On a la chance d'avoir un week-end ensoleillé et après une semaine de cours une nouvelle fois éreintante, ces deux jours de repos vont faire du bien. D'habitude, je n'ai absolument rien de prévus mais cette fois-ci, ma Mather préférée Ana' m'a proposé une activité, elle m'as carrément menacé de me frapper si je refusais. Je me préparais alors pour ce qu'elle m'avait préparée lorsque j'entendis mon portable vibrer et je fus surpris parce que je pouvais y lire: " Alan ! J'ai besoin de toi ! ". Meadow semblait avoir des soucis et ni une, ni deux, je stoppais mes préparatifs, oubliant même ma veste et mes papiers pour grimper dans le tacot qui me sert de voiture afin de me diriger à l'adresse qu'elle m'avait communiquer tout en sachant pertinemment qu'Ana' ne m'en voudrait pas d'annuler ce qu'elle avait prévue. Je ne mis d'ailleurs pas longtemps à arriver sur les lieux avant de pénétrais dans les locaux où se déroulait apparemment un shooting photo. Cherchant mon amie des yeux, mes prunelles finirent finalement par se poser sur cette dernière, seule dans un coin isolé. M'approchant d'elle, je posais délicatement ma main sur son bras tout en lui demandant d'une voix qu'elle reconnaîtrait aisément depuis le temps qu'on a passé ensemble: " Hey ! Qu'est ce qui ne va pas Meadow ? "

Le shooting photo aurait dû se dérouler sans accrocs, mais cela n'avait hélas pas été le cas. Dès le début, son partenaire de shoot s'était montré extrêmement entreprenant, allant jusqu'à outrepasser les positions qu'ils devaient avoir ensemble, en petite tenue qui plus est. Les secondes filant sur le cadran, le malaise de la jolie espagnole n'avait fait que croître, immanquablement, jusqu'à ce qu'elle ne réclame une pause bien mérité et ne repousse violemment cet homme aux gestes on ne peut plus déplacés. En quelques instants à peine, Meadow s'empara de son sac à main pour dicter à voix haut un texto bref mais intense, à l'attention d'Alan. Lui savait tout au sujet de son viol, et viendrait très certainement la retrouver, l'apaiser, l'aider. Mais en attendant son arrivée, elle se planqua dans un coin, recroquevillée, son téléphone en main. La demoiselle ne pleurait pas, elle s'en défendait, mais ses muscles demeuraient aussi tendus que les cordes d'un arc. Alan... murmura-t-elle en entendant cette voix qu'elle aurait pu reconnaître entre mille, et en sentant cette main rassurante se déposer contre son épaule. Cela lui permit de se redresser pour se fondre dans ses bras, car elle en avait bien besoin. C'est l'autre type... il n'arrêtait pas de me tripoter, j'ai paniqué...

S'attacher à une patiente n'est pas franchement conseillé, mais avec Meadow, cela a était plus fort que moi. Touché premièrement par le malheur qui lui arrivait, ce fut sa personnalité qui m'interpella le plus. Douce, gentille, le courant est très vite passé entre nous. A tel point que je puisse aujourd'hui la compter comme une amie importante à mes yeux. Sa fragilité me pousse à avoir un comportement protecteur envers elle et c'est donc naturellement que j'avais accourus sans hésitation lorsqu'elle m'avait appelé à l'aide. J'étais sortis de ma voiture à vitesse grand V, pénétrant dans les locaux pour finalement la retrouver seule dans un coin. Ma main sur son épaule pour annoncer ma présence, la demoiselle se jeta dans mes bras et je pus constater qu'effectivement, quelque chose clochait. " Eh ! Ça va ! Je suis là maintenant ! ", lui glissais-je d'une voix basse à l'oreille pour tenter de faire redescendre la tension qui était la sienne actuellement. Mais les confidences qui suivirent eurent pour conséquences de faire grimper en flèche une colère en moi que j'essayais de contrôle le plus possible. Plaçant ses mains dans les miennes, je lui demandais: " Tu veux que j'aille lui parler ? ".

Meadow se sentait plus chanceuse que jamais de sentir qu'enfin, Alan l'avait rejointe. Elle ne se serait probablement pas sentie capable de sortir de l'ombre, de son coin paisible et silencieux dans le cas contraire, secouée par l'attitude un peu trop tactile de son partenaire de shoot. Jusqu'ici, jamais cela ne lui était arrivée et bien évidemment, la jolie espagnole s'en félicitait... mais difficile de ne pas sentir des souvenirs douloureux refaire surface, au fil des secondes, alors qu'elle attendait la venue de son ami. Heureusement que tu es là... je n'aurais pas été capable de bouger sinon ! admit-elle d'une voix fluette, presque intimidée par cette situation impossible dans laquelle on la plongeait bien malgré elle. Mais déjà, elle se ragaillardissait, les bras d'Alan l'entourant, et sa voix la rassurant bien au delà des mots. Tu crois que ce serait utile ? J'ai pas envie que ça t'apporte des problèmes après... admit-elle en serrant brusquement ses mains dans les siennes.

La serrant dans mes bras, je sentais ses muscles tendues se relâcher un peu suite à mes paroles que je voulais les plus réconfortante possibles. Mais en ce qui me concerne, mon énervement avait du mal à redescendre. C'est plus fort que moi, de patiente préférée, elle est devenue mon amie, ma confidente, on peut tout se dire entre nous, elle connait mes plus noirs secrets et je connais les siens et c'est pourquoi je ne pouvais tolérer un tel comportement envers elle ! Mes mains dans les siennes, je lui demandais si elle souhaitait que j'aille parler à celui que je considérais déjà comme un enfoiré mais je dois bien avouer qu'elle avait raison sur un point, à savoir que j'ai un gros doute sur l'utilité de cette discussion. Sentant mes doigts serré dans ses paumes, je fus touché de constater qu'elle s'inquiétait pour moi et j'affichais un sourire qu'elle ne voyait bien évidemment pas mais qu'elle pouvait surement deviner de par la réaction de mes doigts sur les siens. Je regardais au loin et je vis son partenaire pour ce photoshoot, encore à moitié à poil et arborant un grand sourire en compagnie d'autres mannequins à qui il réserve sûrement le même traitement. Cela n'eu pour conséquence que de faire grimper encore plus la colère déjà fortement présente en moi mais le fait est que ces séances photos sont vitales pour Meadow, elles lui permettent de subvenir au besoin de sa sœur. Tout de même inquiet, je lui demandais: " Tu as encore des photos à faire ? ". Je préférerais qu'elle me réponde par la négative, mais si oui, nul doute que je resterais là à surveiller le moindre geste déplacé.  

Meadow savait qu'envers et contre tout, elle pourrait toujours compter sur la présence d'Alan, l'un des rares amis au courant de son viol. La preuve en fut aujourd'hui, puisqu'il n'avait pas traîné à venir la rejoindre à l'endroit où avait lieu son photoshoot et l'avait même trouvée en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. De quoi rassurer la jolie blonde, dont le corps tremblotait encore à la pensée des attouchements déplacés de son partenaire de shoot. Ce dernier n'aurait jamais dû aller si loin, mais pire encore, la jeune espagnole se maudissait d'une chose... Si seulement j'avais été en mesure de le gifler... si seulement j'avais pu ! soupira-t-elle, maudissant pour l'heure sa cécité l'empêchant de se défendre dans de pareilles situations. La demoiselle savait qu'une telle épreuve pourrait très bien se reproduire à l'avenir et telle deviendrait désormais sa crainte, sur chaque plateau photo, alors que son ami proche ne serait pas toujours là pour la protéger... Oui encore deux séries mais je ne suis plus très sûre d'avoir envie de finir... tant pis pour mon salaire...

Impuissante face au comportement déplacé de ce porc aux mains baladeuses, Meadow éprouvait de fort remords de ne pas avoir pu réagir, de ne pas avoir pu se défendre. Des remords certes justifié, mais pas nécessaires. Il ne mérite pas qu'elle s'abaisse à ce niveau et revenant sur un ton plus léger, je lui confiais qu'elle avait bien fait de ne pas en arriver là: " Tu as bien fait de ne rien faire, il y aurait eu danger pour sa vie ! ". La demoiselle a son petit caractère et subir ses foudres n'est surement pas la meilleure idée pour quelqu'un qui tient à la vie. D'ailleurs, je me retiens aussi d'aller lui en coller une depuis plusieurs minutes... Mais je préfère me concentrer sur ma patiente préférée, sur son état d'esprit actuel qui est plus dans une optique de tout abandonner aujourd'hui, ce qui est compréhensible. Je prenais sa main et la forçait à me suivre en direction de la sortie après l'avoir aidé à se rhabiller mais le photographe vint nous interpeller à quelques mètres de la porte: " La séance n'est pas finis Meadow ! ". Instantanément, je me retournais vers ce dernier pour lui faire face et lui avouer le fond de ma pensée: " Si je crois qu'elle en a terminé moi ! ". Si mon amie ne veut pas y retourner, ce n'est pas ce gars là qui la forcera, qu'il n'essaye pas.

Alan, toujours aux petits soins pour Meadow, l'encouragea en mettant en lumière son tempérament de fière espagnole. Il est vrai qu'une fois en colère, cette dernière pouvait avoir la main leste et ne pas forcément se contrôler... Le pire... c'est que tu n'as pas tort... se permit-elle un petit rire en serrant davantage la main de son pote dans la sienne, cherchant à se rassurer sur le fait qu'il était là, bien là et ne la lâcherait pas de sitôt. Mieux encore, il l'incita à le suivre après l'avoir aidée à se rhabillée, l'encourageant à ne pas continuer ce shooting si elle n'en ressentait plus l'envie. Tant pis pour le salaire, l'étudiante en droit se rattraperait autrement et retomberait sur ses pattes, elle le savait. Malheureusement, le photographe tenta de les arrêter et Meadow se figea sur place. Merde. Elle n'avait pas imaginé cette éventualité. Je ne continue pas ce shoot reprit-elle d'une voix forte, encouragée par les propos précédents d'Alan, incitant le Mather à la conduire jusqu'à la sortie. Il ne valait mieux pas qu'ils croisent en prime le type ayant voulu abuser d'elle...

Je prenais la main de Meadow et me dirigeais vers la sortie quand la voix du photographe se fit entendre derrière nous pour nous interpeller de façon véhémente. Je sentais la pression de la main de mon amie se resserrait sur mes doigts quand elle tentait de tenir tête à ce mec qui souhaitait absolument finir son photoshoot. Après lui avoir fait clairement comprendre qu'on en resterait là pour aujourd'hui, j'accompagnais Meadow jusqu'à la sortie quand une main vint se poser sur l'épaule de l'espagnol. Tournant mon regard de 90 degrés, j'apercevais ce mannequin qui avait osé tenter d'abuser d'elle et qui essayait maintenant de la retenir. Mon sang ne fit qu'un tour et je m'interposais, repoussant violemment le jeune homme pour lui faire retirer ce bras et me présentant en rempart entre l'espagnol et cet enfoiré. Il y a de fortes chance que si Meadow interromps ce photoshoot, ce mannequin ne sera pas payé non plus et là est donc sûrement la source de son mécontentement. " Je crois qu'elle vient de dire qu'elle en avait terminé ! ", lâchais-je en essayant de tenir cette masse de muscle à distance tandis que je faisais signe à Meadow de sortir au plus vite.