Summer & Paris

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   Sa jambe n’arrêtait pas de tressauter depuis quelques minutes, signe de stress important chez lui. Pourtant, il n’y avait rien de stressant dans cette salle d’attente. Le rendez-vous médical n’était même pas pour lui mais pour Summer qui se tenait assise à côté de lui, en train de feuilleter un magazine. « il est en retard ! » grommelait-il en fronçant les sourcils. « En plus, il a même pas de Marie-Claire, je m’emmerde »  continuait-il de râler pour masquer son angoisse. Paris était passé en mode gros ours mal luné. Cela changeait du gamin perdu et effrayé qu’il était depuis qu’il était sorti de son enfer personnel. Depuis qu’il était revenu à l’appartement, le Dunster oscillait entre le gamin perdu et l’adolescent en pleine rébellion. Il ne contrôlait absolument pas ses humeurs et encore moins sa colère. Le pire, c’était ses nuits. Il ne se rappelait plus de la dernière fois où il avait simplement posé sa tête sur l’oreiller pour une nuit paisible. La seule chose qui parvenait encore à le calmer, à le canaliser, c’était bien la grossesse de Summer mais même là, il virait par moment, à la paranoïa. Bref. Pour en revenir à cette histoire de magazine, nul doute que Summer lui répondrait qu’il avait certainement dû tous les lire et que sa mémoire lui permettrait à coups sûrs de réciter les articles par cœur. Elle n’aurait pas tort. « Bon sang, pourquoi c’est si long ?! Il fait accoucher une vache ou sauvez Willy dans son bureau ? »  grommela-t-il, s’attirant des regards à la fois outrés et courroucées des autres femmes, toutes plus ou moins bien enceintes qui se trouvaient dans cette fameuse salle d’attente. « Je crois que la brune à ta droite veut me castrer… A moins que ce soit la rousse là… Tu sais que  tu es la plus sexy des futures mamans ? Ton bidon est le plus beau en même temps, normal, tu attends un Maconahey »  continua-t-il de déblatérer. La patience et cet homme, ça ne faisait vraiment pas bon ménage. Enfin, le toubib sortit de son bureau et appela leur nom. Aussitôt Paris bondit de sa chaise inconfortable pour aider son petit bébé à se relever. Elle n’en avait absolument pas besoin mais il la couvait comme si elle était le plus fragile des trésors. « En route mauvaise troupe, je veux savoir si mon fils a les yeux bleus ou pas »  plaisante-t-il sous le regard blasé du médecin qui devait avoir le droit à cette blague tellement souvent.

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   La patience et Paris, ça fait deux…voire trois. Ou quatre…j’en suis consciente et c’est bien pour ça que je garde mon calme pendant que lui, est stressé comme un fou. Je fais tout pour faire abstraction de sa jambe qui a la bougeotte et qui me fait bouger au passage -faute au siège qui sont scellés les uns aux autres – préférant me concentrer sur mon magazine, pour mieux dissimuler mon propre stress. Paris commençait à grommeler et je compris bien vite que ça allait devenir de plus en plus compliqué de le maintenir… " Tu les a tous à la maison mon cœur…tu les as donc tous déjà lus… " lui répondait sans lever mes yeux du magazine que je tenais. Ça avait eu l’air de lui suffire comme réponse vu qu’il n’avait plus fait de remarque pendant les 5 minutes suivantes, alors je pris son silence pour argent comptant et reprenait la lecture de mon article sur les effets d’une grossesse chez la femme qui arrivait à son 4eme mois… vu ce que je lisais, il y avait de quoi stressé. J’avais clairement peur de finir aussi agaçante que ce que l’article laissait sous-entendre…Mais apparemment, ce n’était rien comparé au côté agaçant que pouvait avoir le futur papa ! Il n’y avait qu’à voir : Paris n’avait pas eu l’air de prendre conscience de ce qu’ils disaient, ou aux côtés de qui il le disait. Pour ma part, j’en étais qu’à mes débuts de la grossesse mais pour certaines des femmes qui attendaient, beaucoup arrivaient à leur troisième trimestre. Et dieu sait combien d’entre elles s’étaient senties soudain viser par les termes « vaches » et « Willy la baleine » que Paris avait osé dire. Je lâchais donc mon magazine pour lui jeter un regard moi aussi – peut-être pas aussi menaçant que les autres filles présentes, mais suffisamment insistant pour qu’il comprenne qu’il avait merdé – puis tentait à nouveau de le calmer " Paris…je sais que tu es stressé, mais…tout va bien, inutile de s’énerver comme ça " je lâchais alors mon magazine et le remettait sur la table basse en face de nous, puis attrapait la main de mon mari pour le rassurer…et me rassurer au passage. Toutes ces femmes, bien enceintes…et aucune d’elles accompagné de leur compagnon. Pourquoi ? C’est quoi cette désertion ?? Paris va déserter, lui aussi, un jour ? Je resserrais sa main dans la mienne tout en pensant à cela, sans vraiment entendre les mots qu’il ne cessait de déblatérer. La seule chose me qui me ramenait à la réalité, c’est la voix du médecin qui nous interpella par notre nom de famille, pour annoncer notre tour. Paris m’aida à me lever, alors que je n’étais même pas énorme comme toutes les autres, mais je préférais ne pas le lui signaler : le fait qu’il soit à mes soins avait quelques choses de réconfortant… " Tu es au courant, qu’il ou elle n’aura pas les yeux ouverts ? et que l’écho sera en noir et blanc ? " m’amusais-je à lui rappeler alors que l’on suivait gentiment le médecin vers sa salle de consultation

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    « Techniquement, je ne les ai pas tous puisque je n’ai commencé mon abonnement qu’il y a un an et quelques mois… Alors maintenant, si on ne peut pas compter sur un toubib pour tomber sur des numéros datant des années précédentes, où va le monde ?! » grommela-t-il en fusillant la petite table contenant les magazines. En même temps, lui demander d’être à l’aise à un rendez-vous médical, c’était trop lui demander. Il ne supportait pas les toubibs et pour le soigner, c’était la croix et la bannière. Combien de fois Summer avait-elle du ruser pour lui faire prendre un cachet contre une migraine ou simplement pour le soigner de son rhume ?! Trop souvent ! D’ailleurs, maintenant, il se méfiait énormément quand elle lui proposait d’elle-même une bière. Loin de se douter que sa femme s’imaginait déjà en train de vivre la fin de sa grossesse en solitaire, il continuait de râler, s’attirant les foudres des autres femmes enceintes. Oui, son manque de tact n’était toujours pas passé… Un jour, cela lui jouerait des tours mais pour l’heure, le médecin vint à son secours en les invitant à les suivre dans son cabinet. « Tu casses mon délire ! » boudait-il. « Tu crois que je pourrais lui demander des photos ? M’man me fait tout un cirque pour commencer dès à présent le livre de naissance » dit-il tout bas à Summer avant de s’asseoir sur le siège que le médecin lui désignait. Mine de rien, il avait vraiment hâte de faire la connaissance de son fils car cela ne pouvait qu’être un fils. Merde, il avait déjà eu une fille, il voulait un fils à présent. Un petit rouquin comme lui songea-t-il avant d’afficher une mine sombre. Non, son fils n’aurait jamais à subir les assauts d’un monstre comme Schumer. Bordel, ce type ne voulait pas lui lâcher les baskets même mort ?! « Euh vous allez bien monsieur Maconahey ? » demanda le médecin. « Hein ?! Euh oui désolé je pensais à autre chose » soupira-t-il en secouant la tête. « Eh bien, je n’aimerai pas être l’objet de vos pensées car je passerai un sale quart d’heure vu l’œil noir que vous aviez » rigola le toubib, mettant Paris légèrement mal à l’aise. Il faut dire qu’être pris en plein flagrant délit de colère n’était jamais quelque chose qu’il affectionnait particulièrement. « Mouais.. » bougonna-t-il en prenant la main de Summer dans la sienne, un court instant. « Bien commençons.. Mme Maconahey, tout se passe bien pour ce début de grossesse ? Pas de douleur, de problème à signaler ? » demanda-t-il en se tournant vers la jolie rouquine.

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   Je secouais la tête tout en marchant derrière le médecin, et Paris à mes côtés. Ce dernier se faisait une joie de cette échographie, et j’avoue que même s’il était impatient et nerveux au point d’agacer tout le monde, moi je me réjouissais intérieurement de son comportement…cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu se concentrer sur autre chose que sur sa terreur. De mon côté, je me devais aussi donc, de chasser mes peurs et d’arrêter d’imaginer le pire avec cette grossesse. Je me l’étais imaginé simple et heureuse, et j’avoue qu’elle l’avait été durant les premières semaines…juste avant l’enlèvement de Paris. Depuis, elle passait toujours au second plan pour lui comme pour moi, et ce le plus inconsciemment du monde. Ce n’était la faute de personne en soi, juste un mauvais timing… comme toujours. On s’y fait vite chez les Maconahey.

C’est comme pour ce rendez-vous : c’est aussi un problème de timing qui nous amène à venir deux semaines après la date recommandée. Le premier rendez-vous avait été oublié, et le temps qu’on s’en rende compte... Paris lui avait réussi à obtenir un rendez-vous assez vite, mais là, c’est moi qui l’avait annulé à cause d’un entretien d’embauche, que j’avais foiré soit-dit en passant. La secrétaire du médecin avait été compréhensive avec nous, heureusement, et nous avait trouvé une place à la suite d’un désistement…mais j’avais un peu peur que notre manière d’avoir tarder, nous ferait passer pour des irresponsables qui ne savent pas gérer cette grossesse.

On entra dans la salle de consultation et on prit place sur les chaises désigner par le médecin qui lui fit le tour de son bureau pour pianoter sur son ordinateur. Ce n’est que lorsqu’il interrogea Paris sur son état que moi-même, je me tournais vers mon époux pour comprendre qu’il s’était à nouveau perdu dans des pensées sombres. Je souriais difficilement pour tenter de montrer à ce médecin – ou même à Paris – que tout allait bien mais…cette situation commençait à peser lourd. Je me sentais chaque jour impuissante, et ne trouvait pas la solution pour lui venir en aide. A la place, je réussissais à donner le change pour les autres, pour ceux qui se posait des questions sur Paris, et qui s’inquiétait …comme ce médecin maintenant « Il est encore un peu mécontent parce que vous ne disposez pas de la panoplie de magasine qu’il désirait » tentais-je de lancer comme excuse, histoire d’alléger l’atmosphère tandis que je sentais une main me prendre la mienne. Un ptit sourire chaleureux à l’égard de mon mari pour le rassurer, et enfin, nous pouvions passer aux choses sérieuses. Un brun nerveuse, je regardais le médecin, réfléchissant à sa question tout en répondant « Eh bien, oui…elle se passe bien, enfin je crois… » je jetais un regard à Paris un instant, me demandant si il fallait que je parle de ce qui me faisait flipper depuis quelques semaines, à savoir mon poids, ou si je devais me taire et attendre que le médecin me fasse des remontrances « Pas de douleur non…un peu mal au dos, parfois, mais rien de bien méchant… » « hmmm je vois… » me répondit-il simplement tout en pianotant à nouveau sur son ordinateur « je vois que vous êtes à dix semaines de grossesse d’après votre dossier, et les dernières analyse sanguine... ? » il leva les yeux de son écran pour les poser sur moi, et l’espace d’un instant j’ai cru qu’il était en train de me jauger physiquement. Pas étonnant donc, que d’instinct, j’avouais avec honte « Je suis trop grosse, c’est ça ? » Je soufflais d’angoisse tout en reprenant la main de Paris dans la mienne pour serrer fort « Je le savais !! Je suis trop grosse…j’ai essayé de faire attention, mais c’est plus fort que moi, j’ai toujours faim ! J’ai beau me dire qu’il faut pas, je mange quand même… » je déblatérais mes mots sans prendre le temps de respirer pour même de placer un temps mort entre mes phrases. « Je n’ai rien dit de tel Mme Maconahey…chaque grossesse est différente…toutes les femmes ne la vivent pas de la même manière » Le médecin observa alors Paris et l’interrogea « il s’agit de votre premier enfant, c’est ça ? »

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   Summer avait rattrapé ses conneries, comme d’habitude. Paris n’était pas aveugle, il savait combien il déconnait et plaçait sa femme sur la corde raide. Normalement, sa femme aurait dû être plus épanouie, moins stressée… Elle aurait dû lui péter les couilles avec cet enfant à naître mais rien. Elle s’occupait de lui, d’Ashlynn mais aucun des deux ne vivaient réellement cet événement de la bonne façon. Le Dunster s’en voulait énormément mais il avait beau essayer de toutes ses forces, sa tête était restée, quelque part dans cette cave. Le pire, c’était la culpabilité. Non, plutôt la crainte de se réveiller un beau jour et de voir que sa femme avait déserté, lassé de devoir lui tenir inlassablement la tête hors de l’eau. Combien de temps tiendrait-elle encore ? Il n’était qu’un boulet dans sa vie mais il l’aimait. Il l’aimait à un point que s’imaginer vivre sans elle, était impossible. Même Schumer n’aurait jamais pu lui faire aussi mal. Alors, il s’accrochait de toutes ses forces à ce qu’ils avaient construit, essayant de préserver Summer du mieux qu’il le pouvait. Malheureusement, dans cette volonté farouche de la protéger, il ne faisait que la blesser car il la tenait à distance. Leur vie sexuelle se résumait à des étreintes rapides, un petit câlin mais rien de profond… rien de sexuel. Le jeune homme ne supportait pas l’idée qu’elle puisse à nouveau voir ses cicatrices, qu’elle puisse s’imaginer des choses ou pire, qu’elle y découvre une vérité qui le ferait passer pour un être faible.

« Ouais, c’est ça, c’est le magazine ! ça m’a pété les couilles… Enfin ça m’a agacé » se rattrapait-il avec une grimace d’excuse. Son langage laissait à désirer comme à chaque fois qu’il se sentait sur une pente glissante. Il ferait mieux de se taire et c’est qu’il s’employât de faire dans les minutes suivantes, laissant Summer et le médecin discuter de sa grossesse. Aux côtés de son bébé, Paris ne tenait pas en place, il avait envie d’attraper ce type et de le secouer pour qu’il lui assure qu’il n’y avait aucun problème au niveau de la grossesse. « Oui.. Non.. Enfin oui et non. J’ai déjà une fille d’un peu plus de deux ans mais je n’ai pas assisté à la grossesse ni rien » répondit-il en se passant une main coupable derrière sa nuque. « Mais je m’en occupe enfin on s’en occupe..C’est notre fille ! » se surprit-il à ajouter pour ne pas passer pour un père démissionnaire. « Eh bien, vous êtes tendus jeunes gens ! » commenta le médecin en retour avant d’inviter Summer à s’allonger sur la table d’auscultation. « Je vais vous demander d’enlever votre haut, je vais prendre votre tension puis nous passerons à l’échographie de contrôle » dit-il en préparant son matériel. « Tu veux que je te tienne tes affaires ? » demanda Paris, ne sachant pas trop quoi faire.
 

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   Ca pour être tendus, on était tendus !! Je crois ni Paris ni moi ne menions pas large de notre situation. Il n’y avait qu’à voir comment le Dunster s’était défendus de s’occuper de sa fille même s’il n’avait pas pu participer à la grossesse ou à la naissance. On avait clairement peur d’un jugement ou de représailles qui n’avaient pourtant pas lieu d’être. D’un long soupire, à la fois pour évacuer le stress, mais aussi pour marque un semblant de soulagement à l’idée que le médecin ne me fasse pas encore de remontrance, j’osais enfin clarifier les choses auprès de l’homme en blouse blanche : « On est effectivement un peu stressée, parce que justement, c’est une première pour nous…et qu’on sait aussi qu’on est mal partie à rater les premiers rendez-vous… » « vous avez deux semaines de retard…c’est pas non plus la mort. » C’est moi, ou je le trouvais un peu trop cool ce médecin ?

Toujours est-il qu’il me demanda de retirer mon haut et de passer sur la table d’allonge juste derrière nous pour pouvoir prendre ma tension avant l’échographie. Je me levais de ma chaise et tendait alors mon sac à Paris qui venait justement de me demander si je voulais qu’il tienne mes affaires…Je n’avais pas répondu, parce qu’au quel cas je serais sans doute passée pour une pauvre si j’avais vraiment osé dire « Nan j’ai peur, tu viens avec moi…et tu restes A COTÉ ! » Je retirais donc ma veste sans rien dire au début, mais souriait gentiment à Paris, puis déboutonnait mon haut afin de le retirer…Ce n’est que lorsque je fus assise sur cette grande « chaise longue », que je réalisais que quelque chose n’allait pas ! Paris…voilà ce qui n’allait pas. Il était resté à sa place, avec mes affaires dans les bras. Je le fixais alors intensément et d’un jeu du regard, lui sommait silencieusement de me rejoindre, parce que là, je ne voulais clairement pas être toute seule. Pari semblait un peu dans son monde, et n’avait pas vraiment eu l’air de capter mon regard…le médecin lui par contre, il l’avait remarqué « Mr Maconahey ? Je crois qu’on vous demande par ici » Je me pinçais les lèvres, un peu honteuse de m’être fait grillée et de passer ainsi pour une poule mouillée, mais le principal, c’était que Paris reçoive le message et finisse par me rejoindre

Le bras tendu vers le médecin qui m’encerclait avec son appareil à tension, je serrais le point tout en repensant à ce que l’obstétricien avait dit quelques minutes plus tôt « Donc ? vous ne pensez pas que je suis grosse pour 10 semaines de grossesse ? » C’était vraiment un point qui m’inquiétait, et il me fallait une réponse claire, et médicale « Je veux dire, je sais que chaque femme prenne du poids différemment mais…il y a quand même une base, nan ? A l’époque ou je faisais médecine, on nous parlait de courbes, un peu comme celles de croissance chez les enfants » « Effectivement, mais vous devez aussi savoir qu’il y a des facteurs génétiques qui rentre en jeu… » Aie…la génétique. « Okay, donc j’ai compris, c’est clairement un Maconahey pur souche que j’ai dans le bide… » déclarais-je alors que je me remémorais les paroles de Paris et de sa mère. Le médecin se mit à rire puis demanda à Paris « A vous voir, on se dit effectivement que vous deviez être un beau bébé bien costaud ! vous êtes tous aussi grand dans votre famille ?? » demanda-til, sans pour nous faire penser à autre chose, et nous détendre un peu pendant que le tensiomètre me pressait le bras « 16.5…un peu élevé, mais on va mettre ca sur la nervosité, n’est-ce pas ? »

 

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   Allez détends toi Maconahey, il va pas te bouffer se sermonna un Paris qui n’en menait vraiment pas large devant le toubib. Ce dernier, si dans un premier temps avait paru assez froid et austère, se révélait être plutôt sympathique et prévenant. Avait-il pris conscience qu’il avait à faire à deux stressés de la vie face à cette première grossesse ? Sûrement. « Vous êtes certain ? Parce que j’ai lu beaucoup de choses au sujet des examens et c’est important de n’en rater aucun » répliqua Paris qui s’en voulait d’avoir été aussi distrait pour ne pas prendre ce rendez-vous plutôt. Il avait l’impression de délaisser cet enfant qui n’était pas encore né. Je ne vous parle pas d’Ashlynn ou de Summer. Bon sang, il prenait conscience de combien il agissait comme un égoïste ces derniers temps mais c’était plus fort que lui. Face à l’adversité, il avait tendance à n’en faire qu’à sa tête. « Ne lisez pas trop de bouquin Mr Maconahey. Vous vous rendrez compte qu’ils vont vous dire tout et son contraire. Je vous rassure, vous êtes encore dans les temps pour cet examen et je sais qu’à l’avenir, vous serez plus assidu. Ma secrétaire vous remettra toutes les brochures importantes à lire ainsi qu’un calendrier de consultation » le rassura le professionnel avant qu’il ne passe à l’auscultation pure et simple.

Paris lui, était resté raide comme un piquet sur son siège, gardant simplement dans ses bras, les affaires de sa femme. Il était encore perdu dans ses pensées même si pour une fois, elles étaient toutes tournées vers un futur fait de pleurs et de rires d’enfants. « hein ?! Euh oui j’arrive ! Excuse-moi bébé » s’excusait-il auprès de Summer en prenant sa main libre dans la sienne et en déposant un baiser sur sa tempe. « J’étais en train de calculer le nombre de couches qu’on allait devoir acheter… Faire des maths à le don de me calmer » dit-il à la fois pour Summer mais aussi pour le médecin. Après tout, Paris était un scientifique et faire des tableaux Excel mentaux, une de ses spécialités. En parlant de Summer, celle-ci interrogeait le médecin au sujet de son poids. Pour le coup, cela le fit rire. « Oui, je crois qu’on tient ça de notre mère ! On a toujours été des gros bébés mais d’après ma mère, j’étais le pire de toutes ses grossesses. Je faisais plus de quatre kilos à la naissance » expliquait-il avec un large sourire pour une fois. Un sourire qu’il perdit rapidement face à la tension de sa femme. « Summer est très tendue en ce moment, il n’y a pas quelque chose que l’on puisse faire ? » interrogeait-il à son tour cet homme. « Vous avez essayé la méditation ? ou la sophrologie ? C’est très bon pour les femmes enceintes ! Allez, je vais voir ce bébé d’un peu plus près… Attention, ça risque d’être un peu froid » dit-il en appliquant un gel sur le ventre légèrement rebondi de Summer.

 

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   Les 4 kilos de Paris à la naissance ne m’avait déjà pas rassurée quand j’en avait entendu parler pour la première fois, mais là, c’est pire !! Parce que plus j’entend le médecin nous dire qu’il ne faut pas se fier aux courbes ou aux magazines, mais plutôt à la génétique, plus je commence à me dire que cette grossesse n’est pas prête d’être un long fleuve tranquille…le pire je crois, c’est quand Paris posa la question fatidique au médecin : je suis tendue, il faut me détendre, mais comment ? Là, sincèrement, j’ai envie de le fusiller du regard et de lui traduire mes pensées ** Tu veux que je te dise moi, ce qui peut me détendre ?? Du sexe ! Voilà ce qui me calmerait à coup sûr ! Pfff ** Je gardais ça bien évidemment pour moi, parce que je sais bien que Paris n’y est vraiment pour rien…surtout que je ne veux encore moins le culpabiliser de ce côté-là…mais vraiment…quand on y pense : si y’a bien un truc qui peut me détendre, c’est ça …enfin bref. « Je faisais du yoga mais j’ai un peu mis ça de côté ces derniers temps » avouais-je tout en me demandant si je pouvais à nouveau m’adonner à ce sport dans ma condition…c’était une question que je devrais penser à poser à la fin de la consultation, mais pour l’heure, place à l’échographie.

J’angoissais tout en étant surexcitée à l’idée d’entendre le cœur du bébé battre pour la première fois. Pour le moment, c’est le mien que j’entendais battre jusque dans mes tempes, au point que je commençais à me dire que si je ne me calmais pas tout de suite, on finirai par entendre mon cœur à l’échographie, et pas celui du bébé « Oh euh, juste…avant qu’on oublie. Est-ce qu’on pourra avoir des photos de cette écho…c’est…enfin…pour l’album. » Un sourire de la part du médecin et un hochement de tête nous fit comprendre qu’il n’y avait aucun problème…combien de couple lui avait sans doute demandé la même chose à chaque première écho ? il valait mieux ne pas compter.

Le gel était plus que froid, et mon ventre se contracta instinctivement…avant de se calmer quand le médecin posa sa sonde sur ma peau pour procéder à l’examen. Ma nervosité fut -elle que je n’osais même pas regarder l’image sur le téléviseur…je préférais observer Paris, en lui serrant la main un peu plus fort. « Alors voyons voir ça… » le médecin fit rouler la sonde ci et là à la recherche d’une image plus concrète, avant de s’arrêter net. « Tiens ? » c’est quoi ce « tiens ? » me demandais-je tout en pivotant la tête pour observer l’obstétricien cette fois, mais toujours pas le téléviseur « Quoi ? il y a un problème ? » je pouvais obtenir la réponse moi-même, en regardant ce foutu post, mais je flippais… « Un problème…non pas vraiment...mais je crois bien que nous avons la réponse à votre problème de poids » il a dit « problème de poids » c’est donc qu’il y a bien un problème, il se fiche de moi… « Qu’est-ce qu’il… » j’ai pas vraiment pris le temps de finir ma phrase que je tournais à nouveau la tête pour regarder Paris avec inquiétude, tandis que lui semblait se concentrer sur l’image qu’il tentait de déchiffrer. « Je vais vous laissez écoutez, ce sera plus parlant… » ajoutais le médecin tandis qu’il actionnait un bouton sur la machine…non pas un, mais deux cœurs pas du tout en rythme, s’en donnait à cœur joie dans mon ventre… ** et mince, je le savais qu’on allait entendre le mien…** « Apparemment, vous allez pouvoir vous rattraper de ne pas avoir pu vivre la naissance de votre première fille Mr et Mme Maconahey. On vous en donne deux pour le prix d’un ! » plaisanta-t-il sans que je ne réalise tout de suite à quoi il faisait référence. « Félicitations, vous attendez des jumeaux ! » C’est …c’est…c’est une blague ??!


 

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   Paris n’en menait pas large durant cette échographie. Il avait tellement de stress dans son quotidien qu’il n’avait pas pu s’empêcher d’imaginer les pires scénarios au cours des jours précédents ce rendez-vous. Leur enfant avait un problème ou la grossesse se révélait être à risque pour Summer… Tout cela l’empêchait pour l’heure de bien vivre cette grossesse surtout qu’il craignait que toute la tension accumulée par les récents événements ait pu avoir une incidence sur le bon déroulé de la gestation. Bref, il était complétement flippé et il avait cherché tous les dérivatifs possibles pour se calmer ; notamment le fait de prévoir toutes les dépenses, de faire une liste de tout ce qu’il fallait pour un bébé, de lire tous les bouquins possibles et imaginables sur les grossesses, le développement de l’enfant ou encore l’éducation. A aucun moment, il n’avait prévu l’annonce du médecin. « Plait-il ?! » lâcha-t-il connement en regardant l’homme, sans cligner des yeux une seule fois. « Des jumeaux ? » bafouilla-t-il en cherchant à reprendre pied. Son cerveau tentait d’analyser les faits mais c’était comme si, ses neuronnes étaient incapables de communiquer entre eux. Pourtant, à tout bien réflechir, cela ne devrait pas l’étonner plus que cela puisque les cas de jumeaux étaient assez fréquents dans le clan Maconahey dont le plus récent se révélait être Danika et Aaron.

Le jeune homme tenta de reprendre un peu ses esprits en s’asseyant sur la chaise à côté de Summer mais comme dit plus haut, son cerveau n’analysait absolument rien autant de lui et il rata complétement le siège pour se vautrer sur le cul dans une belle grimace de douleur. « Putain de bordel de merde » lâcha-t-il pour évacuer toute la pression avant de tout simplement éclater de rire. C’était à la fois un acte de nervoristé pur et simple mais aussi de soulagement. Des jumeaux. Aucun problème à l’horizon alors ? Il n’osait presque y croire même si mettre au monde des jumeaux était déjà en soi, un problème de taille. Non seulement, ils passeraient de trois à cinq mais il y avait tout à acheter en double. C’était de la pure folie. Paris se souvenait encore de combien ils avaient galéré sa mère et lui à la naissance de jumeaux et voilà que Summer et lui allaient connaître tout ce joyeux bordel. Pour le coup, c’était peut-être bien qu’il soit à sa dernière année d’études car l’année prochaine, deux petits êtres allaient réclamer beaucoup d’argent. Néanmoins, au-delà de toute question d’ordre financière ou logistique, Paris était heureux. Connement heureux. « Deux petits bébés… C’est magnifique ! » dit-il en se redressant brusquement sur ses jambes pour venir prendre en coupe son visage et l’embrasser longuement. « On va avoir deux bébés ! Je flippe complétement mais c’est génial… ça va aller toi ?? »

Spoiler:

 

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   C’est comme si le temps s’était arrêter pour moi ! Et dans mon cas, il s’était pile au moment où j’avais dû faire la tête la moins glamour du siècle. Je n’en revenais pas : des jumeaux ?! « C…c’est…c’est une blague ? » Ce médecin devait sans doute nous sortir cela parce que je lui avais dit que je me sentais grosse ! Mais bizarrement, plus je revenais doucement à la réalité, et plus les choses prenaient de leur sens. Mon dieu, mais c’était donc cela !!! J’attendais des jumeaux…Comme une sorte de flash, je me remémorais les premières paroles de Grace quand on avait cherché à sympathiser et apprendre à se connaitre. Elle m’avait forcément de ses enfants, en plus de Paris, et m’avait expliqué la plus grosse difficulté qu’elle avait eu avec Danika et Aaron. Les deux premiers jumeaux de la famille Maconahey. Et quand on sait qu’il y a une histoire de génétique là-dessous…ça aurait du percuté dans ma tête depuis bien longtemps ! Ça aurait d’autant plus dû percuter quand on sait que le père de Paris, Lawrence, va lui-même bientôt être père de deux jumeaux. Encore la génétique, et donc encore des chances pour Paris de générer des jumeaux issus de ses petits gaillards de spermatozoïdes.

Un « putain de bordel de merde » sortit de ma bouche, en même que celui prononcé de Paris. Je tournais la tête vers lui, en écarquillant les yeux, encore abasourdies, pour mieux apercevoir les traits de mon époux, qui semblait changé d’émotions une seconde après l’autre. Un coup l’excitation, un coup la peur, un coup la réflexion…moi qui prenait l’habitude de me fier à son état, à son humeur pour mieux me comporter en conséquence – à savoir, m’angoisser le moins possible – là c’était difficile à faire ! Finalement, il marqua son bonheur en venant prendre mon visage entre ses mains et m’embrasser, pendant que moi, je restais en état de choc. Ce n’est que lorsque que ses lèvres quittèrent les miennes pour exprimer sa légère angoisse, que moi, je ne me cachais plus pour exprimer la mienne : « Flippé ?? Et moi, tu crois que je ne flippe pas, là ??? » Ma voix était montée dans les aigues sans que je ne la contrôle et mon regard trahissait tout mon stress « deux. Deux, Paris !! deux bébés ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » me voilà alors partir dans mon questionnement, sauf que là où, à l’accoutumé je m’interrogeais intérieurement, cette fois-ci, tout était à voix haute. Tant pis pour les témoins qui me prendrait pour une folle, je ne contrôlais plus rien : « On a trop forcé ? c’est ça ? On aurait dû éviter de se sauter dessus matin midi et soir…ou alors…ah bah non : c’est parce qu’on en a trop demandé en fait. On aurait dû s’en douter : on était là, à chouiner parce qu’on voulait un enfant qui n’arrivait pas, alors qu’on pouvait être heureux sans, mais quand même on continuait de chouiner. Moi la première ! » je regardais Paris, pour mieux me souvenir de la manière dont je le tannais à l’époque, et je m’imitais avec une voix niaiseuse et larmoyante : « Je veux un bébé, Paris. Je veux être mère, c’est important pour moi »… arf, je m’agaçais moi-même à faire ça : « Bon sang, mais tu aurais du me dire de la fermer une bonne fois pour toute. Regarde le résultat ! » D’un geste je désignais mon ventre rond qui pointait devant tout le monde et enchérissais « Le tout puissant nous a donné ce qu’on voulait : « AAAllllleeezzz, tiens, t’en a voulu, tu vas en avoir !! DEUX, ça te va ??! »

Le médecin à côté de moi, m’écoutait mais avait un sourire amusé collé sur le visage. Lui, il savait : il avait l’habitude et comprenait très bien ce qu’il se passait en ce moment même pour moi ! La panique, alliée aux hormones et au sauts d’humeur me faisait perdre la boule. Ce n’était pas moi, qui était en train de marquer un mécontentement. Non : c’était juste moi, qui était en train de vivre la plus belle crise de panique de toute ma vie, juste avant de me mettre à chialer comme une madeleine « Oh mon dieu... je ne vais pas y arriver !!! » Je joignais les mains devant mon visage pour cacher ma honte de ne pas me sentir à la hauteur, et surtout pour ne pas montrer mes larmes qui coulaient à flots « On est foutu Paris, je nous fou dans la merde !!! Pars, pars maintenant, avant que ta vie de devienne un véritable fiasco » l’implorais-je maintenant alors que mes mains avait quitté mon visage pour venir agripper son col et l’attirer à moi avec vivacité ! « Tu peux encore me quitter et vivre une belle vie !! Cours !!! »