des heures passées à s'inquiéter, des jours sans dormir, un appartement qui paraissait trop vide alors que gabriel était dans le même état de l'autre côté du mur. c'était de la torture, de la pure torture. dans le flou total, elle imaginait tous les scénarios possibles : était-il toujours vivant ? en mauvais état ? à l'autre bout du monde ? lui et tous ses amis, que leur était-il arrivé ? la simple pensée sombre lui donnait la nausée, passant ses journées au poste de police, à chercher des informations ici et là, on lui avait de nouveau arraché une partie d'elle. c'est comme si elle était maudite. quand cesserait donc ce mauvais jeu du destin ? tout allait pourtant mieux, alors qu'ils s'étaient montrés à deux à ce foutu bal, cet évènement merdique auquel ils n'auraient jamais dû assister. une soirée sur le canapé devant un bon film aurait été plus logique, si seulement elle avait sût... dix jours, ça pouvait paraître si peu, si rapide, mais quand on perd quelqu'un et qu'aucune information ne nous est donné, c'était une éternité. les cours étaient de trop, elle ne voulait pas y aller. avec ce début d'année et tout ça, elle était sûre de rater son semestre, mais tout ce à quoi elle pouvait penser c'était nate, anja, noora... silence radio, rien. et personne n'en savait plus qu'elle. le froid qui s'installait dehors la mordait d'autant plus alors qu'un vide s'était installé dans sa vie. puis, la lumière au fond du tunnel. un appel de la police, à qui elle avait demandé d'être avertie. ils avait été retrouvés. à peine le temps d'enfiler un manteau, sans même se défaire de son pyjama qui ne la couvrait que trop peu, elle avait allumé sa voiture pour la première depuis une semaine et avait conduit (trop vite) jusqu'à l'hôpital de boston. en 20 minutes, elle se retrouvait à courir à travers les couloirs blanc de ce bâtiment qu'elle détestait tant. ouvrant en trombe la porte, dernier obstacle avant de retrouver nate, elle voulait retrouver l'homme qu'elle aimait plus que tout. il était là, en meilleur état qu'elle ne l'aurait cru. « nate... » une pause, puis perdant tous ses sens, elle courut dans ses bras, les larmes ne pouvant plus s'arrêter, elle était tellement soulagée. « mon dieu merci, je pensais... » la fin de sa phrase ne voulait pas sortir. c'était fini, il était là, à sa place.

@Nathanaël Wilson-Prada

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{And I know these scars will bleed
But both of our hearts believe}
crédit/ tumblr & ed sheeran - all of the stars ✰ w/kathaël

dix jours... tu ne les comptais plus. à vrai dire, toi et ton meilleur ami, vous faisiez comme si tout allait bien. pourtant, vous saviez que ce n'était pas le cas. le temps ne passait pas, les conditions n'étaient pas les meilleures non plus. tu n'en pouvais plus de ce dortoir. tu ne dormais presque plus, attendant patiemment qu'un moment ou un autre, cette porte s'ouvre et que vous soyez libre. pourtant, t'avais aussi une autre crainte. celle qu'elle s'ouvre et qu'elle signe votre arrêt de mort à tous. t'avais beau blaguer avec ton meilleur pote, vous aviez tous les deux peur de ce qui pourrez arriver. à la place, vous essayiez d'être positifs, de déconner sur cet événement. heureusement que tu n'avais pas été seul dans cette situation. une situation horrible de ton côté mais qui devait l'être encore plus pour tes proches. tu pensais à ta soeur, à ton frère mais aussi tes cousins. tes amis, Anja, Noora où  étaient-elles ? mais surtout, Katherine ? elle devait être morte de peur et vous vous étiez à peine réconcilié que cet enlèvement était arrivé. Peut-être que vous auriez dû rester dans ta chambre, ou chez elle. Pourtant, ça avait été un grand pas pour vous de retourner dans un lieu public ensemble. Et il avait fallu qu'une horreur se déroule de nouveau. À croire que vous étiez destiné à ça. À un moment donné, t'avais arrêté d'espérer. Tu faisais genre d'être positif, car c'était un peu ton truc mais au fond tu te disais que c'était fini. Vous mourrez de faim ou de soif à un moment donné quand les stocks se seraient épuisés. Ou on vous auriez décapité un à un, va savoir. Et pourtant, la porte s'ouvrit, vous délivrant de dix longs jours enfermés.

L'hôpital, un endroit que tu détestais depuis bien des années déjà. Accompagné ta soeur à ses examens n'avaient jamais été une partie de plaisir et pourtant, t'étais le seul à l'accompagner car tu savais qu'elle ne voulait personne d'autre à ses côtés. Te retrouver à cet hôpital n'était donc pas une partie de plaisir. Pourtant, ça signifiait aussi la fin de tes soucis, de cet enfermement qui t'aurais rendu fou. Tu ne voulais plus y penser, tu ne voulais plus qu'une chose : rentrer chez toi, te couler un bon bain chaud et rester dans celui-ci pour une éternité. t'étais perdu dans cet hôpital. t'avais perdu tes repères et les lumières étaient bien trop agressives pour tes pauvres petits yeux. tu mériterais bien tes lunettes. ta tête quant à elle te lançait, sûrement à cause du mouvement qu'il y avait autour de vous. t'avais du mal à te concentrer alors que les divers docteurs veniez vous voir, vous examinant tous et vous répétant sans arrêt la même chose : aucune blessure physique ? Physiquement non, tu n'avais rien. Tout serait psychologique. Et alors que tes sens se perdaient autour de ce remue ménage, tu entendis sa voix. Impossible de la rater et encore moins de l'ignorer. Elle était là. Sans attendre, elle se précipita dans tes bras. La sentir contre toi, c'était comme revivre ressentir de nouveau. Tes sens ne l'attendaient qu'elle, c'était ta boussole. La serrant très fort contre toi, tu ne voulais plus la lâcher. Passant un baiser sur ses cheveux, tu finis néanmoins par vous décoller de cette étreinte passant tes deux mains sur ses joues et l'embrassant alors. Un baiser passionné mais surtout pleins d'amour. Elle t'avait énormément manqué et ces dix jours enfermés t'avais permis de réfléchir. Tu ne t'imaginais pas ta vie sans elle, c'était impossible. Tu ne pouvais vivre sans elle, c'était désormais certain. Tu l'aimais bien plus que tu ne t'aimais toi-même.  Kath... Je. Tu m'as manqué ! Lui dis-tu lorsque tu décollas tes lèvres des siennes. Tu posas tes yeux dans les siens, te noyant comme à ton habitude dans ses iris. J'suis... J'suis perdu, je... y'a même pas 12h on était toujours enfermé et là... T'étais encore incapable de poser des mots sur tes pensées, trop d'émotions étaient présentes. Mais une chose est sûre, maintenant qu'elle était là, tu ne la laisserais plus partir.

elle aurait pu rester une éternité ici, dans ses bras, à oublier tout le reste et profiter de lui. elle le serrait si fort, par peur de le voir disparaitre de nouveau, comme s'il n'était qu'une illusion qui pouvait s'évanouir à tout moment. ce baiser posé sur ses cheveux, c'était la preuve qu'il était bien là, qu'elle ne rêvait pas. les larmes ne s'arrêtaient plus, alors même que nate passait ses mains sur ses joues pour ensuite capturer ses lèvres. un baiser comme jamais, elle lui transmis tout ce qu'elle avait pu ressentir, tout l'amour qu'elle portait pour lui. elle ne voulait plus jamais le voir partir, elle ne voulait plus le quitter des yeux, savoir ces malades toujours en liberté ça la rendait malade, elle ne pouvait même pas imaginer les conditions dans lesquels ils avaient été enfermés. elle avait eu peur pour lui et même s'ils avaient été retrouvés, les séquelles émotionnelles seraient belles et bien présentes. s'il fallait qu'il reste une semaine sous la couette, elle le ferait avec lui, s'il fallait qu'il parte à l'autre bout du monde pour s'en remettre, elle partirait avec lui. pas de demi-mesure, comme ses sentiments, tout ce temps sans lui ça n'avait fait que renforcer ce qu'elle pouvait ressentir. se perdant dans ses yeux après que vous ayez retrouvés vos "esprits", tu l'écoutais bégayer des paroles par ci par là, alors qu'il était visiblement encore chamboulé pour tout ça, ce qui était compréhensible. elle pouvait pas comprendre ce qu'il avait vécu, elle pouvait juste essayer de l'aider, être là pour lui comme il avait essayé de l'être pour elle. il avait déjà tellement vécu, elle voulait pas qu'il sombre avec cet énième coup de massue. « tu m'as manqué aussi, beaucoup trop. » dis-elle en passant son pouce délicatement sur sa joue, elle le scrutait, mémorisant cette image dans sa tête, ce qu'elle n'avait plus fait depuis cet été et elle avait oublié à quel point elle pouvait le trouver parfait. elle voulait plus rien oublier, elle voulait que son image soit nette, sans arrêt, dans son esprit. « hey, hey. t'es plus là bas, t'es en sécurité, t'es sorti de ce trou. » dit-elle doucement, à mi-mots pour le rassurer, cette petite bulle bien à eux avait réapparu, comme si le monde autour n'était plus là. « je suis là, t'es pas seul, je te lâche plus nate, je te lâche plus. »

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tout se bousculait autour de toi, t'avais encore du mal à connecter tous les liens. être enfermé dix jours dans la même pièce, avec les mêmes personnes sans voir la lumière du jour, c'est assez éprouvant. on en perd la notion du temps mais aussi la manière de percevoir les choses. tu pensais plus à ces choses inutiles qui rimaient ta journée : allez sur snap, instagram, facebook, twitter, allez manger, jouer à ton jeu-vidéo, envoyer un message à Katherine ainsi qu'à ton meilleur ami. tes habitudes avaient littéralement étaient bouleversés et t'avais du coupé contact avec tous ceux à qui tu tenais. heureusement pour toi, ton meilleur ami était à tes côtés, le seul pilier que tu avais dans cette épreuve. vous n'aviez pas été frappé non, pas maltraité à proprement parlé. mais l'épreuve morale, elle, avait été agressé. tu ne savais plus comment penser efficacement, te concentrer te demander trop d'effort et cette lumière du jour te faisait mal à la tête. le remu ménage ne faisait que te fatiguer encore plus. alors, t'étais content de retrouver Katherine mais t'étais encore pas mal perdu, bien trop perdu. t'étais déboussolé, et t'avais une seule envie rentrer dans ta chambre de la quincy house et t'enfouir dans ta couette. mais, tu voulais pas être seul non plus. pas entièrement seul, tu voulais qu'elle soit là à tes côtés. elle serait ta lumière, la seule qui ne t'agresserais pas, qui ne te ferait pas de mal. elle te calmerait comme elle est en train de le faire alors que son pouce caresse délicatement ta joue. sa voix te berce, t'apaise alors que toi, tu commences à paniquer tout seul, repassant tes derniers souvenirs dans ce dortoir que tu détestais désormais, que tu rêverais sûrement pendant des semaines et des semaines. tu attrapas sa main, la serrant encore plus fort. J'veux pas retourner là-bas, j'veux pas. j'veux juste rentrer... soufflas-tu, à demi-voix. ton regard dans le vide, c'est comme si ton âme n'était pas relié à ton corps. La seule chose qui te permet d'avoir les pieds sur terre, c'est le contact de Katherine dans ta main et sur ta joue. T'es sûrement encore en état de choc et tu frôles presque la crise de panique. Tu bafouilles mais les mots ne sortent pas, alors que les larmes perlent désormais. J'veux... J'veux juste rentrer et dormir avec toi... J'veux pas rester seul, j'veux pas retourner là-bas, j'veux pas.

pouvoir retrouver son odeur, son étreinte, son toucher, tout ce dont elle avait trop peu profité avant qu'il disparaisse de sa vie à nouveau. cette fois-ci on le lui avait arraché, on leur avait à nouveau empêcher de pouvoir vivre sereinement, était-ce ainsi qu'elle devait vivre ? dans la torpeur, l'angoisse que tout ce qu'elle touchait, tout ce qu'elle aimait finisse par lui être enlevé ? c'était ce genre de pensée qu'elle avait ressasser dans sa tête non-stop pendant des jours alors qu'un silence radio s'était installé, des journées installée au poste de police, à l'hôpital. elle avait passé ses nuits à s'inquiéter, prostrée sur le canapé, gabriel à ses côtés, tout aussi inquiet pour noora. comment avaient-ils tous été kidnappés ? une trentaine d'étudiants qui s'envolaient dans la nature ? impossible. et encore aujourd'hui, alors qu'elle tenait enfin l'homme qu'elle aimait dans ses bras, elle ne pouvait s'empêcher d'être rongée par la peur, parce que tout cela n'était pas fini. « t'y retourneras pas, t'inquiètes pas, je suis là. t'es en sécurité. » dit-elle, essayant de se montrer forte, caressant les cheveux du quincy, complètement paniqué sur le coup. c'était normal, fallait qu'elle tienne debout pour lui, fallait pas qu'elle montre qu'elle était tout aussi mal. il voulait pas rester seul et de toutes façons, elle ne l'aurait jamais fait. pas maintenant, pas après tout ça. c'était hors de question de le perdre de vue. elle préférait mourir plutôt que le voir s'éloigner encore une fois. « je te lâche pas, on va aller dormir dans ta chambre à la quincy. » parce que ouai, il savait pas qu'elle avait déménagé suite au départ d'absolem, avec gabriel qui plus est. puis elle savait qu'un environnement qu'il connaissait lui ferait le plus grand bien, des nouvelles bouleversantes ne pouvaient qu'être mauvaises pour lui actuellement. ils trouveraient des solutions le lendemain, pour l'instant, fallait qu'il dorme, qu'il se calme et qu'elle profite de lui un maximum avant que les interrogations de la police, la famille et les amis de nate l'empêche de passer du temps avec lui. « on va aller chercher tes affaires puis on s'en va. »