Une journée de cours comme les autres. Une journée qui commence par un cours super chiant soit dit en passant. Mais tant pis, je prends sur moi et je tente d'écouter d'une oreille tout en consultant mon portable. Comme le décrit si bien Sullivan, je suis la fille du fond de la classe, à côté de la prise, toujours sur les réseaux sociaux. Tout le monde se demande comment j'arrive à avoir les notes que j'ai sans rien foutre. Faut dire que ça me passe par dessus la tête ses explications sans fin. Je n'ai pas besoin qu'on me répète encore et encore toujours la même chose, une fois suffit. Bref, tout ça pour dire que les deux heures qui suivent sont super longues et que je suis évidemment la première à sortir de cours lorsque la sonnerie retentit dans le bâtiment. Je cours ou du moins, je marche vite dans les couloirs. Si bien que je finis par foncer en plein dans une belle inconnue. Forcément, je suis en tort parce que mon portable à la main, je ne regarde pas où je mets les pieds mais, je ne peux m'empêcher de râler malgré tout. Non mais c'est pas possible, tu peux pas regarder où tu marches ! D'un ton plutôt sec, je soupire et me baisse pour ramasser mon sac et toutes mes affaires étalées sur le sol. Bordel, il manquait plus que ça. La bonne journée de merde, vivement ce soir.

J'étais toujours autant imprégnée par mes cours, si bien que j'y allais toujours avec beaucoup d'entrain. L'histoire, c'était plutôt vague comme terme, mais qu'est-ce que j'aimais mes cours et qu'est-ce que j'aimais en apprendre toujours plus de jour en jour. Aujourd'hui encore, ce fut passionnant. J'avais hâte de me plonger dans mes recherches et comme j'avais un peu de temps libre avant mon prochain cours, justement, je me rendais jusqu'à la bibliothèque de l'université pour en savoir d'avantage, comme si j'étais incapable d'attendre le jour suivant. Je marchais tranquillement dans les couloirs, essayant d'éviter toutes ces - trop - nombreuses personne sur leurs téléphones portables jusqu'à ce que l'une d'elle se décale en même temps que moi et me percute. Elle allait vite et ses yeux étaient trop préoccupés par son petit écran pour avoir croisé les miens. « Non mais c'est pas possible, tu peux pas regarder où tu marches ! » Très jolie, mais très désagréable. Je grimasse doucement avant de sourire. « Justement, je regardais. » J'essayais de l'éviter même « contrairement à toi » Et si elle avait fait de même, elle ne m'accuserait pas. Tant pis. Ce n'était pas mon genre de m'attarder et une fois encore, je comptais bien passer mon chemin.

Moi ? J'ai une grande gueule ? Non, je pense pas… Du moins, seulement lorsqu'il le faut. Et puis, j'y peux rien si j'ai été éduquée comme ça. Mes frères m'ont toujours appris à ne pas me laisser marcher sur les pieds. J'ai pas vraiment compris les choses de cette façon. Enfin, j'ai toujours abusé de mon pouvoir de petite dernière. Heureusement eux, ils ont toujours réussi à me canaliser. Grande gueule, sûre d'elle, prétentieuse et bien évidemment, jamais en tort. Donc une fois de plus, j'accusais cette pauvre fille qui n'avait rien demandé. D'ailleurs rien le ton qu'elle employait prouvait qu'elle n'était pas méchante, loin de là. Malheureusement pour elle, je n'étais pas forcément de bonne humeur et il valait mieux fermer sa bouche dans les cas là. Je me mordais la lèvre, me retenant de dire quelque chose que je regretterai par la suite. Ah ouais ? Tu crois ! Bah ça serait pas arrivé si t'avais mieux regardé ! Je lève les yeux au ciel d'un air désespéré en serrant un peu plus mon portable entre mes doigts. Elle n'avait pas intérêt à m'énerver davantage, je serais capable de briser cette petite chose en deux sur un coup de nerfs. Il fallait vraiment que je trouve quelque chose pour canaliser tout ce trop plein d'énergie. Ce n'était pas bon pour mon moral et encore moins pour les personnes qui devaient supporter ma mauvaise humeur au quotidien.

Je me précipitais en direction de la bibliothèque pour poursuivre mon cours d'histoire par moi-même. Faire des recherches intenses et creuser d’avantage. Après tout, peut-être que c'était ça qui allait peser dans la balance au moment des examens. Peut-être que ma curiosité fera que j'ai appris un truc de plus par rapport aux autres... J'étais dans ma course, mais je faisais attention à ceux qui arrivait dans le sens inverse et pourtant, je ne pus éviter la petite brune qui semblait happée par son écran de téléphone. Elle m'entrait dedans à une vitesse folle et aussitôt, elle changea d'humeur. À la croire, c'était de ma faute, je n'avais pas fait attention. Ahm. Je prenais sur moi, j'étais une personne très calme et je n'avais aucun mal à rester souriante. D'ailleurs, garder son sang froid, c'était la meilleure chose à faire dans ces moments-ci. C'était LE truc qui déstabilisait toujours. « Ah ouais ? Tu crois ! Bah ça serait pas arrivé si t'avais mieux regardé ! » Je pouffais de rire en la regardant, constatant aussitôt un manque de maturité qui devait venir de son jeune âge. « C'est ça... À d'autres... Pour ma part, j'ai mieux à faire... » Un sourire et je finissais par poursuivre ma route. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre de toute façon ? On sentait à des kilomètres que c'était une personne butée.

Je sais que je suis peut-être dans l'abus. Que j'en fais des tonnes. Mais faut dire que ces derniers temps, c'est un peu compliqué pour moi. Trop de départ, trop de doutes. Je finis par me rendre malade toute seule alors, je suis exécrable. Pas de chance pour la jolie brune qui finit par croiser mon chemin puisque je me mets à lui parler sèchement. Le pire, c'est qu'au lieu de tracer mon chemin, j'insiste lourdement. A croire que j'ai besoin de ça pour me sentir vivante. Ouais t'as raison, traces ton chemin ! Que je finis par pester en secouant la tête d'un air désespéré. Je soupire bruyamment, je laisse échapper un juron entre mes lèvres. Du grand n'importe quoi. Vivement la fin de la journée !

Me faire rentrer dedans et me faire accuser en prime, c'était loin d'être agréable. Je n'étais pas une personne colérique, je n'étais pas non plus du genre à me prendre la tête pour des gamineries. Pourtant, j'osais répondre à la jeune femme que j'avais sous les yeux. Elle ne manquait pas d'air. Elle était détestable, tout ce que je méprisais chez les gens. Je ne cherchais jamais le conflit, surtout quand je voyais bien que la personne en face de moi était beaucoup trop têtue pour comprendre quoi que ce soit. Je préférais largement passer mon chemin, aller en direction de la bibliothèque où j'avais des choses bien plus intéressantes à faire. « Ouais t'as raison, traces ton chemin ! » Je fronçais les sourcils en m'arrêtant. Je me tournais pour faire face à la diva, l'air mauvais. « Tu n'as rien d'autre à faire que de faire chier le monde ? Gamine écervelée » Et sincèrement, ça sortait du fond du cœur. Ça faisait un bien fou de s'exprimer de la sorte par moment.

Trop de choses qui se passent dans ma vie en ce moment. Trop de choses en tête et pas assez de temps pour peser le pour et le contre. Pour faire la part des choses, encore moins. Alors quand je fonce dans la jolie brune, je ne peux m'empêcher de lui crier dessus. Ok, je ne suis pas la seule fautive dans l'histoire or, elle n'y est pas pour grand chose contrairement à moi. Et le pire, c'est qu'au lieu de m'excuser et de tracer mon chemin, je ne peux faire autrement que de m'en prendre à elle. A croire que ça soulage mes nerfs et mon esprit. Et j'en fais des tonnes, je ne m'arrête plus. Je la dévisage de haut en bas en la laissant partir mais forcément, ma remarque ne lui plaît pas et elle fait demi-tour. Insulte qui sort. Sourire aux lèvres. J'hausse les épaules. Apparemment non vois-tu. Provocation pure et dure. paupières battantes. Je m'épuise toute seule. Un jour promis, je serais plus sympa. Mais, pas aujourd'hui. Pas avec cette fille qui semble être la proie parfaite.

Elle semblait se complaire dans ce genre de comportement exécrable. Le genre d'attitude qui me passait au dessus de la tête en temps normal. Aujourd'hui, elle était une exception. Sans perdre ma patience et mon sang froid, je lui répondais sans mâcher mes mots. Une insulte gratuite au vue de son âge. Elle semblait très jeune et je mettais ses mauvaises manières sur le compte de son immaturité. Au fond, c'était faire une conclusion rapide car je n'avais aucune idée de qui elle était et de comment elle vivait en dehors d'Harvard. Et en parlant de l'université, j'étais étonnée de savoir qu'ils acceptaient de tel profil d'étudiant. Si elle n'était pas eliot, elle pourrait le devenir aisément. « Apparemment non vois-tu » Son comportement donne envie de la gifler, mais je ne suis pas ce genre de personne. Je levais les yeux au ciel, trop exaspérée pour en rajouter. C'est ainsi que je tournais les talons pour m'éloigner complétement.

hj ; tu veux clôturer ? Ce n'est pas dans la nature de Magda de chercher les embrouilles