On passait un moment magique, spontané et franchement, aussi beau qu'un rêve. Seulement, tout beau rêve a une fin et ce fut le cas pour nous deux aussi. OH PUTAIN LES FLICS SONT LÀ! Après ça, c'est le chaos dans ma tête et nos baisers cessent d'une traite. Ton regard apeuré veut tout dire, pourtant nous ne sommes pas obligées de sortir à la presse... On est deux filles, dans un party d'adolescents, qui se sont enfermés dans la salle de bain. Plusieurs rêverait de nous déranger pour voir ce qui se passe ! Sauf que voilà, la panique dans tes yeux provoque la mienne. Tu me prends la main et me pousse pour ouvrir la porte. Je te suis jusqu'en bas, la respiration un peu courte. Arrête, arrête ! Tout le monde essayait de partir en même temps et je me sentais bousculer de tous les côtés. Finalement, ma main lâche la tienne Fuck... Je te fais signe de ne pas m'attendre et me lève, le genou légèrement éraflé. Tu es déjà parti que je me dirige vers la porte arrière pour m'évader à mon tour... sans même avoir eu la chance de te demander ton nom.

« Arrête, arrête ! » Je tourne la tête vers toi, la panique toujours dans mon regard, mais tout le monde se jette à gauche et à droite, c’est la panique générale. Personne ici n’a l’âge légale de boire. Si les flics débarquent, on est dans la merde tous autant que nous sommes. Quelqu’un nous pousse, tu tombes par terre. Je pince les lèvres et fait un pas vers toi pour t’aider, mais tu me fais signe de ne pas t’attendre. J’hésite encore et fou le camp par la porte la plus proche, m’engouffrant dans la nuit sans me retourner, espérant avoir la chance de te revoir rapidement.

Sauf que ce jour n’arrive pas. Ni le lundi au lycée, ni le jour d’après, pas même le mois suivant ou les cinq d’après. Le fait est, je ne sais rien de toi sinon ce nom de famille duquel on t’a affublé. Nous n’avons apparemment aucun amis en commun, le mec qui organisait la soirée n’avait invité que quelques personnes et ne nous connaissait donc pas personnellement et, si ça se trouve, tu allais à un autre lycée. Qu’est-ce que j’en sais puisque ce n’est que 5 ans plus tard que j’ai eu la chance de te revoir… à Harvard.

FIN DU RP