Ma vie était chaotique ces derniers temps. Je n'allais pas faire un résumer, mais si j'utilise des mots clés pour donner des idées de ce qu'il s'y passait ; décès, kidnapping, solitude ou encore, éloignement ; ça ne donnerait guère envie de m'approcher. Sait-on jamais, que la poisse s'attrape par un simple contact, comme si la malchance pouvait se propager aussi rapidement qu'une maladie. Cela n'empêchait pas que j'avais tout de même besoin de voir mes amis et de profiter d'eux. Certains manquaient à l'appel parce que nous n'avions aucune idée de où ils se trouvent et d'autres, ne peuvent simplement pas me voir à cause de leur présumé implication dans les histoires de drogue et enlèvement. Tout cela était bien compliqué et ça me faisait déprimer rien que d'y penser. J'avais même été mise en arrêt, j'étais au plus bas, au plus mal et mon psy semblait avoir du mal à m'aider. Ma fille Lilou passait des petites vacances chez papy pendant que maman attendait son ami devant le bar afin de descendre des verres de tequila. J'avais honte parfois, mais là, si je ne faisais rien, j'allais exploser... Alors vite Aaron, bouge ton cul, avant que je n'entre et commence à boire sans toi.

Travail. C'est bien le mot qui résume sa vie, en ce moment. Depuis le mois de septembre, Aaron se donne une routine. Prenant plus d'heures à la boite de nuit, faisant les trajets jusqu'à New-York pour voir sa fille, revoir quelques amis de l'université et c'est tout. C'est dingue. Parce qu'une fois que tu quittes l'école, il est difficile de garder contact avec certains mais il ne veut pas ça. Il ne veut rien changer. Que rien ne change. Parfois, il s'imagine retourner sur Harvard, juste quelques mois, pour une spécialisation. Mais à quoi bon ? C'est une mauvaise décision parce qu'il veut revenir seulement pour les gens et non pour les études. Ce n'est pas juste. Heureusement que certains font le pas, comme Alaska. Non, il ne l'a pas oublié. Bien sûr que non mais cela dit, il n'est au courant de rien sur les nouvelles. Quel terrible ami. Il veut se rattraper et ne plus la lâcher, à partir de maintenant, de ce soir, de ce bar où elle lui donne rendez-vous et où il finit par arriver avec le sourire. Toujours avec le sourire. Parce qu'il est comme ça, Aaron. C'est que tu m'aimes en fait pour m'attendre dehors dans le froid. dit-il en la saluant en même temps d'un baiser sur la joue et d'une étreinte. Allez, rentrons pour que l'alcool te réchauffe. qu'il dit de ce même sourire, l'entraînant à l'intérieur.

« C'est que tu m'aimes en fait pour m'attendre dehors dans le froid. » J'hausse les sourcils et je ne peux m'empêcher de sourire et à voir ma tête, il est clair que j'avais quelque chose qui me venait à l'esprit. « Il y a du monde, j'ai besoin d'un garde du corps, je suis trop belle et tout le monde va se jeter sur moi, tu comprends ? » que je lui disais en riant. J'avais beau être au plus bas, je trouverais toujours la force de sourire et de raconter des conneries grosse comme moi. Aaron venait m'étreindre en déposant un baiser sur ma joue, que je lui rendais aussitôt après. « Allez, rentrons pour que l'alcool te réchauffe. » Et en effet, il faisait meilleur à l’intérieur. On allait directement se mettre au bar pour commander à boire. « Tu préfère rester ici ou aller à une table ? » que de lui demande en attendant que ma bière arrive. Ouais, je commence ma soirée en douceur.