Voilà, c’était enfin l’heure. J’avais passé plusieurs heures au bloc, j’avais finalement accepté de faire cette opération après en avoir discuté longuement avec Carter. Aujourd’hui, je me rendais compte qu’elle avait vraiment raison. C’était nécessaire pour moi de faire cette opération afin de pouvoir retrouver toute la mobilité que j’avais avant. Aujourd’hui, c’était donc le grand jour. On me retirait mes bandages aux yeux et j’allais enfin savoir si l’opération s’était bien passée. Croisant les doigts pour que ce soit un succès, j’avais laissé les médecins m’entourer, fermant les yeux, le cœur palpitant tandis que j’attendais vraiment le résultat de ces années passées à souffrir à cause de tout ça. Je sentais que les bandages étaient retirés les uns après les autres, ne laissant bientôt plus que les compresses qui cachaient mes yeux. Ce fut à ce moment-là qu’on toquait à la porte de ma chambre. Sachant très bien que la seule personne au courant de mon hospitalisation était Carter, je glissais alors un « tu peux rentrer, c’est ouvert » avant de sentir mon rythme cardiaque se calmer pour la première fois depuis de longues minutes. N’attendant pas de savoir si Carter était rentrée dans la chambre, je fis signe au médecin de retirer les compresses qui restaient sur mes yeux. Les paupières encore lourdes et presque fermées, je sentis le poids des compresses s’estomper rapidement, prenant une longue inspiration, je finis par ouvrir les yeux lentement, en plusieurs fois, papillonnant légèrement devant la lumière du soleil. Et puis, il y a eu elle. Carter. Un immense sourire barrait mon visage tandis que je me rendais compte que la vue m’avait été rendue. N’ayant pas honte de laisser mes larmes rouler lentement le long de mes joues, je souriais bêtement comme un gamin de 10 ans qui avait retrouvé son jouet égaré. J’étais l’homme le plus heureux du monde à présent, me rendant compte de tout ce que j’avais pu délaisser depuis ces années à cause de ce handicap. Je prenais donc le temps de remercier les médecins qui s’étaient occupés de moi avant de me tourner vers mon amie, lui glissant « ça y est, tout ça c’est fini. Je peux enfin te voir… » D’une voix douce tandis que je restais assis sur mon lit, le visage humide et le sourire radieux.

La blonde ne voulait que le meilleur pour ses amis et c'était ce qu'elle avait fait avec Lisandro, lui conseillant fortement de se lancer pour cette opération, certes qui faisait flipper, mais qui allait le libérer totalement. Aujourd'hui, elle se dirigeait vers l'hôpital ayant prévu d'aller le voir, pour lui porter compagnie, c'était beau les messages, mais ça ne faisait pas tout malheureusement. Alors elle y allait, contente de revoir son ami qu'elle n'avait pas vu depuis un long moment maintenant. Il y a avait eu beaucoup de choses, mais bon elle mettait ça derrière elle avant de frapper à la porte connaissant le numéro de chambre de Lisandro. Elle était au fond étonné de savoir que c'était elle qu'il était à voir en premier, à elle qu'il voulait passer ce moment important pour lui. Une fois dans la pièce, elle restait dans un coin regardant les médecins finir d'enlever tout ce qui était sur ses yeux pour le protéger après son opération. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres en voyant sa réaction, en voyant ses larmes et elle se doutait que cela avait marché, qu'il pouvait voir ce qui était autour de lui. La vie du beau brun venait de prendre un nouveau tournant, un renouveau et doucement la blonde espérait qu'il allait en profiter de cette nouvelle chance. Elle s'avançait vers lui, une fois qu'ils se retrouvaient tout les deux dans cette salle et elle passait ses mains sur les joues de cet homme effaçant doucement ses larmes. " C'est une nouvelle chance pour toi, Lis'. Je suis contente, réellement.. " Puis elle restait elle-même, elle finit par prendre de nouveau la parole pour sortir une nouvelle ânerie préférant le voir sourire que pleurer même si c'était des larmes de joies. " Bon, tu vois pas le top model de l'année comme première personne, mais c'est mieux que rien je suppose. " Elle haussa les épaules tout en souriant en coin, plus amusé qu'autre chose.