Ton contact, Hippo, il me transcende. Tu sais y faire. Oh que oui, tu connais les faiblesses masculines. Et tu connais mes faiblesses. Ça, c’était bien la preuve de notre histoire, les restes de notre relation passée. Tu sais où faire courir tes doigts pour me faire frémir, tu sais où poser tes lèvres pour faire en sorte que mon rythme cardiaque s’affole. Mais pourquoi tu fais ça? Pourquoi cherches-tu à te remémorer le passé, à le revivre même? Tu as Cole, tu es enceinte. On ne pouvait pas faire ça. Je ne pouvais pas faire ça. Et, comme si ça allait aider, comme si ça allait agir miraculeusement sur toi — ou sur moi — je te tournais le dos et m’éloignais de toi. Comme si le problème, c’était ton aura, ou une connerie du genre, et que dès que j’étais trop près de toi, ça m’enveloppait et me faisait prendre des mauvaises décisions. Et toi, je le sentais, tu restais sur ta faim. Tu m’interpelles et j’entends ton souffle irrégulier, qui en demande plus. Et ta main qui s’accroche à mon bras. « On peut, on peut faire tout ce qu'on veut. » Non, on ne peut pas. Je ne couche pas avec les femmes enceintes, ni avec la nana des autres. Alors, encore moins quand ces deux conditions étaient réunies. « Et moi, ce que je veux là c'est toi. » Tais-toi. Arrête. Oublions tout ça, laisse-moi partir et prétendre que tout ceci n’est jamais arrivé. Mais j’ai bien peur que tu n’en aies pas l’intention, ta prise resserrant son étreinte. « Regarde moi… » Tu me forces à le faire, de toute façon. Et je plonge mes yeux dans tes prunelles d’azur. Est-ce que c’est si mal? « Je ne suis pas avec Cole. Tu entends ? » Oui, je t’entends, mais je préfèrerais le contraire, parce que plus tu parles et plus tu me donnes des excuses pour commettre cette erreur que j’avais presque réussi à éviter. « Dis moi que tu n'en as pas envie… » Mais quand je te vois t’approcher là, comme ça, à pas feutrés, et dégrafer ta robe qui git maintenant sur le sol, je peux pas. Je peux pas te dire que j’ai pas envie de toi. Mes mains épousent mes joues, les lèvres frôlent de nouveau les miennes. Et je suis faible. « Dis le moi Elliot. » Je ferme les yeux à ton baiser, et chuchote sur tes lèvres : « Je peux pas… », comme un aveu honteux, comme si ça m’écorchait la gorge. « Je peux pas. J’ai envie de toi. » Et j’allais avoir des problèmes pour ça. Avec Lucky qui me dirait que je l’ai trahie, avec Cole qui viendrait me casser la gueule, avec moi-même qui m’en voudrais d’avoir pris part à votre foutu triangle amoureux.

Tu me tournes le dos quand je viens briser la glace de ce passé auquel tu n'accordes en apparence plus aucune importance. Et je viens dessiner tes désirs de mes mots, crachant habilement le poison de tout ce que je connais encore de toi. De tout ce que je me rappelle encore, ça m'aide à te toucher de plus près, sous cette carapace et tes conneries de garçon respectable et respectueux qui trouve plaisant de s'habiller d'excuses via la fidélité d'un couple trop faux pour toi. Ou encore trop inavouable pour moi. Et moi en égoïste pure et dure, je n'ai pas envie de te laisser ce plaisir, pas envie que tu mettes fin au mien là tout de suite alors que je n'ai qu'une envie.. Celle de te retrouver un petit peu. Je m'accroche, je te laisse le choix sans véritablement te le laisser en t'emprisonnant dans un ultimatum dont tu peux te dégager en claquant la porte, ou en restant face à ton plus vieux démon. T'imposant ma présence, mes lèvres qui te poussent hypocritement à faire le bon choix. Celui que je veux que tu fasses.. Et ta réponse tombe. Elle sonne comme un feu d'artifice dans le creux de mon estomac, et la satisfaction se dessine dans un sourire qui vient élargir mes lèvres couleur pourpre. - Alors succombe. Que je finis par dire en liant la parole aux gestes, passant mes mains sous ton haut que je m'empresse de supprimer, venant plaquer ma bouche contre la tienne avec une touche de sauvagerie. De pulsions incontrôlables.

C’était dur de te résister, Hippolyte. T’avais ce truc qui m’attirait comme un aimant au lieu de me repousser, comme ce que me disait de faire mon cerveau. Lui, il me faisait penser à Lucky, à la lune de miel qu’on venait de vivre. Sauf que j’avais pas forcément envie de penser à elle. Et toi, tu sais comment y faire. Tu fais semblant de me laisser le choix de rester ou de partir, mais tu sais d’avance ce que je vais décider. Et c’est pour ça que t’as pas l’air plus inquiète que ça de me voir détaler pour en rejoindre une autre. T’as raison, j’ai envie de toi. J’ai envie de retrouver ce qui avait marqué une année de ma vie à l’époque, les sensations que tu m’avais procuré. Pour essayer de comprendre. Pourquoi j’étais resté aussi longtemps avec toi, alors que là je semblais ne pas pouvoir revoir la même fille plus de trois fois? Comment? Alors quand je t’avoue l’inavouable, presque de façon honteuse, toi, tu te contentes d’afficher un sourire radieux qui traduit ta victoire. Et tu passes à l’action. Mon t-shirt se retrouve par terre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et tes lèvres s’emparent à nouveau des miennes, avides. Et je succombe, à nouveau, comme tu le voulais, à tes charmes. Je glisse une main dans ta chevelure blonde, contraste fulgurant avec l’ébène de Lucky. Et je te fais reculer sans jamais rompre notre baiser. Tu heurtes la table à manger, je glisse mes mains sous tes cuisses pour te soulever et t’y faire t’asseoir, me glissant entre tes cuisses. Et là, j’me rendais compte que ça allait vraiment arriver. Que y’avait plus de retour en arrière possible. Et je savais au fond de moi que je faisais une belle connerie et que ça me retomberait dessus un jour ou l’autre, mais c’était plus fort que moi, j’pouvais plus m’arrêter, mes lèvres ne voulaient plus quitter ta peau.