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{ My Heart Is Yours }
crédit/ tumblr ✰ w/@"pluson"

- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Ta réaction me laisse perplexe. Je m’étais plutôt attendu à un peu moins de compréhension, une fuite ou une mini-dispute, mais pas du tout. Tu parais si paisible et d’une tolérance extrême sur ce sujet. Je me demande si ce n’est pas alors le bon moment pour t’avouer la relation particulière qui me lie à Soledad. Est-ce qu’il est vraiment utile que tu saches qu’elle est sûrement la première à m’avoir ouvert les yeux sur ce sujet ? J’ignore pourquoi, mais je rebrousse tout à coup chemin pour te rentrer dedans en t’accusant d’être trop compréhensif. Je sais que je ne suis pas normale, vraiment. Je devrais me satisfaire de ton comportement, je n’aurais pas pu espérer mieux. Mais non. Me focalisant par la suite sur la surface qui se froisse sous le vent, je t’écoute et tourne la tête à ta dernière interrogation « Peut-être que c’est toujours mieux quand l'autre accepte, mais je ne serais pas aussi calme que toi à l’heure actuelle… Savoir que le monde entier serait susceptible de te plaire augmenterait ma jalousie et ma crainte de te perdre… » t’avouai-je en m’allongeant sur le banc tout en posant ma joue sur ta cuisse. Sans m’y attendre, tu soulèves un sujet qui produit une secousse terrible en moi. Je pivote alors mon visage absorbé par le lac en ta direction. « Ah ouais ? » lançai-je en te laissant un peu patauger dans le doute. Me relevant ensuite très vite du banc, je me plante devant toi pour te masquer le paysage « Ne me dis pas que tu n’en aimes pas une autre en ce moment, c’est l’hôpital qui se fout de la charité » Je soupire et pose mes mains sur mes hanches en gardant le contrôle sur mes émotions. Je me demande comment je fais pour cohabiter encore avec elle, mais je le fais. « Il y a eu une fille oui, mais je lui ai dit que je t’avais choisi Pluton. Tu as éliminé tout le monde. Ils sont tous tombés comme des mouches. Tu m’as braqué en beauté, ça te va ? » t'adressai-je en traversant ma chevelure blonde de mes doigts, complètement prête à imploser. « Tu le vis bien que cela ne soit pas réciproque de ton côté ? » Bah ouais, j'aimerais quand même connaître l'état de conscience vis-à-vis de cette division qui doit toujours régner en toi.

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— Mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
A vrai dire, il n’y avait pas forcément de meilleure réaction ou quoi. Je ne m’étais jamais vraiment posé la question de sa sexualité parce que ce n’était pas quelque chose qui devait poser problème. Seulement, elle semblait… déçue ? Ouais, déçue de voir comment je réagissais, de façon compréhensive. Et faut croire que ça tournait sévère dans sa tête en cet instant puisqu’elle se mettait alors à me sortir des trucs que je n’avais même pas pensé. « Oh… c’est vrai que de ce point de vue là… » Je soupirais, baissant la tête. Mais même avec ce point de vue, je savais qu’elle m’aimait et que je l’aimais. Alors je tentais de ne pas trop me faire de souci sur les autres, mis à part ceux que je savais qui tournaient déjà trop près d’elle, comme Liam ou peut-être Enzo, que j’avais entraperçu à ses côtés le soir du bal. « Je suis jaloux de quiconque a ton attention de toute façon » Fille ou garçon, même animaux, pour dire. Bon, j’exagère, comme toujours, mais l’idée est là. Et forcément ouais, pour moi sa bisexualité n’était pas un problème. Seulement, si elle venait m’avouer ça parce qu’elle cherchait à me quitter pour aller avec une fille justement, comme si l’annonce n’était que l’intro d’une scène bien plus pénible, je n’étais pas forcément d’accord. D’ailleurs, elle trouvait que ma réaction était bien hypocrite. Se positionnant face à moi, comme pour avoir une sorte de domination sur moi, je la regardais en soupirant. Le pire c’était la suite et là, je sentais une sorte de colère m’envahir, quelque chose que je ne contrôlais pas. « Attends » Je me levais alors pour lui faire face, le visage fermé. « T’es en train de me dire que tu craques pour une fille, alors que tu me fais la guerre pour Camila ? C’est toi qui se fout de la charité là » Ouais, j’avais totalement éclipsé le reste, ne pensant qu’à cette fille qui avait su la charmer. Et même si j’avais pris l’ascendant sur elle et tous ses prétendants, ils restaient tous des menaces. « J’suis avec toi à ce que je sache, la question se pose pas » Je me décalais sur le côté pour faire quelques pas, assimilant alors qu’une fille s’était emparée de son cœur. Ouais, non, j’aimais pas ça, devoir partager ses sentiments avec une autre.

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Si tu savais. Si tu savais qu’il n’y a personne envers qui tu peut être jaloux. Malgré la peine que cela m’a fait pour certains, je les ai volontairement rayé de mon coeur pour t’accueillir en totalité. Soledad y compris. Est-ce que j’ai bien fait ? J’en doute. J’crois bien que j’aurais dû la conserver bien au chaud près de moi, comme tu dois le faire avec ta Camila. Je ne suis pas dupe. Tu continues de la voir sans me le dire et je ferme les yeux. Mon amour pour toi m’aveugle tellement. Où je vais comme ça ? Ce triangle persiste bordel. Je crois que c’est à cause de ce malaise que je contiens que je finis par t’avouer l’existence d’une femme qui a son importance. Je dois te montrer que je peux aussi avoir d’autres points faibles, tant que tu auras le tien. Pourtant, j’y ai mis un terme moi. L’ambiguïté a cessé de mon côté. Totalement. « J’ai dit que j’ai arrêté de la voir comme une potentielle amante, t’entends pas ! Je ressens plus l’envie de l’embrasser et de lui dire que je l'aime. La place est occupée en intégralité ok ? » m’énervai-je avant de peser mes mots pour te montrer que tu les avais tous éliminé, tous ! « Si elle se pose » rectifiai-je en me tournant vers toi pour te garder dans le collimateur. T’enfuis pas. Fais pas exprès de t’inquiéter de cette fille qui m’a fait comprendre ma bisexualité. J’ai écarté Enzo, j’ai repoussé Liam, j’ai éloigné Soledad. Qu’as-tu fait de ton côté ? Ramper à ses pieds à chaque turbulence qu’elle vivait ! Bon sang. « Tu n’as pas à t’en faire. Je suis transparente, ce qui n’est pas souvent ton cas » lâchai-je amèrement en m’écroulant au sol. Allongée sur l’herbe grasse, j’arrache très vite quelques brins de pelouse en fixant les nuages qui fuient dans le ciel coloré « Je t’aime à en crever maintenant, je suis foutue »

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— Mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Ca pouvait être étrange d'attendre une réaction négative de ma part mais c'était de Louison dont on parlait et j'avais des fois du mal à comprendre sa façon de fonctionner. Son esprit pouvait aller d'un côté comme dans l'autre, sans que je ne sache réellement l'appréhender. Ouais, elle était bisexuelle et avait des sentiments pour une fille. Une fille qui n'était de toute évidence pas moi. Et je trouvais ça quand même abusé qu'elle me dise ça quand elle ne cesse de me faire des crises vis à vis de mon ex, parce que c'était le pompon la situation. « Ok ! » que je disais, presque exaspéré. Oui, ok, j'ai compris qu'elle avait éjecté tout le monde pour faire de la place pour moi. Et je l'avais fait aussi d'une certaine façon, puisque Camila je la voyais toujours mais sans forcément faire quoique ce soit qui soit nuisible à notre couple. Alors ouais, je l'avais éjectée en quelque sorte. « Non, elle ne se pose pas » Et puis merde, j'avais tout fait pour la rassurer et c'était de toute évidence pas suffisant. Je soupirais, m'éloignant un peu, sans pour autant fuir ce conflit qui semblait inévitable. « C'est une blague... » J'étais exaspéré pour le coup. A chaque fois, je lui disais quand il y avait un truc, quand je faisais un truc. Je lui avais même révélé ce qui s'était passé quelques jours avant avec Camila, je ne savais pas quoi faire de plus. Je la regardais s'allonger par terre, ses mains triturant alors l'herbe qui était au sol et je soupirais. C'était quoi comme dispute ça encore ? Où est-ce que ça allait nous mener tout ça ? « Et tu crois que c'est pas mon cas ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu doutes continuellement de moi ? » C'était une vraie question que je me posais et j'étais incapable d'avoir la réponse.

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Je n’ai plus envie de me battre. Je suis éreintée. Tu te persuades de faire bien, mais on sait tous les deux qu’il y a une couille dans le potage depuis ta séparation. Tu n’es pas guéri. Tu replonges en permanence. Tu ne t’en sortiras jamais. Je me suis laissé faire, j’ai été faible et je ne regrette pas. Si tu n’étais pas arrivée à cet instant de ma vie, je ne sais pas ce que je serais à l’heure actuelle. C’est trop tard, je suis tombée sous ton charme, je répète ce que je t’ai déjà dit, t’es un diable déguisé en ange, même si tu ne fais jamais "exprès" de blesser les autres, en l'occurence moi. Le truc c’est que j’aime ce que l’on a tous les deux, on s’amuse bien et des sentiments se sont mêmes développés entre nous, alors ouais, j’ai peur moi. J’ai peur de chuter de haut quand tu auras de libre ce que tu désires le plus. Je me suis attachée à une future tragédie, faut être malade. C’est l’histoire de ma vie de toute manière. Une fois de plus, je finirais un jour par être éjectée, malgré que tu me rabâches le contraire. Allongée sur le tapis végétal, je débloque toute seule en t’écoutant me répondre d’une oreille « Tu n’as encore rien fait, mais ça finira par arriver » lâchai-je faiblement pour ne pas rajouter de décibels à cette conversation douloureuse et grimpant en intensité « Je vais rentrer au chalet me préparer, je voulais juste te parler de ça pour que tu me connaisses mieux » rajoutai-je en regagnant la position debout. Finissant d’essuyer mon derrière, j’abaisse les armes en étirant mes lèvres. Tiens, regarde à quel point je ne suis pas rancunière aujourd’hui, j’arrive à sourire. J’ai tellement conscience de ma malchance que cela me traverse comme un simple courant d’air « Tu veux peut-être continuer de digérer l’info ici… Je serais à notre chambre, à toute à l’heure » murmurai-je en déposant un chaste baiser sur ta joue, quitte à ce que tu t’éloignes brusquement. Tournant ensuite les talons, je crois que je n’irais pas de suite me planquer à l’intérieur, moi aussi j’ai besoin de respirer et de faire le tri. Seule.

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— Mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Ce tête à tête se passait pas vraiment comme prévu. Elle m’annonçait des trucs et attendait de toute évidence une réaction toute autre que celle que j’avais pu avoir. Pour le coup, j’avais bien du mal à comprendre ça mais des fois, je me disais que je pouvais pas comprendre Louison. Son esprit allait au delà de ce que je pouvais imaginer et c’était pour cette raison que je l’aimais dans le fond. Cette fille, elle me comblait de bien des manières dont elle n’imaginait même pas l’étendue. Mais voilà, elle restait quand même bien trop dans le doute de mes sentiments pour elle. C’était surtout ça qui m’énervait, puisque j’avais montré de bien des façons que je l’aimais. Le truc, c’était qu’on finissait par s’engueuler. Pas de façon très grave, mais l’agacement était présent autant pour elle que pour moi. « Si tu le dis » que je finissais par répondre, la regardant allongée sur le sol verdoyant de ce bord de lac. Elle n’avait pas confiance et ça se voyait encore une fois. Se relevant pour me faire face, elle préférait couper court à cet échange pour le moins stérile. Elle comme moi n’avions pas forcément la solution pour avancer comme il fallait, j’étais encore trop énervé et elle, elle semblait surtout agacée par mon comportement. « Okay » Ouais, je la connaissais mieux. Elle était bi, avait sûrement des sentiments pour une fille. Ok, mais à côté de ça, elle me faisait la misère quand moi je disais depuis le début avoir des sentiments pour une autre. J’esquissais un léger sourire au sien avant de sentir ses lèvres sur ma peau. Je lui rendais presque timidement avant de hocher la tête. « D’accord, on se voit tout à l’heure de toute façon » Ce soir, c’était rassemblement autour d’un feu de camp et c’était de toute évidence un lieu où on se retrouvera tous les deux, en amoureux. Sans savoir qu’on allait vivre encore une crise, surtout à cause de son meilleur ami, la pire ordure qui soit. Je la voyais s’éloigner et moi, je me contentais de m’assoir là où elle était allongée, soupirant avec le regard plongé au loin sur la surface d’eau.