HAVE FUN AGAIN ft. Bambi C. Corleonesi

Pour l'instant, tout se déroulait merveilleusement bien. Du moins, pour Benjamin qui n'hésitait pas à sourire quelques fois, des sourires sincères pour montrer qu'il était extrêmement bien à l'instant présent. Il détachait parfois son regard pour regarder rapidement par la fenêtre, regarder des âmes en perditions, des hommes qui avaient beaucoup trop la dalle et des femmes venant simplement s'amuser mais encore une fois sa pensée fut vite retournée vers Bambi, l'espace de quelques secondes à peine. « Exactement » finissait-il à propos du feeling, toujours son sourire aux lèvres pour exprimer son approbation, la regardant boire sa coupe. Benjamin se fascinait d'elle, il aurait voulu la dessiner, là, maintenant, la prendre en photo, la prendre dans ses bras mais rien ne pressait, ils avaient encore du temps pour faire connaissance. « Une action ? ... Et bien » il s'arrête un instant pour réfléchir : un simple bisou sur la joue ou un massage ? Il est vrai qu'il ne fallait pas y aller trop brusquement, qu'il fallait savoir prendre son temps. Il se mit alors à rire légèrement, décidé à faire durer cette soirée aussi longtemps qu'il le pouvait, posant son doigt sur sa joue « Je suis gentil pour l'instant alors, un simple bisous sur la joue » disait-il, alors qu'il tournait légèrement sa tête, le regard toujours fixé sur le regard turquoise de Bambi

Pour ainsi dire, Bambi savait porter son prénom à la perfection. Tantôt féline, tantôt candide, elle pouvait fuir tel un petit faon apeuré, trop malmené par la dureté des hommes. Les mâles n'ayant eu de cesse de lui en faire voir des vertes et des pas mûres, l'italienne minaudait toujours prudemment en rencontrant un nouveau membre de la gent masculine. Pourtant, quelque chose de profondément différent se dégageait de Benjamin. De mystérieux, d'insaisissable. L'océan turquoise de ses iris se perdit un instant sur son corps puissant, dont les muscles, une fois contractés, pouvaient très certainement dégager une force herculéenne... une force que la brune lui enviait, elle, bien que grande, demeurant toute menue, ainsi à tenir sa coupe entre ses longs doigts fins. Tout en finesse et en grâce... Une action pour pimenter doucement... reprit-elle sans pour autant dévier ses prunelles, conquérantes, imprudentes. Le défi du jeune homme la surprit. Ce ne fut pas son rire qui attira le plus son regard, mais bien le fait qu'il soit à tapoter sa joue d'une façon presque gourmande, appelant le baiser de Bambi, qui en sourit de manière cabotine. Tu es gentil je confirme... La voix de la demoiselle s'était faite murmurante, tandis qu'elle se penchant pour déposer chastement ses lèvres contre la peau nue de Benjamin. Découvrir celle de sa joue de sa bouche charnue l'électrisa curieusement, s'attardant un brin sur cette douceur offerte par défi.

HAVE FUN AGAIN ft. Bambi C. Corleonesi

"Action ou vérité" n'était pas un jeu auquel Benjamin jouait souvent mais il s'amusait souvent lors des parties lorsqu'elle n'était pas bondé de monde. En effet durant ces parties trop peuplées, il y avait toujours, statistiquement parlant, une personne un peu trop conne, des gars un avec un peu trop de faim en eux, des filles qui ne jouaient pas le jeu. Quand on était deux, il y avait toujours une sorte de complicité naissante, un peu plus de fun et de plaisir. Cette partie entre Bambi et Benjamin ne semblait pas déroger à la règle et même s'il avait commencé finement, il n'aurait plus d’échappatoire à moins que Bambi ne lui en propose un « Je ne suis pas du genre à aller trop vite » balança Benjamin d'une voix suave. Il ne répondait pas à la "confirmation", se contentant de sourire avant de sentir les douces lèvres de la belle brune se déposait contre sa joue, espérant que le temps ralentisse voire qu'il se stop. Il se tourna alors, le regard concentrée sur sa partenaire et ne prononça qu'un simple mot, d'une voix assurée : « Action. »

Bambi elle-même peinait à croire sa propre audace. Non pas que l'italienne n'en soit pas pourvue en temps normal, bien au contraire... telle l'aventurière qu'elle savait très bien être, audacieuse et imprévisible, proposer ce jeu lui était apparut comme la continuité d'une belle soirée en perspective. Mais face à un jeune homme dont elle ignorait tout, rencontré via Tinder, repaire de dragueurs invétérés pour la plupart d'entre eux, cela pouvait s'avérer dangereux... advienne que pourra. Encore une qualité ? Je vais avoir l'impression de n'être dotée que de défauts à côté... rit-elle doucement, mutine à souhait. A vrai dire, ne pas tomber sur un sauvage prêt à lui arracher sa belle lingerie à la première occasion lui convenait très bien. Mieux, l'aidait à se détendre au point de relever le défi de Benjamin sans retenue, en déposant délicieusement ses lèvres sur sa joue. A son tour, après cette courte marque d'affection, pris le risque d'une action, arrachant un petit rire amusé à Bambi, faisant mine de réfléchir une minute. Si tu me permets de te dessiner le visage ensuite... L'italienne tapota bientôt le bout de son nez à l'aide de son doigt, afin qu'à son tour, il n'y dépose un frêle bisou. Jouaient-ils avec le feu ? Sans nul doute. Tant pis, tant mieux.

HAVE FUN AGAIN ft. Bambi C. Corleonesi

Benjamin sentait sa propre température légèrement monter, espérant secrètement qu'il en était de même pour Bambi. Il se perdait une nouvelle fois dans son regard si attrayant et ne désirait que d'y rester un long moment. Il buvait alors une nouvelle gorgée de sa coupe qu'il avait laissée presque intacte « Non, je suis sûr que tu possèdes bien plus de qualités que moi » disait-il en prenant une seconde gorgée de cet excellent vin. Il y avait de quoi éveiller tous ses sens : le goût avec ce vin merveilleux qu'elle lui avait apporté, l'ouïe avec cette voix sensuelle qui résonnait encore et encore dans la tête, la vue, il faut dire que Bambi était vraiment très agréable à contempler qu'il pourrait simplement la fixer pendant des heures et l'odorat, ce parfum qu'elle dégageait était comme envoûtant, ensorcelant. Benjamin allait bientôt ressentir le toucher. Ses lèvres allaient entrer en contact avec le nez de la belle brune. Une action plutôt bizarre mais il n'en fallait pas plus à Benjamin pour se lancer. Il posa alors sa coupe, approcha sa tête et d'un geste délicat, déposa un bisou sur le nez de Bambi, fermant les yeux un instant et profitant alors de la douceur de sa peau. Il décolla alors ses lèvres et plongea son regard dans celui de Bambi.

Des qualités ? Bambi aurait adoré posséder une telle assurance en la matière. Mais à la place, elle botta en touche à l'aide d'un sourire mutin. Non, ses qualités, si tant est qu'elles existent, lui échappaient clairement. Il faudra que tu m'aides à les découvrir alors... si elles sont bien là reprit-elle, tantôt joueuse, tantôt prudence, ne sachant pas bien quel cocktail dangereux son esprit mélangeait, à en faire des nœuds impossibles à défaire. Les deux jeunes gens auraient pu augmenter la température de façon plus poussée avec des défis plus passionnés, mais la jolie brune ne semblait pas fâchée que ce ne soit pas le cas. Un peu de douceur, tandis que la température, elle, grimpait crescendo au sein de leurs deux âmes lui plaisait, tout bêtement. Au point que, au simple contact des lèvres de Benjamin contre le bout de son nez, elle frissonna délicatement. Très agréable. Elle en ferma d'ailleurs furtivement les yeux, avant de les rouvrir, refusant d'être prise la main dans le sac, affichant un franc sourire alors qu'il ne s'était pas vraiment éloigné non plus. Tu m'autoriserais à dessiner ce beau visage... ? murmura-t-elle comme si elle craignait de rompre le silence, avançant son index pour toucher le bout du nez du jeune homme, le frôlant à peine.

HAVE FUN AGAIN ft. Bambi C. Corleonesi

Le visage de Benjamin se décomposa légèrement à l'écoute de Bambi. Encore une personne qui ne croyait pas en ses propres qualités. Il ne blâmait pas totalement la jolie brune qui, depuis son enfance, avait du être rabaissé par d'autres personnes. D'un geste tendre et délicat il alla poser sa main contre celle de son rendez-vous, caressant délicatement sa peau « Ils ont toujours été là, bien présents même si tu ne t'en doutes pas » disait-il avec un sourire qui se voulait rassurant. Benjamin, toujours aussi proche de Bambi, pouvait sentir les battements de son cœur accélérer, il se plongeait alors, voire se perdait même, dans le regard de la brune, à deux doigts de l'embrasser passionnément. Il revint à ses esprits lorsqu'elle l'interpella « Fais-moi ce que tu veux » disait-il alors sans réfléchir, ne pensant pas aux répercussions que pouvait avoir sa phrase -sa demande pour les esprits les plus tordus- alors qu'il regarda un pot de feutres, stylos et autres crayons qui se situait derrière la belle brune.

Bambi sentit ses joues se mettre à rosir légèrement face aux propos de Benjamin, absolument persuadé que de telles qualités aient toujours été présentes au sein de son être. Le fait qu'un presque parfait inconnu soit persuadé de la chose la flattait, la troublait, la chamboulait. On ne lui avait jamais fait un tel compliment de façon si naturelle que l'italienne ne put décemment s'empêcher de déposer un chaste baiser sur la joue du jeune homme. C'est drôle que tu n'aies aucun doute de ton côté... confia-t-elle dans un murmure, comme si elle craignait de briser l'atmosphère, cette sorte de bulle qui les entouraient désormais. La phase suivante de son interlocuteur souleva un sourcil mutin chez la brunette, avant qu'elle ne se morde la lèvre inférieure. Tout ce que je veux ? ne put-elle s'empêcher de lancer, amusée, pour mieux se lever afin de prendre un simple crayon de bois ainsi qu'un calepin, demeurant extrêmement proche de cette sorte de muse ambulante qu'il constituait pour ses mains d'artiste. Tu es magnifique... nota-t-elle alors qu'elle couchait sur le papier ses émotions, son ressenti, lançant de nombreuses œillades au jeune homme.

La situation était délicate, tout ce dont avait besoin Bambi à cet instant précis. Comme une bulle protectrice sur son petit cœur malmené, son sourire ne cessait de ourler ses lèvres, illuminant son visage aux traits attendris. Je crois que tu es le premier à saisir qui je suis du premier coup d’œil. Au moins tu sais regarder... Et, surtout, Benjamin ne s'arrêtait pas à de stupides apparences physiques, tandis que la belle italienne couchait le portrait du jeune homme sur une feuille de papier. Chaque détail était rendu et même embelli par son talent, alors qu'elle lui jetait de petites œillades de temps à autre, captant son regard. Il va falloir que tu me traduises cette invitation... s'amusa-t-elle avant de terminer son esquisse et de lui montrer son œuvre en lui tendant son grand calepin, galvanisée par le sourire de son interlocuteur. Toi... est-ce que ça te plaît ?