Si Poppy prenait absolument toutes les plaisanteries de la jolie Alaska avec beaucoup de second degré, le lui rendant bien au passage, tout ce qui concernait la presse en ce moment et plus particulièrement la presse people avait la fâcheuse tendance à la faire rire jaune. Pourtant, en acceptant l'invitation de son amie, à aucun moment elle n'imaginait la gaffe qui se préparait en arrière plan. Au contraire, tout paraissait normal alors qu'elle optait pour une tenue à la fois décontractée et classe, emmenant son fils avec elle afin qu'il joue avec Lilou, la fille d'Alaska pensant leur moment entre filles. Cela lui parut tout aussi normal de venir non pas les mains dans les proches mais affublée d'une bonne bouteille ainsi que d'un sachet du meilleur traiteur de la ville, veillant de près à ce que leur estomac ne crie pas famine au passage... et c'est tout naturellement que, après avoir frappé à la porte, elle esquissa un sourire radieux pour saluer son amie avant une bise, de sa part comme de celle d'Archie. Comment vas-tu ma jolie ? J'apprécie que tu nous aies invité bella ! Cela faisait longtemps... Lilou est là ? Je suis sûre que mon petit prince serait ravi de la voir !

Les magasines people, jamais de la vie, je lirais une chose pareille. Vous savez, c'est genre, comme des téléréalités... Jamais, jamais, jamais. Et pourtant, il suffisait que je tombe dessus à la maison pour que mon regard soit aussitôt happé. Je pourrais rester une heure devant à grignoter comme une grosse. Les magasine people, c'était un peu pareil. Au bureau, au niveau de la photocopieuse ou pendant la pause déjeuner. Ce que j'aimais par dessus tout, c'était dans les magasines parlaient de ma copine célèbre : Poppy. Je ne manquais jamais de lui envoyer un sms pour me moquer d'elle et de son nez horrible ou bien de ses fesses parfois plates et parfois trop gonflées pour que ça soit naturel. Cette fois-ci, je lui avais même dit de passer à la maison afin de pouvoir se voir, discuter et... peut-être aussi me moquer d'elle en face à face. Je ne perdais pas de temps pour lui ouvrir et j'attrapais aussitôt Archie parce que ce petit bébé était à croquer. « Comment vas-tu ma jolie ? J'apprécie que tu nous aies invité bella ! Cela faisait longtemps... Lilou est là ? Je suis sûre que mon petit prince serait ravi de la voir ! » Je lui faisais la bise et j'offrais à nouveau toute mon attention à son fils. « Il est magnifique ce petit » que je disais amoureusement et je relevais mon regard vers ma fille qui arrivait en marchant - bien mieux désormais. « Regarde Lilou, un copain ! » Je faisais les présentations, mais je me méfiais tout de même. Un doigt dans l’œil ça pouvait vite arriver. « Et sinon, ouais, je vais bien et toi ? » Parce que oui, Poppy existait.

Une fois que sa potesse lui eut fait la bise, toute son attention se déplaça vers Archie, qu'elle regardait amoureusement. Alaska était fan d'enfants que cela ne surprendrait pas Poppy, surtout lorsque cette dernière présenta le petit prince à sa choupette, manifestement ravie d'avoir un camarade de jeu. Les deux jeunes mamans veillaient pourtant au grain, un petit incident pouvant arriver à tout instant. Il valait mieux être trop vigilante que pas assez... J'étais sûre qu'ils allaient s'entendre comme larrons en foire... même s'ils n'ont pas le même âge, Lilou lui apprendra des trucs ! s'exclama-t-elle alors que son amie reportait enfin son attention sur elle, chose qui l'amusa énormément. Eh bien écoute, même si cela pourrait aller mieux, je n'ai pas trop à me plaindre. Tu arrives à conjuguer boulot et job de maman toi ? s'enquit-elle dans un grand sourire. On se prend un petit verre pendant que l'on surveille nos trésors ?

Les enfants, je les aimais tellement. Des petits êtres adorables et fragiles, je craquais toujours d'amour devant eux. Et puis, même en grandissant, ils restent adorables et c'était toujours un plaisir de les voir évoluer et s’intéresser à ce qui les entoure. Néanmoins, je restais vigilante Lilou savait marchait, mais elle restait un bambin et Archie était bien plus petit qu'elle. Ils n'avaient pas forcement conscience de ce qu'ils faisaient et de la force qu'ils y mettaient. « J'étais sûre qu'ils allaient s'entendre comme larrons en foire... même s'ils n'ont pas le même âge, Lilou lui apprendra des trucs ! » Je souriais en regardant Poppy, puis en me relevant avec toujours son petit bonhomme dans les bras. J'allais lui kidnapper son gosse. « Eh bien écoute, même si cela pourrait aller mieux, je n'ai pas trop à me plaindre. Tu arrives à conjuguer boulot et job de maman toi ? » Je haussais les épaules en réfléchissant à tout cela, mais pas le temps de répondre qu'elle reprenait. « On se prend un petit verre pendant que l'on surveille nos trésors ? » - « Oui, viens par là » Lilou devant nous, on se dirigeait vers le salon. Au milieu de la pièce, un grand tapis de jeu où ma puce avait déjà trouvé place. J'y déposais donc Archie en lui rapprochant quelques jouets. « Mes journées sont intenses, mais j'arrive à survivre disons... » Je pinçais mes lèvres. C'est vrai que seule et sans grand moyen, ce n'était pas facile tous les jours, mais je n'étais pas dans la pire des situations non plus. « Tu veux boire quoi ? »

Poppy suivit aussitôt la cadence lorsque sa potesse l'incita à la suivre. Leurs enfants se découvraient pour le moment, et ne faisaient que se toucher gentiment, sans doigt dans l’œil ou incident qui tienne. Même si les deux mamans allaient surveiller leurs progénitures de près, cela ne les empêcha pas de commencer à se parler, tout naturellement. Tu bosses toujours autant ? s'enquit-elle aussitôt, n'osant pas lui proposer de l'aider financièrement, craignant qu'Alaska ne le prenne mal. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait à l'américaine, car elle le ferait bien volontiers et sans arrière pensée qui tienne. Si tu as un petit verre de vin je ne dis pas non, sinon ce que ton bon cœur voudra bien m'offrir ! s'exclama-t-elle dans un sourire, avant de ne pas se retenir en reprenant, d'un ton des plus doux : tu sais, tu n'as qu'un mot à dire pour que je t'aide. A te trouver un boulot mieux payé et plus aménagé pour t'occuper de ta fille, par exemple...

« Tu bosses toujours autant ? » Je haussais les sourcils en me tournant vers Poppy. J'étais surprise par la question, je ne pensais pas que ça se voyant tant que ça que je me tuais à la tâche. « Ouais, surtout ces derniers temps, les délais sont serrés... » Je souriais en prenant place avec elle sur la canapé, mais en me relevant bien vite pour lui proposer à boire. « Si tu as un petit verre de vin je ne dis pas non, sinon ce que ton bon cœur voudra bien m'offrir ! » - « Un verre de vin, c'est parfait ». J'avais toujours ce genre d'alcool sous le coude alors ça tombait bien. Je me dirigeais vers la cuisine, attrapant la bouteille en question et commençant à la déboucher après avoir pris deux verres. Poppy me suivit du regard et repris la parole avec une douceur à glacer le sang. « Tu sais, tu n'as qu'un mot à dire pour que je t'aide. A te trouver un boulot mieux payé et plus aménagé pour t'occuper de ta fille, par exemple... » Je fronce les sourcils, j'étais plutôt gênée d'un coup. « Je ne veux pas changer de travail... » que je confiais à Poppy en toute sincérité. « J'ai toujours voulu être éditrice... J'ai fait des études pour ça... Et peut-être que pour le moment, je suis seulement une assistante, mais mon travail finira par payer... » Je l'espérais du moins.

Il aurait fallut être proprement aveugle pour ne pas remarquer l'imposante fatigue marquant actuellement les traits d'Alaska. Poppy avait la fâcheuse tendance à tout observer, mais là, cela crevait les yeux. Je ne pensais pas que tes délais étaient aussi serrés... admit-elle volontiers en grimaçant. L'américaine n'oubliait en aucun cas que la jolie brune restait maman, et possédait donc un deuxième boulot en rentrant éreintée chez elle : celui de s'occuper de sa fille, d'être là et bien là, face à ce petit être si dépendant... d'où sa proposition, ayant dépassé ses lèvres plus vite qu'elle ne l'aurait cru, sans possibilité de contrôle. Je ne te dis pas de changer de job... tu crois que je ne connais personne dans l'édition ? Je remarque juste que tu te tues au travail pour un salaire disons... de misère, face à un patron qui ne remarque même pas tes formidables capacités ! Sans aller jusqu'à trop te faciliter la vie, laisse-moi au moins te présenter du monde. Juste ça. Ce sera à toi de les convaincre, de te vendre... mais pitié, ça me tue de te voir comme ça...