Il n'y a rien de plus important et de plus précieux que la famille. Malheureusement, malgré tous nos efforts, nous n'arrivons pas à la garder souder, du moins je n'y suis pas parvenue. J'aurais aimé être le « lien », seulement, je n'y suis pas arrivée malgré toute ma détermination. Aujourd'hui, je peux affirmer que j'ai baissé les bras et pour cause, je ne vois quasiment plus personne hormis mes parents bien que cela soit de temps à autre. Ce qui a toujours primé pour moi à éclater, heureusement que j'apprécie la solitude et le silence. Je peux affirmer qu'il s'agit de ma nouvelle famille, même si je rêve dans le fond de retrouver les miens. Mes parents m'ont toujours laissé grandir seule, je ne leur en veux pas. Ils ont toujours pensé à mon « bien-être » et ils désiraient que j'apprenne dès le plus jeune âge à évoluer toute seule afin d'exister lorsqu'ils ne seraient plus là pour moi. Certaines personnes peuvent trouver cela assez dur, je l'ai pensé moi aussi, d'ailleurs, je garde une amertume de cette enfance que je n'ai pas vraiment eue. Toutefois, les années sont passées et il faut savoir rebondir, il faut savoir passé à autre chose malgré tout. J'aurais adoré avoir un frère ou une sœur, seulement ça n'a pas été le cas. Enfant, j'avais une amie imaginaire, elle était ma sœur jumelle et personne n'a compris que cela signifiait que j'avais besoin que l'on soit plus présent pour moi. Peut-être l'ont-ils assimilé dans le fond, mais qu'ils n'ont pas voulu faire face ma détresse, je ne sais pas. Je ne leur ai pas posé la question et j'ai continué de grandir avec cette « sœur jumelle » imaginaire. J'ai tout de même essayer de m'occuper autrement, mes parents étant peu présent, et je suis tombée amoureuse de la lecture, puis de l'écriture. Plus jeune, je lisais surtout des romans fantastiques à l'image d'Harry Potter, puis avec les années, j'ai changé de registre si je puis dire, en m'intéressant aux romans policiers suédois. Je dois bien admettre qu'à présent, je suis accroc… D'ailleurs, j'ai une jolie pile de romans à lire, mais cela ne me fait pas peur, bien au contraire, je sais que grâce à « eux » je vais pouvoir passer mes soirées à imaginer les vies de personnages plutôt que de me confronter à la mienne, à cette solitude constante qui ne me quitte plus. Puis, il y a également les études, le fait que je désire devenir avocate. Avant d'entrer à la faculté, j'ai immédiatement compris que si je voulais devenir avocate, il me faudrait les meilleures notes afin d'avoir une bourse pour étudier. Alors, j'ai tout fait, sacrifiant les soirées entre amis pour parvenir à mes fins en ayant les meilleures notes, en étant la plus studieuse. Je ne regrette rien, bien que j'ai perdu des amis au passage, mais ce ne sont pas eux qui m'aideront à parvenir à ce que je désire : défendre les personnes qui ont besoin de mon aide, être présente pour ceux qui ont été mis de côté par la société. J'ai toujours aimé aider les autres, je crois que cela fait partir de mon code génétique, de mon ADN. Le fait est que lorsque j'ai le temps, je rends visite aux enfants malades à l'hôpital. Ils sont devenus comme « une seconde famille » puisque je les côtoie plus que les miens. Plus le temps passe plus j'ai la sensation que je m'éloigne de mes parents, et avec le temps, j'ai réussi à l'accepter, du moins je crois. Je sais qu'ils ne sont pas immortels et qu'un jour, ils viendront à disparaître, seulement, j'aurais aimé les voir davantage. Le fait est que je me suis toujours refusé de regretter quoi que ce soit, pour ne pas vivre et me raccrocher à un passé peu glorieux étant donné que j'ai toujours été relativement seule. Je pense vraiment que grandir de cette façon m'a permis de me raccrocher à ce désir de défendre les autres, enfin, j'essaye surtout de m'en persuader. Au premier abord, on pense que je suis trop timide, ainsi que renfermer et fragile, mais ce n'est pas le cas. Je me suis forgée comme une carapace avec le temps, sachant pertinemment que je serais seule, toujours. Puis entrer à la faculté d'Harvard m'a permis de me dévoiler à moi-même. Je m'affirme, je prends position, et je reste toujours aussi studieuse. J'apprends même à m'amuser, ce que je n'avais jamais su faire auparavant. Je ne reste pas de côté, au contraire, j'ai la sensation que je pourrais me faire une nouvelle « famille » avec les autres étudiants, gardant tout de même en tête que je la perdrais elle aussi. Le fait est que je le sais, alors, j'essaye de ne pas trop m'attacher malgré tout, malgré les liens qui se forgent avec de nouveaux amis. De toute façon, une chose est claire et certaine dans ma tête : je ferais toujours passer mes études avant le reste.