Je ne sais pas exactement ce qui me prenait ces derniers temps. J'avais toujours eu tendance à extrapoler mes émotions. Je vivais les choses à cent pour cent, à chaque fois. J'étais une boule de sentiments très... nerveuse et Zeno n'échappait pas à tout ça. Ses révélations avaient été un raz de marée dans mon cerveau, le noyant sous un nombre incalculable de questions. Le tout en réveillant toutes mes incertitudes et mes complexes les plus profonds. Je ne pouvais pas échapper à cette histoire de viol dont j'avais été victime et j'avais l'impression de perdre la tête à rester dans cette relation évasive, sans mot, sans définition. Venir à cet hôtel, c'était se retrouver tous les deux, dans une bulle ou rien ni personne ne pourra nous atteindre. Discuter, mettre les tensions à plat, relâcher la pression par tous les moyens... Je crois que j'étais prête à tout pour me lancer vers lui, il fallait juste qu'il calme mes incertitudes qu'il avait réveillé à grand coup de pied. « Salut » que je lui glisse en passant une main dans ma nuque pour lisser son carré blond. Toute ma nervosité ne demandait qu'à exploser.

@Zeno Avgeropoulos

J’suis pas le mec de qui il faut tomber amoureux. Définitivement pas. Et si j’avais d’abord cru que c’était enfin le moment de me lancer avec toi Maddox, je réalisais qu’il y avait tellement plus en jeu que nous deux et ce crush jamais exprimé. Mon passé allait tôt ou tard me rattraper, en commençant par un très, très vieux souvenir du nom d’Elliot et en passant par cette petite amie dont je n’arrivais pas à me débarrasser depuis plus d’un an maintenant et sans oublier mon incapacité à me poser. Malgré nos rendez-vous et notre temps ensemble au bal, j’avais continué de draguer à gauche et à droite, de faire des rencontres Tinder et à baiser le premier étranger qui démontrait un semblant d’intérêt. Mais au fond? Tout ça ne voulait pas dire grand-chose à côté de toi. S’ils avaient eu droit à mon corps, aucun d’entre eux ne pouvait cependant sortir de ton ombre. T’éclipse tout le monde Maddox Tenenbaum et t’en sais absolument rien. Alors ouais, j’accepte de te voir dans cet hôtel qui me coûte la peau du cul histoire qu’on soit seuls tous les deux et je monte dans cette chambre avec toi sans savoir si tu vas me sauter dessus ou bien m’assassiner en toute quiétude. « Salut » « Hey » Je te regarde un moment et fait finalement quelques pas jusqu’au balcon où je sors pour avoir de l’air. On vient d’arriver et j’étouffe déjà. J’aime pas ce qui se passe là, dis un truc Madds… N’importe quoi.

Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? Quand Zeno m'avait dit avoir un crush et ce depuis des années, je pensais que tout était limpide pour lui. En fait, j'avais peur de ne pas être à la hauteur, ou même, que rien ne se d’éclanche de mon côté. J'étais dans une incertitude, me demandant si j'allais moi aussi avoir ce même crush. Et puis... Tout est allé très vite et voilà qu'il freinait des deux pieds et que les prises de tête commençaient à s'enchainer. Ce n'était pas ce à quoi je m'attendais et... ouais, en demandant à le voir dans cette chambre d'hôtel, j'espérais qu'on allait réussir à se créer une bulle et faire abstraction de tout ce qui se trouve à l’extérieur de cette chambre. Ça commençait mal puisqu'il courrait se réfugier sur le balcon. Les lèvres pincées, je m'avançais dans sa direction pour sortir moi aussi. J'étais un peu stressée et je ne savais pas quoi lui dire. Je n'avais pas les mots. Mais, j'avais les gestes. Alors doucement, mes mains venaient glisser sur son torse, l'une d'elle s’immisçant sous son t-shirt. « Arrête-moi si c'est la mauvaise chose à faire » Parce qu'au fond, je n'étais pas certaine de ce que je faisais. Mes lèvres venaient se poser sur les siennes doucement l'embrassant avec délicatesse le temps d'avoir son consentement.

J’suis un putain de trouillard quand il est question de toi Maddox. Genre je perds complètement mes moyens. J’veux pas te décevoir et c’est malgré tout ce que je fais invariablement à chaque fois. Alors même si je viens de mettre les pieds dans cette chambre, j’en ressors pour aller sur le balcon et inspirer fort l’air frais qui, je l’espère, me calmera un peu. La porte s’ouvre et se referme, mais je ne regarde pas vers toi, mon regard perdu dans l’horizon jusqu’à ce que tu me touches. J’avale difficilement et me tourne, tes mains sont sur mon torse en un rien de temps dont une directement sur ma peau brûlante. Qu’est-ce que tu fais Madds? « Arrête-moi si c'est la mauvaise chose à faire » Même si j’voulais t’arrêter, j’pourrais pas. Et même si j’sais pertinemment que c’est pas comme ça qu’on règle nos problèmes et que le sexe n’est pas un moyen de communication sain, je ne t’arrête pas. Tes lèvres se posent sur les miennes et un frisson me traverse de la tête aux pieds. Oh Madd… tu sais pas c’que tu viens de déclencher. Mon corps se réveille et je viens rapidement prendre ton visage en coupe d’une main alors que de l’autre je te tiens au niveau de la chute de rein, te pressant contre moi alors que mon ardeur augmente à vue d’œil, mes baisers plus pressants, ma langue qui dépasse la barrière de tes lèvres pour trouver sa jumelle.

J'agissais comme une hystérique et j'en avais conscience. Je n'étais vraiment pas douée pour les relations humaines et encore moins quand celles-ci étaient intimes. Je connaissais Zeno depuis si longtemps que j'avais encore du mal à réaliser ce qui était en train de nous arriver. Et en même temps, plus j'y pensais et plus à coulait de source à mes yeux. Je ne voulais pas être avec quelqu'un d'autre. J'étais à l'aise avec lui et il en savait assez à mon sujet pour que je n'ai pas besoin de parler davantage. C'était certainement plus simple avec lui que ça ne le serait avec n'importe qui d'autre. Et pourtant, nous passion notre temps à nous prendre la tête. Principalement parce que j'avais du mal à comprendre ce qu'il voulait de moi, ce qu'il attendait de ma part et aussi, parce que mon manque de confiance était considérable. J'avais besoin qu'il me parle, mais je ne savais pas ce qu'il pourrait me dire. Je ne pouvais pas l'aider. Et aujourd'hui, j'agissais sous le coup d'une envie, m'imaginant que tout ça pèserait encore plus dans la balance. Comme si nous avions besoin de ça pour qu'il me voit différemment ? Je n'en savais rien. Comme toujours, j'agissais sans réfléchir, de manière spontanée et en me faisant toute une montagne du moment et de ce qui l'englobe. Il avait quitté une folle pour retrouver une folle. Je le rejoignais sur le balcon et je ne lui laissais pas le temps de souffler, me collant contre lui et laissant mes mains sur balader sur son torse. Sur et sous son t-shirt. Mes lèvres se posaient sur les siennes délicatement et j'avais l'impression d'avoir réveillé le monstre qui sommeille en lui. L'une de ses mains attrape mon visage, l'autre plaque mon bassin contre le sien. Il me transmet sans ardeur avec un brin de panique en plus. Je lui rends son baiser langoureux et je l’attire vers la chambre, ne me sentant pas à mon aise sur le balcon. J'étais nulle et rouillée pour tout ça et clairement, je comptais sur lui pour me remémorer ce voyage agréable.

Je dois prendre de grande respiration pour me contrôler et éviter de te dévorer tout cru. Il y a un moment que tu n’as pas mis les pieds sur ce territoire glissant Maddox et la dernière fois n’a rien d’un bon souvenir pour toi alors je voudrais éviter de te rappeler quoi que ce soit de ce cauchemar. Si notre première fois doit être maintenant alors soit, mais elle devra effacer en tout point cette expérience monstrueuse à laquelle tu as eu droit. Tu m’entraines dans la chambre et je t’y suis tout en retirant mon t-shirt et en passant les mains sous ton haut pour le remonter aussi et te le retirer non sans avoir croisé ton regard pour m’assurer que c’était bel et bien ce que tu voulais. Hors de question que je fasse quoi que ce soit sans ton consentement. Mes lèvres se retrouvent ensuite dans ton cou où je dégage doucement ta chevelure blonde et remonte vers ton oreille pour demander; « Tu es certaine que c’est ce que tu veux? » Sans un accord clair et net, je n’irai pas plus loin Madd, je te le promets.

La dernière fois que j'avais eu ce genre de rapport avec quelqu'un, je n'avais pas été consciente. Quelqu'un avait abusé de moi. Quelqu'un m'avait drogué avant de me violer. C'était un traumatisme que je m’efforcerais d'enterrer au plus profond de moi, décidant de ne pas y penser une seule seconde. Au fond, mon père nous avait bien appris à faire ça, à cacher les choses et à ne montrer que le positif, que le meilleur de soi. Nous y étions. J'entrainais Zeno dans la chambre et je l'embrassais comme si c'était la première fois et que je retenais les fauves depuis bien longtemps déjà. Je savais qu'avec Zeno, ça allait être facile. On se connaissait et j'avais une confiance total en lui. Il allait m'aider à passer à autre chose. Il allait pouvoir me montrer que tout ça, c'était un cauchemar qui pouvait s'effacer avec le temps. Il retire son t-shirt et mes deux mains glissent aussitôt sur sa peau avec que je ne lève les bras pour l'aider à me déshabiller. Quand ses lèvres viennent explorer mon cou, je penche la tête pour lui laisser toute la place qu'il souhaite. Ses baisers sont la meilleure des sensations à laquelle il m'était donné de goûter. « Tu es certaine que c’est ce que tu veux? » - « Oui » Sans hésiter. Je voulais que ma dernière fois soit un souvenir mémorable. Je voulais qu'il me répare.