S'il y avait bien une chose que je ne pouvais pas lui reprocher, c'était d'assumer sa nature profonde. Cette nature de mec parfois imbu de sa personne, qui refuse qu'on lui résiste et qui se pense au dessus d'autres personnes de part son statut princier. Ce côté que j'admire et qu'à la fois, je déteste du fond de mon âme. Il est tellement le genre de mec que, si j'avais été hétéro, j'éviterai comme la peste. Mais il en faut pour tous les goûts, et je plains la pauvre fille qui va devoir supporter ses petits caprices. « Si je ne le sais pas, c'est que je suis aussi stupide qu'une huître, mon cher Arthur. Mais qui aime bien, châtie bien, n'est-ce pas ? » dis-je en souriant légèrement. Puis on discutait de mon prof gay, comme quoi il allait le rembarrer parce que ce n'est pas la première fois qu'il se ferait draguer par un mec. Un rire s'échappait d'entre mes lèvres. « En même temps, quand on te voit...ça m'étonne pas qu'on t'imagine gay. Tu fais plus attention à toi que certaines nanas que j'ai rencontrées. » Puis si j'en suis la logique des mecs homosexuels, c'est carrément leur genre. Sculpté comme un dieu grec, qui fait super attention à lui et à son image, un peu rebelle quand il veut, sécurisant. L'homme idéal, quand on aime les hommes. Puis il me donnait des conseils pour mieux gérer mes matinées, me parlait de sport matinal. La blague. « Le seul sport que j'accepte de pratiquer de bon matin, c'est celui qui n'est pas homologué dans cette catégorie, si tu vois de quoi je parle. Et je bois mon café sur le pouce, histoire de survivre quelques heures avant de me noyer dans un autre. Vive les insomnies et les soirées mouvementées. » Je suivais Arthur vers un café auquel je m'arrête rarement, parce que rien qu'en voyant la devanture, je savais que j'allais éclater mon budget mensuel en caféine. Mais vu qu'il allait tout payer, j'allais pas me gêner. « Tu fais les choses bien, Grimaldi. J'croirais presque que je suis importante à tes yeux. » dis-je avant de m'installer à une table, en attendant la serveuse qui allait nous apporter la carte du petit déjeuner.

« En effet ! » répondis-tu en lui rendant son sourire. Qui se plaignait de ta nature ? Personne puisque tout le monde savait que tu étais quand même un Prince, ce qui faisait que tu pouvais presque naturellement être un être capricieux, imbu de sa propre personne. Mais au final, tu ne te servais de cette image que lorsque tu réclamais quelque chose. Là il s'agissait de la coopération de ton amie pour qu'elle passe du temps avec toi. Du coup, comme elle te demandait de trouver la meilleure excuse possible pour son professeur gay, tu répondais que tu l'amadouerais mais que tu allais facilement rembarrer le professeur, sachant que ce n'était pas la première fois qu'un gay te draguait. « C'est pas ma faute ! Je suis Prince et mannequin, je ne peux pas me laisser aller. » pouffas-tu légèrement avant que vous commenciez à marcher en direction d'un café. Tu te mis à rire lorsqu'elle te dit que le seul sport qu'elle pratiquait n'était pas homologué. « C'est un très bon sport également ! Je le recommande en tant que professeur de cross-fit. Pour les insomnies, je ne peux que te comprendre parce que je suis insomniaque aussi... Par contre, je ne fais que très peu de soirées. ». A vrai dire, hormis les galas de bienfaisance et tout le tralala des soirées mondaines, tu ne te rendais presque jamais à des soirées. Vous veniez d'arriver dans un des cafés huppés de la ville où tu avais clairement tes habitudes. « Je fais toujours les choses bien ! Si tu n'étais pas là, qui pourrais-tu embêter et apprécier comme ça ? » souris-tu tout en t'installant face à elle. La serveuse s'inclinait légèrement devant toi avant de s'en aller, le temps que vous choisissiez. « Quelque chose te tente ? »

Dans le fond, même si c'est un mec capricieux au possible, peut-être un peu égoïste sur les bords, il n'a pas un mauvais fond. Il profite de ses avantages, sociaux et physiques, et je pense qu'à sa place, je ferais la même chose. A quoi bon s'empêcher de vivre des choses qu'on peut se permettre ? Il est drôle, c'est une qualité que je ne peux pas lui retirer, malgré le fait qu'il soit chiant. Il riait du fait qu'il était mannequin et prince, que de ce fait il ne pouvait pas se laisser aller. Mais vu comment il est foutu, il y a aussi une hygiène alimentaire relativement stricte à laquelle il n'ose pas réellement déroger, parce qu'il se dit qu'un prince, ça doit rester beau gosse, un peu comme Noctis dans Final Fantasy XV. « Je t'imagine bien en prince un peu gros pour changer la donne. Faut lutter contre les stéréotypes, bordel ! » dis-je en riant sous mon air de fausse manifestante, alors que je pèse 53 kilos, habillée et après avoir été jetée dans une piscine. Je ne m'attendais pas à ce qu'il rigole du fait que je n'acceptais que le sexe comme sport, ni même qu'il le recommande en tant que prof de fitness. Il m'avouait également qu'il était insomniaque et qu'il faisait rarement des soirées. Pauvre petit gars, il ne sait pas ce qui est bon dans la vie, en dehors des ébats consentis. « J'savais pas que t'avais des problèmes d'insomnies, toi aussi. Et t'as jamais fait de grosses soirées entre potes, où t'as fini complètement torché ? Meeeeec, j'suis choquée là ! Faut que je remédie à ça. » Quand on entrait dans ce super café de riches, même si j'ai pas de quoi me plaindre financièrement, je regardais la déco intérieure et je me demandais presque qu'est-ce que je foutais là. « Je sais pas, j'pourrais bien faire chier Echo, mais elle n'a pas spécialement envie de me voir depuis que je l'ai larguée l'été dernier. Alors il ne reste que toi, c'est vrai. T'es le meilleur punching-ball que je connaisse. » dis-je en riant. Je regardais la serveuse s'incliner devant Arthur, et je souriais malicieusement. « Tu lui as montré ton petit prince pour qu'elle s'incline devant toi ? Et j'vais prendre un café gourmand, j'ai trop faim. »

« Impossible... Je me ferais tuer par ma mère dans ce cas-là ! » répliquas-tu tout en pouffant légèrement de rire. En effet, tu suivais un régime alimentaire très stricte, du fait de ton rang social. Tu ne pouvais pas te laisser aller comme les autres personnes de ton âge, tu avais des responsabilités et tu devais surtout montrer l'exemple quoi. De toute façon, tu te refusais de devenir comme les souverains de l'époque... Qu'importe, alors que vous vous dirigiez vers un café pour que la jeune femme puisse déjeuner, tu lui dévoilais que tu souffrais d'insomnies mais aussi que tu ne faisais pas vraiment de soirées. « Cela m'est déjà arrivé bien sûr... Mais je suis trop régi par le protocole. Mes moindres faits et gestes sont décortiqués et peuvent emmener à des situations très compliquées... ». En effet, ça serait un tel déshonneur de trouver une photo du Prince de Monaco en train de comater ou pire, en plein coma éthylique... Du coup, il va de soi que tu évitais les soirées comme le Bal de Thanksgiving où tu avais complètement été perdu. Tu ne te souvenais toujours pas de ce qu'il s'était passé ce soir-là... Elle t'apprenait qu'elle était sortie avec Echo... Intéressant tout ça ! « Ahah ! Ravi que je puisse te servir à quelque chose ! » dis-tu en riant aux éclats avant que vous n'arriviez dans le café assez luxueux. Alors que vous vous installiez à une table, une serveuse vint vous voir pour prendre votre commande... Tu pouffas légèrement de rire à sa remarque. « En plus du café gourmand, un thé vert s'il vous plaît. »[/color] dis-tu à la jeune femme qui s'inclinait de nouveau devant toi avant de s'en aller. « J'ai mes habitudes ici. Donc tout le monde sait que je suis le Prince de Monaco. Ça a du lui faire bizarre de me voir avec quelqu'un d'autre que mes gardes du corps... ». Ton visage était rieur.

De prince arrogant à fils à sa mère, il n'y a qu'un petit pas. Je ne pensais pas qu'un mec comme lui pouvait continuer de se soucier de ce que pouvait bien penser sa mère. Etrangement, je découvre une facette d'Arthur que je ne connaissais aucunement, aujourd'hui. « J'm'en tape, je veux te voir te gaver dans un McDonalds sans verser une petite larme pour ton corps maltraité. Juste une fois. » dis-je, accompagnée d'une petite moue suppliante, avant de rire légèrement. L'exemplarité, c'est une histoire ancienne. La génération qui nous suit est pire que la nôtre et y'a rien à faire là-dessus. A dix ans ça twerke sur Youtube, à douze ça pompe, à quatorze, ça remplit les poches de Pampers, si ce n'est pas de Durex. Il m'amuse avec ses histoires de protocole et compagnie. Ca doit vraiment être chiant d'être à sa place, de pas pouvoir kiffer, de pas pouvoir passer du temps en slip devant la télé, ni rien de tout ça. « T'as quand même pas un protocole horaire pour aller pisser, j'espère ? Sans parler de sexe, ça j'veux pas connaître tes délires pervers, j'en ai assez des miens, t'es obligé de tout faire traditionnellement ou quoi ? » Quitte à être das une confidence protocolaire, autant en savoir un peu plus. Heureusement pour toutes les patries du monde, je ne suis pas une fille d'un membre du gouvernement. « Pour une fois qu'un mec m'est utile, soit heureux d'être celui-là ! » dis-je d'un ton amusé. Une fois dans le café, je ne m'attendais vraiment pas à voir une meuf faire des courbettes à Arthur. Et comme je suis du genre un peu trop naturelle et pas très discrète, il fallait que je pose cette question. Mais je ne savais pas que la gonzesse allait entendre, ni qu'elle allait devenir rouge pivoine avant qu'il ne demande un thé vert en plus de mon café gourmand. D'un signe de la main et d'un sourire, je m'excusais auprès de la fille alors qu'elle s'inclinait une nouvelle fois devant le petit Prince, qui me disait qu'elle ne devait pas avoir l'habitude de le voir avec quelqu'un d'autre que ses bodyguards. « Fais gaffe, elle va peut-être dire à la presse que t'as un rendez-vous galant avec une meuf qui a l'air d'une toxico en manque de came. » dis-je en pouffant de rire, même si cela ne m'étonnerait pas tellement. Les gens font n'importe quoi pour quelques billets.