Ca à commencé par un nez qui coule. Un coup de froid, probablement. Puis la gorge qui se met à enfler et la capacité de déglutition amoindrie. Enfin, la toux. Légère, puis de plus en plus caverneuse au fil des jours. A passer des nuits dehors sans vêtements chauds pour te couvrir, voilà ce qui arrive : tu es tombé malade. Et pas une petite maladie qu'on laisse se passer d'elle-même comme tu as l'habitude de le faire, toi qui encaisses plutôt bien la douleur et l'inconfort, sans te plaindre et sans consulter. Non, une crève pas possible, qui t'arrache les poumons et te fait te sentir fébrile, preuve que la fièvre commence à s'en mêler. Peut-être n'arrives-tu pas à passer au dessus de cette maladie à cause de ton manque de sommeil et de ton appétit jamais tout à fait rassasié depuis quelques jours ? Même boire est devenu plus rare, parce que tu n'y penses pas, tout simplement, l'esprit trop occupé par tes problèmes. Il faudrait vérifier si cette douleur dans tes reins n'est une conséquence directe du rythme de vie bancale que tu mènes depuis ton arrivée à Boston.

Quoiqu'il en soit, c'est de misère que tu te présentes au dispensaire de l’hôpital. Comme d'habitude, tu brilles par ton silence et t'assieds dans un coin en attendant que l'on s'occupe de toi. Tu ne parles à personne et garde la casquette enfoncé sur ta tête pour cacher ton visage. Tu n'es pas venu ici pour te faire de nouvelle connaissance, tu veux juste t'assurer d'être en bonne santé pour pouvoir courir à toute vitesse si les flics te rattrape. Dans cette jungle, les faibles se font bouffer les premier et tu refuses de servir de repas à d'autres types de la rue où de te faire emprisonner parce qu'une quinte de toux t'auras stoppé durant ta fuite. Il faut savoir mettre toutes les chances de son côté pour rester libre.