Le temps d'un week-end, je quitte Cambridge pour Boston, cherchant chaque semaine à retrouver ma mère, prendre des nouvelles, savoir si elle ne manquait de rien. A la moindre occasion, j'avais ce besoin de la couvrir de cadeau, après ce que nous avions vécu ensemble, ce qu'elle m'avait donné étant petit, c'était à moi à présent de reprendre la révèle, de la protéger. Habitant dans un petit appartement, je me munissais d'un de mes derniers cadeaux que j'avais acheté avec mon argent, celle que je gagnais durement en continuant même ici, en tant que cleaner. Et certainement pas avec l'argent de mon géniteur, surtout pour ma mère. Je ne voulais qu'elle ne possède rien de lui, j'étais un assez lourd fardeau de son souvenir. Je passais donc la porte, ayant les clés pour finalement tomber sur Cornélia. Je plisse les yeux immédiatement. Sa présence n'était jamais vraiment bonne, et surtout signe que son empoté de père était dans le coin. Je ne la calcule pas, posant le paquet sur la table de la cuisine, me débarrassant de mon manteau la minute suivante sur l'une des chaises tout prêt. Forcément, je me doutais que ma mère devait être occupé, je me devais donc d'attendre que leur conversation privé se finisse enfin. Je me retourne alors, ayant en tête de cuisiner quelque chose, l'heure du repas arrivait, et lui facilité la tâche lui ferait pas de mal. « Ne touche à rien. » répondis-je à la jeune femme qui avait le don d'avoir la curiosité un peu trop poussé à mon sens. « T'as besoin de quelque chose ? Je ne pense pas. Remballe. » répondis-je d'une voix monotone, ne la regardant même pas, cherchant simplement une idée de repas. L'ignorance était le pire des mépris à ce qu'on dit. Et mon arme favorite.  

@Cornelia Swarovski

Boston, un week-end sans prévenir personne, un week-end permettant de respirer loin de l’université, loin des attentes des professeurs pour assurer la plupart des cours suivis, des moyennes affolantes pour une gamine prête à craquer sous le poids des examens de mi-semestre. Cap éprouvant de la vie d’un étudiant pourtant c’était avec succès que l’héritière les avait passé. Mauvaise surprise, son père passant également le week-end dans l’appartement de domestique de sa nouvelle copine. Père ayant sérieusement perdu la tête quand elle y repensait. Comment pouvait-il tomber pour une femme aussi socialement basse par rapport à leur famille ? Il était hors de question qu’elle tombe en disgrâce par rapport aux frasques de son père. Celle comptant bien reprendre le flambeau de la branche européenne des Swarovski. « Pas de problème, je veux pas finir avec une infection. » Visserie inscrite sur ses traits, réthorique basique, l’héritière pouvait certainement mieux faire et pourtant ce désintérêt de répliquer plus violemment à l’autre grincheux. « Besoin sérieux de me casser d’ici, je sens le quotidien du reste de la population m’infectait. Fichu repas obligatoire. » Élite dorée de l’Europe, la population vivant dans l’unique pour-cent de privilège. Richesse ouvrant des portes, richesse les fermant à d’autre sur son chemin. Cet ennui profond d’avoir été convoqué sans possibilité d’échappatoire, père trop vicieux pour la laisser passer sans raison justifiée. Comme si elle voulait apprendre à mieux connaître la pouf que se faisait son paternel. Il lui avait donné la vie, il remplissait sa carte bleu, il n’était bon qu’à ça alors pourquoi vouloir changer la base même de leur relation pour une tentative vouée à l’échec. Héritière pianotant sur son téléphone, essayant de faire l’impasse sur son environnement, condition sine qua non pour survivre dans ce genre d’ambiance. Pourquoi ils n’avaient pas pu se retrouver dans un de leurs hôtels de d’habitude ?

Sa richesse m'importait tellement peu, comme celui de son père d'ailleurs. L'argent n'était que le poison dans les veines qu'étaient notre société, tout s'achète, absolument tout, même les sentiments. Foutaises de dire le contraire. J'en ai vu des choses en Russie, et la plupart m'avait ouvert les yeux sur ce genre de personne, aussi guindé que pourrit de l'intérieur. La pomme est belle, si rouge en apparence, mais déjà moisit de l'intérieur, où l'apparence compte seulement. J'avais pu en fréquenter de loin, en faisant leur sale boulot, avec une arrogance sans faille, voulant absolument tout sauf tomber de leur piédestal. Mais c'est assez amusant. De les voir craindre autant pour leur misérable vie. J'en souriais même, avec ce que j'avais fait, je pouvais faire tomber la majorité des politiciens de la ville de New-York. Corrompu jusqu'à la moelle. Une once de bonne humeur pointe le bout de son nez, me savoir puissant sur ce sujet la était assez agréable. J'attrape des tomates, celle que ma mère s'entêtent à faire pousser de son balcon ridicule, alors forcément elles sont minuscules mais mine de rien, elle me cloue le bec à chaque fois qu'un autre pointe sa face rougit. Je commence à les couper en morceau, avec un peu de mozzarella se serait parfaitement parfait. Sans oublier l'assaisonnement, le cloue du spectacle. « Tant mieux, prends la porte et surtout refermer derrière toi. Se serait dommage que tu empeste de partout. » répliquais-je toujours concentré, munit de mon couteau. Qui a dit que seul les femmes pouvaient faire deux choses en même temps. « Attention, parait qu'on attrape le sida sur le rebord des éviers aussi. » Je peux pas m'empêcher de me foutre d'elle, et de son vocabulaire si remplit de mot aussi inutile les uns que les autres. Concis. Plus rapide, plus efficace. J'attrape soudainement un torchon, et le lance en sa direction, rien que pour que princesse raiponce réagisse enfin, autrement que par du dégoût.

Futile individu posait sur son chemin comme obstacle. Blaise. Ce n’était pas qu’une coïncidence qu’il n’y avait qu’une lettre de différence avec un mot si peu gracieux et son prénom. Auto-préservation s’imprégnant de chaque pore pour transpirer dans chaque parole acide que la jeune femme pouvait déblatérer. Haine. Jalousie ardente d’une femme ayant réussi à capter le regard de son géniteur. Femme vénale lui pourrissant l’existence par ce rapprochement, gamine cherchant une approbation depuis sa naissance. Que dalle. Carte rechargée chaque mois pour des dépenses futiles, envie de le voir s’intéresser aux si grandes sommes sortant chaque mois. Inutile, portrait craché d’une femme au coeur de glace, femme ayant brisé leur vie depuis sa naissance. Froideur et nonchalance, miroir d’une mère détestée et pourtant c’était bien des actions répétées. Héritière détestant chaque parcelle de sa personnalité quand elle était en présence de ces deux prolétaires n’en voulant qu’à la fortune Swarovski, supportant encore moins la présence de ce fils impossible. « Malentendant ou quoi ? J’ai dis dîner à présence obligatoire. Les obligations ne doivent pas avoir la même signification quand on ne fait pas partie du seul pourcentage de population acceptable. » Snob sans nom en sa présence, cherchant chaque moyen pour attiser cette colère palpable entre deux êtres, s’isolant de tout, cherchant à faire capoter cette relation. Croqueuse de diamants, Cornelia le prouverait un jour même si pour cela elle devrait jouer l’hypocrite. Nausée la prenant, idée d’une ressemblance encore plus grande avec la matriarche disparue Swarovski, tortionnaire d’une enfant se murant dans un silence absolu durant l’enfance. Gamine désirant le meilleur pour son père, celle qui n’acceptera jamais le travail d’Aphrodite pour ce couple atypique, contestant par chaque moyen. L’héritière attrape le chiffon au vol, attendant que le jeune homme retourne à sa mozzarella pour bouger derrière son corps. Plus grand naturellement, la brune n’était pas petite mais ses talons l’aidaient à compenser. Torchon brutalement posé à côté de la planche à découper.« Apprends à parler correctement anglais avant de raconter des inepties médicales. » Bouche rougie par le maquillage, celle s’approchant de l’oreille de son interlocuteur, comme une humiliation, le provoquant en faisant disparaître le champ de bataille entre eux.