Depuis c'matin, depuis que t'as quitté le gymnase, la soirée de Thanksgiving plus exactement, t'es dans le brouillard total, huit heures de black-out, et très peu voire absolument aucun souvenir de c'qui a pu se passer avant. Tu t'souviens juste d'avoir retrouvé Louison, elle t'as présenté son fiancé et après, plus rien, tu n'te souviens même pas du moment quand Gypsy t'as rejoint à la soirée. Parce que ouais, tu l'as retrouvée le lendemain matin, dans le même brouillard que toi, et en plus de ça la pire des mauvaises surprises, Louison ainsi qu'une trentaine d'étudiants voire plus, ont disparu du campus.

Ça a fait le tour de toutes les chaînes d'infos à la télé tout comme à la radio, et parmi les disparus, ta meilleure amie et son fiancé. T'es pas bien depuis les infos, t'es pas bien depuis c'matin et la seule vers qui tu as su te tourner c'est Gypsy. Et cette photo que Louison t'as envoyée avant le black-out, de Gigi et toi, ses lèvres sur les tiennes, même ça tu ne t'en souviens pas, donc ouais t'es complètement paumée, d'où les explications que tu espères avoir en lui proposant d'passer à la MH. Encore.

Parce que tu t'sens pas de rester toute seule ce soir, t'as passé toute la journée à joindre Louison et Hermes qui lui aussi a disparu en même temps que ta meilleure amie, t'es dans le noir complet, t'aimes pas être impuissante face à ce genre de situations... T'as pleuré tout l'aprem, désespérée, t'as la trouille d'ne plus pouvoir revoir ta meilleure amie et si jamais il lui arrive quelque chose tu n'sais même pas dans quel état tu seras ni comment tu réagiras. T'as enfilé un pyjama n'étant pas allée en cours de toute la journée, t'sens que la dépression est plus très loin, faut vite que tu t'changes les idées, d'où le joint que t'as décidé d'allumer dans ta piaule, tout en cherchant un appart à Boston...

Comme à peu près tous les étudiants d'Harvard, tu t'étais réveillée ce matin avec un trou important dans la mémoire. Tu n'étais pas dupe. Quelqu'un avait versé de la drogue hier soir dans toutes les boissons, tu espérais juste qu'on avait pas profité de toi lorsque tu t'étais éteinte durant ces huit putain d'heures. Heureusement pour toi, tu ne faisais pas aussi partie de ces personnes qui s'étaient volatilisées et dont personne n'avait de nouvelles. C'était juste terrifiant. Tu ne pouvais pas t'imaginer ce que ressentais d'ailleurs Billie. Deux de ses proches avaient disparu de la surface de la Terre, c'était inimaginable. Si Adria disparaissait de cette façon, tu serais peut être déjà en train de te taillader les veines pour oublier cette peur panique. De ce fait, en sentant Billie complètement accablée et désorientée par l'évanouissement soudain de son amie, tu avais décidé de la rejoindre à la Mather House pour la réconforter du mieux que tu pouvais. Tu avais beau prendre un malin plaisir à la torturer, ce soir, tu n'avais qu'une seule envie, la prendre dans tes bras et patienter à ses côtés. Le temps que ces putains de flics retrouvent tous ces étudiants portés disparus ! Un sac Burberry sous le coude, tu t'étais pointée toute fraîche devant sa porte. T'étais légèrement nerveuse de la retrouver, surtout par rapport à la photo de vous deux qui l'avait aussi bouleversé. Avant de faire ton entrée, tu avais soupiré longuement tout en tapant trois fois contre sa porte. Une fois ce signal émis, tu avais ouvert timidement pour passer ta frimousse de poupée dans la pièce " Billie je suis là... je peux entrer ? " l'avais-tu averti tout en l'apercevant au bord de son lit, un nuage de fumée autour d'elle et son ordinateur sur ses genoux. Son minois s'était alors tourné vers toi, elle ne ressemblait en rien à la jeune femme que tu avais l'habitude de croiser ces derniers jours. Billie était éteinte, les traits du visage tirés et graves. Sans tarder, tu avais jeté ton sac à terre pour la rejoindre sur le pieu et l'enlacer " J'suis là... Tu as des nouvelles ? " lui murmuras-tu en rompant ton étreinte pour caresser sa joue de ton pouce " Billie, j'suis si désolée... "

T'es complètement ailleurs, à pianoter sur le clavier de ton ordi portable, pour chercher des pistes. Une seule piste pour retrouver ta meilleure amie, hacker les caméras de sécurité du campus, y'a forcément un truc que les flics n'ont pas dû voir, incompétents qu'ils sont. T'es sur les nerfs, heureusement que t'as ce joint pour te détendre, putain toi qui avais réussi à t'en sortir, t'avais promis à Louison d'plus toucher à ces saloperies mais là, c'était ton moyen à toi d'être moins nerveuse, d'te d'étendre comme tu le pouvais. Avec les moyens du bord, le premier et dernier joint, tu dois tenir le coup, pour Louison et le bébé, puis pour Louison et Ezio. Hermes aussi. Parce qu'il aimerait pas t'voir dans cet état non plus.

"Bordel..." avais-tu juré en français dans la chambre, les volets fermés depuis c'matin, plus ouverts de toute la journée, une bouteille de bière ouverte au pied de ton lit, la recherche d'appart sera pour plus tard, là tu ne peux juste pas t'empêcher d'penser à Louison. T'essaies d'te dire qu'elle est forte, qu'elle s'en sortira, en priant pour qu'Ezio soit avec elle en c'moment même.

Ça frappe trois fois à la porte, tu ne réagis pas tout de suite, tu sais que c'est Gypsy, t'as donné rendez-vous à personne d'autre ce soir puisque tu as prévu d'voir Kyra le lendemain. Pour discuter d'la situation actuelle aussi puis pour faire vos recherches ensemble, toutes les deux chacune sur vos ordis "pros". Gypsy est rentrée dans ta chambre, t'as relevé ton nez de ton écran alors qu'elle est là, à quelques centimètres de toi.

"Hey...désolée pour..." t'as pas l'temps de finir ta phrase qu'elle s'est jetée sur toi pour te prendre dans ses bras, et pile au même moment ton cœur a raté un battement. Elle sent bon, elle est toute fraîche contrairement à toi et ça t'as clairement perturbée.

"J'vais bien. J'te jure, j'essaie d'aller bien mais j'y arrive pas Gigi... J'ai aucune nouvelle, elle...Louison est bien sur la liste des disparus officiels. J'me le pardonnerais jamais si il lui arrive quelque chose. On...on aurait jamais dû aller à cette putain de soirée." t'es énervée contre toi même, refermant ton ordi portable pour le poser sur ta table de chevet.

"J'suis...contente que tu sois là." et pour une fois ouais t'es sincère, t'es contente d'l'avoir auprès d'toi. Sa main sur ta joue te perturbe, parce qu'avant qu'elle ne vienne, t'as fixé la photo envoyée par Louison avant sa disparition. Puis t'sais pas c'qui te prends, cette main, tu poses la tienne dessus, timidement, ça te ressemble pas mais t'en as besoin. Juste pendant quelques secondes.
"Hm...tu veux un truc à boire ?" tu finis par lui demander, retirant ta main de la sienne.

Billie n'est pas qu'une brute comme tu te l'étais tant imaginée au cours de ces dernières années. Billie se soucie de ses proches, Billie est humaine, sensible et drôlement belle quand elle se fait du soucis pareil. C'est égoiste, mais tu aurais aimé qu'elle puisse être aussi mal pour toi. Lorsqu'elle hausse le ton et qu'elle s'en prend à elle même, ton coeur se contracte douloureusement. Tu ne veux pas qu'elle souffre, tu ne veux plus qu'elle souffre. " Tais toi Billie. Tu n'y es pour rien. Peut être que tous ces disparus nous font une mauvaise blague... Je sais, ce serait étonnant. Mais tant de personnes disparues, en une nuit. C'est totalement fou, on va les retrouver. Ta Louison aussi. " lui assures-tu en caressant sa joue de ton pouce. Son regard émeraude est perturbant, tu sens tout à coup sa main maintenir la tienne et tu te figes jusqu'à ce qu'elle rompe ce contact " Hmm... Non. Ça va merci. " lui réponds-tu en te relevant pour faire un tour dans sa chambre, les mains enfoncées dans les poches arrières de ton jean. Ce fameux Levi-s taille haute qui moule tes formes à la perfection " J'peux voir cette photo ? " lui demandes-tu en revenant vers elle pour te planter devant ses pieds " J'sais qu'il y a plus important actuellement mais j'aimerais vraiment voir ça, de mes propres yeux. "

C'est la première fois qu'elle te voit autant vulnérable, ça t'ressemble tellement pas, toi qui d'habitude n'hésite pas à foncer dans le t'as pour régler tes problèmes, toi qui n'hésite jamais à la charrier, là t'as juste pas envie d'faire ça. Parce que là, y'a que sur elle que tu peux compter, bon y'a aussi Camille, mais t'avais besoin d'une présence féminine auprès d'toi. T'avais besoin qu'elle soit là. Elle te réconforte comme tu le voulais, elle essaie d'te rassurer aussi, en expliquant que c'est ptet juste une mauvaise blague, mais c'est vrai que ça paraîtrait improbable, puis jamais Louison ne t'aurais fait ça, tu la connais par cœur, surtout qu'elle est enceinte.

"J'ai franchement un doute... j'étais en train d'checker les caméras de sécurité pendant la soirée d'hier... J'ai encore rien trouvé." tu serres les poings alors que Gigi tente de te calmer comme elle le peut, puis elle n'a pas envie d'un truc à boire, c'est vrai que d'noyer ta colère dans l'alcool c'est peut-être pas la meilleure des idées mais soit.

Tu la suit du regard quand elle se relève, tes yeux glissent sur sa chevelure blonde, sur ses formes parfaites... qu'est-ce qui t'arrive bordel ? C'est pas toi, d'être étrangement attirée par elle, sûrement à cause de la photo, t'en sais rien. Tu soupires comme pour te calmer, calmer aussi ton rythme cardiaque qui bat un peu trop vite à ton goût, et sa question te surprends.

"Hein ? Ouais attends deux secondes." tu t'lèves à ton tour, sortant ton portable de la poche de ton bas de pyjama, un simple jogging d'ailleurs, tout de suite moins classe que son jean à elle. Tu déverrouilles ton portable, accède aux textos puis à ta conversation avec Louison, tes doigts appuyant sur la photo qu'elle t'as envoyé.
"Voila." tu tends ensuite ton portable à Gypsy, les joues légèrement rosies par la gêne que tu ressens sur le coup. T'en profites aussi pour attrapées la bière et d'la finir d'une traite vu qu'il n'y avait déjà plus grand chose.

 « Hum, j’ai raté un épisode j’pense… Depuis quand t’es une hackeuse Hermès ? » lui demandes-tu en souriant pour tenter de l’éloigner de son inquiétude. La blonde te propose ensuite de quoi boire mais tu n’en as pas vraiment envie ce soir. Surtout dans une période aussi critique que celle-ci. Si vous buvez toutes les deux, plus personne ne sera là pour mettre une limite à un quelconque débordement. Pis tu as pas soif, c’est tout. Plus tard peut être, pour t’aider à tomber dans les bras de Morphée. Pour l’instant, tu veux voir cette soit disant photo où vous vous embrassez. Peut être que cet élément te permettrait de revivre cette soirée. Tu laisses alors ton amie -autrefois ennemie- sortir son mobile de son jogging dégueulasse pour qu’elle te tende la preuve. Tes grands yeux bleus s’écarquillent lorsque tu vois ta bouche contre la sienne. Tu ne peux même t’empêcher de réprimer un rire nerveux. Un flash remonte ensuite à la surface, tu aperçois de la colère chez Billie et une fuite. Tu la vois disparaître, comme si ce baiser ne lui avait pas plu. Ton coeur bat vite, ta température augmente, t’es soudainement pas bien et prise d’une certaine angoisse. Ton rire s’est à présent barré. Et merde, peut être que vous n’avez jamais été sur la même longueur d’onde tout compte fait ! « J’suis désolée, j’crois que c’est moi qui t’ait embrassé, sans ton consentement, c’était peut être cette drogue qui agissait déjà sur moi… » t’excuses-tu tout en sachant que ton désir de l’embrasser est toujours présent « T’en penses quoi toi ? Rah, je devrais pas te saouler avec un putain de bisou de merde alors que ta pote est je ne sais où… qu’est-ce que je peux faire pour toi  ? Tu veux qu’on aille prendre l’air ? » lui proposes-tu en inspirant et expirant profondément pour calmer ce regain de mémoire inattendu. « Tu veux qu’on aille voir les étoiles sur le toit ? Ou plutôt ce ciel dégueulasse bien pollué ? »  

Pendant qu'elle scrute la photo sur ton portable, le dernier message envoyé par ta meilleure amie, t'cherches à déceler ses réactions, voire si c'est pas un photo-montage ou un truc du genre. Impossible. Louison est douée comme ses pieds pour tout c'qui touche à ça contrairement à toi, mais elle est pas là pour que tu puisses le lui dire. Ton cœur se serre alors que Gigi est en face de toi, t'as soudainement un coup de flippe. Et si elle était morte ? Et si hier soir ça avait été la dernière fois que tu la voyais ? T'as envie d'hurler, d'te mettre des gifles pour lui avoir proposé d'te rejoindre à ce bal de merde, non mais franchement ça aurait été beaucoup plus malin d'faire ce genre de repas chez Ezio et elle, enfin t'aurais tout ramené pour ne pas lui imposer d'faire à manger, mais ç'aurait été beaucoup mieux comme soirée.

"Depuis toujours Gigi, mais c'est pas un truc dont je parle souvent tu sais." tu lui réponds alors qu'elle te sort de tes pensées, mais son sourire a disparu, les expressions de son visage ont changées pendant que t'étais perdue dans tes pensées.

"Arrête. Arrête de dire que t'es désolée, t'as pas à l'être... j'étais juste perturbée, j'ai tout oublié d'la soirée, mais en voyant la photo c'matin... Ça m'a fait tout drôle." tu lui avoues alors qu'elle s'excuse, qu'elle sort que c'est peut-être la drogue qui l'a faite agir de la sorte. Ça peut pas être ça son excuse.

"C'que j'en pense ? J'en sais rien putain... là j'devrais m'inquiéter pour Louison, mais au lieu d'ça j'suis là avec toi dans ma piaule, à penser qu'tu sens bon, que... tu me perturbes et ça m'rends malade. On a pas eu l'occasion d'finir le jeu la dernière fois. Vérité : j'te plais ou tout ça c'est qu'un jeu pour toi ?" t'as décidé d'lui poser ça comme question, mais c'est pas l'moment. Vraiment pas, alors pourquoi est-ce que t'es autant troublée ? Tu devrais retourner la terre entière pour retrouver Louison et au lieu d'ça, tu cherches des explications auprès d'Gigi.

"Oublie ça. J'suis pas certaine qu'on arrivera à voir grand chose, puis ça caille dehors." tu ris nerveusement, tes yeux qui cherchent le regard de la belle blonde en face de toi. "N'empêche...tu m'as volé un baiser. Comme t'es en train d'me voler mon cœur là. Et ça m'fait chier. Parce que ça pue le drame cette histoire et qu't'es une putain de menace Gypsy Burberry." tu finis par lui sourire, laissant tomber la bière vide sur le sol de ta chambre, alors que tu t'es rapprochée d'elle ptet trop rapidement, déposant un baiser sur sa joue. "J'te déteste. Mais pas dans l'mauvais sens." Et tes lèvres dérivent sur les siennes, là, au milieu d'ta chambre et de tout le bordel qu'il y a. C'est pas romantique. Pas du tout mais fallait ça pour que tu sois à peu près certaine de c'que t'es capable de ressentir pour elle. "Me met pas la tête à l'envers."

La photo de vous deux est bien cadrée. Bravo Louison. Et tu vous trouve vraiment belles comme ça. Une paire de blondes méga sexy. La situation est carrément merdique mais cet élément te fait sourire en coin. Tu le sens, Billie est totalement perturbée et ses confessions ne font que confirmer tes suspicions. Tu l’attires. T’es malheureusement une grosse maladroite pour ce type de situation et sa question dès plus franche te glace sur place « J’en sais rien encore Billie. J’ai peur. » lui réponds-tu en lui rendant son téléphone avec tes griffes manucurées. Tu préfères rapidement dévier de sujet et lui proposer de sortir mais la française compte se morfondre ici. Tant pis, tu resteras là si c’est son souhait. Tu hausses les épaules devant elle tout en la fixant autant qu’elle te fixe « Quoi ? » lui lances-tu avant qu’elle ne se lève et ravive l’histoire du baiser entre vous. Tu rigoles encore quand elle te traite de menace. Toi ? La brindille tu es une menace pour la rebelle d’Hermès ? N’importe quoi. Non mais, retour en arrière, elle t’a bien dit que tu étais en train de lui voler son coeur ? Eh merde. Si seulement elle pouvait continuer de te hair. Plus elle approche et plus tu te contractes sur place. Ce n’est pas une bonne idée, oh non. Tu aurais dû la repousser mais au lieu de cela, tu la laisses pénétrer dans ton espace vital, tu la laisses te bécoter de ses lèvres douces jusqu’à ce qu’elle capture tes propres lèvres. Tu lui réponds avec un peu plus de force parce que tu la désires mais tu te contrôles tout de même. Quand elle rompt ce contact qui t’a mis la fièvre, tu caresses ta bouche qui a désormais un goût de bière « Il s’est passé quoi là Billie ? » répliques-tu en fronçant tes sourcils « Ta tête elle sera forcément à l’envers avec moi. Je ne suis pas équilibrée, je suis une fille perturbée, t’es au courant ? » lui lances-tu légèrement agressive, ce qui est paradoxal étant donné le désir qui se déploie en toi. « T’es complètement malade. Il faut que tu me résistes chérie. Je veux pas te faire du mal. Pas toi. » termines-tu par chuchoter en te dirigeant vers ton sac près de la porte. Tu le ramènes à toi et le déposes sur son pieu pour mettre la main sur ton paquet de cigarettes. T’en sors une que tu pends au bout de tes lèvres en ignorant Billie. Puis, tu te déplaces dans le silence pour ouvrir les volets et t’accouder à la fenêtre « Sers toi si tu veux » murmures-tu péniblement pour ne pas faire tomber la clope que tu t’allumes. Normalement tu ne réfléchirais pas à la pose suggestive que tu as en ce moment. Mais maintenant, depuis que Billie s’est ouverte, tu arrives à te demander stupidement si ton postérieur l’excite... 

Okay. C'était une belle connerie c'que tu viens de lui dire, de t'être ouverte à elle, avec tout c'qui se passe en c'moment, t'avais presque oublié qu'en face de toi t'avais la reine des neige. Tu viens d'te prendre un vent glacial alors que tu viens d'lui ouvrir ton cœur, enfin presque, t'as encore l'temps d'refouler tout ça et d'faire marche arrière. Ouais t'as tout juste le temps avant d'foncer droit dans le mur. C'est peut-être mieux comme ça.

"Rien. Oublie c'était complètement stupide..." tu lui réponds sur le même ton qu'elle, presque agressive, tu l'sais très bien qu'elle est pas équilibrée comme nana, tu l'sais alors pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi est-ce que ça t'fait mal au cœur là d'un coup ?

"Ça m'apprendra à vouloir ouvrir mon cœur. Mais quelle conne ! J'te comprendrais jamais Burberry." tu serres les dents, t'es en train d'la suivre du regard quand elle va se chercher une clope, elle t'en propose une aussi, mais t'as pas envie d'fumer. Cette meuf c'est une nuisance sur pattes, elle est clairement nocive pour ta santé, puis c'était complètement crétin ce baiser, comme si t'avais pas d'autres choses auxquelles penser là maintenant.

"Garde tes clopes Burberry." t'es froide et presque distante, comme avant. Comme au tout début d'votre première rencontre, tu préfères y aller à reculons avec elle finalement.

"J'reviens." tu lui laisses pas l'temps de te répondre que t'es déjà sortie de ta chambre, le cœur qui va exploser, qu'est-ce qui t'as pris putain ?! Une fois en dehors de ta chambre, tu t'laisses glisser contre le mur du couloir, prenant ta tête entre tes mains, à retenir tes larmes. Louison qui est pas là, elle aurait été près d'toi, elle saurait ptet te dire quoi faire, comment réagir. T'es juste pas bien là sans elle, t'as besoin de temps, de réfléchir à c'qui vient d'se passer, mais y'a une chose dont t'es certaine tu ne t'ouvriras plus jamais à elle. Pas comme ça, plus question d'te montrer vulnérable.

Après avoir soufflé quelques minutes, tu finis par revenir dans ta chambre, elle est toujours là à fumer à ta fenêtre, "Oublie c'que j'ai pu te dire tu veux ? C'était stupide, j'te testais c'est tout. T'as l'droit d'me détester maintenant s'tu veux, ça me changera pas de d'habitude."

Son baiser était l’occasion de lui rendre et de lui avouer enfin ces drôles de sensations qui se développaient en toi quand tu pensais à elle. Mais, tu avais loupé l’occasion, c’était trop tard. Tu t’étais aussitôt refermée comme une huître, car pour une fois dans ta vie, tu n’avais pas envie de faire une victime supplémentaire sur ton passage. Tu respectais plus que tu ne l’aurais imaginé cette française. Peu de personnes seraient en train de remuer ciel et terre pour retrouver une amie comme elle le faisait. Très peu. Pour ne pas piétiner son coeur dans quelques mois, tu avais joué à la petite garce, histoire de l’éloigner. Sa réaction t’avait fait frémir mais tu ne t’étais pas pour autant précipitée à ses genoux. Tu avais gardé ton sang-froid tout en te plantant à la fenêtre pour griller ta cigarette. La colère de Billie grandissait dans ton dos et toi, tu l’ignorais de plus en plus difficilement. Puis, tout à coup, tu avais entendu la porte claquer, ce qui t’avait aussitôt fait retourné vers le côté opposé de la pièce. La blondinette avait disparu, t’abandonnant dans son sanctuaire sans dessus-dessous. Tu te demandais bien où elle s’était barrée. Tu t’étais même tâtée à la poursuivre, mais finalement, en patientant quelques petits minutes supplémentaire à peine, Billie était réapparue. « Ça se fait pas de laisser ses invités comme des cons tout seuls » lui lanças-tu en écrabouillant ton mégot dans un cendrier. Tu avais esquissé un sourire pour lui montrer que tu déconnais, cependant, la Mather t’avait très vite fait effacer ton petit rictus en t’ordonnant d'oublier votre rapprochement. « Je te teste pas, d’un j’en ai pas le temps et de deux, j’en ai pas envie » répondis-tu en déboutonnant ton jean tout en faisant valser tes talons au bout du lit « J’veux pas te faire du mal bordel ! Je t’aime bien malgré que tu sois une emmerdeuse la plupart du temps. Ça me casse les couilles que tu sois aussi chouette en fait ! Louison a de la chance, j’aurais jamais fait ça pour ma meilleure amie. Enfin, j’aurais fait un truc plutôt con qui ne l’aurait pas aidé tu vois » soulèves-tu en retirant ton froc pour te retrouver en petite culotte « Je devais pas avoir un pyjama ringard ce soir ? » coupes-tu en plein milieu avant de reprendre sans gêne compte tenu de tes fesses qui se baladent quasiment à l’air libre « Est-ce que tu peux au moins ne pas clôturer tout ça pour qu’on reprenne quand cette histoire de disparition se sera calmée ? » lui proposas-tu tout en te débarrassant à présent de ton mini-pull « J’attends mon déguisement de Pikachu » ajoutas-tu en croisant tes bras sur ta poitrine recouverte d'une mince lingerie.