" Allô Ofelia, TU M'ENTENDS ? Viens me chercher je t'en supplie, je me sens pas bien, je vais mourir je crois " gueulait-elle dans son iPhone incrusté de diamants, au beau milieu de corps qui se cognaient les uns contre les autres. Charlotte avait bu et fumé des joints toute la nuit. Elle se sentait à bout de force et incapable de se sortir de ce merdier. Des gars l'avaient dragué toute la soirée, elle les avait repoussé à de nombreuses reprises et ne les voyaient plus aux alentours. Elle craignait maintenant que ces types puisse l'attendre dehors, pour se venger de son comportement de garce. La blonde était paniquée et elle ne voyait qu'Ofelia pour venir la secourir, une de ses meilleures amies, sa grande soeur, sa maman de substitution. " J'suis au Royale, le club là, je vois des trucs chelous, j'ai peur... " confia-t-elle à son amie probablement en train d'émerger alors qu'elle apercevait sa grand-mère décédée en train de swinger sur le dance-floor. Charlotte raccrocha alors, sautant au cou de sa mémé qui lui avait alors collé une baffe, se transformant en une jeune femme peu habillée et éméchée. Cool, des hallucinations. La jeune femme commençait a angoisser sévère, le front en sueur, une migraine atroce à cause de la musique. Elle s'accrocha alors à une barre de pole-dance, priant pour que sa Cabot d'amour vienne la récupérer.

Ofelia était née dans une famille assez fortunée. Elle avait grandi avec l'amour de ses parents, mais aussi leur absence. Elle aurait pu devenir une jeune femme égoïste et superficielle, mais ça n'avait pas été le cas, fort heureusement. Elle n'avait jamais été une enfant à problème et était toujours restée sur le droit chemin. Elle n'avait jamais fumé, n'avait jamais pris de drogue et ne buvait pas trop. Une enfant presque parfaite. La blondinette avait eu de la chance, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Il y avait eu son lot d'influence, mais elle était loin d'être naïve. Par contre, Charlotte était tout son contraire. Même si elles étaient très proches l'une de l'autre, elles étaient trop différentes. Ofelia l'aimait beaucoup et ne pouvait pas la laisser tomber. Elle semblait être la seule à voir sa vraie personnalité. Mais parfois, c'était également épuisant de s'occuper de son amie lorsqu'elle avait fait trop la fête. Ofelia était un peu comme sa bouée de sauvetage. La jeune femme était en train de dormir lorsque son téléphone sonna. Ouvrant difficilement les yeux, l'américaine ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, mais elle finit par répondre.  Elle du aussitôt décoller son oreille du combiné pour ne pas devenir sourde. " Allô Ofelia, TU M'ENTENDS ? Viens me chercher je t'en supplie, je me sens pas bien, je vais mourir je crois " avait gueulé Charlotte à l'autre bout du fil. Aussitôt, Ofelia se mit en alerte et se redressa dans son lit. Que se passait-il? "Qu'est-ce qu'il y a Charlie? Que se passe-t-il? T'es où?" demanda-t-elle, essayant de garder son calme.  " J'suis au Royale, le club là, je vois des trucs chelous, j'ai peur... " lui confia-t-elle avant de brusquement raccrocher. Charlotte était une de ses meilleures amies. Ça ne lui pris pas de temps s'habiller et de décoller de son appartement pour aller la rejoindre. Elle roula vite dans les rues de Boston, mais heureusement, à cette heure tardive, il n'y avait pas grand monde. Elle arriva bien vite. Aussitôt arrivée, elle essaya de l'appeler. Disons qu'elle n'était pas trop en tenue pour entrer dans cette place. Les cheveux en bataille, elle lui écrivit qu'elle était dehors.

Après avoir appelé au secours son amie Cabot, Charlotte s'était adossée à un mur du club, se faisant toute discrète malgré les hallucinations qui ne cessaient de la bouleverser. Elle était désormais terrifiée, hantée par le fantôme de sa grand-mère qui lui hurlait des insultes. Elle n'avait jamais fait de si mauvais trip de sa vie, c'était dingue. Son dealer avait dû lui fourguer une nouvelle came. Après de longues minutes d'attente, à danser et parler toute seule, elle avait senti ses fesses vibrer. Grâce au peu de conscience qui lui restait et en forçant sur ses yeux, elle aperçut sur son écran  un bref message d'Ofelia. Elle était dehors, à l'attendre. Soulagée, elle sortit de sa cachette et se dirigea en trombe vers la sortie. Sur son chemin, un homme lui avait attrapé le poignet, lui demandant de rester et de danser avec lui. La blonde avait refusé, tirant son bras vers elle, pour échapper à l'emprise de cet inconnu plus qu'insistant " Lâche moiiiii j'ai dit ! " Il était tenace ! En se débattant avec plus de force, elle avait réussi à se détacher du type, fuyant vers la sortie en titubant. Après avoir enfoncé les portes du club, Charlotte avait failli tomber en avant mais l'homme qu'elle avait repoussé était revenu à la charge, la rattrapant par les hanches pour la plaquer contre son érection " Non mais t'as rien compris, casse toi ! Je rêve tu bandes, t'es dégueulasse ! OFELIAAAAAAA, À L'AIIIIDE " la vision de l'américaine était complètement floue, elle cherchait pourtant du mieux qu'elle pouvait la voiture de son amie. Putain, et les videurs, ils étaient où ?