Le Lord Hobo. Des années que Jules y travaillait comme barman. Presque quatre ans. Depuis son arrivée à Harvard en fait. Et plus les soirées passaient et se ressemblaient, plus le mather songeait à arrêter. D'ailleurs, il l'aurait déjà fait depuis longtemps si l'argent n'avait pas été un problème pour lui. Pas que faire des cocktails sur demande ne lui plaisait plus mais... c'était un job étudiant et lui, il ne serait bientôt plus étudiant, justement. En mai, si tout allait bien, il serait diplômé et quitterait définitivement Harvard. Alors oui, dire adieu au bar, ce n'était plus qu'une question de temps. En attendant, le français ne se gênait pas pour jouer au client certains soirs, lorsqu'il ne travaillait pas. C'était cool de préparer à boire pour les autres, mais se faire servir, ça l'était aussi. Donc ouais ce soir, Jules était parti faire un tour près du port, dans Boston. Y avait pas mal de bars sympas qu'il connaissait et où il était certain de croiser du monde et de passer une bonne soirée. Et puisque monsieur n'aimait pas choisir, il ferait tous les bars, les uns après les autres. Jusqu'à ce qu'il en ait marre ou qu'il ne trouve quelque chose de plus intéressant à faire. Il sortait d'ailleurs du premier, cigarette en bouche, prêt à la faire flamber, lorsque qu'il percuta quelqu'un. Ou plutôt quelqu'un le percuta. Baissant les yeux, il fut agréablement surpris de constater qu'il s'agissait de Rose. S'il y avait bien une personne qu'il ne s'attendait certainement pas à voir ici ce soir, c'était elle. "Je vis ici." répondit-il, un sourire naissant au coin de ses lèvres. "Mais toi... J'te croyais encore à Paris. Qu'est-ce que tu fais là ?" Bien sûr qu'il était content de la revoir, ça ne faisait aucun doute. Après tout, Rose restait l'une des seules personnes le rattachant à son enfance. Quand bine même celle-ci n'avait rien de joyeuse, c'était toujours bon de savoir que certains visages étaient toujours là, après tout ce temps.