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Je n’avais pas tout pris, sûrement que j’allais devoir demander à quelqu’un de m’aider avec une voiture ou un camion, mais il était clair que je ne vivrai plus dans cet appartement, plus jamais. Je voulais éviter tout ce qui pouvait me rappeler Camila, de près ou de loin. Putain mais qu’est-ce que j’ai été con. Tu m’étonnes qu’elle voulait pas venir avec moi à l’anniversaire de Marin. C’était pour mieux se taper son autre fiancé. Rien que d’y penser ça me donnait la gerbe. Je suis qu’un con, qu’un idiot. Et sûrement que j’aurais du être avec Tanja dans cette voiture et ne jamais me relever de cet accident. Ça m’aurait évité le deuil de cette dernière, ça m’aurait épargné ce cœur brisé, ce cœur anéanti. J’avais envie de disparaitre, vraiment. Je passais littéralement pour un con, aux yeux de tous. Celui qui s’est fait berner de A à Z. Sac à dos sur l’épaule, sacs dans les mains, c’était la tête baissée, la boule à la gorge que je m’éloignais de cette habitation qui signifiait bien trop pour moi. J’y avais laissé toutes les affaires de Camila, ainsi que tout ce qui touchait au bébé. Au bébé qui n’était même pas le mien dans le fond. Prenant le métro, je me rendais jusqu’à l’adresse de Lily, que je connais toujours autant, même après ces deux mois passés loin d’elle. Une fois devant la porte, je sonnais, comme pour indiquer ma présence. Le sourire n’était pas là, l’envie non plus. Mais je n’avais pas le choix, j’allais devoir me reconstruire, bien que ça soit plus facile à dire qu’à faire.

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Si j’avais l’impression que rien n’allait dans ma vie, je savais au moins que j’avais encore des amis sur qui je pouvais compter. Et l’inverse était tout aussi vrai d’ailleurs. C’est probablement pour ça que j’me suis senti aussi mal quand j’ai reçu ton sms Pluton. Moi qui croyais que tu étais heureux avec Camila, que vous alliez bien, vous aviez votre bébé en route, vos fiancailles tout ça. C’était beau votre histoire malgré toutes les merdes que vous aviez traversés. Mais d’apprendre comme ça soudainement que, tout compte fait, elle était avec un autre –mon ex haha, le monde est petit- eh bien ça me faisait beaucoup de peine. T’avais pas toujours été droit avec elle, d’accord. Mais tu donnais absolument tout pour te racheter, quitte à me couper de ta vie malgré notre attachement. Sans hésiter, je t’ai donc proposé de venir t’installer dans la chambre d’amis aussi longtemps que nécessaire. Lorsque tu sonnes, je me lève rapidement pour t’ouvrir et te découvre là avec tes sacs et ta tronche de dix pieds de long. « Viens là.. » J’attrape rapidement tes sacs que je pose à côté de la porte et t’attire à l’intérieur pour te prendre dans mes bras. Une longue étreinte pour te montrer que je suis là, que j’ai toujours été là depuis qu’on s’est lié et que je serai toujours là quoi qu’il arrive.

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Je me sentais mal. Vraiment mal. J'avais envie de tout péter dans cet appartement mais rien n'y faisait, je crois que je la respectais encore trop pour saccager ses affaires. Récupérant le plus possible en un coup, j'avais du en laisser quelques unes malgré tout, et pas le choix que de revenir plus tard. Le plus triste dans tout ça, c'est que notre petite vie était bien, était parfaite. Et en fait non, tout ça n'avait été qu'une scène de la part de la Wildingham. Se venger. C'était ça son but. Et elle avait réussi. En quelques mots, en quelques SMS échangés, elle m'avait détruit. Totalement, complètement. Au fond de moi, il ne restait que les miettes de ce cœur qu'elle venait de briser. Parce que j'y avais cru, j'y avais cru dur comme fer. Mais tout n'avait été qu'illusion. Alors je me retrouvais à présent devant chez Lily, avec cette impression de vivre un mauvais rêve. Je n'avais envie que d'une chose, qu'on me dise que tout ça n'était qu'une blague. Quand la porte s'ouvrait, elle me découvrait et ouais, j'étais certainement pas beau à voir. Attrapant mes sacs de mes mains, elle m'attirait vers elle, me prenant dans ses bras et je craquais, tout bonnement je craquais, je m'effondrais dans ses bras, pleurant alors cet amour qui venait de se volatiliser dans les airs, comme si les deux derniers mois n'étaient rien d'autre que du vent.

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À peine tu franchis la porte et je le vois sur ton visage, cette expression que j’aurais préféré ne jamais avoir à y voir. Parce que t’étais celui de nous deux qui avait enfin trouvé le bonheur Pluton. Tu ne méritais pas qu’on te le reprenne aussi salement en fait. Alors sans hésiter, je t’attire dans mes bras. Te sers aussi fort que possible sans toutefois t’empêcher de respirer. « Chut…. J’suis là… J’suis là Pluton… » Je caresse doucement le derrière de ta tête, ma voix un simple murmure pour te démontrer mon soutient. J’peux rester comme ça toute la soirée si c’est ce dont tu as besoin. Te soutenir, te garder dans mes bras rien que pour que t’ai droit à un peu de réconfort. Parce que c’est un peu ce qu’on a toujours été l’un pour l’autre au final, non? Une bouée en pleine tempête, la petite lueur dans la nuit noire comme de l’encre. Et si t’as été là pour moi quand j’en avais le plus de besoin alors la moindre des choses que je puisse faire c’est de te retourner la pareille.

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C'était impossible pour moi de rester impassible. Merde quoi, Camila venait de rompre, me lâchant comme une merde, se fiançant alors directement à un connard d'Eliot. J'avais du mal à comprendre, à savoir ce qu'elle pouvait trouver à celui qui était à des années lumières de ce qu'elle recherchait dans sa vie. Après tout, Camila c'était l'électron libre des Wildingham, celle qui allait dans son propre sens. Pourquoi se fiancer à Abelard alors ? Du coup, je me raccrochais à Lily, m'effondrant dans ses bras, me raccrochant à ces épaules qu'elle m'offrait en soutien. Comment j'allais avancer maintenant sans elle ? Sans son sourire et son regard qui me donnaient la force nécessaire d'avancer chaque jour. Sans savoir qu'elle serait là le soir, pour passer une soirée en amoureux, comme on avait l'habitude de le faire. Tout ceci n'avait été qu'une malheureuse illusion. Elle s'était bien foutue de ma gueule et la chute était d'autant plus douloureuse. « J'comp... J'comprends pas » Je secouais la tête avant de me reculer, essuyant alors ce liquide qui venait de couler le long de mes joues, liquide dont j'étais pas fier mais dont je ne me cachais pas non plus. Je souffrais, j'avais mal, et en l'instant précis où nous sommes, je voulais mettre fin à toute souffrance.

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Tu restes encore un moment dans mes bras avant de finalement te reculer, les larmes coulant sur tes joues et me pinçant le cœur. « J'comp... J'comprends pas » Je secoue lentement la tête de gauche à droite. Je n’sais pas quoi te dire Pluton. J’voudrais avoir les réponses, les explications dont t’as besoin, mais je ne les ai pas. Moi non plus, je ne comprends pas. « J’en sais rien... » Je passe la main sur ma nuque et te regarde encore un instant pleine d’incompréhension et de douceur à ton égard. « Tu veux un truc à boire? Entre, reste pas là… » Je tourne les talons et marche jusqu’à la cuisine où je sors deux tasses. Il faut que je m’occupe les mains un peu, je n’sais absolument pas quoi faire de moi-même et tout ce que je veux c’est de t’aider, t’apaiser au maximum. « Thé? Café? Whisky? » Ouais, il doit bien me rester une bouteille que j’ai pas pu finir quelque part. J’peux peut-être pas en boire avec toi, mais j’peux me la jouer barmaid pour toi si c’est ce dont tu as besoin. Dieu sait que moi c’est ce que j’ai fait la dernière fois que j’ai été plaqué –coucou Lenny.

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Je m'effondrais dans ses bras, tant la tristesse s'était emparée de moi. Cette photo sur les réseaux sociaux et tout ce qui s'en suivait, les commentaires des gens, les tweets et tout ce qui s'en suit. Non, je n'acceptais pas tout ça et j'étais clairement au bout du rouleau. Comment en une journée, toute ma vie peut s'écrouler comme ça ? J'avais alors besoin d'un soutien, certainement le plus solide à mes yeux en cet instant et c'était Lily. Lily qui avait son appartement. Lily qui se proposait de m'aider dans toute cette épreuve. Lily qui me réconfortait en me prenant dans ses bras. Mais ça ne changeait pas cette infinie tristesse qui s'emparait de moi et le fait que je craquais le lui montrait sans aucun masque. « Whisky j'veux bien, merci » Ou qu'importe la grimace que je ferai, je veux de l'alcool assez fort pour pouvoir oublier cette douleur qui m'arrachait le cœur. Je voulais retrouver ma fiancée, ce bonheur partagé. Je voulais retourner à ce jour où je lui ai fait ma demande, à Stockholm, avant qu'on ne finisse par faire l'amour, totalement comblé par cet amour qui perdurait malgré les épreuves.

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« Whisky j'veux bien, merci » J’hoche la tête en te jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule et remplace ta tasse par un verre carré. Je démarre la bouilloire pour moi et sors la bouteille de Whisky de l’armoire pour toi. J’hésite un instant, mais ajoute finalement deux glaçons pour faire bonne mesure avant de verser un double. Je prends ensuite le verre et je te l’apporte tranquillement. « Tient… essaie de ne pas le boire d’un trait. » Ouais parce que j’ai pas non plus envie de te masser le dos pendant que tu te vomis les tripes toute la soirée –c’est risqué avec la grossesse, j’ai encore le cœur sensible et je risquerais simplement de vomir par-dessus. Une belle image, j’en conviens. Je me mordille la lèvre en attendant que tu prennes le verre et retourne ensuite à ma tasse où je viens déposer un sachet de thé puis l’eau désormais suffisamment chaude. Plus qu’une cuillère de miel et je reviens vers toi. « Tu veux t’assoir un peu? » Je ne sais honnêtement pas quoi te dire. Je n’ai pas envie d’empirer la situation en soulevant le fait qu’Abélard est un connard –en plus ça rime- ou que Camila me scie les jambes en prenant une décision pareille. Si j’avais eu la chance de t’avoir pour moi Pluton, je ne t’aurais jamais laissé tomber de la sorte… jamais.

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Tu le sais Lily, à quel point ça fait mal de se faire larguer, alors pas besoin de faire semblant d'aller bien avec toi. Je suis moi-même, avec mes blessures et mes plaies ouvertes. J'ai envie de tout faire péter, j'ai envie de casser la gueule de toutes les personnes que je croise. Et pourtant, je me tiens debout face à toi. J'ai voulu être une bouée de secours pour toi, je l'ai été, à ma façon... Mais là, c'est moi qui ait besoin de toi. J'vais m'effondrer. Je vais pas tenir, je ne sais même pas comment j'ai fait pour porter mes affaires jusqu'ici tant je sens le poids de ma vie sur mes épaules. Une fois le whisky dans mes mains, je ne l'écoutais pas et le buvais cul-sec, comme si ça allait m'aider à aller mieux. Faux, ça ne m'aidait absolument pas. Je reposais le verre à peine elle se retournait face à moi avec son thé. Verre vide, évidemment. Sûrement que ça provoquerait un mécontentement de sa part mais peu importe, elle m'en tiendrait pas rigueur. Hochant les épaules à ses paroles, je m'en fichais pas mal dans le fond, tant que je disparaissais totalement, tout me convenait. Je la suivais jusqu'au canapé, m'affalant, laissant alors ma tête sur le dossier, le regard rivé vers le plafond. « Je comprends pas... On était bien.. et elle m'a quitté, pour un De Belgique » C'était pas forcément pour relancer la discussion, juste une réflexion à moi-même, que je ne cessais de ressasser dans ma tête depuis que j'ai appris la nouvelle.

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Of course, à peine ais-je tourné le dos que tu bois déjà ton verre d’un seul trait. J’aurais dû m’en douter. Malgré tout, je ne passe aucun commentaire. Je propose plutôt d’aller nous installer au salon et passe chercher la bouteille de whisky avant de te rejoindre sur le canapé. Je la pose à côté de ton verre et m’installe le dos contre l’appui bras du sofa, les jambes remontées sur le coussin et ma tasse entre les mains pour me réchauffer un peu. « Je comprends pas... On était bien.. et elle m'a quitté, pour un De Belgique » Je pince les lèvres et inspire un coup avant de finalement lâcher : « En plus Abélard et un connard.. j’en sais quelque chose. » Ok, j’avais dit que je ne voulais pas envenimer la situation, mais c’est plus fort que moi, j’ai pas envie de le défendre quoi. Ni Camilla d’ailleurs parce que là, honnêtement, j’la comprends pas. Elle en a pas marre de jouer avec toi?