Tu le connaissais par cœur, pour savoir que malgré sa patience et son silence à ne pas te poser des questions, il voulait savoir, pour connaître exactement ce que tu as affronté, pour t'aider à la passer du mieux possible cette épreuve. Tout comme il te connaît suffisamment par cœur pour savoir qu'il ne fallait pas insister, que tu n'avais pas envie, que c'était trop tôt et si tu disais lui en parler par la suite, tu le ferais. Y avait qu'avec lui, et Lucky, que tu avais cette simplicité à te dévoiler, à dire vraiment ce que tu ressens. A montrer tes faiblesses. Alors il rentrait facilement dans l'humour, pour changer l'ambiance, pour que ça soit plus détendue. Ca marchait. Super bien même. Le sujet de tatouages concernant l'autre revint sur le tapis, te rappelant à l'ordre sur celui que tu n'avais toujours pas fait. Ce 'D' en bas du dos. Cette initiale que tu lui avais dit être capable de faire s'il faisait le 'A' de ton prénom. Bien que lui avait carrément écrit tout le prénom... C'est vrai que tu réponds, répliquant rien d'autres à ce sujet. Et tu voulais savoir comment lui allait, s'il avait pas fait de bêtises pendant ton absence. Chance que non, il avait juste travaillé comme un fou, à enchaîner les heures du mois sur la semaine et demie. Te sentant un peu coupable, malgré toi, tu t'excusais, tandis qu'il voyait le positif de la chose : cette journée en tête à tête qui vous attend. Un baiser pour le remercier, pour lui montrer que ça comptait, que t'en avais besoin aussi de ce moment, de lui tout simplement. Il fallait commencer ces retrouvailles de façon plus joyeuses et quoi de mieux qu'un petit déjeuner ? La faim n'étant pas présente, tu faisais un effort et c'était plus pour le moment que pour remplir ton ventre. Comme toujours, aux petits soins, attentionné, romantique, Denys se chargeait du service, te laissant au chaud à l'attendre. Tu passais commande mais c'était bien trop tentant de le suivre. Pas patiente de nature, tu n'étais pas décidée à rester là, dans ce lit, même si tu le sais juste à quelques pas de toi. Il t'avais bien trop manqué, ces dernières semaines, et derniers jours encore plus. Tu ne voulais pas le quitter d'une petite minute, pas aujourd'hui, sachant que demain la réalité reviendrait et qu'il devra bosser, toi peut être aller en cours et que la distance reviendra s'immiscer... Tu te levais ainsi pour le rejoindre, et l'enlacer pendant qu'il prépare le plateau. Cette douce sensation de son corps contre le sien, d'être avec lui dans ce loft, votre loft, à le regarder 'cuisiner', c'était agréable et bon. Un délice dont il n'imaginait pas. Et ses mains sur les tiennes, accentuant ce câlin, ça te faisait un bien fou. Je sais mais, tu me manquais déjà... que tu avouais sans gêne, sans rien. Naturellement. Son visage face à toi, ses mains sur ton corps, ses lèvres sur ton front, tu te sentais ailleurs. Comme sur un nuage, presque comme si tu n'avais pas été enfermé une dizaine de jours, ni privé de lui. Et là il se lança dans une proposition que tu n'avais pas vu venir. Tu ignorais que Nate et Denys prévoyait que Brent rejoigne la coloc, pourtant c'était le cas et il fallait qu'une chambre se libère pour ça. La tienne. Chambre que tu gardes pour Naélie mais dans laquelle tu ne dors plus. Alors oui c'était une bonne raison pour la libérer vu que tu passes tout ton temps dans celle du jeune homme. L'autre point c'était que vous aviez habité ensemble bien avant qu'une quelconque attirance ou que des coucheries ne se passent entre lui et toi. Alors pour la mise en couple officielle, y avait pas eut cette question du on habite ensemble, ni à prévoir d'emménager ensemble par la suite. C'était naturel, ça n'avait rien changé dans vos habitudes, votre quotidien. Ca n'avait rien choqué, mais là, ça changeait un peu la chose. Ca enlevait cette part d'indépendance. Ca rendait la relation un peu plus sérieuse. Ca faisait sauter un pas en plus. Oui, mais c'était juste dans l'idée que ça changeait. Tu te mis à rire tout de même devant la justification de sa collection de tes soutifs, arrivant ainsi à l'idée principale : celle d'avoir Brent en coloc. Tu sais que j'ai beaucoup de vêtements quand même ? Et si on se dispute, faudra que l'un de nous aille dormir sur le canapé ? Et si... ...on se sépare ? C'était ce que tu te coupas de dire, ne voulant pas envisager le pire mais que c'était tout de même quelque chose qui poserait problème. Qui obligerait l'un ou l'autre à quitter le loft. Captant finalement que tu semblais sortir des arguments négatifs, contre, tu te repris. Okay. Oui. Oui j'accepte que tu dis finalement, la voix plus convaincante, venant l'embrasser à nouveau. C'était peut être un risque, et y avait peut être du négatif si les choses tournent mal, mais elles avaient déjà assez mal tournées dernièrement pour que tu ne veuilles pas de lui à tes côtés à chaque nuit et chaque matin. En cas de dispute, toi t'as toujours ta chambre à la mather pour lui éviter le canapé. Puis c'était pas le moment pour penser à des disputes. T'en voulais plus. Ni de la distance. Juste lui, toi, et basta. C'est donc okay pour Brent aussi, depuis le temps que Nate me harcèle avec lui... mais... quatre garçons que pour moi, tu vas le supporter Zacharias ? que tu préfères t'amuser de la situation, de son côté jaloux, alors qu'il sait qu'il n'a rien à craindre. Ni d'eux, ni de toi. Ce sont ses amis, et toi, tu ne vois que lui. Ton je t'aime le lui a bien prouvé non ? Allez, finissons ce plateau que l'on retourne dans notre lit. T'as fait exprès de dire 'notre' et non 'ton' lit. Un sourire en coin, tu l'embrasses à nouveau, suçotant légèrement sa lèvre inférieure, tes mains glissant le long de son dos jusqu'à effleurer ses fesses.

Et de l’évocation de mes folies en son absence, des éventuels nouveaux tatouages qui orneraient ma peau, on dériva à nouveau sur notre délire tatouage, délire qui s’était véritablement concrétisé pour ma part par un Ashleigh sur le torse, gravé dans ma peau, alors que ce n’était que d’une initiale qu’on avait parlé au début, d’un simple ‘A’. L’occasion pour moi de lui rappeler qu’avant un ‘propriété de Denys Zacharias’ sur son joli petit popotin, j’attendais toujours mon D au creux de ses reins. L’occasion de clore le débat donc, son simple c’est vrai me convaincant de l’idée qu’elle n’était surement pas prête à passer sous les aiguilles d’un tatoueur, surtout pour une telle inscription, probablement un peu trop symbolique pour la jeune femme. Qu’importe, je ne relevai pas, je ne bouderai pas, je venais de la retrouver, elle venait de me souffler un ‘je t’aime’, je pouvais mourir dans la seconde, je mourrais heureux. Et puis histoire de vraiment profiter de ce moment ensemble, Ash suggéra un petit déj, un moment qui avait toujours signifié beaucoup pour nous deux, depuis cet été, depuis notre semaine de petit déj au lit, et les rapprochements que ça avait opéré à l’époque entre nous. Voilà pourquoi je n’avais aucun mal à jouer les majordomes au service de ma blonde, m’extirpant de la chaleur de ses bras, du lit, enfilant un T shirt pour aller exécuter sa commande. Mais je ne restais pas longtemps seul dans la cuisine. Ses bras s’enroulant autour de moi, son baiser, tout ça, ça avait le don de faire apparaître un sourire sincère sur mes lèvres. De quoi prolonger cette impression de rêve, surtout quand j’avais été privé de tout ça ces derniers jours, à devoir supporter son absence, à devoir imaginer le pire, et puis même les jours d’avant, quand un gouffre s’était lentement mais surement formé entre nous. Ma faute. La sienne. La notre. Alors oui, la retrouver, doublement, ça faisait un bien fou, encore plus quand je l’entendais m’avouer dans mon dos que je lui manquais déjà après seulement quelques minutes. Peut être que c’est ça, aussi, qui me décida à me lancer ensuite, à me retourner pour lui faire face et à lui parler de ma ‘demande’. Rien de bien méchant me direz vous, quand on passait quasi toutes nos nuits ensemble depuis déjà des mois. Mais là, lâcher sa chambre, ça voudrait dire plus d’échappatoire. Je vis son regard changer un instant, et j’avais beau réussir à lui arracher un petit rire avec l’évocation de ses sous vêtements qui habitaient déjà dans mon armoire, je la sentais hésitante. Et quand elle prit la parole, je ne fus presque pas étonné de l’entendre commencer par des arguments qui sonnaient contre. « T’es pas obligée d’emporter tous tes vêtements. Juste les body, les petites culottes, les nuisettes… » répliquai-je, m’armant toujours d’humour pour essayer de rendre la demande moins flippante pour la jeune femme. L’argument suivant, par contre, me fit perdre un peu de ma contenance. J’eus du mal à garder le sourire quand je la sentais autant sur le négatif. Peut être que j’étais pas surpris de sa réaction, je la connaissais la trouille d’Ash vis à vis de l’attachement, et pourtant je ne pouvais m’empêcher d’être un peu déçu. Tout penaud, je bredouillai vaguement : « Ca sera moi qui prendrais le canap’ promis… » Et son argument suivant resta sans suite mais me fit me décomposer un peu plus. Et si quoi ? Si elle me quittait ? Si elle ne voulait plus de moi ? Ma tête décontenancée dut lui faire avoir pitié parce que finalement, elle reprit positivement, elle acceptait. « Non, mais je veux pas te forc… » Pas le temps de finir ses lèvres s’écrasaient sur les miennes, qui s’étirèrent alors en un sourire, retrouvant ma contenance et mon assurance grâce à ce baiser. Et d’ailleurs, quand elle s’écarta pour reprendre la parole quant à la venue de Brent, me taquinant ensuite sur les quatre mecs rien que pour elle qu’elle aurait alors, je répliquai : « T’auras ton propriété de Denys tatoué sur les fesses non ? Donc je ne crains rien… » Et je l’attirais de nouveau à moi pour l’embrasser à nouveau… En fait, peut être que j’allais insister pour qu’elle le fasse vraiment ce tatouage… Mon sourire s’élargit ensuite en l’entendant parler de ‘notre’ lit, nouveau baiser, et je m’activai ensuite pour terminer la préparation de notre plateau. Son verre, mon mug de café, quelques fruits, deux trois toasts, on sait jamais si l’appétit la gagnait, et puis direction notre chambre donc.  

Tu ne l'avais pas vu venir celle là. Cette proposition d'accueillir un autre coloc chez vous, d'accueillir Brent, et donc de faire de la chambre de Denys, ta chambre aussi. Tu venais à peine de revenir d'une dizaine de jours d'absence. C'était ça qui l'avait fait cogiter ? Qui l'a poussé à en venir à cette demande ? Ou c'est juste pour faire plaisir à Nate ? Ce que tu y voyais, c'est que ça faisait avancer votre relation. Et c'est censé être bien ça non ? Calcul rapide, vous êtes ensemble depuis quatre mois. Okay c'est ton record, et Den' c'est pas juste sexuel, c'est pas juste pour essayer, pour t'occuper. Tu le ressens, tu le sais, c'est sincère. C'est vrai, c'est authentique. S'il n'est pas là, ton monde tourne pas. Ca stagne. C'est vide. C'est creux. Alors c'est normal de vouloir faire évoluer une relation amoureuse, mais n'est ce pas trop tôt, trop vite ? Tu sors quelques arguments, sur tes vêtements qui ne rentreront pas assez dans son armoire, à moins de virer les siennes. Et il a réponse à tout. Il te fait même sourire, rire, ce qui te surprend, comme si tu avais oublié ton propre son de ton rire. Ou bien que c'était possible. Vint quand même l'argument des disputes, peut importe l'amour que tu lui portes, qu'il te porte, y aurait des désaccords, comme y en a déjà eut. Il se propose ainsi pour prendre le canapé, ce qui n'est pas forcément la solution, ni ce qui te rassures ou te plaît à entendre. Et cette supposition, la pire de toutes, cette hypothèse où vous venez à vous séparer. Hypothèse qui se meurt sur tes lèvres avant que tu n'ailles trop loin, avant qu'il comprenne où tu veux en venir, qu'il se braque, soit blessé. Peut être trop tard, t'as peut être déjà merdé. Tu le sais et tu regrettes déjà tes paroles. Tu refuses de penser à ça. T'as pas besoin de plus de négativité en ce moment. T'as besoin de lui au contraire, pas d'envisager une telle chose. Chassant ces affreuses pensées, tu te focalises plus sur ce que tu serais sans lui. Ce que t'as ressenti loin ces derniers jours. Sur comment t'as eut peur de ne plus le revoir, de ne pas lui avoir dit au revoir comme il se doit, ni dit combien il représente, combien tu l'aimes. Et en pensant à ça, instinctivement, tu acceptes. Tu fonces et tu veux bien que sa chambre devienne votre chambre. Tu ne veux pas lui faire plaisir, tu le penses, tu le veux, si bien que tu le concrétise d'un baiser. Un tendre, un explicite. T'acceptes aussi pour Brent, pour un quatrième coloc et tu profites de le taquiner, pour lui envoler ses inquiétudes. T'as vu ce regard quand t'as hésité et tu veux qu'il soit loin. Tu préfères un Denys avec le sourire, qui respire la joie de vivre, le bonheur, et si c'est toi qui peut lui apporter c'est un gros plus. Tu ne crains ab-so-lu-ment rien que tu ajoutes entre vos lèvres. C'est important qu'il le sache. Loin d'être le gars le plus sur de lui, t'es consciente que si tu ne lui dis pas les choses il ne les devinera pas forcément, pas à ce niveau là. Et t'es consciente qu'après de tels événements, vous avez plus besoin que tout de savoir ce genre de choses. Et t'avais beau trouvé Nate, Brent et Maxwell vraiment pas mal, à tes yeux ils ne faisaient pas le poids contre le grec. Ainsi, tu lui proposais de retourner au lit, dans votre lit, votre chambre. S'activant sur le plateau, tu ouvrais la marche vers la chambre, te posant sur le matelas et laissant le jeune homme faire de même. T'avais aucune envie de quitter ce lit. Tu étais prête à arrêter le temps si tu en avais le pouvoir. Détendue, heureuse, t'arrivais à oublier les jours précédents. Et au fond de toi tu savais que lorsque la réalité allait te frapper demain, elle ferait encore plus mal. Plus fracassante, plus déchirante. Alors autant profiter à fond de ces instants, comme si une énorme tempête s'annonce. Et si le soleil vient toujours après la pluie, tu ne savais pas combien de temps il allait falloir pour que le soleil revienne... Tu crois que ton bosse peut croire à une grosse grippe qui te cloue au lit plusieurs jours ? C'était possible. Signe aussi que tu voulais rester là, dans ce cocon, dans cette bulle et ne pas retourner à cette vie extérieure, à cette distance entre vous.

Je m’étais lancé, engaillardi par l’ambiance, confiant vu les signaux que ma petite amie, et bien vite la confiance s’était dégonflée comme un ballon de baudruche devant les arguments qu’elle assénait. Elle allait dire non. C’était certain... Et mon visage se décomposait un peu, jusqu’à ce qu’elle se reprenne, acceptant d’un coup, venant ensuite solder ce oui par un baiser qui effaça en clin d’œil les doutes et les hypothèses négatives qui m’avaient traversé l’esprit en la voyant si hésitante. Quand au nombre de mâle vivant au milieu du loft, avec Ash pour seule femme, je plaisantais remettant le tatouage qu’elle avait parlé de se faire sur les fesses et là dessus, elle précisa que je ne craignais rien, sous entendu avec ou sans tatouage, parole qui eurent le don d’agrandir encore davantage le sourire que son oui venait de faire naitre sur mes lèvres. Peut être qu’en temps normal, j’aurais protesté que quand même, Nate il l’avait embrassé une fois, par le passé… Mais j’étais tellement sur mon petit nuage que je n’avais pas le cœur à jouer les jaloux. Et puis on avait un petit déj à prendre alors terminant la préparation de notre plateau, je rejoignais ensuite Ash dans notre chambre, posant le plateau entre nous deux sur le lit et la jeune femme commençait déjà à imaginer faire perdurer l’excuse qu’on avait trouvé pour notre journée ensemble. « C’est possible que ça dure un petit moment en effet… » rigolai-je alors, sans savoir que de toute façon j’allais quitté dès le lendemain mes jobs en en reparlant avec Ash, pour accepter finalement l’offre d’Hadès. Pour le moment, je n’avais pas envie de reparler de ça. Je voulais pas parler boulot alors qu’on venait de se retrouver. Glissant une framboise entre mes lèvres, j’avançais mon visage jusqu’au sien, venant l’embrasser tout en partageant une partie du fruit, soufflant ensuite : « …ça dépend de ce que tu vas faire en fait… Il se pourrait bien que tu parviennes à faire monter ma fièvre encore plus. » lançai-je avec un regard joueur, sauf que je fus bien vite coupé par des petits cris provenant de la chambre d’à côté. Naélie. « Bouge pas je vais la chercher… » annonçai-je en me levant et en revenant quelques minutes plus tard avec la petite dans les bras, m’approchant pour la confier à Ash en soufflant au bébé : « Regarde qui est de retour ? Tu vois, je t’avais dit qu’elle reviendrait… » Bon ok, elle était toute petite, mais cette môme avait déjà du passer entre pas mal de bras donc même si je n’étais pas sûr que ça serve, j’avais tâché de lui parler, de la rassurer. « Je vais préparer son bib, je te laisse changer sa couche, je suis sûr que ça t’a manqué. » rigolai-je en m’échappant à nouveau direction la cuisine pour laisser la jeune femme la partie pouponage que j’aimais le moins.

Super bien, ici, avec lui, ça avait juste commencé que tu voulais déjà prolonger le moment. Grappiller un jour ou deux, en plus. C'était tentant, avec son excuse de la grippe, son patron allait y croire et avec les heures qu'il avait fait du mois dans la semaine et demie, il avait pas trop de raison de râler. Il semblait intéressé par l'idée lui aussi, si bien qu'il en attrapa une framboise, s'approchant délicatement de toi. Un baiser fruité. Le meilleur. Profitant de ce baiser et de la moitié du fruit, tu souriais devant son regard provocateur. Ce regard que tu connais bien, ce ton de voix aussi. En mode prédateur, en mode tu sais où il veut en venir. Te pinçant la lèvre inférieure, tu souris en coin, n'ayant pas le temps de répondre, des cris résonnant dans la chambre à côté. Ta chambre. Celle de Naé plus particulièrement. Un regard au réveil, vu l'heure c'était un miracle qu'elle ne se soit pas manifestait avant. C'est un Denys tout mielleux, tout parfait, qui revient accompagné de la petite dans ses bras. Tu l'avais vu évolué avec cette petite. Faire des erreurs, apprendre, être aimant, attentionné, tendre, protecteur. Tout comme toi, il avait dû s'habituer à ce quotidien. Et c'est sans crainte que tu avais su qu'elle était entre de bonnes mains durant ton absence. Tu le constatais encore plus, là, sous tes yeux. Il était parfait. Tu l'avais bien vu dès le début avoir sa petite femme, des enfants, sa maison, peut être un chien, pour son avenir. C'était ce genre là, très famille, très cocon, nid douillé. Et ça lui allait drôlement bien. Il était doué, naturellement, sans rien forcer. Tout gaga, à parler à l'enfant sur ton retour dont il avait fortement cru, attendu et patienté. Un sourire sincère orna ton visage. Tu l'avais pas voulu, elle, tu avais râlé, plus d'une fois. T'avais désespérée, eut des envies de meurtre envers Ivy, Wade, le père de Naélie. Au final, elle allait laissé un grand vide. Le bout de chou dans les bras, tu tenais sa petite main, lui faisant bouger, ainsi que la remuant doucement sur ta cuisse. Le grec se défila pour la couche, préférant le biberon. Lui tirant la langue, tu te mis à genoux sur le lit, Naé dans les bras, direction la table à langer pour la changer. Déposée sur le dos, tu lui grattes le ventre pour la chatouiller, créant ainsi des rires de le petite fille. Des rires que t'avais presque oublié. Un son si doux, si inoffensif, si merveilleux, presque berceur. Lui enlevant ses vêtements, tu constatais qu'elle avait fait aucune grosse commission, dieu merci, sinon vive le super cadeau de retour. Nettoyant ses fesses, la nouvelle couche toute propre attachée sur elle, tu la re habillait dans son pyjama, elle aussi ayant droit de faire la grasse mat. Jetant la couche dans la poubelle, tu revenais sur le lit avec elle, te posant contre le dossier, Naé entre tes jambes, assise. Elle s'amusait à jouer avec ses pieds quand Den' arriva à nouveau. Elle n'a pas été trop infernale ? Tu t'en es sortie ? Oui, vu qu'elle était encore en vie, et lui pareil. Mais entre les heures au travail, rentrer et devoir s'occuper d'elle, même juste le temps de la nourrir et la mettre au lit, ça devait être épuisant. T'es déchargé de toute corvée à présent. Une façon de le soulager, le remercier, de ce qu'il a fait. Aussi une excuse pour profiter d'elle car il restait peu de temps avant qu'elle ne quitte ce logement et qu'elle retrouve son père. Une bonne chose. Un pincement au cœur tout de même.

Si j’avais imaginé un petit déj qui se terminerait sous la couette, c’était sans compter sur la petite demoiselle qui dormait dans la chambre adjacente. Ou plutôt, qui ne dormait plus… Souriant, me détachant de ma petite amie pour aller chercher Naé, je la lui confiais, me défilant bien vite pour l’étape couche matinale, préférant amplement me charger du bib de la petite. J’avais du en changer des couches, plus que pour mes nièces quand j’étais en Australie, parce que là bas, j’arrivais toujours à refiler la corvée à leur mère ou à Priape. Mais là, ces derniers jours, Ash absente, j’avais géré l’enfant tous les soirs et c’est armé d’une pince à linge sur le nez que j’avais du affronter ma peur de la couche caca. Alors bon, pas très courageux ce matin j’avoue, je filai en cuisine. L’eau minérale, le chauffe biberon, la poudre, une dose pour 30g d’eau, des gestes qui étaient devenus comme des automatismes désormais. Secouant ensuite l’objet pour que le lait puisse se dissoudre bien, je revins dans la chambre ensuite, le biberon dans une main, un petit bavoir dans l’autre. « Tu veux lui donner ? » questionnai-je en m’installant près des deux filles sur le matelas. « Elle a été adorable. Je l’ai prise en photo attends, je vais te montrer. » racontai-je, tout fier, gaga, sortant mon smart phone pour faire défiler quelques uns des clichés pris pendant son absence. Peut être que j’étais trouillard des couches, mais en tout cas, cette gosse, je m’y étais attaché malgré moi. Et peut être même que ça effaçait peu à peu ma trouille de devenir un jour papa, confirmant au fond de moi l’envie d’un jour avoir cette grande famille dont j’avais toujours rêvé…