Aujourd’hui t’en veux clairement à la vie. T’en sais rien, t’es un peu sur les nerfs et l’ennui t’irrite. Procrastination étant ton deuxième nom t’as clairement pas envie de te lancer dans cette masse de travail qui t’attends, tu préfères glander en regardant un documentaire sur les mini-miss à la télé. C’est clair que c’est mieux que de se prendre la tête pour ces futilités, n’est-ce pas Holly. La vérité c’est que t’as pas le sens des priorités, il est évident que t’as perdu cette notion en mi-chemin. Alors toi, quand tu te fais sombrement chier, t’invites Meadow pour tuer le temps. Elle est de bonne compagnie cette fille-là, elle fait ressortir ce qu’il y a de meilleur chez toi et ça se sent. C’est en un SMS envoyé dans la foulée, les mains plongées dans un paquet de chips - car oui, la junk food s’accompagne parfaitement avec ces débiles émissions, ça la rend encore meilleure - t’attends avec impatience l’arrivée de ton amie, jusqu’à ce que ça toque à la porte. Finally. Sans plus attendre tu te lèves du sofa pour ainsi ouvrir à la porte et ainsi découvrir la brunette. « Rentre ma belle, après toi. » que tu l’invites à rentrer tandis que tu lui ouvres la porte en grand tout en esquissant un grand sourire. Tu finis par refermer la porte avant de revenir là où tu l’a laissée. « J’te mentais pas quand je t’ai dis que je me faisais chier.. ». Tu ricanes avant d’éteindre ta télévision qui laissait toujours entendre les cris des gamines de 11 ans au visage plus maquillé que le tien. T’invites Meadow à s’asseoir sur le canapé, avant de t’installer auprès d’elle. Ce qu’elle était jolie, cette Meadow quand même. Perdre la vue était bien la dernière chose qu’elle méritait. Tu te souviens de ce jour comme si c’était hier. La panique, le déni quasiment. T’es heureuse d’avoir pu la soutenir, t’es heureuse d’aujourd’hui la voir sourire de nouveau. Une véritable battante celle-là, t’es tellement fière d’elle. « Chips ? » T’agites le paquet sous son nez pour lui proposer, avant de poursuivre, « Franchement Meadow.. Je sais qu’ici c’est petit mais pourquoi tu logerais pas avec moi ? J’prendrai soin de toi, j’me ferais plus jamais chier.. » que tu continues en lui replaçant une mèche de cheveux qui lui tombait sur le visage. « Le paradis quoi. » lui lances-tu un sourire aux lèvres plus que convaincant, laissant se le faire entendre tes paroles. La persuasion ne se joue pas avec la vue avec la Quincy tricheuse mais avec l’ouïe. C’est tout un entraînement, ça aussi.

Meadow tâchait de rattraper son retard de boulot - alors qu'elle maîtrisait à peine le braille - lorsque son portable se mit à sonner. En réglant d'un doigt le mode son, son téléphone lui lut le message envoyé par Holly, sa super nana préférée. Impossible que de refuser une invitation pareille, même si sa charge de travail ne se ferait pas toute seule... tant pis. En dictant la réponse, la jolie espagnole ne manqua pas d'accepter, lui promettant d'être là au plus vite, le temps d'enfiler quelque chose de sympa - et de passer au drugstore en bas de chez elle pour choper une bouteille de coca, des bonbons et autres cochonneries qu'elles s'enfilaient souvent entre elles. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, la pimpante Quincy frappait à la porte de chez Holly, vérifiant le numéro en relief du bout des doigts afin d'être certaine de ne pas se rendre chez quelqu'un d'autre. Par chance, aucune erreur, et la voix si accueillante de sa potesse blonde le lui fit très rapidement comprendre. Tu vas bien ma beauté ? demanda-t-elle en pénétrant précautionneusement dans l'appartement de la blondinette, son ouïe captant aussitôt l'émission des mini-miss glougloutant à tour de bras. La donne arracha un éclat de rire à Meadow, qui était d'accord pour dire que sa pote devait singulièrement se faire suer pour regarder une débilité pareille... Il n'y avait rien d'autre de mieux ? Parce que c'est limite un viol d'oreille, là ! rigola-t-elle de plus belle en s'asseyant sur le sofa, lui tendant au passage ses petits achats réunis soigneusement dans un sac en papier. Je veux bien des chips, et d'ailleurs j'ai pris des provisions ! On en a jamais trop... Petit clin d’œil tout de même, alors que son sourire ne diminuait pas d'un millimètre. Ceci étant, son expression se tourna bientôt en grande surprise, car la proposition d'Holly tombait de l'armoire et Meadow ne l'avait clairement pas vue venir... Mais tu sais que j'ai ma sœur à charge, je ne vais pas te l'imposer en prime... toi, t'as causé avec Arthur, je me trompe ? Elle avait eu vent de leur amitié chien et chat, mais ne pensait pas que sa potesse irait jusqu'à lui proposer la même chose. Je suis tellement touchée tu sais... mais je refuse d'être plus un boulet que je ne le suis déjà !

Parce qu'Holly, des fois, elle peut être sympa. Gentille. Elle peut être aux petits soins avec vous et peut vous offrir l'amour dont vous avez besoin. Rares sont les gens qui ont cette opportunité, tu le sais ça. Tu adores ça. Être une exclusivité c'est ce qui te plait et t'es pas du genre à courir après la popularité. Tu préfères apparaître comme un mystère plutôt que comme une figure dont tout le monde connaît l'identité, les faits et gestes. Puis t'aurais pas vraiment le temps d'entretenir tout ça, à vrai dire. Tu préfères être un électron libre, un mystère qui s'estompe si besoin. Mais ta vie s'est stabilisée en entrant à Harvard et aujourd'hui, bien des personnes te retiennent. Puis t'es bien finalement, dans ce nouveau style de vie. La vie étudiante, prestigieuse et répondant à tout tes besoins.. tu vas pas te plaindre, quoi. Durant ton périple t'en avais rencontré des gens, tu t'en étais fait des amis. Mais tu t'attachais pas, car ça allait pas durer et tu le savais. C'était des fous rires couvrant parfois même une fausse identité, bien trop pratique lorsqu'il s'agit d'être libre comme l'air. Meadow, cette jolie brune plus douce que miel serait par exemple une des raisons qui t'empêcherait de prendre ton envol une nouvelle fois. Bon, Blackburn s'est posée il y a déjà un an et demi mais parfois, ça arrive au moment où on s'y attend le moins écoute. La vérité c'est que t'as plus envie de fuir. Alors tu t'accroches éperdument à ce que t'as et tu vis. Tu vas bien ma beauté ? qu'elle te demande lorsque tu ouvres la porte, ce sourire si vivant aux lèvres. « Tranquille, tranquille. Journée merdique, un peu. » et t'exploses de rire lorsqu'elle commente le programme télévisé du jour. Tu vas rapidement éteindre le cancer avant de te défendre « T'avais pas qu'à me laisser m'ennuyer toute seule. » installées, elle te répond tout sourire que les chips étaient prévues de son côté également. Chose sûre, vous vous complétez. Tu l'as toujours ressenti et c'est cette bonté qui t'a quitté depuis bien trop longtemps que Meadow a réussi à faire revivre. Comme si elle était renée de ses cendres, c'est fou ça. Elle t'a en quelque sorte épaulé et c'est pour ça que tu lui étais tant redevable, sûrement. En même temps, pour rien au monde tu ne l'aurais laissé dans sa merde avec son accident. Meadow ne le méritait pas, que tu te répètes constamment. Puis là, t'es arrivée avec ta proposition du futur même si la réponse se dictait déjà sur ses lèvres avant même que tu n'aies rien dit. « Brianna pourrait vivre ici elle aussi ! Bon, c'est un peu serré puis en vrai j'sais pas si ce serait autorisé mais.. » que tu te justifies avant de t'interrompre lorsque tu fis un replay sur les dires de Meadow. « Moi avoir parlé à Arthur ? Non pas récemment, pourquoi ? » ton sourcil arqué, tu te demandes bien ce que ta proposition pourrait avoir à faire avec Arthur. Non, vraiment pas. « Mais t'es l'inverse d'un boulet Meadow, arrête de dire ça. » que tu lui ordonnes presque, détestant qu'elle se rabaisse ainsi. C'est peut-être ça qui t'effraies avec la bonté dans le fond, la faiblesse. Ce goût pour la modestie qui nous corromps et qui finit par nous perdre. On se laisse ainsi marcher sur les pieds, ayant baissé les armes. Tu ne veux pas que Meadow fasse cette erreur, ouais, parfois, t'aimerais qu'elle s'endurcisse quelque peu. Bien que tu la considères comme une véritable battante, tu penses qu'elle devrait davantage s'imposer. Elle mérite le respect de tous.« Si je te le demande c'est parce que je le veux, alors s'il te plait réfléchis-y. » Tu continues de causer sans laisser le temps à Meadow de répondre pour Arthur. N'empêche que t'es impatiente d'avoir sa réponse car là franchement, t'as un peu de mal à comprendre.

Journée si merdique que ça ? s'enquit-elle, presque désolée que sa meilleure amie subisse un programme aussi pourri. Mais bientôt, ce fut un grand sourire qui étira ses lèvres, tandis que Holly lâchait comme argument le fait que c'était Meadow qui l'avait laissée s'emmerder. Pas faux. Mais dès que la blondinette l'avait sifflée, la jeune aveugle avait radiné son fessier musclé, n'était-ce pas le plus important au bout du compte ? Oui mais ça, c'était avant ! botta-t-elle en touche avec un grand sourire, cherchant à provoquer une quelconque hilarité chez cette potesse qu'elle adorait plus que sa vie. A aucun moment elle n'imaginait que la bonté de la demoiselle irait jusqu'à lui proposer, pour elle comme sa petite sœur Brianna, de venir vivre ici. Si la jeune Quincy tenta de savoir s'il y avait de la discussion avec Arthur là dessous, faisant preuve une nouvelle fois d'humour, bientôt, ce fut le plus grand des sérieux qui fit face à cette proposition aussi alléchante que surprenante. Meadow ne pouvait pas être plus touchée par la sollicitude dont Holly faisait preuve envers elle, sollicitude à laquelle l'espagnole était tout sauf habituée au bout du compte. Oh je ne suis pas sûre que le fait que ce soit permis ou non nous arrêterait... nota-t-elle en haussant les épaules. Après tout, par le passé, ensemble, elles avaient déjà fait bien pire ! Je te demande ça parce qu'il m'a proposé la même chose, justement. Dans sa grande villa, en mettant en avant le fait qu'il soit seul... ce qui m'a étonnée, lui qui est toujours entouré de nanas ! s'amusa-t-elle pour éviter de répondre au fait qu'elle s'était toujours considérée tel un boulet, et que sa récente cécité n'avait fait qu'envenimer les choses. Mais si j'acceptais... comment je ferais pour te remercier ?

 « Ah oui ça j’t’assure pour être une journée merdique c’en est une.. » Tu refermes la porte derrière ton amie, avant d’acquiescer. « Je remercie mademoiselle Rojas de me porter compagnie en cette journée de merde, c’est un honneur. » tu lui réponds solennellement en ricanant ensuite, sincèrement ravie qu’elle ait ramené son cul chez toi. C’est tout naturel, entre amies, mais bon dans ces moments de solitude ça fait vraiment du bien. Et en terme de solitude tu n’imagines pas à quel point Meadow a beaucoup plus d’expérience que toi. Dans le fond, tu sais pas si c’est toi qui n’a pas envie d’être seule ou si c’est juste que tu ne veux pas la voir par ses propres moyens, sans personne pour la défendre même s’il le faudra un jour. T’es d’un naturel chacun-pour-sa-gueule mais la blondasse réveille ton côté grande sœur, bien qu’elle soit sûrement beaucoup plus mature que toi. T’es protectrice, c’est tout. « T’as raison. Mais ça manque cruellement d’espace, alors après j’sais pas si ça conviendrait vraiment. » que tu dis en haussant les épaules, partie pour la convaincre mais souhaitant avant tout le bien-être de Meadow, donc de sa sœur de cœur. « Puis du coup t’as eu une offre plus.. intéressante si je comprends bien. » Tu fronces les sourcils, un peu dégoûtée de te faire battre à plate couture par Arthur. Again. Tu le lui revaudras. « Bah ça m’étonne également dis ! Ça doit être un défilé de meufs chez lui, non ? À voir si tu préfères cohabiter avec ses putes. » t’oses dire ça d’une façon crue, bien qu’ironique souhaitant éloigner ton amie d’Arthur. Tu sais pas si tu peux vraiment faire confiance à l’Eliot. Puis lui céder cette cohabitation ce serait le laisser gagner. Tu refuses. « Bien qu’il te dise qu’il est seul, t’en trouveras forcément une dans une des six salles de bain de sa villa. » que tu t’enquis en regardant ta manucure. T’es bien décidé à mettre toutes les chances de ton côté. Du moins, tout faire pour qu’elle doute de sa sécurité chez Arthur. C’est pas réellement ton but, car si Meadow est réellement destinée à vivre chez lui tu souhaiterais l’effet inverse. Mais qui t’a dit qu’elle avait déjà accepté l’offre ? Tu tâtes le terrain, voilà tout. « Puis ouais une villa quoi ! Grand espace, open space.. Tu t’y retrouveras tu penses ? » et voilà que tu continues. Holly quand elle est lancée y’a plus moyen de l’arrêter, le bouton off n’a pas été conçu pour ce modèle et faut faire avec. « Si tu acceptais ce serait à moi de te remercier. » bah oui, voyons. Toi tu désires avoir ton amie à tes côtés, pouvoir être au petit soin avec elle. Mais peut-être que chez toi n’est pas une bonne idée. Chez Grimaldi de Médicis non plus. Alors faut que tu trouves une solution.

Qu'est-ce qui s'est passé ? s'enquit-elle aussitôt, toujours inquiète qu'il n'arrive une bricole à sa super nana préférée. Toujours fidèle au poste pour Miss Blackburn, tu me connais ! papillonna-t-elle des yeux avec humour, même si ses propos laissaient apparaître un large fond de vérité : que Holly aille bien ou mal, elle pouvait l'appeler à n'importe quelle heure du jour comme de la nuit, la jeune espagnole rappliquerait dans la seconde avec un grand plaisir. En fait, c'est pas que c'est plus alléchant comme proposition, ou que ton appartement n'est pas adapté, ça me touche vraiment ma chérie, tu sais. En fait je ne saurais pas te dire si c'est un défilé de meufs... sûrement ! En même temps tu le connais, il plaît et il aime plaire ! Mais je n'ai pas forcément envie que Bree puisse être confrontée à ça... grimaça-t-elle largement, souhaitant avant toute autre chose protéger sa petite soeur. Cela dépassait très largement les souhaits que pouvait avoir Meadow sur sa vie actuelle, son trésor passait avant, point final. Et la savoir confrontée à une nouvelle meuf tous les jours, voire même plusieurs, l'effrayait grandement. A vrai dire les trop grands espaces m'angoissent... admit-elle en baissant la tête, avant de prendre Holly dans ses bras. T'es vraiment ma moitié tu le sais ça ? On se complète tellement que petit espace ou pas, je suis sûre que Bree se plairait beaucoup mieux ici ! Elle t'adore !

« Ah non non, t’inquiète il s’est rien passé. C’est juste que je glande alors que j’ai pas mal de boulot et que j’ai une seule envie qui est de quitter ce temps de merde. La base quoi. » tu hausses les épaules ironiquement, avant de ricaner. « Fidèle c’est le mot. Arrête, j’vais me sentir redevable après. » tu poursuis dans ton ironie si naturelle, si habituelle comme si de rien n’était. Enfin fidèle, c’est le mot en fait. Meadow c’est la meuf qui sera toujours là pour toi que tu sois à l’autre bout du monde ou bien dans la pièce d’à côté, c’est celle en qui t’as cent pour cent confiance et Dieu sait que c’est rare. Et c’est certainement pas une relation à sens unique car tu te considères là pour elle au maximum. Ton amie a pas eu une vie facile ces derniers temps, ça c’est sûr et la moindre des choses c’est d’avoir fait du bien-être de la Quincy une priorité. T’aimes pas la savoir seule, t’as peur qu’elle se referme sur elle-même enfin bref, tu t’inquiètes. « J’te le dis, j’suis la meilleure. Non mais j’déconne, c’est vrai qu’on doit s’y plaire dans la villa d’Arthur hein ! Puis il sera là pour toi dans tous les cas. Moi aussi d’ailleurs. Mais j’pense également que cet espace n’est pas convenable pour trois quoi.. » tu regardes autour de toi et ne cesse d’hésiter entre dissuader ton amie pour l’avoir elle et sa sœur à tes côtés ou songer leur véritable bien-être, dans un vrai espace convenable bien que grand. « Je veux pas te résigner à ça quoi. » tu veux vraiment pas la froisser, mais si Meadow pouvait se rendre compte que c’est presque infaisable son choix serait vite fait. « J’adore Bree aussi, je t’adore toi et c’est pour ça que je te proposais ! Ce serait vraiment sympa.. »