Pause. Je ne veux qu'une danse avant la tempête
— with @FRANKLIN Z. DE SPOELBERCH  

Nos regards accrochés l’un à l’autre, nous sommes happés par cette sombre et magnifique énergie qui régit cette danse. Nos corps tous près l’un de l’autre valsent au rythme lent et doux de la musique, mais un sentiment glacial s’est emparé de mon être depuis trop longtemps. La sensation de l’avoir perdu à jamais, la sensation que nous nous détachons l’un de l’autre malgré ma volonté. Je le vois de plus en plus petit et loin de moi. C’est l’image qui me hante l’esprit depuis des semaines, et je m’y suis résignée. D’où ce regard détaché et vide dans mes yeux. Je m’en fiche qu’il me trouve belle, d’ailleurs, je m’en fiche de l’être. Je ne réponds même pas à sa remarque, même si je trouve qu’il s’en sort plutôt pas mal, ou alors c’est la beauté sombre de ce moment qui me fait amèrement apprécier cette dernière danse. Il est désolé. Je lui coupe la parole avec un rire nerveux, tout en hochant la tête de gauche à droite. « Non Zeph. Arrête je t’en prie. » Mais en entendant la suite, mes sourcils se froncent. J’ai démarré cette guerre ? Je m’arrête de danser un instant face à lui. « Je … Non ! » Je regarde ailleurs, complètement désemparée, passant la paume de ma main sur mon front avant de le regarder de nouveau. Je soupire. « Fiancé à elle ou pas, je m’en fiche. T’as couché avec Hope, tu as commandité tous les messages de Dina qui parlaient de mon père, tu … » Je voulais ajouter quelque chose, mais il me coupe dans mon élan avec ces mots. Tombé. Pour. Moi. C’est la seconde fois qu’il m’avoue ses sentiments pour moi, et je n’ai toujours pas été fichue de lui dire ce que je ressentais pour lui. Mais qu’elle importance ça a aujourd’hui ? C’est trop tard. Et pourtant je l’aime. Je n’ose plus le regarder dans les yeux parce qu’il vient de réveiller une dernière lueur animée en moi. « Tu ne sais rien, Zéphyr. » hochais-je de nouveau la tête. Non il ne savait rien. Il ne savait pas ce que je pouvais éprouver rien qu’en le voyant. Mais il se détache de moi. Je l’observe s’en aller chercher sa veste et sortir prendre l’air. Je le regarde partir. Je n’ai pas envie que ce soit la dernière image que j’ai de lui et qu’il ait de moi, mais je reste plantée là, immobile, au milieu de la piste de danse alors qu’autour de moi, tout le monde danse et a l’air heureux. Les yeux dans le vague, je me reprends et me dirige d’un pas décidé vers une table au hasard, volant une cigarette dans un paquet inconnu et sors à mon tour, l’allumant grâce au briquet d’un autre inconnu. Je tire une première bouffée, l’expire lentement. Je me dirige finalement vers Zéphyr qui n’était pas loin et me poste devant lui, le regardant droit dans les yeux. « Je t’aime Zéphyr. Depuis toujours et à jamais. Mais tu m’as brisée et maintenant nous sommes dans une impasse ... On s'est fait trop de mal ... » Je me retiens de pleurer et de toute façon, il m’a probablement déjà vidée de toutes les larmes de mon corps. « Mais maintenant tu sais ce que je ressens pour toi … »

Pause. Je ne veux qu'une danse avant la tempête
— with @Harper Eleanor F. Kennedy  

En fait c’est un revers. Je me prends tout dans la gueule. Littéralement. Objectivement. De façon classe. C’est comme si elle me frappait. Je soupire doucement. Je pince mes lèvres. Je fronce les sourcils. Je n’ai rien demandé à Dina de dire sur ton père. Je n’ai strictement avoir avec tout ça. Je te le promets. Parce que j’en avais marre. Tout était de ma faute finalement. Je me retrouvais bloquer. Comme un idiot. Je soupire. Je finis par partir. Parce que je suis énervé. Parce que je n’en peux plus. Je préfère fuir que rester. Je vais dehors. Je souffle un petit peu. Je souffle fortement même. Je coince cette cigarette prise au pif pour la fumer. J’étais dans mon coin. Dehors. Silencieux. Je souffle même un petit coup. Je viens tirer sur ce bout de tabac. Je la vois débarquer. Elle fume. Mais mes doigts touchent sa cigarette. Je la mets par terre. Non. Elle est bipolaire. Elle boit. Elle fume. Elle a ses médicaments. Mais je sais qu’elle va s’énerver. Je m’en fiche. Je suis au courant qu’elle ne les prend plus. Henry avait des soupçons. Et moi je voulais savoir. Je soupire alors. Elle me regarde. Elle me lâche ses mots. Je ne bouge pas. Je reste silencieux. Ma main caresse sa joue. Je mets ma cigarette entre mes doigts. Je caresse sa joue de nouveau. Et puis finalement. C’est plus simple comme ça. Je l’embrasse. Je n’avais pas envie de plus. Juste d’elle. Je veux juste elle. Je veux qu’elle. Je n’avais pas envie de quelqu’un. Mais c’était bizarre. Je me détache d’elle. Je la regarde. Je la fixe dans les yeux. Je pince mes lèvres lentement. J’hésite une seconde. Je caresse sa joue encore. Je deviens dingue face à elle. Pardonne moi Kenny … Je suis désolé… Je dépose mon front sur le sien. Je suis silencieux. Je ferme les yeux. Je ne veux plus de dispute. Je ne veux plus rien. Je ne veux plus la perdre. Je souhaite juste rester avec elle. Elle et personne d’autres. J’étais tellement détruit par cette histoire. Je me sentais inutile. Et plus bas que terre.

Pause. Je ne veux qu'une danse avant la tempête
— with @FRANKLIN Z. DE SPOELBERCH  et @Harper Eleanor F. Kennedy

Lorsqu'Alejandro avait donné la permission à Harper de danser avec ses amis, petit sourire en coin, l'Espagnol s'était senti bon prince. Un sentiment qu'il aime bien. Il aime penser que des sentiments vils tel la jalousie, la possessivité, ne peuvent l'habiter. Parce qu'il est un homme posé, réfléchi, qui sait faire la différence entre une simple danse et ce qui relève de l'attirance, de la séduction. Harper pouvait bien profiter de la soirée, de ses amis, qui compte tant pour elle. Plus que son cavalier? Mais non, il ne faut pas penser de telles choses.

Seulement et ce malgré les personnes bien sympathiques à la table, la présentation des prix et l'animation de la soirée, le temps passe et passe platement sans la compagnie de sa cavalière. Alors Alejandro la cherche des yeux et la voit avec Franklin. Un étrange sentiment vint alors l'habiter, tandis qu'il gardait en tête ce qui s'était passé récemment entre les deux. Il n'y avait sans doute pas de soucis à se faire, c'était inutile d'en faire une histoire, mais il les retarda probablement un peu plus longuement qu'il n'aurait dû, avant de détourner le regard et d'essayer de se donner un peu plus de hauteur que la bassesse qu'est la jalousie.

Essayer, c'est bien, réussir, c'est autre chose et lorsque le beau brun les cherchait à nouveau, ils avaient disparu. Aucun signe d'eux sur le plancher de danse. De les savoir hors de vue, hors de sa vue, amena Alejandro à s'imaginer toutes sortes de scénarios. Il secoua la tête. Non, non, il fallait qu'il se calme, Harper lui a bien dit l'autre soir... Et si ce n'était que des mots? Il finit par se lever, s'excusant auprès des gens à sa table et se mit en tête de retrouver sa cavalière, d'en avoir le cœur net et puis de la tirer des griffes de ce Franklin. Elle avait assez dansé non?

Alejandro traversa le plancher de danse, alla faire un petit tour du côté du bar et se dirigeait du côté des salles de bain quand son regard fut porter vers la terrasse extérieure, pour une raison ou une autre et il les vit. Il changea alors de trajectoire et sortit dehors s'approcha et... vit Franklin embrasser Harper, poser ses lèvres sur les siennes. Son cœur sauta un battement. La jalousie, la colère, ne sont pas des sentiments si courant chez lui. Ses poings se serrèrent, mais Alejandro trouva cette force intérieure de se calmer, de se raisonner, encore. Il s'approcha doucement des deux amis et afficha un sourire de circonstance, mais son regard, oh le regard de l'Espagnol devait bien afficher une certaine animosité et ses yeux passaient de Franklin, à Harper, pour finir sur le Belge.

-Bonsoir. Vous permettez que je récupère ma cavalière monsieur de Spoelberch? Je sais qu'elle est très convoitée...

Dit l'Espagnol dans un français bien articulé, maîtrisé, mais avec un accent, c'est certain et sans doute trébucha-t-il un peu dans la prononciation de Spoelberch.

Pause. Je ne veux qu'une danse avant la tempête
— with @FRANKLIN Z. DE SPOELBERCH @Alejandro Ortega  

Je fronce les sourcils lorsqu’il me parle de Dina. Quoi ? Donc cette sotte a su toute seule où il fallait appuyer pour me faire mal ? Parler de mes parents était la dernière chose que je faisais, j’avais toujours tû ma douleur, et ce depuis mon réveil dans cet hôpital, jusqu’à feindre un mutisme pendant un an à l’âge de cinq ans, juste pour ne pas avoir à répondre à ma famille, aux psychologues. C’était certainement pas pour tout déballer devant une pauvre conne que je ne refréquenterai jamais après mon diplôme ! « Donc elle est venue me parler de son plein gré ? Alors qu’on ne se connait ni d’Adam ni d’Eve ? » lui demandais-je en le fixant, les bras croisés. Mais il s’en va. Il fuit. Je soupire. A quoi ça sert de toute façon ? Lui et moi, ce n’est que coups bas sur coups bas. Peu de temps après, je décide de le rejoindre, à condition d’avoir une cigarette. J’en pique une sur une table au hasard et la fume à pleins poumons avant de me poster en face de lui. Le jeune homme me la retire des lèvres, la jetant à terre. Je le regarde faire, mais au lieu de m’énerver, pour une fois, je décide de tout lui avouer avant de commettre l’irréparable. C’est la dernière soirée, la toute dernière fois que je le vois. Il doit savoir. Même s’il est trop tard. Mais je sens sa main sur ma joue. Je ferme les yeux un instant, puis prend cette main avant de doucement l’enlever de ma joue, seulement, je n’ai pas le temps de le faire qu’il m’embrasse. Même si mes sentiments étaient réels, je ne m’attendais pas à ce qu’il ose faire ça alors qu’Alejandro était dans les parages. Zeph n’avait définitivement peur de rien. Prise de court, je me laissais faire le temps de deux secondes avant de me retirer de ce baiser. « Zeph … tu … tu peux pas faire ça …  » J’étais venue avec Alejandro et même, j’étais encore en colère. J’entendais ses mots et baissa les yeux, mais Alejandro me prit encore plus de court, me faisant limite sursauter. Je ne savais quoi dire, je sentais son regard sur nous deux, mais malgré ça, il demeurait poli. Je l’observais avec embarras et incertitude, n’osant imaginer ce qu’il devait ressentir à cet instant. Je n’osais même plus regarder mon ex-meilleur ami en face, je me contentais simplement de prendre la main d’Ale pour le prendre à part. Même si je n’avais pas fait naître ce baiser, j’avais l’impression d’être aussi coupable que Zeph. « Ale … » J’te jure que j’ai pas vu le truc arriver ? C’est peut-être vrai, mais est-ce suffisant ? Je le regarde dans les yeux, je ne sais plus quoi dire. « Je suis confuse, vraiment … »

Pause. Je ne veux qu'une danse avant la tempête
— with @Harper Eleanor F. Kennedy et @Alejandro Ortega 

L’énervement. L’envie de tout détruire. Mais je n’étais pas comme ça. J’étais déçu. J’en avais marre. Je la voyais m’échapper. Elle partait rejoindre l’autre idiot. Et moi. Elle me laissait seul. Alors oui. J’ai essayé de me garder. J’étais essayé de partir pour éviter ça. Mais c’était trop tard. Je venais de l’embrasser. J’en avais envie. Et j’étais à mes cinquième râteau. Un de plus ou de moins. Je ne les comptais plus. Et elle se décale. Je la regarde. Je la fixe. Je souffre. J’ai mal. Je baisse les yeux. Elle vient de me mettre un nouveau stop. Je pince mes lèvres. J’aurais pu répondre. J’aurais pu tout faire pour elle. Mais c’était à ce moment qu’il se pointe. L’espagnol grec aux grands airs de grands hommes. Il n’était personne. Je ne vois pas comment Harper a pu tomber amoureuse de lui. Je soupire. Et en plus d’être chiant. Il ne sait pas parler Français correctement. Tu dois avoir des soucis de prononciation ou d’exécution pour ne pas réussir à prononcer mon nom de famille correctement. Mais je t’en tiens pas rigueur vu la personne que tu es. J’avais pas envie de me battre. C’était terminé. Et sa main dans la sienne. Je décidais de terminer ma cigarette pour la jeter à la place convoitée. Je soupire. Tu n’as pas être confuse. Toutes bonnes personnes qui se respectent auraient attendus la fin de la conversation. Mais ça ne doit pas être le cas de ton ami. J’insiste sur le dernier mot. Je peux être con. Je peux être enfant. Je peux être méchant. Mais être tout ça à la fois. Je pouvais aussi. Je passe ma main dans mes cheveux. Je soupire pour finalement me prendre une nouvelle cigarette. Si vous permettez. J’étais là avant. Et y’a pleins d’autres endroits sombres pour fumer qui sont présents le nom du mur. Merci. Je décide d’allumer ma cigarette. Je ne regarde que l’autre. Je ne sais même plus son prénom. Je ne sais même plus son nom de famille avant de déposer mon regard sur mon téléphone. Oui le petit gamin d’un mètre quatre-vingt était plus chiant qu’il en avait l’air.