Les dernières décorations des fêtes étaient encore présentes dans cette zone commerciale incontournable de Boston. Toi, tu étais là sans trop l'avoir prévu. Tu étais passé voir tes collègues de la caserne de Boston. Cela faisait bien sept mois que tu n'avais pas travaillé et ça te manquait cruellement. Tu avais eu l'occasion de passer un petit moment avec tes collègues pour finir abandonné peu de temps après pour cause d'une intervention pour incendie. L'adrénaline te manquait cruellement. Tellement, que finalement tu n'avais pas su attendre leur retour, et voilà que tu te retrouvais là à errer tranquillement avec une béquille qui ne te quittait plus et dont tu commençais à te lasser.

ghost from the past — Dégradant. C’est bien un mot qui peut lui correspondre, en ce moment. La bonne idée de sa mère de lui couper les vivres pour qu’elle puisse s’assumer seule, financièrement. Un choix qu’elle n’assume pas vraiment et dont, elle a honte de l’avouer à ses proches. Certes, elle peut compter sur le maître chanteur qui lui a piqué sa carte bancaire. Ouais, surprise, il n’y avait pas grand-chose sur son compte. Mais elle peut prendre cette excuse pour expliquer son manque d’argent. Mais jamais, elle va avouer le travail qu’elle a choisi. Un travail qui paye bien et dont, elle a besoin pour payer son loyer. C’est ça de vouloir vivre dans une maison, près de la mer de Boston. Et hier, mademoiselle travaillait au Nirvana. Juste de la danse et des regards. Pas de vêtements qui volent et fort heureusement. Il y a des limites, non ? Bref, elle se retrouve ce matin, sur l’un des marchés de la ville, avec une petite faim. Ou peut être une grosse. Une chance ou non, de croiser Jamie. Un fantôme du passé, c’est le cas de le dire mais de bonne humeur –pour une fois, en ce moment-, elle se dirige vers lui. Tu dois toujours te retrouver sur mon chemin, huh? qu'elle lance d'un petit sourire en coin. Remarquant la béquille, elle reprend. Tu as voulu jouer les héros ? Elle ne sait pas, elle est juste sur le ton de la taquinerie, comme toujours avec lui.

Complètement ailleurs, Jamie n'avait même pas aperçu Nina qui s'approchait au beau milieu de cet espace commercial. Il ne l'avait d'ailleurs identifiée qu'assez tard tant il avait été ailleurs. Mais en tout et pour cause, il n'avait pas eu besoin de plus de deux secondes pour lui faire face comme d'habitude. Chassez le naturel, il revient au galop. Oui enfin en attendant, c'est plutôt toi qui es sur mon chemin, Nina Dunford. Dite Ninette, n'est-ce pas ? Mais apparemment à cet instant ce n'était pas ce qu'il lui venait en premier lieu. Non la dernière qu'il avait plus ou moins eu affaire à elle, il avait appris qu'elle était la sœur d'Hippolyte. Demoiselle avec qui tu avais un lien très tordu. Puis quand on y pense avec Nina, ça n'était pas pour autant plus classique. Loin de là. Oui, un truc dans le genre. A-t-il lancé sans se montrer piquant ou taquin. Il n'avait pas pris cette remarque pour plus que ce qu'elle n'était. Cela dit au fond de lui il savait qu'il avait merdé quelque part lors de son accident. On avait beau dire que les pompiers étaient des héros, lui était conscient que quelque chose lui avait échappé lors de cette intervention. Il avait perdu un collègue de jour-là, et il y repensait encore beaucoup en minimisant les effets de cette journée sur lui. Ça fait un moment dis moi. Depuis quand ? Difficile à dire.

ghost from the past — Longue nuit. Un besoin de retrouver son lit et de ne pas bouger jusqu’à ce soir. Mais pourtant, quelque chose ou plutôt quelqu’un vient lui faire retrouver le sourire. Même si, elle ne l’apprécie guère et ça, pour une raison qui lui échappe maintenant, elle doit bien avouer qu’il peut parfois être supportable. De plus, ça fait un petit moment qu’elle ne l’a pas croisé. Des mois, en fait. C’est juste dingue, à quel point, le temps peut être joueur et passer à une vitesse folle. Au moins, tu n’as pas oublié mon nom. Et en entier, s’il vous plait. Connaît-elle son nom de famille ? Non, pas vraiment. Juste qu’il est Jamie. C’est tout. En même temps, pourquoi elle prendrait la peine d’en connaître davantage ? C’est un peu plus tard qu’elle lui fait la remarque sur sa béquille. Tu vois, ça n’a jamais été ton truc, le rôle du héros. Je me suis quand même perdu en forêt avec toi. Un Summer Camp, bien lointain. Ou un Spring Break ? Voilà qu’elle en perd la mémoire. Son ton ne se veut pas moqueur mais parfois, elle ne contrôle pas ce genre de chose, surtout en sa présence. Beaucoup trop longtemps, tu aurais pu, presque me manquer, dis moi. Un sourire, presque sincère. Parce que, ça pourrait être le cas, en fait.

Il fallait l'avouer tu avais bien plus connu le nom de sa soeur, mais ça, tu te gardais de le préciser. C'est comme ça que tu avais attribué Dunford à Nina et c'est comme ça que tu ne l'avais pas oublié. Dans tes souvenirs tu n'avais jamais été jusqu'à demander le nom de famille de Ninette. C'est fou ce que tu avais adoré te jouer de la petite tension entre vous pour la rajeunir. Je suis plutôt doué pour ça, en général. Ce n'était pas faux, c'est vrai. Il parait que quand quelqu'un se présente à vous, répéter son nom tout en se disant enchanté, permet de maximiser les chances de le maintenir en mémoire. Quoiqu'il en soit ce que tu n'avais aussi pas oublié, c'était ton côté peste. Difficile de dire si c'était naturel ou si c'était un traitement pour toi, rien que pour toi. Tu as rit, amusé par son culot à sa réplique. Ouh, ben dis moi, heureusement que j'ai  une estime de moi plutôt solide, mini sniper. Ah oui, elle avait la raillerie facile. De ton côté, tu n'avais pas tellement de complexe face à ton accident, même si certaines choses t'avaient échappées. Tu veux que je te dise.. j'aurais adoré te manquer. Bon peut-être pas à ce point. Tu en rajoutais, tu en faisais des tonnes, mais pour l'ego ça aurait été sympa de manquer à Nina, la peste qui malgré tout avait son charme. Elle avait un petit quelque chose que tu ne nommais pas.