Des semaines de silence. Des semaines au cours desquelles, j'ai du faire face à une vérité que je n'aurais jamais pu imaginer. Ma vie n'était qu'un mensonge. Un vaste mensonge, de A à Z, et j'allais devoir confronter Lenny. Est-ce qu'il savait ? Est-ce qu'il était au courant du fait que ses parents n'étaient pas les miens ? Que nos pères étaient amis ? Je me suis fait violence pour ne pas lui en parler, mais il fallait que je sache. Et dans le cas où il n'était pas au courant... Qu'il sache aussi. Alors, après quelques brefs sms, je lui donne rendez vous à notre appartement. Appartement bien trop vide depuis plus d'un mois désormais. Depuis qu'il est parti, depuis qu'il roucoule aux côtés de Liz. Assise sur le rebord de la fenêtre, genoux regroupés contre ma poitrine, je tend la main vers l'extérieur, pour toucher la pluie du bout des doigts. Comme pour m'assurer que tout est bien réel. Et quand j'entends frapper à la porte de l'appartement, c'est le coeur bien trop lourd que je me redresse pour aller jusque l'entrée, et ouvrir la porte à celui qui n'a jamais su quitter mes pensées. Ca me revient dans la face comme une claque dès que je croise son regard. On ne s'est pas vu depuis les Bahamas. Et pourtant, putain, ça fait toujours aussi mal. Sans un mot, je m'écarte de l'entrée pour lui laisser le passage. Et enfin, je me décide à marmonner un « Salut. »

J'me sens bizarre, j'ai le cœur qui bat à mille à l'heure rien qu'à l'idée de la revoir enfin. Plus d'un mois qu'elle m'évite, qu'elle a disparue de champ de vision, plus d'un mois que je perds la tête à ne plus l'avoir dans ma vie... Un mois que rien ne va plus du tout. Dernièrement, j'commençais tout juste à un peu sortir la tête de l'eau, à me bouger un minimum le cul pour avancer et voilà qu'elle me dit de venir la voir. Pourquoi? Fin qu'est ce qu'il se passe? Pourquoi j'ai l'impression que c'est pas pour me sauter dans les bras et me dire qu'elle m'aime et que je lui manque..? Parce que je sens que la raison est autre et ça me met la pression. J'veux tellement la voir, elle m'a beaucoup trop manqué. Alors ce soir j'me pointe devant la porte de son appart', mon ancien appart', notre chez nous et... Je reste devant cette foutue porte quelques secondes, une minute peut-être, hésitant, levant le poing, le laissant fixe comme ça avant d'me décider à enfin frapper. Et je baisse la tête, fermant les yeux un instant, jusqu'à ce qu'enfin elle ouvre. Là je relève la tête et la vois et mon cœur se serre. Je fige devant elle à la regarder en détail avec cette envie déchirante de la prendre dans mes bras, de la serrer contre moi et de l'embrasser comme si il fallait reprendre mon souffle mais... J'me retiens. Rien qu'à la regarder, j'ai pas l'impression que c'est ce qu'elle veut puisqu'elle reste de marbre, s'écartant d'un simple « Salut. » et j'avance, la suivant du regard "Salut." entrant dans cet ancien chez moi qui me parait tellement différent aujourd'hui. Automatiquement, j'peux pas m'empêcher de guetter le signe qu'un mec soit là ou soit venu mais rien, c'est resté comme je l'ai laissé... J'avance donc au milieu du salon avec cette petite mine qui en cache énormément. J'inspire un grand coup et prends sur moi pour demander "Alors... Pourquoi j'suis là?" ouais dis le moi que j'arrête de me faire des films dés maintenant.

C'est dur. C'est même plus difficile encore que ce que j'avais imaginé. Me tenir là, face à lui, après des semaines de silence à l'éviter. Jamais nous n'avions perdu contact aussi longtemps. Jamais une "dispute" n'avait été si longue et douloureuse entre nous... Dans le bon comme le mauvais sens, notre relation aura fait crescendo. Mais qu'est-ce qu'on est à vraie dire, Lenny ? C'est ce mystère que je veux éclaircir avec toi aujourd'hui. "Salut." Il entre dans l'appartement, et je ferme la porte avant de le suivre jusqu'au milieu du salon. Il a l'air fatigué. Changé. Tout comme moi, à vraie dire. Le manque de sommeil de ces dernières semaines apparaît clairement sous mes grands yeux bleus. J'ai perdu du poids, aussi. Avec les évènements récents, et sans avoir Lenny sur mon dos pour manger à des horaires réguliers, je ne compte plus les repas que j'ai sautés. "Alors... Pourquoi j'suis là?" Il entre directement dans le vif du sujet, et je hoche la tête doucement, m'adossant au mur le plus proche tout en croisant les bras. « J'ai une question à te poser, et j'veux que tu sois honnête quand tu vas y répondre. » Regardes moi dans les yeux, et dis moi que la seule et unique personne en laquelle j'ai confiance n'est pas aussi un menteur. « Mais d'abord, dis moi... est-ce que tu te souviens de quand maman était enceinte de moi ? » J'analyse tout. Tout de tes réactions alors que je parle d'elle.

J'ai le coeur serré là vraiment, j'en aurais presque des sueurs froides. La voir, l'avoir juste là devant moi mais ne pas la toucher. C'est de la pure torture que je m'inflige là... Tiens bon Lenny, tiens bon. Comme moi elle a changé, l'air fatiguée, pas spécialement en forme et elle a perdu un peu de poids on dirait. J'aime pas ça... J'aime pas la voir comme ça. M'enfin j'me suis pas regardé j'ai envie de dire. Moi j'ai pris en muscles, j'me laisse trop pousser cheveux et barbe mais c'est parce que j'en ai plus rien à foutre de la gueule que j'ai. Bref, les deux épaves. L'ambiance est tendue, elle garde ses distances et va même s'appuyer contre le mur alors que je reste planté là à la regarder me dire « J'ai une question à te poser, et j'veux que tu sois honnête quand tu vas y répondre. », je la regarde un peu perplexe, commençant déjà à me demander c'est quoi cette question et je hoche légèrement la tête d'un "Ok.", j'ai plus aucune raisons de mentir après tout, j'ai déjà tout perdu... Alors? « Mais d'abord, dis moi... est-ce que tu te souviens de quand maman était enceinte de moi ? », quand je l'entends parler de notre mère, je ne peux pas m'empêcher de froncer les sourcils d'une légère moue "Non, je ne me souviens même pas de ta naissance, ça remonte trop loin, je n'avais que 5 ans, pourquoi?" ouais j'ai plus du tout de souvenirs de cet âge là moi désolé.

Je sens que je le prend de court avec ma question, alors que je mentionne "notre" mère pour la première fois depuis des années. Ca a toujours été un sujet tabou, surtout pour moi. Ce jour où on a ouvert la porte de notre appartement pour découvrir son corps inerte dans une mare de sang, j'ai fermé une autre porte. Unique moyen de me protéger, de protéger la gamine de douze ans qui réalisait le jour de son anniversaire que son père venait de tuer sa mère, le coup en trop, le dernier geste avant qu'il ne finisse à l'ombre pour le restant de ses jours. Il fronce les sourcils, semble un instant dérouté par la question que je lui pose. Moi, je reste immobile, le regard fixe, attendant sa réponse qui ne tarde pas à venir. "Non, je ne me souviens même pas de ta naissance, ça remonte trop loin, je n'avais que 5 ans, pourquoi?" Et Hendrix, est-ce qu'il savait ? Est-ce qu'il se souvenait de tout ça avant qu'on ne le perde définitivement ? Nerveusement, je m'avance, mon dos relâche le mur, mais pour autant, je ne me rapproche pas de lui, préférant faire les cent pas en longueur dans la pièce. « Ca fait des semaines que je dors plus. Que je sors pas. Que je vis comme un putain d'automate. » Et le week end dernier, j'avais eu la réponse à mes questions. La certitude qu'on m'a menti toute ma vie. Tournant les yeux vers Lenny, je finis par m'avancer, jusque lui faire face. La gorge nouée par l'émotion. La vulnérabilité palpable, brillant dans mes yeux alors que je lui demande « Est-ce que tu savais que je ne suis pas ta sœur ? » La question tombe comme une bombe retenue pendant bien trop longtemps. Une grenade dégoupillée que je viens de poser au creux de tes mains.

J'suis pas certain de comprendre où elle veut en venir là... À parler de notre mère, de sa grossesse... Parler d'elle ne me dérange pas mais j'sais que Cat' elle, ça lui fait pas forcément du bien, sauf peut-être quand c'est pour nous remémorer nos meilleurs souvenirs. Mais là? Après ce genre de sms en mode information importante? J'comprends pas non. J'vois tellement pas le truc venir en fait... Donc non désolé, je m'en souviens pas, ça remonte beaucoup trop loin pour moi désolé. Et elle se décolle du mur pour faire les cents pas devant moi, me répondant « Ca fait des semaines que je dors plus. Que je sors pas. Que je vis comme un putain d'automate. », et je la suis du regard, fronçant les sourcils inquiet comme toujours. Son état, sa santé, tout m'importe plus que tout le reste ici bas... Alors savoir qu'elle est si mal depuis quelques temps et ne pas être là pour m'occuper d'elle, ça me bouffe littéralement. Et automatiquement j'me sens coupable... "Dis moi ce qu'il se passe Cat..." ouais... Parce que depuis le Spring Break, son mal j'le vois que par ma faute. C'est là qu'elle vient me faire face pour lâcher la bombe du millénaire « Est-ce que tu savais que je ne suis pas ta sœur ? », et je la fixe avec cet air indescriptible sur le visage. Haussant les sourcils pour les froncer aussi sec d'une grimace "Quoi? Mais qu'est ce que tu me raconte, d'où tu sors ça?" ouais faut qu'on m'explique là, tout de suite, maintenant! Non c'est pas vrai, c'est une blague ou un truc du genre... C'est pas vrai. Automatiquement, la voir aussi sérieuse et soucieuse commence à m'inquiéter. J'serais moins bronzé que je changerais de couleur là, j'en ai presque des sueurs froides et le cœur qui accélère. Non c'est impossible...

Il veut savoir ce que j'ai sur le coeur ? il va être servi. Parce que putain, j'en ai gros sur la patate depuis des semaines, et maintenant que je suis sûre... que je sais que Shane ne m'a pas menti, je peux pas tout garder pour moi. Pas alors que le même sujet me bouffe depuis des années pour des raisons différentes. Pour lui, rien que lui, toujours lui. Il fronce les sourcils, semble dérouté par la vérité que j'assène. Ce qui, en soit, me conforte dans l'idée qu'il n'était pas au courant non plus. "Quoi? Mais qu'est ce que tu me raconte, d'où tu sors ça?" Conforte ? Pas tant que ça. En fait, j'suis totalement perdue. J'ai l'impression qu'on nous a pris pour des cons toute notre vie. Sans un mot, je sors de la pièce, vais dans ma chambre pour revenir avec des lettres dans les mains, que je pose entre celles de Lenny. « C'était chez notre oncle. Il les a jamais ouvertes. Il les avait même oubliées, alors que c'était pour moi. Tout ça, c'était pour moi putain ! » C'est ma faute, tout est parti de moi. J'deviens folle. J'ai le ton qui part en vrille, alors que j'explique à Lenny « Mon père, mon vrai père était le meilleur ami du tien. C'était... C'est ton parrain, Shane Donnelly. Le mec avec qui je bosse au Nirvana. » Je sais pas comment lui expliquer, je sais pas où commencer, et je sens la tension qui remonte, qui monte avec les larmes au bord de mes yeux, alors que j'arpente encore le salon. « Nos parents sont pas mes parents, et ils me l'ont jamais dit. Ils m'ont jamais parlé de mon père putain, alors qu'il était juste là, juste à côté ! » J'en veux à la terre entière. A nos parents, pour rien nous avoir dit. A Shane, pour pas avoir été là. A notre père qui finalement n'est pas le mien, pour pas avoir su me parler de Shane, pour avoir finalement failli à la seule mission que mon vrai père lui avait confié : m'élever, me protéger. Et dans un accès de rage, je donne un coup dans le mur à m'en faire mal aux phalanges, avant de tomber à genoux. Plus perdue que jamais. « T'es pas mon frère Lenny... Toi, Hendrix... ils nous ont tous menti.. »

Attendez deux secondes là... C'est quoi ce bordel?! Elle a déraillé ou quoi? Elle oserait croire une connerie pareil? Non c'pas possible, c'est impossible. Et pourtant... Voilà qu'elle file vers sa chambre en silence et moi je suis de quelques pas, écartant les bras d'un "Cat' mais où tu vas?" ouais réponds moi, dis moi tout de suite d'où une idée pareil a pu te venir et vite! Et voilà qu'elle revient me tendant un tas de lettres « C'était chez notre oncle. Il les a jamais ouvertes. Il les avait même oubliées, alors que c'était pour moi. Tout ça, c'était pour moi putain ! », de grands yeux, je fixe les enveloppes, osant à peine les manipuler pour en ouvrir une et lire tandis qu'elle me dit de plus en plus désorientée « Mon père, mon vrai père était le meilleur ami du tien. C'était... C'est ton parrain, Shane Donnelly. Le mec avec qui je bosse au Nirvana. », mon coeur accélère, j'sens des sueurs froides me monter et là? Ouais, là j'y crois juste pas en fait, pas encore, l'info veut pas monter, elle bloque, j'veux pas y croire putain! Mon souffle accélère également alors que mon regard reste fixé sur ces papiers et leur mots... Je secoue la tête doucement, sans démordre de ce que je lis "C'est... C'est pas possible..." et pourtant, je le lis bien, c'est écrit juste là, noir sur blanc. Shane... Et elle s'éloigne les yeux baignés de larmes « Nos parents sont pas mes parents, et ils me l'ont jamais dit. Ils m'ont jamais parlé de mon père putain, alors qu'il était juste là, juste à côté ! » alors que moi? J'suis sous le choc, littéralement. J'arrive plus à bouger, j'arrive pas à parler, j'arrive même plus à penser. Je fige totalement complétement choqué. Je lâche tout bas "On est pas... Frère et sœur." ils l'ont adopté, ils nous ont fait croire le contraire et... Pourquoi? Pour son bien? Mais bordel de merde ça ne se fait pas! Mon cerveau plante sur un tas de choses, de souvenirs, de détails, de tout! Puis elle et moi surtout... Toutes ces années... Bordel, on s'est torturé pour rien? Enfin si en partie mais merde j'arrive pas à encaisser là! C'est le son du poing de Cat' dans le mur que j'me réveille, redressant la tête pour la voir tomber à genoux et au plus mal « T'es pas mon frère Lenny... Toi, Hendrix... ils nous ont tous menti.. » et je m'approche rapidement, m'accroupissant pour la prendre dans mes bras... "Chut chut... J'suis quand même là Cat', moi je suis là et j'te laisserais jamais tomber." même avec ça, malgré tout le reste. Jamais je ne te lâcherais, faudrait me tuer avant. Là? Faut juste que l'info entre, que je l'accepte, l'enregistre et... Ouais, après quand la pression descendra, on pourra en parler. Je me laisse alors tomber le cul, la rapprochant de moi pour la tenir un peu plus fort dans mes bras le temps qu'elle se calme et au fond? Moi aussi...

J'ai l'impression d'être restée en veille pendant les deux dernières semaines, et que Lenny était le déclencheur. Le minuteur qui a déclenché la bombe, et moi j'explose. Il tient les preuves entre ses mains, et pourtant, lui non plus n'ose pas y croire. "C'est... C'est pas possible..." Et pourtant, si. « J'ai pas voulu y croire non plus. » Les paroles sortent, d'une voix blanche. S'il m'avait vue devant Shane ce soir là. On aurait dit que je devenais folle. L'information ne voulait pas faire son chemin jusque mon cerveau. Jusqu'à ce que j'aie ces lettres. Les preuves que Shane Donnelly était bel et bien le meilleur ami de celui qui m'a élevée, mais aussi et surtout mon père biologique, celui qui aurait du me voir grandir. La vérité, c'est que depuis que je le sais, je ne l'ai pas contacté. Besoin de temps, besoin de savoir comment réagir, comment prendre la chose. "On est pas... Frère et sœur." Les mots de Lenny, si vrais soient-ils, ne m'atteignent pas. J'arrive pas à voir sa réaction, trop occupée à me laisser aller à des émotions contradictoires. Douloureuses. Putain, pourquoi est-ce que cette pression que j'ai sur le coeur refuse de s'en aller ? Et c'est seulement quand je sens l'emprise des bras de Len autour de moi que je réalise ma situation. Mes genoux à terre, mon poing endolori. Les larmes qui coulent sur mes joues de manière parfaitement incontrôlée. "Chut chut... J'suis quand même là Cat', moi je suis là et j'te laisserais jamais tomber." T'es là sans être là, Lenny. C'est moi qui t'ai laissée tomber. Et pourtant... Pourtant, je me laisse aller, je me pelotonne dans ses bras, laissant aller mes sanglots contre lui. Pendant de longues minutes, je craque, j'abandonne tout, sans retenue. Dans le silence de notre appartement, il n'y a rien d'autre que nous deux, brisés par une information que ni lui, ni moi n'aurions cru entendre un jour. Après un certain temps, je parviens néanmoins à articuler. Difficilement. « J'ai passé les cinq dernières années à rêver de ne jamais avoir été ta soeur... » Je déglutis, chasse de nouvelles larmes de mes joues, avant de poursuivre, la voix brisée: « Maintenant je suis juste perdue. » Comment est-ce qu'on est censée réagir face à ce genre de nouvelle ?

Tout me semble encore irréel, impossible, complètement sorti de nul part. Et pourtant... Elle s'est renseignée auprès de notre oncle et ces lettres... Y'en a trop pour que ce ne soit qu'un mensonge, beaucoup trop... Putain « J'ai pas voulu y croire non plus. », je fige, mon cerveau également, trop d'info d'un coup, trop de souvenirs qui donnent en fin de compte des indices, trop de choses qu'il manquait, trop de nouvelles qui viennent d'ajouter d'un bloc. Et les questions... Bordel les questions sont nombreuses là, trop de choses se bouscule dans ma tête et j'en ai presque mal au crâne d'un coup. Ouais, c'est trop gros, trop soudain, trop inattendu. Tout ce que en quoi je croyais est faux... Tout ce pourquoi j'me suis torturé toutes ces années n'a pas raison d'être ou aurait pu tout simplement ne pas être. Mon amour pour elle... Cet amour plus fort que tout, c'est de là qu'il vient. J'suis pas fou, j'suis pas horrible, j'suis... C'est compliqué. Ça me réconforte malgré la sous idée qu'on a vécu comme frère et sœur quoi qu'il arrive. Est-ce que ça change alors quelque chose au fond..? J'en sais rien, peut-être... Si ce ressenti vient d'aussi loin, d'au delà tout ça, oui peut-être. Là tout d'suite, j'suis choqué, j'ai pas d'autre mot. J'suis là mais plus là, mon cerveau il a planté, clairement et mon coeur? Lui j'saurais pas vous décrire dans quel état il est... Alors celui d'Hecate? J'imagine même pas... Ma pauvre Hecate putain. Quand je la vois s'effondrer j'me réveille et j'agis. J'peux pas la laisser, pas comme ça et qu'elle le veuille ou pas je suis là... J'serais toujours là pour elle, j'suis prêt à mourir pour elle, faut pas qu'elle l'oublie, qu'elle m'est brisé le coeur ou non, qu'elle soit loin de moi ou non, j'serais toujours là pour elle, éternellement, jusqu'à mon dernier souffle du moins. Et elle fond en larme dans mes bras, contre moi et cela dure un temps... Le temps qu'il faut pour que ça sorte, pour qu'elle se calme. Je reste là, à la tenir contre moi, enlacé à l'abri dans mes bras, mon menton sur sa tête, une de mes mains caressant ses cheveux. Je suis là Hecate, envers et contre tout, je suis là, j'affronterais tout avec toi tu le sais... Même ça. Puis à un moment, elle brise enfin le silence « J'ai passé les cinq dernières années à rêver de ne jamais avoir été ta sœur... » moi je rouvre les yeux en entendant ça, m'écartant un peu pour pouvoir attraper son visage et la regarder dans les yeux « Maintenant je suis juste perdue. », et je glisse mes pouces sur ses joues, pour finir d'essuyer ces larmes "Laisse le temps faire son boulot d'accord? Si ce type est vraiment ton père alors... Il faudra qu'il fasse ses preuves mais quoi qu'il en soit j'le laisserais jamais retourner ta vie tu m'entends? Si il te fait du mal, si il vient pour tout détruire? Alors je le renverrais d'où il vient." parce qu'on ne touche pas à ma Hecate, père biologique ou non, c'est pas lui qui l'a élevé mais MOI "J'suis avec toi d'accord? J'te laisserais pas Cat'... Que tu sois ma petite sœur ou pas, tu resteras quoi qu'il en soit la chose la plus importante dans mon cœur et dans ma vie.", le regard brillant "Pour moi rien n'a changé. Je t'aime plus que tout tu le sais... Ça n'a pas changé et ça ne changera jamais." et ça j'veux que tu le sache, encore une fois et encore autant de fois qu'il le faudra si nécessaire.