue pour toi. Vrai. Et faux. Tout à la fois et la spirale de sentiments qui l'envahit assourdit ses tempans, ses poumons, son coeur. Elle aurait voulu que ça se passe autrement. Elle aurait voulu qu'il comprenne qu'il était la seule et unique chose qu'elle avait laissé derrière elle comme on arrache une aile à un oiseau. Elle avait voulu voler mais s'était emputée elle-même de la seule personne qui la faisait réellement valser loin du monde. Mais c'était une erreur trop importante pour la corriger si facilement. Et elle n'avait pas su. S'excuser, le rappeler, persuadée et surement à raison, qu'il ne voudrait rien savoir. Mais tout ça, il n'était pas prêt à l'entendre et elle, après les retrouvailles qu'il lui avait imposé, n'était surement plus prête à lui confier.  Il n'y a pas une insulte que tu m'aies épargné depuis mon retour et je ne compte pas me laisser rabaisser plus longtemps, grandis un peu, si tu as des choses à me dire, qu'on en finisse.

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