Je revoyais Thalía après un moment sans l’avoir croisée et ouais, ça me faisait du bien. Elle et moi, on s’entendait super bien. Rencontrés par hasard grâce à des connaissances communes, on se croisait parfois en soirée pour passer un bon moment, mais on a mis du temps avant de se voir qu’à deux, de notre propre chef. J’sais pas trop pourquoi, j’suppose que ça nous est juste jamais venu à l’esprit. Mais là j’compte bien rattraper le temps perdu. Je décide de l’emmener au resto — allez, c’est moi qui invite. Mais avant, on est passé faire un tour au Lord Hobo pour se boire quelques verres. Hors de question que j’aille au resto sans être un minimum détendu, y’a pas d’ambiance là-bas, c’est relou. Mais j’veux lui faire honneur donc soit, on va au resto. On y arrive, déjà deux-trois verres dans le nez. Et je me fige puis roule des yeux en croisant mes parents non loin de là. Ohlala, jamais tranquille putain. Je renifle rapidement, détend mes épaules pour avoir une posture correcte — ouais, mes parents et les bonnes manières, c’est sacré. Parce qu’en plus, leur table est en plein milieu, c’est pas comme si je pouvais me cacher et les éviter. « T’as l’honneur de rencontrer Monsieur et Madame Maxwell, profite-en chérie. » que je lui glisse à l’oreille dans un petit sourire amusé. Et je me tourne à nouveau vers mes parents qui me font déjà signe de loin. Argh. Je m’avance vers leur table pour les saluer. « Père, Mère. Je ne savais pas que vous sortiez ce soir. » Ouais, j’aurais peut-être dû choisir un autre resto vu que c’était leur préféré. « Elliot, quelle surprise de te croiser ici! » Ma mère, ravie comme d’hab, qui en fait des tonnes. Mon père, toujours le visage fermé. Le stéréotype du businessman. « Qui est donc cette jolie jeune femme qui t’accompagne? Tu ne nous la présentes pas? » quémande ma mère en se tortillant un peu pour voir Thalía qui était restée dans mon dos. « Euh… » Et je vois son regard noir qui me rappelle de ne pas la contrarier. Okay. Je ramène Thalía au premier plan, bras autour de sa taille. « Voici Thalía. » Simple, court, efficace. C’est bon, on peut y aller? « Oh, tu ne nous avais pas dit que tu avais une petite-amie! » Oh. Mon. Dieu. Pourquoi ce besoin irrépressible de me caser avec tout le monde? J’ai vingt-et-un ans putain, pas trente-cinq. Mais les quelques verres d’alcool et ma personnalité joueuse font prendre un tout autre tournant à la situation. « Oui, désolé Mère. C’est récent en fait. » Mouhahaha, j’crois que je vais bien m’amuser en fait à cette soirée. Rien qu’à voir la tête de Thalía à ma réponse, ça valait tout l’or du monde.

@Thalía Vicente

Cela fait vraiment un bail que je n’avais plus revu ce cher Elliott. Bien trop longtemps, qu’il m’avait presque manqué pour tout dire. C’est vrai qu’on s’écrit de temps en temps, lorsqu’ils nous arrivent de penser à l’un et l’autre mais pour être exact, ça fait… un semestre ou un peu plus qu’on ne s’était plus croisé ?! Des lustres vraiment… Un verre s’imposait et il m’avait invité à sortir. « Habilles-toi bien et retrouve-moi à Lord Hobo » m’avait-il dit simplement, sans donner plus de détail. Sérieusement ? Bien s’habiller pour ce bar ? Ou bien s’habiller parce qu’il allait faire froid ? Dans le doute, j’avais décidé de porter une belle blouse blanche, un jeans foncé et des talons rouges, le tout accompagné d’accessoires. C’est la tenue classique, décontracté et habillé qui passe partout. Et heureusement que je m’étais un minimum préparé ! Nous voilà, à l’entrée de ce magnifique restaurant, super fancy, les joues rosées par les quelques verres de bière qu’on venait de descendre… La joie. Agréablement surprise mais pas forcément très à l’aise dans ce cadre, au fond je le remerciais de m’avoir emmené à Lord Hobo avant, question d’être un peu plus détendue. – Bah dis donc, tu ne fais pas les choses à moitié. Bon puisque tu paies… je vais profiter à fond ! Tu regretteras de m’avoir emmenée ici. Tu sortiras broke. Lui dis-je en plaisantant, tout en sachant qu’il était bien trop riche pour pouvoir s’endetter ici. Alors qu’un serveur nous conduisait à notre table, Elliot s’était arrêté soudainement et je manquais de lui rentrer dedans. Il s’était figé sur place, avec cet air agacé qui s’était glissé sur son visage. Ses parents se tenaient devant nous et il s’était avancé pour les saluer. Moi ? J’étais restée poliment à l’arrière, lui laissant le temps de discuter tranquillement. Puis Elliott me ramena vers eux et m’introduit. – Bonsoir. Leur avais-je alors répondu avant de leur serrer la main spontanément. Devais-je leur tendre la main ? J’avais soudainement un doute mais l’enthousiasme de sa mère ne me donnait pas vraiment le temps d’y réfléchir. Moi sa petite-amie ? La blague. J’avais oublié à quel point sa mère espérait qu’il trouve une nouvelle copine. Alors que j’allais nier, Elliot me devança et me coupa la parole. « Oui, désolé mère… » ? Les yeux écarquillés, il m’était impossible de cacher mon étonnement. Si j’avais un verre, j’aurai sûrement recraché tout son contenu… Il venait de dire quoi ?! Quel con… et pourtant j’étais aussi conne de rentrer dans son jeu. – Je suis ravie de pouvoir enfin faire votre connaissance. Il m’a tant parlé de vous. Leur dis-je avant de glisser ma main dans celle d'Elliot. Quelle idiote ! Alors que j’espérais pouvoir partir à notre table, son père qui était resté jusqu’ici très silencieux, prit la parole. – Eh bien, rejoignez-nous ! Nous n’avons pas encore commandé et la table est assez grande pour quatre. Tu pourras officiellement nous la présenter. Il leva la main pour appeler le serveur et lui demanda d’ajouter deux nouvelles chaises. Je me tournais vers Elliot et lui chuchota quelques mots tout en gardant un sourire, légèrement crispé. – A quoi tu joues ? Et qu’est-ce qu’on fait ?

On débarquait dans ce restaurant assez chic — bah quoi, je t’avais dit de bien t’habiller. Puis bon on allait pas non plus sortir en costard et robe de soirée, on avait 20 et 23 ans, on était trop jeunes pour s’enfermer dans des fringues aussi couvrantes. Sauf que la soirée tournait au cauchemar quand je me retrouvais face à nuls autres que mes paternels. Géniaaaal… Et bien sûr, ils ne perdaient pas de temps pour me réclamer de présenter ma charmante compagnie, ce que je fis. Et ma mère, dans toute sa splendeur, dans sa quête de me trouver une bonne femme à marier et à qui faire des gosses, qui me demande si c’est ma petite-amie. Et moi, j’suis agacé. Agacé de cette image de bonne famille pour laquelle j’ai besoin d’être en couple et fiancé à vingt piges. Moi j’veux juste m’amuser, profiter de la vie, j’ai certainement pas envie de me caser à cet âge là. Ni à n’importe quel âge. Peut-être que j’y penserai à genre 45 ans quand je serai vieux, mais là, maintenant, no way. Y’a trop de bonnasses à Harvard pour que j’en ai qu’une seule. Et j’suis trop beau pour priver la population féminine de mon corps et de ma personne. Ça serait du gâchis. Alors ouais, je me moque un peu d’elle en ne niant pas ses mots. Je laisse sous-entendre que t’es bien ma nouvelle copine. Ta tête se décompose et je m’apprête à rire quand… tu entres dans mon jeu. Ah? Ah. Et ça me fait sourire quand mon père nous propose de dîner avec eux. Voyons voir si tu sais bien jouer la comédie et te faire apprécier de mes parents… Tu glisses même ta main dans la mienne et j’entrelace nos doigts. Et tu te tournes vers moi pendant que les serveurs ramènent deux autres chaises et installent le couvert. « Vois ça comme une pièce de théâtre, t’as jamais rêvé d’être actrice? Time to shine, honey. » Allez, juste un soir, histoire qu’on s’amuse un peu. Sinon j’te préviens le dîner risque d’être très long en compagnie de mes parents… Et je me retourne pour m’attabler face à mes géniteurs. « Comment vous êtes-vous rencontrés? On veut tout savoir. » Ma mère trépigne ; je doute que mon père soit tellement intéressé par la rencontre. « Ah, c’est une très bonne question. Très belle histoire, en fait. Chérie, je te laisse le soin de la raconter? » que je dis en venant poser ma main par dessus la tienne sur la table, pour afficher le parfait petit couple aimant que mes parents rêveraient d’avoir. Show time.

« Tu n’as jamais rêvé d’être actrice ». Je me retiens de rire tellement qu’il est idiot et non, je n’ai jamais envié la vie de stars ni même la vie des élites dont Elliot fait partie. M’enfin, il ne me donne pas vraiment le choix, ILS ne me donnent pas le choix et je suis trop conne d’avoir été tentée. J’aime mon impulsivité incontrôlable. Pourquoi diable ses parents nous invitent-ils à leur table ? Et pourquoi n’a-t-il pas cherché un prétexte ? Est-ce si difficile de dire « Non, je veux être en tête à tête avec la demoiselle ? » Probablement ou il se joue de moi. En tout cas, je suis coincée et je ne peux plus faire marche arrière. Je ne peux que rentrer dans ce jeu stupide. Comme il le dit, it’s time to shine, honey. On va dire que c’est un service que je vais lui rendre. Après ce souper, il me devra beaucoup. Le serveur arrive avec nos chaises et nous invite à nous asseoir. Je me place à côté du père qui franchement me donne la frousse. Jamais, je me suis tenue aussi droite. J’ai l’air d’une soldate à l’armée à côté de son capitaine. Il faut que je me détende. Je me concentre alors sur Elliot et sa mère qui d’ailleurs a l’air bien plus sympathique. Elle nous demande comment on s’est rencontré. Pas besoin de réfléchir, je me souviens très bien. Mais le couple que nous jouons ? Aucune idée et Elliot a eu la belle idée de me laisser répondre. Quel salaud. Je le vois sourire sur le côté, la main posée sur la mienne, beaucoup trop amusé par la situation. – Tu es vraiment sûr ? Je le vois acquiescer sur le côté. Quel salaud vraiment. Je réfléchis. – Par où commencer… Savez-vous que votre fils est un très bon menteur ? Incroyable comédien. Il m’a tellement convaincu que je suis tombée amoureuse. Sa mère me regardait avec un air surpris sans vraiment comprendre où je voulais en venir. Je sentis alors la main d’Elliot se resserrer sur la mienne et son regard nerveux se poser sur moi. Allais-je tout balancer? Je souris. – Je me souviens comme si c’était hier. Je laisse échapper un léger rire comme si cette histoire était amusante et pleine de souvenir. – Nous sommes rencontrés au bal des juristes, une soirée qui nous étaient exclusivement réservés et pourtant il était là, se faisant passer pour un juriste. Un vrai comédien mais je l’ai vite démasqué. Cette fois, il me regardait vraiment avec un air surpris. Il ne s’attendait probablement pas que je leur dise la vérité. Pourquoi mentir ? Ca faisait quand même plus naturel que d’inventer une histoire trop clichée. Bon, c’est clair, je n’allais pas leur raconter qu’à cette soirée tous les juristes jouaient au beer pong ou encore au strip beer pong. Ne me regarde pas comme ça, je ne vais pas leur dire que tu as fini presque à poil ce soir-là. Je souris à Elliot, très consciente qu’il avait compris mes pensées. – Oh je vois, vous êtes juriste ! Formidable. Charmante, intelligente et future avocate, je comprends pourquoi il a été séduit. Je souris timidement, tentant de cacher mon malaise. Pourquoi a-t-elle conclu que j’étais juriste ? Décidément… sa mère et ses conclusions hâtives. Le serveur nous apporte la carte et… je ne comprends absolument rien de ce menu !!! Je me sens totalement perdue. « Pigeon Royal sur un lit de lentilles Beluga au vieux balsamique » Whaaat ? Pigeon quoi ? Beluga ? Je regarde Elliot avec un air désespéré. Il m’ignore, la tête plongée dans le menu. Fait-il exprès ? Le serveur qui était parti revient vers nous. Déjà ? J’ai l’impression que ça fait à peine 1 minute. Alors que tout le monde avait choisi son plat, le serveur me regarde. Comment lui dire que je ne comprends pas les mets sophistiqués ? Je me retourne vers Elliot et lui pose la main sur la cuisse. – Mon cœur, c’était déjà quel plat que j'avais pris la dernière fois ? Help me !

On se retrouve pris dans un jeu dont on n’imaginerait pas les conséquences, la portée. Mais pour l’instant, ça me faisait juste rire, que tu doives prétendre être la parfaite petite-amie que mes parents rêvent de rencontrer. On prend donc place à côté de mes parents, moi à côté de ma mère, toi à côté de mon père. T’as pas choisi la meilleure place. À toi de raconter notre rencontre, chérie. Et quand tu commences ton récit, je fronce les sourcils. Hm… J’suis pas sûr que ce soit la meilleure approche et je t’intime de faire attention à tes mots en resserrant ma main sur la tienne. Ne ruine pas ma relation de famille, j’ai besoin de l’argent de papa-maman moi. Et tu rentres parfaitement dans la comédie. Yeux qui papillonnent, rire nostalgique, sourires charmeurs à gogo. Parfait. Bon, t’es en train de raconter la vraie histoire, qui me fait passer pour un imposteur d’ailleurs et j’suis pas sûr que mon père apprécie alors je complète, pour rattraper le coup. "En fait, la vérité c’est que… Je l’avais déjà repérée de loin, dans les couloirs, et… J’ai eu un coup de foudre en la voyant. J’peux pas l’expliquer, c’est comme ça, je me suis dis ‘c’est elle’. Et j’avais tellement le trac de l’approcher que c’est la meilleure idée que j’ai eu à l’époque, même si aujourd’hui je me rends compte que j’aurais pu avoir un meilleur plan." Me faire passer pour le gars transit, trop peureux pour avouer ses sentiments à la femme de sa vie, ça c’était parfait. Et ma mère qui tombe parfaitement dans le panneau. Elle peut franchement être idiote quand elle s’y met. Mais je ne réplique pas, je me contente de sourire puisque le serveur arrive pour prendre notre commande. Et toi, t’as l’air totalement désemparée. Euh, qu’est-ce que j’en sais moi? Je me tourne vers le serveur, faussement confiant. "On va prendre la recommandation du chef." Ça montrait qu’on s’y connaissait assez pour prétendre connaitre le chef, alors qu’en réalité, c’était juste qu’on ne savait pas quoi commander. Il repart avec la commande, et mon père se tourne vers toi. "Alors mademoiselle, parlez-nous un peu de vous, de votre famille…" qu’il dit avec son air faussement mystérieux. Ah, voilà, la question arrive rapidement. Est-ce que t’es d’une assez bonne famille pour lui? J’entrelace mes doigts aux tiens, t’écope d’un sourire qui se veut rassurant genre ‘vas-y, tu peux le faire’. T’es une super actrice pour l’instant en tout cas. Autant continuer sur cette bonne voie.

Pas totalement convaincu par mon histoire, il avait préféré rajouter quelques détails. Quel perfectionniste. Je l’écoute, tout en lui caressant la nuque. Lui avoir le trac ? Lui tomber amoureux dès le premier regard et se dire qu’une fille est la bonne ? Je me retenais de rire, me contentant finalement de le regarder silencieusement mais amoureusement avec un sourire aux lèvres. Pour le peu que je le connaissais, je pouvais tout de même assurer que ce n’était absolument pas lui. Je jette un coup d’œil à sa mère en face et elle semblait être totalement conquise. Décidément quel sacré comédien, il pourrait changer de métier. Ou sa mère ne le connaissait tout simplement pas… Surement les deux. Lorsque vient le moment de choisir, je laisse alors Elliot le soin de décider. « Recommandation du chef ». Bien joué, pourquoi n’avais-je pas pensé ! Mes lèvres articulent alors un simple merci que seul Elliot pouvait deviner la signification. Alors que je pensais avoir fini avec les interrogations, son père me posa une autre question. Ma famille… Décidément, ces riches parents et leurs exigences débiles… Je sens les doigts d’Elliot se glisser entre les miennes, comme s’il voulait me donner du courage et sa force. Je le regarde et mes yeux lui disaient de ne pas s’inquiéter. Je retire ma main de sa prise. J’allais gérer. – Eh bien, j’ai deux sœurs avec qui je m’entends à merveille. Mais, je ne vous cache pas, ça nous arrive de nous disputer …  Et j’ai surtout des parents formidables, qui bien que trop occupés par leur travail respectif, ont toujours su être là pour nous. J’observe la table. Le père d’Elliot semblait être très intéressé et son regard me faisait comprendre qu’il espérait entendre bien plus que ces banalités. Ce qui l’importait était la situation de ma famille dans la société, je le sais. Je poursuis donc ma petite présentation comme il le souhaitait. – Avez-vous déjà eu l’occasion de goûter le Vidal Blanc canadien, présent dans le Icewine ? Si non, ma mère pourrait un jour vous organiser un tour dans le domaine viticole Peller dont elle est la principale avocate et actionnaire. Mais si le vin sucré n’est pas de votre goût… Je me retourne vers Elliot et ma main se pose sur son bras. – Peut-être qu’Elliot pourrait vous conduire chez mon père à Cape Cod ? Il vous préparera la meilleure des suites. Vous verrez, la vue est à couper le souffle. Et nous pourrions également faire une excursion pour voir les baleines. Qu’est-ce que tu en penses Elliot ? Ça serait sympa non ? Je les laissais imaginer que mon père possédait un magnifique resort au bord de la mer. Je leur souris et je regarde Elliot, toute joyeuse, les yeux émerveillés par l'idée de voir ses parents débarquer chez moi... Alors, pas mal cette comédie ?

Le choix de menu semblait être un choix périlleux pour toi et voilà que grâce à mes nombreuses années d’expérience en matière de restaurants chics, je te sauvais la mise pour continuer cette petite comédie lancé un peu plus tôt. C’est drôle non? De voir à quel point mes parents peuvent s’émerveiller de me savoir en couple. Ils voient déjà la relève de l’entreprise, la prochaine génération de Maxwell. Ouais mais non, moi j’suis trop volage pour ça, même s’ils ne le savent pas. Mon père se renseignait déjà sur ta famille et je me retenais de rouler les yeux. C’est si important que ça? Oui, bien sur que ça l’est. Il est comme un Serpentard dans Harry Potter qui crache sur les enfants qui n’ont pas de parents sorciers en les appelant des sang-de-bourbe. Ça m’horripile, mais toi, tu joues le jeu. Et t’y vas très bien en plus, tu l’appâtes, tu lui proposes une visite et… waouh, t’es vraiment bonne actrice, tu dois être un genre de déesse vivante pour donner des étoiles dans les yeux de mon père comme ça. "Oui, tu as raison, ça serait parfait. Tu verras père, je suis sûr que tu adorerais le domaine qu’elle possède à Cape Cod. Et mère, tu seras conquise par la vue des baleines, j’en suis certain." Tu vois à quel point je suis différent face à eux? À quel point je ne suis pas moi-même? C’est horrible en fait, c’est comme avoir une corde autour du cou qui me serre un peu trop la gorge. J’enlace nos doigts et le dîner ne tarde pas à être servi pour continuer la soirée sans encombre et avec une parfaite comédie.