Et maintenant ?

Ma vie a changé il y a quelques jours lorsqu'on m'a annoncé après un malaise à l'hôpital que j'étais enceinte. J'ai demandé au médecin de répéter deux fois, je lui ai dit que ce n'était pas possible mais quand il m'a montré la petite poche formée dans mon utérus dont on n'entend à peine le coeur, j'ai réalisé. J'ai réalisé que je vais devenir une jeune maman seule car je me doute bien que Noam n'est pas amoureux de moi et ne veut pas être avec moi au vue de notre dernière entrevue ou que je vais devoir mettre fin à la vie en moi. J'ai écris de suite au futur papa, plusieurs fois avant qu'il ne me réponde vraiment et que nous puissions nous voir. Maintenant, je suis devant sa porte et je ne sais pas si je dois frapper, je ne sais pas si c'est une bonne chose d'être là et d'en discuter. Peut être que j'aurais simplement dû avorter sans rien dire... Moui... je pense que cette solution m'aurait bouffée de l'intérieur et comme on a été deux à concevoir cet enfant, il est important qu'on soit deux à l'assumer. Mais pas séparément. Enfin je sais pas. Et dans ce moment de doute ma ain heurte la porte pour manifester ma présence. Je prends plusieurs grandes inspirations et je vois la porte s'ouvrir. J'ai peur vraiment peur et finalement je lâche un petit : « Salut... » Puis toutes les larmes que j'ai retenu ses derniers jours sortent d'un coup, sans aucune explication, sans que je ne bouge du paillasson avant qu'il ne me dise d'entrer.

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Que vais-je faire ?

Le principe d'une amitié, c'est d'être présent en retour, peu importe les obstacles. J'ai couché avec Leyah, j'ai conscience que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Cependant je ne regrette pas mon choix, et suis content de ne pas perdre son amitié. J'ai pensé à me mettre en couple avec elle, mais je ne suis pas fait pour elle. Je la ferais souffrir par mes absences pour réaliser mes crimes, pour mon côté froid. Elle a besoin d'un rayon de soleil et pas d'un rayon de lune. Mais le fait qu'elle soit enceinte m'interpelle, je pense qu'elle est malheureuse de la situation, et je ne sais pas qui est le crétin qui l'a mise enceinte. Il va m'entendre ce con. Pour lui remonter le morale je lui prépare à manger moi-même. Pour le coup je fais des pâtes au poulet sauce curry, tout est made in Nono. Je laisse mijoter le tout, et commence à mettre la table tout doucement. Puis Leyah frappe à la porte. Je sais que c'est elle car je n'attends personne d'autre. Je lui ouvre, elle me lâche un petit "Salut" puis s'effondre en larmes. Je n'étais pas prêt. Je la prends dans mes bras pour la réconforter, tout en l'invitant à l'intérieur. Je referme la porte d'entrée et tente de calmer les pleurs de mon amie. Ne te mets pas dans un état pareil enfin. Ca va aller. Je ne sais pas ce que je suis censé faire dans des moments pareils... Je desserre mon étreinte et lui apporte rapidement un verre d'eau pour ensuite l'inviter à se poser dans le canapé. Vite rejoins par Spoon qui pose sa tête sur les genoux de la blondinette.

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Et maintenant ?

« Ca va aller ? » Dis je en sanglotant dans les bras de mon meilleur ami. Je ne savais pas si ça allait aller, je pensais plutôt que rien n'allait aller. « On va avoir un bébé Noam... Je suis incapable de le faire partir... Mais je veux pas qu'il ait la même vie que moi. C'est pourri. » Je me sens nulle, je vais offrir à mon enfant la même vie que j'ai eu : une vie avec des parents qui ne sont pas en couple, qui ne s'aiment pas et qui ne vivent pas ensemble. Adieu mon envie de famille unie et soudée, adieu mais idéaux. Tout cela n'était qu'une douce et belle utopie, je ne vais faire que reproduire les choses et je déteste cette idée. Surtout qu'on avait peut être quelque chose à vivre lui et moi, mais il nous aurait fallu du temps car en tant que meilleurs amis on est fort, en tant qu'amants aussi mais en tant que plus c'est surement une toute autre histoire... Et ce bébé va mettre fin à tout ça. Plus aucun espoir. « Je crois que j'ai des sentiments pour toi No... » Les hormones en folie, je n'ai pas la langue dans ma poche, j'ai besoin d'exprimer ce que je ressens même si je sais que je fais surement face à un mur. « J'ai des sentiments pour toi mais tu t'en fous et tu les partages pas... Comme si on avait couché ensemble comme ça, juste pour m'ajouter à ton tableau de chasse... » Au milieu des larmes ma langue se délie. Si à notre dernier repas j'ai été compatissante, j'ai évité le sujet qui fâche, aujourd'hui je veux tout qu'on se dise, je veux faire crever l'abcès.

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Que vais-je faire ?

Je fais tout pour la consoler, j'espère qu'elle comprend que les gestes que je fais sont si peu habituels. Spoon vient gratter les caresses alors que Leyah me dit Ca va aller ? Sur un ton de reproche. J'avoue ne pas comprendre pourquoi elle réagit comme ça. Je la relâche alors, sentant l'énervement monter en elle. Je m'éloigne un peu, me dirige vers la cuisine pour lui servir un verre d'eau, mais me retourne net lorsqu'elle me dit On va avoir un bébé Noam... Je suis incapable de le faire partir... Mais je veux pas qu'il ait la même vie que moi. C'est pourri. On ? Genre pourquoi elle a dit on ? Et elle m'appelle par mon prénom en plus. Il se passe quoi en fait ? Complètement perdu je n'arrive pas à lui répondre, mais ce n'est pas si grave puisqu'elle enchaine Je crois que j'ai des sentiments pour toi No.. Ok, voilà un autre souci. Mais elle continue, me plongeant encore plus dans une folie intérieure. J'ai des sentiments pour toi mais tu t'en fous et tu les partages pas... Comme si on avait couché ensemble comme ça, juste pour m'ajouter à ton tableau de chasse... Au moins tout est clair, je n'ai pas eu le temps d'en placer et ne sais même pas quoi répondre. Au lieu de lui servir un verre d'eau, je me sers un verre de whisky sans lui adresser un seul regard, avalant les paroles qu'elle vient de me dire. Je bois mon verre cul sec, et fais de même avec le second. Je pose mon verre et le garde dans ma paume de main pour ensuite plonger mon regard dans celui de Leyah. Sans que je ne m'en rende compte, le verre se brise dans ma main, tant je le sers fort. Il vaut mieux le verre que Leyah. Le sang commence à couler le long de ma main, mais je ne bouge pas pour autant et continue de fixer Leyah, regard envahi par un démon venu des enfers. Ma bouche s'ouvre, et je lui dis, Pourquoi moi ? T'aurais pu choisir n'importe quel mec, coucher avec n'importe quel mec, tomber enceinte de n'importe quel mec, avoir des sentiments pour n'importe quel mec. Mais c'est moi. J'ai parlé avec froideur, parlant plus pour moi que pour elle au final. Je peux pas t'offrir ce dont tu rêves Leyah. J'en suis incapable. Je ne dis pas les mots qu'elle veut entendre, mais je ne suis pas de ce genre là. Je suis franc, quitte à blesser. Putain de merde. Ma vie n'était pas assez merdique comme ça, il faut rajouter un bébé. T'es sûre qu'il est de moi ce foetus ? Et t'es sûre de vraiment me connaitre pour clamer que t'as "des sentiments" pour moi ? Je crois que c'est la première fois que Leyah me voit dans cet état.

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Et maintenant ?

« Tu me demandes si je te connais mais finalement tu ne me connais pas plus que moi je te connais si tu penches que coucher avec le premier venu est mon genre ! » Je me décale de lui, j'essuie mes larmes en sentant monter la rage du plus profond de ma gorge. Je ne veux pas rentrer dans son jeu mais avec les hormones c'est difficile, leur effet commence à se faire sentir, je suis bien plus irritable et tout ce qui va avec. « Je connais de toi que ce que tu me laisses voir et tu connais de moi que ce que tu veux voir, parce que moi je me suis complètement ouverte à toi, sur tous les points de ma vie. » Ma phrase sonne comme un reproche. Je comprends qu'il soit sonné par cette nouvelle, j'en ai fait les frais aussi, j'ai aussi eu du mal à l'accepter mais je l'ai bien fait finalement. Et puis si aujourd'hui, j'ai digéré cette annonce qui me panique, c'est parce qu'il a mis du temps à me répondre, qu'on a mis du temps à pouvoir se voir. Il a quelques jours j'aurais pu être sur la même vague que lui : la panique, l'affolement et tout ce qui va avec. « On est deux pour merder quand on fait un gosse. » Parce que dans ses paroles, j'ai l'impression d'être la seule responsable. Alors quoi ? Comme il a mis un préservatif, il est le roi du monde et on ne peut pas l'inquiéter ? Ca ne fonctionne pas comme ça, la preuve si c'était aussi simple, nous ne serions pas dans cette situation. Va cracher ta rage ailleurs que sur moi Noam, tu vas le regretter plus tard, tu sais que tu parles sur le coup de la colère et que tu ne penses pas tes mots. « Bref, je vais peut être pas m'éterniser si t'as pas envie d'entendre parler de ce bébé. Je vais rejoindre ma triste chambre à la Cabot comme je n'ai pas pu garder mon appartement suite au départ de Kelsey et à l'impossibilité que j'ai dans cet état de combiner deux métiers. » J'accentue bien mes paroles, histoire qu'il se rende compte de l'impact que cet enfant a sur ma vie. Si je ne faisais pas partie d'une confrérie, j'aurais surement fini à la rue, ne pouvant pas me payer un loyer seule. J'ai envie de me diriger vers la porte, mais non, je ne veux pas partir, pas comme ça et surtout pas sans l'avoir piqué, sans avoir essayé de lui faire avoir une réaction, une autre réaction, peut être plus positive... En fait je ne sais pas ce que je cherche, surement à en savoir plus sur lui, c'est tout. Je m'approche dans de lui et effleure ses lèvres, surprise qu'il me laisse faire. « Ose dire que tu n'as pas l'ombre d'un sentiment pour moi et que tu n'as rien ressenti pendant la nuit qu'on a passé ensemble et là tu auras le droit de juger si tu es bon ou non pour moi Noam. » Je ne m'écarte pas, plantant mes yeux dans son regard, bien décidée à avoir une réponse, espérant qu'elle va aller dans mon sens pour ne pas qu'elle me fasse m’effondrer.

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Que vais-je faire ?

mise en page par mad loveTu me demandes si je te connais mais finalement tu ne me connais pas plus que moi je te connais si tu penches que coucher avec le premier venu est mon genre ! Je plisse les yeux, ne comprenant pas trop où elle veut venir et la sentant s'énerver de plus en plus. J'ai jamais dit ça. Et c'est vrai je ne l'ai jamais prise pour ce qu'elle n'est pas. Je connais de toi que ce que tu me laisses voir et tu connais de moi que ce que tu veux voir, parce que moi je me suis complètement ouverte à toi, sur tous les points de ma vie. Je lâche un petit rire nerveux, alors que le sang commence à couler de manière plus abondante le long de ma main. La douleur et l'annonce de ce gosse me font perdre la tête c'est pourquoi sans que je m'en rende compte mes lèvres vont plus vite que mes pensées lorsque je dis : Mais si depuis le début je t'avais laissé voir que tuer des gens c'est mon délire tu ne serais pas là en face de moi en ce moment même ! Trop tard, les mots sont dits, pas de machine arrière possible. Je pose mon regard sur ma main ensanglantée pour admirer l'état, évitant le regard de Leyah qui continue de m'incendier. On est deux pour merder quand on fait un gosse. Je lâche un petit rire et lui dis, alors que je commence doucement à enlever les bouts de verre glissés dans ma paume. Fallait prendre la pilule en plus. Oui je rejette la faute sur elle, en même temps j'ai une fierté à tenir. Bref, je vais peut être pas m'éterniser si t'as pas envie d'entendre parler de ce bébé. Je vais rejoindre ma triste chambre à la Cabot comme je n'ai pas pu garder mon appartement suite au départ de Kelsey et à l'impossibilité que j'ai dans cet état de combiner deux métiers. J'arrête de massacrer ma main et lève le regard vers Leyah. Elle veut me faire culpabiliser maintenant ? C'est une blague ? Tu veux que je te dis quoi Leyah ? Viens, vivre sous mon toit on aura une belle petite vie de famille avec un gosse et un toutou pour nous combler de bonheur ! Allez je me lance : veux-tu m'épouser ? Rêve pas, je suis pas fait pour le mariage, les gosses et tout ce qui va avec. Oui j'ironise, oui je me fous d'elle, mais qu'elle comprenne que je suis extrêmement énervé et que je n'ai envie que d'une seule chose : tuer quelqu'un. Ose dire que tu n'as pas l'ombre d'un sentiment pour moi et que tu n'as rien ressenti pendant la nuit qu'on a passé ensemble et là tu auras le droit de juger si tu es bon ou non pour moi Noam. Elle ne me quitte pas des yeux, et moi non plus. Elle a peut-être touché un point mais je ne vais pas l'avouer. Je hausse des épaules, prêt à éviter la question. La nuit que l'on a passé ensembles était bien, je te l'accorde. Maintenant tu m'excuseras mais je dois nettoyer tout ça. dis-je en montrant à Leyah tout le sang sur le bar de ma cuisine, par terre et bien sûr sur ma main. Tu avorteras. Je ne veux pas de ce gosse. lui dis-je, ma colère étant retombée. Je baisse la tête, à la recherche d'un moyen d'enlever tous les bouts de verre.