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{ My Heart Is Yours }
crédit/ tumblr ✰ w/@pluton westerberg

- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Les couleurs sont époustouflantes à cette heure-ci. Une nouvelle journée s’achève au Canada parmi les Dunster. Je ne croyais pas ces étudiants aussi sportifs. Mes muscles me font terriblement mal. Je commence à saturer sur les randonnées. Je suis toute courbaturée. Cependant, je n’ai pas encore dit mon dernier mot. J’ai encore un peu de marge avant de m’écrouler. Ainsi, après une douche bien méritée en ta compagnie, nous avons décidé de nous promener autour du lac St-Jean, en amoureux. Particulièrement silencieuse, j’observe le soleil déclinant à l’horizon. Le ciel se décolore dans un dégradé d’oranges et de roses pastels. C’est magnifique. Bientôt, la nuit fera donc son apparition et nous engloutira tout cru. Personnellement, me sentant en symbiose avec cette nature qui s’obscurcit, mes ténèbres ressurgissent soudainement. Mon sentiment de plénitude se tasse. Je sens de nouveau ce poids qui vient se loger dans mon coeur pour me ralentir. Quelque chose me taraude depuis les rencontres que j’ai eu avec Soledad. J’ai envie de t’avouer mon ultime secret, celui que je te cache depuis le tout début. Pourtant, je me dis que c’est une mauvaise idée. Je crains tes réactions, que tu fuis et que tu te réfugies là où je sais très bien que tu te réfugieras en temps de crise. Ma salive se fait plus pénible à avaler. Je serre ta main bien plus fort et pose ma tête contre ton épaule pendant que nous continuons de marcher « On va au feu de camp après ? » demandai-je en enroulant finalement mes deux bras au tien. Bordel, je t'aime tellement. Je peux pas. Je veux pas que tu me regardes différemment. Je veux conserver ce que l'on a tous les deux. J'y tiens moi. Je t'ai choisi. J'ai tout éloigné pour toi, tout. « Merci de m’avoir permis de te rejoindre ici… Peut-être que c’est… non rien » me censurai-je pour t'éviter le retour de mon pessimisme quelque peu révélateur de mon chaos intérieur.

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Forcément que je n'étais pas au meilleur de ma forme, mon ex était là, après m'avoir fait une nouvelle fois du rentre-dedans par message. Les photos, les mots utilisés... ouais, c'était dur de lui résister mais je le faisais, par respect pour celle que j'aime. C'était fou cette façon que j'avais de la mettre à présent au premier plan, qu'importe les choses que je faisais. C'était elle qui passait avant tout et je ne savais pas vraiment si elle s'en rendait compte ou non. Après une journée randonnée comme celle que nous venions d'avoir, une bonne douche était nécessaire pour reprendre des forces mais surtout détendre ces muscles bien trop tendus. Mais on n'en restait pas là. Le lac était magnifique et le coucher de soleil était propice à un moment romantique. Alors on sortait de nouveau, tous les deux, pour se promener. Rien de très sportif en soi, juste une balade lente et tranquille sur les abords de cet amas d'eau. C'était silencieux mais pas forcément désagréable. D'ailleurs, je venais poser ma tête contre la sienne alors qu'elle s'était calée contre mon épaule. Bon, je ne restais pas autant de temps que souhaité, voulant éviter un torticolis inutile. « Ouais, bien sûr, tout ce que tu veux » soufflais-je alors, sachant pertinemment qu'elle était en froid avec sa meilleure amie depuis le début du voyage. Et ses mots, ils me faisaient tiquer. « Dis-moi... Laisse pas les choses négatives prendre le dessus » J'avais pas envie de m'engueuler avec elle, encore moins qu'on se sépare pour des futilités. « Je suis désolé pour Camila.. et pour Ariana, tout ça c'est de ma faute » m'excusais-je alors. Oui, si Camila était là, c'était pour moi, et pour rien d'autre. Et forcément, je me sentais coupable vis à vis de Louison.

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
J’étais si enjouée à l’idée de t’accompagner ici. Et puis les choses se sont gâtées quand celle que je considérais être ma meilleure amie m’a déchiré le cœur. Je n’envisageais pas de partager ce voyage avec cette fille, encore moins que ce soit Ariana qui me la foute sous le nez. Je n’en reviens pas. Je suis dévastée, même si je me montre particulièrement sereine à tes côtés depuis que cette annonce est tombée. Je sais que je te fatigue à chaque fois que je remets mes craintes sur le tapis, alors j’ignore. J’ignore que mon pire cauchemar va rôder autour de toi pour tenter de te récupérer. Je tente par tous les moyens de te faire confiance, je n’ai pas le choix. Je préfère me focaliser uniquement sur nous deux. Bizarrement, c’est à cet instant précis que ma conscience se décide de me torturer pour entamer un moment confidence. Je veux que tu me connaisses par cœur, que tu n’aies aucune surprise dans le futur, mais j’ai peur. J’ai si peur que je t’écoeure en te dévoilant ma vraie nature. D’ailleurs, je commence peu à peu à me montrer perturbée et tu le ressens, loin de savoir la réelle raison qui me vaut cette hésitation soudaine. « Pourquoi tu dis que c’est de ta faute ? C’est uniquement la faute d’Ariana, je suis terriblement en colère contre elle. Je peux plus me la voir à l’heure actuelle. » Nous dirigeant sous un arbre, je m’arrête et me plante devant toi en inspirant profondément « Si tu ne lui fais pas comprendre que ça pourra pas reprendre, alors ok, je crois que ça pourrait être de ta faute. C’est le cas ? » te demandai-je assez posément, prête à tout entendre. La fin d’année approche, je commence particulièrement à saturer sur les dramas et les coups de pute. Je veux entamer mon été sans prise de tête, et de préférence avec toi, mais si tu sens que tu fais fausse route, dis-le moi, parce que plus les jours passent, plus mes sentiments pour toi s’enracinent au fond de moi « J’suis fatiguée de tout ça Pluton. Je m’en fous d’elle, juste, aide nous s’il te plait, sécurise-nous, isole-nous, protège-nous, j’sais pas… » Mes épaules s’avachissent et j’attrape ta main pour la mener à mon visage tout pâle « Je veux que tu sois le plus heureux du monde moi. Si ce n’est pas avec moi, je filerai à l’horizon et je recoudrais mon coeur moi-même » que je rajoute d’une voix enfantine et écorchée. On dirait que le sujet que je voulais aborder s'éloigne, mais cette nouvelle mise au point s'avérait sûrement essentielle avant que je ne me livre davantage.

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— mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Cette histoire avec Camila était de trop pour ce voyage. Tout ce que je souhaitais dans le fond, c’était vivre mon histoire tranquillement avec Louison. Certes, j’avais toujours envie d’avoir Camila dans ma vie, parce qu’elle restait importante mais j’avais compris que ce n’était pas possible. Camila et Louison ne s’appréciaient pas et il était évident que les choses seraient pas faciles de les faire cohabiter. Je n’étais même pas certain que Camila veuille rester dans ma vie en sachant que j’en aimais une autre. Enfin, je m’excusais tout de même auprès de ma petite amie, sentant que je me sentais fautif de son mal-être à cause de mon ex, même si on ne l’a pas vue depuis Montréal. « Parce que si elle a accepté de venir, c’est pour moi » Et pour rien d’autre. Et peut-être même avait-elle manipulé Ariana pour qu’elle l’invite, que sais-je. « Je lui ai bien fait comprendre que c’était fini. Je veux voir où toi et moi ça peut aller… » Quitte à me briser le cœur, mais je l’avais fait. Parce qu’il fallait bien que je fasse un choix et je l’avais fait. Je l’avais choisi elle, Louison, la mather un peu folle dans sa tête, mais qui me complétait de façon assez extraordinaire. Et pour le coup, elle ne pouvait pas nier que depuis le début, je revenais incessamment vers elle. Glissant mes mains dans les siennes, mon regard plongeant dans le sien, je sentais mon cœur battre un peu plus vite, tandis qu’elle continuait de me faire part de ce qu’elle pouvait ressentir à cause de cette situation. « C’est pas déjà ce que je fais depuis le début ? Je reviens toujours vers toi, certes je suis allé la voir deux ou trois fois quand elle allait mal mais c’est pas parce que j’ai encore de l’affection pour elle que je vais m’en aller. Je suis bien avec toi ma chérie… je suis bien, je suis heureux, je veux pas m’en aller » Je caressais sa joue alors avant de rajouter. « Je veux pas que tu recouses ton cœur bébé… » Il était à moi et je n’avais pas l’intention de le briser.

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Je le savais. Je savais qu’elle était toujours motivée à te récupérer. Je ne suis pas stupide. Ses intentions ne sont pas claires et qu’Ariana puisse être aussi naïve sur le sujet, ça me fout carrément les boules. Sérieux Pluton, tu peux quand même concevoir que je puisse mal le vivre non ? Si on échangeait les rôles, tu te sentirais à l’aise ? Je n’ai pas un ex qui tournoie autour de moi, alors non, je ne crois pas que tu mesures à quel point je peux parfois souffrir. Quand tu m’avoues clairement qu’elle est sûrement là pour toi, je soupire en quittant ton regard. Tu as au moins le mérite de faire preuve d’honnêteté, je ne peux pas te le reprocher. « Où tu veux que ça aille toi et moi ? » répondis-je dans un murmure, sans attendre de réponse, parce que je sais pertinemment que tu ne pourras pas me le dire, c’est l’avenir qui sait, ce truc tout flou qui ne permet aucune projection pour le commun des mortels. Alors que mes yeux se perdent dans l’étendue verdâtre à nos côtés, tu attrapes mes mains et récupères ainsi mon attention. Promis, je vais me calmer et boire tes paroles. Abreuve-moi, mes oreilles sont bien ouvertes. Tout ce que tu me déballes parait si sincère. J’ai envie de te croire et si tu me mens, alors je tomberais drôlement de haut. Aujourd’hui, ce n’est plus comme les fois précédentes où je gardais une part de doute, un truc semble avoir changé. On est devenu encore plus proche, notre connexion s’est comme solidifiée « Je te crois. Enfin, depuis quelque temps, je me sens moins en danger à ce propos. Jusqu’à quand elle va continuer tout ça ? Même si j’ai confiance en toi, ça me retourne l’estomac de savoir qu’elle te cherche comme ça. C’est bien parce que tu as encore de l’affection pour elle que je lui refais pas le portrait tu sais » Tu vois, c’est la toute première fois que j’ose montrer l’agressivité que je ressens envers elle. Je n’ai plus peur de te l’avouer, elle me dégoûte royalement. Si elle s’était montrée sans arrières-pensées et guérie de toi, alors ouais, peut-être que je l’aurais considérée autrement, mais là, c’est cuit, archi-cuit. « J’ai déjà dû mal à recoudre un trou dans un pull, j’sais pas comment je pourrais recoudre mon propre coeur.. Fin si, en demandant à quelqu’un d’autre, comme d’hab » Et oui, si tu me brises en mille morceaux, je sais déjà comment je réagirais, je suis déjà passée par là et je crois que je reproduirais sans cesse les erreurs du passé. Je n’apprends rien moi. Je réitère mes frasques en permanence. C’est une spirale infernale l’amour. Je t'enlace quelques secondes pour m'imprégner de ton odeur et mes mains toujours emballées dans les tiennes, je me recule de quelques centimètres pour plonger mon regard dans le tien « Bébé, déjà, je veux que tu saches que tu es ma priorité. Tu peux tout me dire, même si tu sais que ça ne me fera pas que du bien et que je risque de tout casser. C'est aussi valable de mon côté, alors je crois que je dois t’avouer un truc… »

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— Mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Pourquoi étais-je aussi con des fois ? Je ne voulais pas la blesser en lui avouant des choses inutiles, qui seraient le meilleur moyen de libérer une paranoïa non nécessaire. Mais je l’avais fait, maladroit que je suis. Maintenant, je risquais de subir quelques crises de jalousie un peu plus nombreuses et c’était de toute évidence ce que j’aimais le moins dans notre relation, les crises de jalousie. « Le plus loin possible, je pensais que c’était évident » Je l’aimais, je me voyais construire un truc pérenne à ses côtés et il me semblait que les signaux que j’envoyais étaient évidents, faut croire que non. C’était compliqué de la comprendre des fois, Louison. Elle partait dans des délires qu’il m’était impossible de la suivre. Seulement, je faisais l’effort aujourd’hui, parce que je ne savais pas tellement vers quoi se tournait son esprit en cet instant et j’avais envie de le savoir. J’avais envie de comprendre son état d’esprit. « Je suppose qu’elle ne s’attendait pas à ce que je tombe amoureux si rapidement… » Et Camila, elle a toujours eu ce qu’elle voulait dans le fond et c’était la première fois que je lui résistais autant. Alors peut-être que ça voulait dire que Louison était la bonne, que j’en avais marre de souffrir inutilement par des ruptures plus ou moins choisies. Elle n’avait pas choisi notre dernière rupture Camila, mais ça en restait une, encore plus douloureuse que les autres. Et je n’avais eu d’autre choix que de tourner la page rapidement pour éviter de souffrir plus longtemps. « Ne t’en prends pas à elle s’il te plait.. d’une quelconque façon que ce soit. Elle peut être plus violente que ce que tu crois. Elle a déjà tiré une de mes exs hors de chez nous… par les cheveux » Ouais, qu’elle se rende compte un peu. Mais je comprenais sa façon de la détester, je détesterais aussi son ex s’il venait à lui faire du rentre-dedans perpétuel dans le simple but de la récupérer. « Je veux pas Louison. Je veux que tu restes avec moi et que tu sois heureuse » soufflais-je alors, resserrant un peu plus mes doigts autour des siens. Je l’aimais bordel, je sentais mon cœur battre pour elle et je ne voulais pas qu’elle se retrouve avec le cœur brisé. Elle finissait par se coller à moi, m’enlaçant de façon tendre et affectueuse avant de se reculer pour plonger son regard dans le mien. Et j’étais étonné de ses mots, surtout intrigué par ce qu’elle pouvait bien avoir à me dire. Fronçant les sourcils, je haussais doucement les épaules. « Dis-moi tout » Parce que pour le coup, je ne savais pas où elle voulait m’emmener, je ne savais pas sur quel terrain elle voulait s’aventurer et pour le coup, je sentais que c’était quelque chose d’assez important. Repérant un banc non loin, je l’attirais avec moi pour qu’on s’y installe, le lac en fond d’écran pour ce moment qui n’allait pas nous laisser de marbre. Ni elle, ni moi.

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Je crois que c’est évident. Oui, ça l’est définitivement. Je veux parcourir le plus long chemin avec toi, je ne veux pas rencontrer de carrefours, je veux une putain de ligne droite. Malheureusement, le destin ne nous le permet pas jusque-là. Des tonnes d’embûches se mettent en travers de notre route. Nos instants d’accalmies sont toujours trop courts avant que le prochain cataclysme apparaisse, c’est éreintant. Seulement, je détiens désormais une certaine endurance et force par les divers événements vécus dans mon passé. De ce fait, je soulève du mieux que je peux les obstacles qui essaient de m’éloigner de toi, parce que je ne peux plus supporter l’éloignement. Je ne veux pas capituler à la moindre bourrasque qui se lève. Je tiens à toi et je ne veux pas te lâcher pour un manque de confiance qui m’est propre. Ce que tu m’avoues sur ton ex me fait bizarrement sourire, même si pour elle, cela ne doit pas être forcément drôle que tu aies pu t’attacher à moi si vite. En fait je m’en fous, ça me rend si heureuse de t’entendre me dire ça. Quoique tu dises pour que je me méfie d’elle, je ne le retiens pas. Je n’ai pas peur de l’affrontement physique avec elle, c’est plutôt son emprise psychologique sur toi qui peut m’effrayer. « Tu me connais mal sur ce point-là, tu ne m’as pas encore vu sortir totalement de mes gongs, il ne vaut mieux pas d’ailleurs » répondis-je en soupirant. Je sais que tu dis ça parce que tu tiens encore trop à elle et que me voir lui faire du mal pourrait créer un gros chaos en toi. De toute manière, je ne pense pas que la violence puisse résoudre quoique ce soit pour cette situation. « Hey, ça tombe bien, c’est aussi mon objectif » te rassurai-je en jetant un coup d’oeil à nos doigts que tu lies plus fort. Puis, je ressens soudainement ce besoin irrépressible de te sentir contre moi, comme si c'était vital. Je t’enlace alors en frottant mon nez gelé contre toi et je me recule pour te préparer enfin à la confession qui me tourmente depuis quelque temps. Tu mérites de savoir avec qui tu partages ta vie en ce moment, même si pour moi, cette partie-là meurt un peu plus chaque jour en étant à tes côtés. Sans un mot, je te laisse me guider jusqu’à un banc et je m’écroule en plongeant aussitôt mon regard sur la surface miroitante face à nous. J’inspire fortement et je reporte péniblement mon attention sur toi en pivotant en ta direction. « Avant que je dise quoique ce soit, sache que ce n’est pour moi qu’un détail qui n’a plus de valeur depuis que je t’ai rencontré » Ne me regarde pas de cette façon, je panique encore plus quand l’inquiétude te gagne. Tu sais que je ne te ferais pas volontairement du mal, respire. Toutefois, même si cette info me paraît dérisoire, mon coeur se met à s’agiter dans ma poitrine sans que je puisse l'arrêter. La gêne s'emparant de moi, je baisse mes yeux sur mes jambes repliées « Il se peut que je sois ou étais bi » avouai-je faiblement, n’étant même plus sûre que ce terme explique réellement mon attirance sexuelle. Disons que je tombe amoureuse d’une âme avant de tomber amoureuse d’un corps. « Tu sais, depuis que je suis avec toi, je ne suis plus hétérosexuelle, bisexuelle ou autre, j’suis juste Plutonsexuelle.... » t'avouai-je en haussant les épaules. Difficilement, je relève ensuite mes prunelles habitées par l’anxiété pour jauger les dégâts que j'ai occasionnés en toi. Je t'offre une panoplie de grimaces et plus les secondes passent sans un son prononcé de ta part, plus je me sens absorbée par un vide infini.

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— Mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
C’était ça de toute façon, les relations amoureuses. Se tenir la main le plus longtemps possible et peut-être que ça casse avant même qu’on puisse vraiment le décider, mais moi je sais que je peux tenir avec elle. Je peux tenir longtemps parce que je suis heureux à ses côtés, quand elle n’abuse pas sur les crises de jalousie. Et le truc, c’est que je voulais vraiment la rendre heureuse. Je voulais me battre pour elle et lui prouver que j’étais pas de ceux qui abandonnaient facilement. De toute façon, ça s’était vu avec Camila, puisque je m’étais battu des semaines durant pour la récupérer, avant qu’elle ne me donne le coup de grâce. Elle l’aimait Abelard, et moi j’avais trouvé comme seul moyen de m’éprendre d’une autre pour oublier cette douleur lancinante. Louison me guérissait petit à petit et j’en étais plus qu’heureux dans le fond. Ça faisait bien longtemps que je ne me languissais plus sur mon sort, préférant profiter des moments que la vie nous offrait, sans s’attarder sur le pire. « Va bien falloir que je le voie un jour, non ? Histoire de mettre en garde nos détracteurs » riais-je alors doucement. Je n’étais pas forcément enclin à la voir se déchainer comme Hulk, mais ouais, j’avais envie de découvrir toutes les parcelles de sa vie, y compris quand elle se mettait en colère. « Oh mais que c’est génial ! Même objectif pour une même relation, on peut dire qu’on est sur la même longueur d’ondes » Haussement de sourcils suggestif pour faire passer le mot et je me mis à rire doucement, nos doigts entrelacés ensemble. Ouais, j’aimais la relation qu’on pouvait avoir tous les deux et je ne l’échangerai pas. Si elle devait se finir, elle se finirait, mais je ne voulais pas, et je me battrai pour que les choses restent telles qu’elles sont. Sans les crises, évidemment. Mais c’était le moment qu’elle avait choisi pour finalement décider de me révéler quelque chose. Quelque chose de sa vie, d’important, dont j’ignorais encore l’existence. Intrigué, je finissais par me rendre sur le banc, non loin de nous, offrant une parfaite vue sur le lac. Ouais, je stressais, je ne savais pas à quoi m’attendre et je redoutais le pire. D’autant plus qu’elle n’y allait pas franco dans les révélations — sûrement parce qu’elle était stressée elle aussi, que sais-je — en allant par des petites phrases de contournement. « Tu me fais peur… » soufflais-je. Enfin, peur était un grand mot, mais ce moment créait une espèce d’anxiété en moi que je ne contrôlais pas. Finalement, elle réussissait à dire ce qu’elle avait sur le cœur et je n’avais comme réaction qu’un froncement de sourcils. Puis elle continuait, avouant être Plutonsexuelle. Ok, ça c’était drôle. Je finissais alors par sourire en la regardant, puis rire. « Ah mais c’est ça ? » Bon, je minimisais peut-être la chose mais pour ma part, ça n’avait pas grande importance. « Te mets pas dans des états comme ça.. Je pensais que t’avais compris que j’étais assez ouvert sur ce genre de choses. Ton orientation sexuelle n’a pas vraiment d’importance, tant qu’on est bien ensemble » Je lâchais sa main pour venir la glisser sur sa joue. « J’crois que je suis Louisonsexuel » 

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- mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
« T’inquiètes pas, mon côté obscur sortira bientôt, ça fait longtemps que je n’ai pas pété un bon câble, tu n’as encore rien vu » Et la venue de ton ex dans les parages ne présage d’ailleurs rien de bon. Il se peut que l’accumulation de toutes ses choses qui me saoulent me fasse exploser plus tôt que prévu. « Encore heureux ouais » Si je ne voulais pas tracer ma route avec toi, je me demande ce que je ferais encore ici, à vouloir me dévoiler un peu plus à toi. Et ouais, car c’est désormais ce que je m’apprête à faire, m’ouvrir à toi avec le risque de te perdre par un manque de compréhension. Assise sur le banc où tu m’as conduit, j’établis un suspens dont je t’épargnerais bien. Ta réaction ne se fait pas attendre alors je te livre assez vite ce qui me pèse. Je suis sûrement bisexuelle. C’est sorti. Je crains désormais ta réaction. Je préfère d’ailleurs l’éviter en fixant mon vernis qui commence à s’écailler. Ne pouvant plus nier ce que cette annonce a comme effet sur toi, je relève mes prunelles inquiètes vers toi en rajoutant la stricte vérité. Je suis dingue de toi, je suis Plutonsexuelle. Ma préférence à moi, c’est toi. « Oui, c’est ça » Et c’est déjà énorme pour moi. Tu ne peux pas t’imaginer à quel point je me sens honteuse d’être ce que je suis. Quand j’ai découvert que je pouvais désirer une femme, j’ai psychoté comme jamais. Un truc me chagrine pourtant, tes réactions sont toujours positives. Je devrais m'en satisfaire, mais non. Comment fais-tu pour être aussi à l’aise avec cet aveu ? C’est vrai que ça me soulage, mais ça me fait aussi pas mal douter. Je hoche toutefois ma bouille tandis que mes jambes remuent par la nervosité qui m’a gagné. Ma joue cherche plus fort ta main qui la caresse et j’esquisse un sourire à ta réplique fondée sur la mienne « Je t’aime » balbutiai-je tout en hésitant toujours à te confier pour qui j’ai un jour profondément craqué, à savoir Soledad, avec qui j’ai récemment dû éclaircir les choses. « Attends Pluton, ce n'est pas tout… » laissai-je en suspend. Pourquoi je devrais te confier le prénom de mon premier vrai amour féminin ? À quoi ça pourrait servir hein ? À part t’inquiéter inutilement... Comme tu le dis souvent, le passé reste du passé et ce qui compte, c’est que nous sommes dorénavant bien ensemble. Tournant alors mon visage vers le lac, je soupire et me tâte à sauter dedans pour rejoindre la rive opposée. Je suis sûre que la pression doit être moins forte là-bas. « Comment tu fais pour être aussi zen quoique je te dise.. Tu t'en fous... »

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— Mardi 5 juin, en fin d'après-midi.
Je l'aimais, damn que je l'aimais. Ca m'avait foudroyé comme ça, sans que je puisse vraiment m'en rendre compte. Et j'étais tellement attaché à elle que j'en repoussais tous ceux qui se mettaient sur notre chemin. C'était ça l'amour, non ? « Finalement, je suis pas sûr que j'ai envie de voir ça » soufflais-je en riant doucement. Même si, de toute évidence, je savais que la présence de Camila dans les parages n'allait pas l'aider à se calmer, au contraire. Enfin, dans les parages, c'était un grand mot. Elle n'était plus visible depuis le soir des échanges SMS et je me disais qu'elle était rentrée à Boston, ne supportant pas que je la repousse encore une fois. Le truc, c'est que là, elle était dans un moment de confidence et je ne comprenais pas le stress qu'elle était en train de ressentir en cet instant, surtout quand j'avais la révélation. Elle était bisexuelle.. ok, et alors ? J'étais hétéro et je n'en faisais pas tout un plat. Et ça devrait pas être un souci qu'elle s'en inquiète en fait. Alors ouais, j'étais compréhensible avec elle parce que je ne voyais pas de raison de la saouler avec ça. Ses relations passées et ses relations futures - même si j'étais dans une certaine optique où je ne voulais pas qu'il y en ait-, qu'elles soient avec une fille ou un garçon, ça ne changeait rien à notre amour actuellement. Ma main sur sa joue, je souriais en sentant qu'elle cherchait un peu plus le contact. « Je t'aime aussi » C'était véridique et je ne voulais pas qu'elle pense quoique ce soit d'autre. Seulement, ses confessions n'étaient pas finies, de toute évidence. « Ah ? » Ce n'est pas tout mais qu'est-ce qu'elle avait de plus à dire ? Je ne voyais pas qu'est-ce qu'elle pouvait m'avouer en plus. Et alors qu'elle tournait la tête pour regarder le lac, je laissais retomber ma main le long de mon corps pour me tourner entièrement vers l'étendue d'eau devant moi. En entendant ses mots, je fronçais les sourcils, n'ayant pas forcément souvenir d'avoir tout pris bien. Mais soit. « Je prends pas tout bien, faut pas croire... Mais t'es bisexuelle, et alors ? Ca ne regarde que toi, ça n'a rien à voir avec moi... Je sais pas trop ce que tu attendais comme réponse mais si je venais à t'avouer que j'étais bi, c'est toujours mieux quand l'autre l'accepte, non ? » soufflais-je alors, haussant les épaules. « Si tu me dis qu'il y a quelqu'un derrière cette annonce et que tu me quittes parce que tu aimes une fille.. là, oui, ça va me poser problème » Parce que ouais, ça pose problème qu'elle aime quelqu'un d'autre. Même si c'était assez hypocrite de ma part.