Après son week-end à la campagne avec son fiancé, Louison avait décidé d'emporter sa meilleure amie Bambi au centre commercial pour tâter le terrain sur les goûts de la future maman. Louison qui était une future marraine voulait faire les choses bien et surtout gâter le bout de chou qui l'aurait comme marraine. La blondinette était comme une dingue au volant de sa Fiat 500 offerte par son homme, chantant en italien car Ezio lui avait foutu cette playlist surprise dans son dos. Arrivant sur le parking du campus en fin de journée, elle s'approcha à toute vitesse du trottoir, y grimpant maladroitement, manquant de peu de se renverser. La fenêtre passager grande ouverte, elle gueula par dessus la musique pour prévenir son amie au cas où elle n'aurait pas remarqué son arrivée rodéo " BAMBIIIIII J'SUIS LÀ ! RAMÈNE TON GROS BIDE " cria-t-elle en explosant de rire tout en baissant le volume et surtout en éteignant sa cigarette qui flambait. Stationnée devant le portail, elle pianota quelques mots obscènes à son petit ami avant que la sicilienne ne pénètre dans l'habitacle et s'y installe. Louison lâcha alors son téléphone dans un compartiment sous l'auto radio et se courba un peu pour embrasser la brunette " En voiture Simone ! Promis je vais me calmer au volant, j'veux pas te tuer toi et tes bébés, j'ai trop hâte de les rencontrer " débita-t-elle à la nouvelle Mather avant de reprendre la route vers le centre commercial. Le trajet permettrait sûrement de faire un petit peu plus le point sur leur vie respective.    

Cela allait enfin mieux entre Maxence et Bambi, mais les deux dernières semaines n'avaient pas été roses pour l'italienne. Loin de là. Si son homme s'était remis à boire à cause de leur séparation - due à un bête défi de bizutage et à une profonde incompréhension entre eux - la demoiselle avait passé près d'une semaine à l'hôpital, à craindre pour la vie de ses jumeaux d'une part, mais également pour la sienne. Autant dire que l'invitation de Louison tombait à pic, et lui changerait à coup sûr les idées. Pour l'occasion, la brunette avait relâché ses cheveux et opté pour une jolie robe pull laissant clairement entrevoir ses nouvelles rondeurs de grossesse de trois mois et demi. Le temps passait à une de ces allures... mais l'éclat de rire fut total lorsqu'elle entendit sa meilleure amie et future marraine de l'un des jumeaux l'interpeller avec sa grâce naturelle. Dis tout de suite que je suis une baleine, je t'en prie ! s'exclama-t-elle, hilare, une fois rentrée dans l'habitacle de la voiture flambant neuve. Elle n'est pas un peu nouvelle cette caisse ? L'italienne avait l'impression de manquer tous les épisodes du monde concernant la vie de Louison. Il allait falloir rattraper ça d'urgence ! J'avoue si tu pouvais mettre la pédale douce ma beauté ! Ils ont déjà été pas mal secoués dernièrement...

Louison était hyperactive par nature, elle ne tenait pas en place et se mettait facilement en danger juste pour un peu d'adrénaline. Cependant, aujourd'hui, elle allait devoir y aller mollo, elle n'avait pas une autre vie que la sienne entre les mains mais trois ! Lorsque son amie Bambi avait enfin fait son entrée dans sa voiture, son commentaire fit doucement sourire la blondinette " Bah si, elle est bien neuve ! Ma vieille future m'a lâché un soir, je me suis faite agressée et tout dans un quartier malfamé et le lendemain, mon Ezio m'achetait ça. Il a même collé le drapeau de l'Italie devant, je suis en train d'être totalement convertie à ta patrie ! " râla-t-elle alors qu'elle adorait l'empreinte qu'il laissait sur elle. En une fraction de seconde, la française avait fait vrombir le petit moteur de sa Fiat et s'était glissée doucement dans la circulation, sur les conseils de la brunette " Hein mais quoi ? Raconte moi cette histoire, Maxence est de retour dans ta vie ? Qu'est-ce que t'as fait comme connerie pour un bizutage ? Je vais tuer le Mather qui t'as mis dans cette situation ! " s'énerva-t-elle en pilant au premier feu rouge de rencontré " NAAAAON J'AIME PAS ATTENDRE " gueula-t-elle en se tournant calmement vers Bambi " Tu disais ? "

Face au mot agression, une fois dans l'habitacle de la voiture flambant neuve de Louison, l'italienne bloqua en la regardant quelques secondes en silence. Tu t'es faite agresser ?! A vrai dire, c'était plus important que tout le reste, y compris le fait que ce soit Ezio qui lui ait offert cette jolie caisse, ou même qu'il lui ait collé le drapeau de l'Italie à l'avant... bien sûr, Bambi en aurait ri en d'autres circonstances mais là, son esprit maternel était bien trop rivé sur ce fameux terme d'agression. Mais tu vas bien au moins ?! A croire que ce n'était pas leur semaine... ni à l'une, ni à l'autre. Oui, Maxence est de retour dans ma vie... ça n'a pas été simple et on y va doucement, mais je crois qu'on a eu des torts tous les deux dans cette histoire. En fait mon bizutage consistait à lui faire croire que la Mather était plus important que notre couple, et que j'allais me lancer dans l'escorting et la drogue... reprit-elle en roulant des yeux en repensant à cette sordide histoire. Inutile de donner le nom de son bizuteur, ce n'était pas le moment d'envenimer les choses. Calmos Loulou ! éclata-t-elle de rire. Je confirme, tu as été colonisé par l'Italie... !

Louison avait eu tellement l'habitude de faire face à de la violence que son agression lui était rapidement passée au dessus. C'était la vie, la vie était remplie de gros cons et la française en avait fait les frais. La réaction de Bambi l'avait fait sourire, peu de personnes se souciaient réellement d'elle mais Bambi, oui. " Ça va chérie, j'ai eu quelques égratignures et des hématomes mais rien de bien méchant " confia-t-elle avant de rebondir sur l'histoire de couple de Bambi. Louison avait ouie dire qu'entre la brunette et son homme, quelques turbulences les avaient secoué, aujourd'hui, la Mather apprenait enfin le pourquoi. Pour une fois, Louison était choquée. " Non mais t'es malade, j'préfère me faire recaler des Mather et garder mon mec, Bambi t'as craquuuué ! " s'exprima-t-elle mécontente avant de s'arrêter à un feu rouge, l'histoire de sa vie. Rien ne se déroulait sans accro dans la vie de la blondinette. Elle râla donc avec force, faisant réagir son amie, ce qui la fit aussitôt redescendre " T'es bête ! Mais t'as raison, je suis in love... J'espère que je ne regretterais pas de... de m'être engagée avec lui " avoua-t-elle en caressant son volant, zieutant le feu qui était enfin passé au vert. Louison avait de nouveau embrayé et reprit la route, se dirigeant vers le centre commercial. Quelques rues plus loin, elle s'était engagée dans le parking, se garant là où elle le pouvait, le plus près de l'entrée pour ne pas trop faire marcher la jolie brune. " Bon, attends, j'ai une mémoire de merde, tu veux me filer lequel de gamin à parrainer ? Fille ou garçon ? Garçon c'est ça hein ? Parce que je n'ai rien de féminin je parie ! " plaisanta-t-elle en retirant sa ceinture, attendant la réponse de l'italienne avant de prendre le chemin de l'entrée.

Bambi aurait pu croire au petit laïus que Louison lui servait sur un plateau mais quelque chose coinçait. Si son amie Mather était habituée à gérer de la violence, une agression ce n'était pas la même chose. A ses yeux, elle serait dans le déni que cela ne l'étonnerait pas. Mais bien loin de vouloir insister au risque de la stresser et de créer une réaction contraire à ce qui serait bon pour elle, l'italienne se contenta de sourire avec tendresse, tout en hochant doucement la tête. Ouais ben... t'as fait fait ton bizutage en mode blindée d'hormones, tu peux pas comprendre ! souffla-t-elle en haussant les épaules. Bambi n'avait pas envie qu'on l'enfonce ou même que l'on accentue cette culpabilité qui alourdissait largement ses frêles épaules. Minute, minute... si je ne suis pas trop débile, tu viens de me dire que tu t'es engagée avec lui ? Genre fiançailles, mariage, robe, lune de miel i tutti quanti ? arqua-t-elle un sourcil. Et c'était Bambi qui était tarée ! Mais Louison l'était dans le bon sens du terme, c'est pourquoi le sourire que l'on pouvait lire sur le visage de la sicilienne était radieux. Ravi pour sa meilleure amie. Tu sais que je devrais compter le nombre de conneries que tu me sors à la seconde ? Genre t'as rien de féminin... pour la peine, tu vas parrainer ma princesse, na ! lui tira-t-elle la langue avant de détacher à son tour sa ceinture, sortant de la voiture à son tour. Certes avec moins de souplesse que la propriétaire du carrosse, mais tout de même.

Louison ne pouvait pas comprendre oui. Elle n’avait que vingt ans et elle ne connaissait strictement rien à la maternité, aux sensations que cet état pouvait créer. Elle n’en avait pas volontairement contre son italienne, elle savait très bien qu’au fond, la Mather avait les pieds sur Terre. Elle l’excusa donc tout en poursuivant sa route mais elle fût malheureusement rapidement stoppé dans son élan par un feu rouge. Elle en profita alors pour glisser une information extrêmement importante pour elle, ses fiançailles. L’avis de Bambi et son aval lui étaient plus que primordial. Nerveuse, elle fût soudainement soulagée en apercevant sa brune complètement excitée par la confession qu’elle venait de lui faire. Elle explosa même de rire face à son engouement « Heeeeey calme toi, pour le moment on s’est juste fiancé… Peut être que ces fiançailles vont péter avant que je ne choisisse ma robe, que je passe l’autel et qu’on parte je ne sais où pour baiser non stop » confia-t-elle avec son pessimisme légendaire avant de reprendre la route et d’atterrir enfin sur le parking du centre commercial. En se garant non loin de l’entrée, Louison avait ensuite tenté de déceler le sexe du bébé qu’elle allait parrainer et elle fût alors surprise d’apprendre que c’était sûrement la petite fille. Aux anges, elle sortit de la bagnole pour la contourner et câliner sa meilleure amie « J’suis trop contente… J’ai jamais eu de famille, c’est trop beau ce que tu me permets de faire… je… pfiou » déclara-t-elle pendue au cou de la sicilienne, toute exaltée « T’as sûrement dû me le dire mais … j’ai dû oublier, honte à moi… Tu as une idée du prénom ? » demanda-t-elle en relâchant enfin la future maman tout en emboitant le pas vers l’intérieur. Une fois entrée, la blondinette se sentit tout à coup perdue, elle n’avait jamais mis les pieds là-dedans, elle faisait tout à distance, pour le meilleur et pour le pire. « On commence par quoi ? Les gourmettes ? Les vêtements pour la maternité ? Si t'as pas déjà choisi... t'façon t'en auras jamais assez, ils vont se chier et se dégueuler dessus en permanence...beurk  » lâcha-t-elle en hochant sérieusement la tête.

J'avais raison, y'a eu fiançailles ! Raconte. Hors de question que Bambi ne lâche l'affaire, et pour cause, elle laissa même de côté le haut pessimisme de Louison. Cette dernière avait l'air prête et dans l'esprit de se marier comme dans l'état d'esprit de sauter du dixième étage d'un immeuble... du moins ses propres mots le laissaient clairement entendre, et amusèrent l'italienne au passage. T'as le sens du romantisme au moins... c'est ce qui plaît à ton italien ? la taquina-t-elle avant que le sérieux ne soit à nouveau de retour dans son propre discours, puisque sa meilleure amie avait tâtonné pour apprendre le sexe du jumeau dont elle serait la marraine. Après concertation avec Maxence, la future maman était plus d'avis que Louison s'occupe de leur fille à naître, contre toute attente puisque la seconde Mather s'attendait manifestement à être la marraine du garçon. Bambi fut à la fois attendrie et étonnée de la sentir se fondre dans ses bras, et expliquer à quel point c'était beau pour elle qui n'avait jamais eu de famille... J'ai toute confiance en toi ma chérie. Je sais que tu ne peux pas être plus parfaite... renchérit-elle avant d'embrasser sa tempe et de rajouter aussitôt : Jake pour le petit prince, Chiara pour la petite princesse. On a fait américain d'un côté, italien de l'autre pour respecter nos deux origines avec Max... Mais ce sérieux mêlé à une apparente tendresse laissa bientôt la place à un nouvel éclat de rire chez Bambi, même si elle se permit de grimacer tout de même. Parle pas de se genre de trucs si tu ne veux pas que JE te dégobille dessus ! Sinon je n'ai encore rien acheté... donc on peut faire les vêtements pour la maternité d'abord, et ensuite les gourmettes, qu'est-ce que tu en penses ?

La française était morte de rire. Bambi la faisait toujours rire. « Ezio m’a demandé en fiançailles je ne sais plus combien de fois. Une fois aux pieds de la Tour Eiffel, après une crise de ma part et une fois, de manière plus calculée, dans un cadre idyllique de ouf, un petit château aux abords de Boston ! Je ne suis pas du tout romantique mais lui peut l’être, il cache bien son jeu le bougre » avoua-t-elle avant de chercher quel petit bambin elle allait parrainer. Le garçon ou la fille ? Louison était sûre qu’elle allait se taper le petit mec, elle était elle même un petit mec de toute façon. Néanmoins, la Mather avait vraisemblablement eu d’autres plans pour elle, la blondinette allait être marraine de la petite fille ! C’était l’occasion ou jamais de se transformer en femme pour être un excellent modèle. Quoique… sa mère était déjà parfaite dans ce rôle. Louison était touchée que sa petite Bambi l’ait choisi, elle et pas une autre. Elle ne pu s’empêcher de verser quelques larmes avant de demander les prénoms de ces futurs jumeaux qu’elle portait en elle. C’était pratique, surtout si elle voulait personnaliser certains cadeaux quoi ! En parlant de cadeaux, l’étudiante comptait bien commencer sa liste dès maintenant, en repérant ce qui plaisait bien à la maman. Louison s’aventurait à présent dans le centre commercial, suivant de près la brunette « Allons voir les vêtements mais je me sens conne, genre… je vais pas me focaliser que sur Chiara, il va être jaloux Jake ! Enfin, même si je deviens marraine de Chiara, j'aimerais tout autant Jake » lança-t-elle à son amie avant de trouver une première boutique très chic sur l’univers du bébé. Louison y était entrée tout sourire, saluant d’un coup de main la caissière. La blondinette s’était ensuite dirigée vers les rayons de vêtements, passant devant des poussettes et autres conneries du genre « Ça va te coûter une blinde tous ces trucs… Maxence travaille ? Enfin, vous êtes tous les deux riches pour vous permettre de vous occuper de deux bébés ? » demanda-t-elle en commençant à trifouiller des petits bodys minuscules « Non mais… c’est tout riquiqui purée, ils vont être si minuscules ? J'aurais peur de les prendre au début et de les casser... Et tes médecins ils en disent quoi de l'accouchement et tout...  ? Avec tes problèmes pulmonaires tu sais... Tu crains rien ? » l'interrogea-t-elle toute inquiète en demandant en parallèle ce qu'elle pensait de certaines affaires qu'elle s'apprêtait à jeter dans un panier qui traînait à ses pieds.

Ah ouais effectivement... moi je pensais qu'il ne t'avait demandé qu'une fois, j'étais loin du compte ! Et ça te plaît qu'il soit romantique ton homme ? s'enquit-elle aussitôt. Bambi restait une grande romantique devant l'éternel, mais ça pouvait ne pas être le cas de tout le monde. Cela n'empêcha pas Louison de faire un câlin à l'italienne, littéralement émue vis à vis du fait d'être future marraine, elle qui n'avait pas de famille, et la donne ne manqua pas d'émouvoir la future maman à son tour. La preuve, la brune versa une petite larme au milieu de son sourire, sans cesser leur câlin, laissant la primeur à sa meilleure amie. Ne te mets donc pas la pression chérie ! Jake sera aimée par sa marraine, n'aie aucun doute là dessus et de mon côté je ne doute pas que tu l'aimeras autant que ta filleule... reprit-elle en lui faisant un petit clin d’œil au passage. Elles pénétrèrent bientôt dans une boutique extrêmement chic, spécialisée dans l'univers du bébé, allant des bodys aux gourmettes, des jouets aux mouche-bébé, bref, tout ce dont Bambi allait avoir besoin dans les semaines, mois et années à venir une fois les jumeaux venus au monde. Ceci dit, la réaction de Louison lui arracha un petit sourire, tandis qu'elle farfouillait aussi dans les bodys minuscules, fondant quasiment sur tous ou presque. N'aie crainte, l'année prochaine Maxence sera médecin, en attendant il a un boulot dans un garage et moi j'ai une petite fortune personnelle héritée de ma grand-mère. On ne sera pas à la rue et je veux le meilleur pour nos enfants expliqua-t-elle en tombant sur un body avec le faon de Disney, Bambi. Disons qu'ils ne se prononcent pas trop pour le moment. Je pense qu'ils gèreront avec moi le jour de l'accouchement, et j'essaye de ne pas trop y penser... ne t'inquiètes pas ils ne se casseront pas même si tu les prends dans les bras hein ? finit-elle sa phrase sur une note plus positive.