Brent & Paris

   Quand le passé se dévoile

   Son père avait réussi à le traîner chez un psy, il n’en revenait pas. Paris ignorait encore s’il devait en vouloir à Lawrence ou au contraire, le remercier d’avoir pris les devants, de l’avoir en quelque sorte forcé à faire ce premier pas. Ces derniers temps, il ne maîtrisait pas grand-chose mise à part peut-être son rôle de président. Niels lui manquait et le fait d’être en froid avec son meilleur ami n’arrangeait pas ses affaires. Bref, tout n’était pas rose dans son quotidien mais il avançait comme à chaque fois. Le Dunster venait d’arriver à la « maison », son magasine Marie-claire sous le bras. Oui, il était toujours abonné à cette revue féminine, allez savoir pourquoi. Un coup d’oeil dans le salon lui signifia qu’il n’y avait pas âme qui vive dans le coin. Tant mieux, un peu de calme ne lui ferait pas de mal. Sa lecture en main, il s’était installé dans un des fauteuil quand un article attira son attention : comment allez de l’avant après une rupture ? C’était très con de buter sur un article de ce genre puisqu’il était marié et heureux en ménage. Peut-être faisait-il le parallèle avec son récent traumatisme. Quoiqu’il en soit, c’est sans réel espoir qu’il se mit à compulser l’article du magasine. Une demi-heure plus tard, c’était un Paris allumant la cheminée de la Dunster House qui se trouvait dans le salon. Un homme déterminé à suivre le 1er conseil : brûler tout ce qui vous rappelle l’être aimé. Dans son cas, c’était son bourreau. Il y a quelques années, pour l’aider à se remettre de son enfance, il s’était mis à rassembler dans un carnet tous les articles de journaux concernant son beau-père et le meurtre qu’il avait commis. Tout y était relaté : de la personnalité de Peter Schumer, les années d’abus sur Paris, le meurtre du soi-disant amant de sa femme… Tout le passé de Paris s’y trouvait. Le jeune homme s’apprêtait à le jeter dans les flammes quand son téléphone portable vibra. C’était le propriétaire d’un appartement que le couple avait visité quelques jours plus tôt. Un papier lui manquant, Paris dû abandonner son projet pour se rendre dans sa voiture afin de donner les informations souhaités par son interlocuteur. Quelques minutes d’absence qui, sans le savoir, allait donner de précieuses informations à un certain ami.

@O. Brent Keegan

  Brent & Paris

   Quand le passé se dévoile

   Paris avait passé quelques minutes au téléphone avant de raccrocher. L’appartement était peut-être bientôt à eux et il devait avouer qu’il était pressé de connaître la réponse. En attendant, la Dunster House continuerait d’être le refuge qu’il affectionnait tant. Du moins, depuis cette histoire avec Pluton, il commençait sérieusement à craindre d’y dormir de peur de prendre un nouveau Dunster pour un bébé et de vouloir lui torcher les fesses. Ce souvenir lui arracha un léger sourire car mine de rien, c’était assez cocasse quand on passait le cap du traumatisme. Le jeune homme rentra dans la bâtisse pour mieux se diriger vers le salon où l’attendait le feu de cheminée. Il avait hâte de pouvoir brûler les derniers vestiges de son passé. Oh il n’était pas idiot : les souvenirs resteraient à jamais gravés dans son esprit mais il avait besoin de jeter ces papiers comme pour tourner la page. Il ne s’attendait pas un seul instant à retrouver Brent, ces derniers en main.  « Est-ce que tu as lu les articles de journaux ? » demanda-t-il d’un ton bourru sans oser s’approcher de ce dernier. Il y avait tout son passé entre les mains de l’homme qu’il considérait comme son petit frère. Un passé qui était loin d’être reluisant ou aussi heureux qu’on ne le pensait. Qui pourrait croire que ce grand gaillard avait vécu dans un foyer où une mère se drogue et où un beau-père bat et viole son beau-fils ?! Personne. Paris paraissait toujours comme quelqu’un de certes bourru, un peu trop franc du collier mais avant tout comme quelqu’un d’inébranlable. La dernière chose qu’il souhaitait, c’était qu’on le voit comme une victime. Comme un être faible.

  Brent & Paris

   Quand le passé se dévoile

   Paris était paniqué à l’idée que Brent n’apprenne la vérité à son sujet. Il ne voulait pas être perçu comme une victime, comme un faible. Il s’était battu depuis trop d’années pour que tout cela n’ait servi à rien surtout qu’en ce moment, tout foutait le camp dans sa vie. Les seules choses qui ne changeaient pas étaient : Summer et la Dunster. Il avait besoin des deux pour reprendre le cours de sa vie. Brent était son ami, il le considérait même comme un membre de sa famille. Comment pourrait-il gérer de voir la moindre trace de pitié ou de dégout dans ses yeux ? C’était impossible.  « D’accord » souffla-t-il en retenant à grande peine le soupire de soulagement qui ne voulait que sortir de ses lèvres.  « Je… Non tu peux rester… Est-ce que je peux reprendre les papiers ? » demanda-t-il en se passant une main dans les cheveux.  « Je comptais les brûler… Il n’est jamais bon de ressasser le passé n’est-ce pas ? » dit-il avec un pauvre sourire.  « Au fait, je voulais te remercier pour la compagne que tu as mené pour moi. J’ai eu vent de tes actions » reprit-il sur un ton plus joyeux et plus assuré. Brent avait vraiment donné de sa personne pour lui et il était plus que reconnaissant.  « Je suis certain que je te dois ma victoire ! » ajoute-t-il avec un petit rire.  « Tiens j’ai une idée : je vais accrocher ta photo à l’entrée et t’élire membre du mois comme à McDo ». Oui, là pour le coup, on retrouvait bien les conneries de Paris. Comme quoi, même dans la tourmente, il ne pouvait s’empêcher de sortir des conneries.

  Brent & Paris

   Quand le passé se dévoile

   Paris était d’accord avec les propos de Brent. Il était toujours mieux d’aller de l’avant et surtout de tirer un trait sur le passé, fusse-t-il douloureux ou non. Le Dunster en avait cruellement besoin après toutes ces années à vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. A présent, il était libre d’être heureux, libre de fonder sa famille sans craindre pour leur sécurité. Grâce à Summer, il avait dépassé le stade de cette crainte infondée de devenir un monstre comme son ex-beau-père. A lui maintenant d’apprendre à vivre et non plus à survivre.  « Pourquoi pas ! Plus vite ça sera brûlé et plus vite je pourrais éteindre ce four » rigole-t-il légèrement. La température extérieure ne réclamait pas un feu de cheminée… Et les autres Dunster allaient rapidement gueuler s’il faisait super chaud dans le salon.  « Mouais, j’ai cru voir quelques flyers traîner hein » rétorquait le géant face à son ami. Cette victoire,  il la lui devait.  « Tu sais, à un moment, j’ai douté d’être élu. Cette année, il y avait de la c concurrence et chacun méritait de gagner » avouait-il. Il était tout de même heureux que pour cette dernière année en tant qu’étudiant, il puisse vivre l’aventure auprès de sa femme.  « N’empêche, maintenant que je suis élu, ça veut pas dire qu’on ne pourra pas faire les cons tous les deux ! Disons que si on se fait choper, je pourrais toujours nous sortir d’affaire » rit-il avant de froncer les sourcils en voyant la photo de Schumer sur l’article de presse.  « Au moins un qui ne pourra plus nuire à personne » dit-il en jetant le papier dans les flammes.  « Au fait, pendant que j’y pense… Faut que je te fasse remplir un questionnaire ! »

  Brent & Paris

   Quand le passé se dévoile

    « En même temps, vu mes dernières décisions ces derniers temps, je crois qu’il n’aurait pas tort » s’amusait-il préférant rire de ses derniers saut d’humeur plutôt que de constater la réalité en face à savoir qu’il avait réussi à mettre la zizanie dans le couple de son père, se mettre Niels à dos et en prime, être lié au destin d’une bizut. Si Light déconnait, il pouvait se faire renvoyer d’Harvard aussi sec. Sa vie était à peine stressante mais il tenait le cap. Du moins, il essayait vraiment mais Paris craignait tellement de se mettre à nouveau quelqu’un à dos qu’il faisait attention à tout ce qu’il disait ou presque. La dernière chose qu’il souhaitait, c’était de perdre sa famille Dunster dont Brent était un membre à part entière. Cet homme avait une place toute particulière dans son coeur et plus le temps passait et plus il s’attachait profondément à lui, à ce petit frère.  « Mince, dire que tu aurais pu en profiter pour faire des rencontres avec des jeunes femmes ! Pas de bol » rétorquait-il non sans humour. En tout cas, Brent le rassurait quant à sa place de président. Il faut dire qu’il se donnait à fond pour faire vivre cette maison et cette année, ce n’était pas sans soulagement qu’il avait vécu l’élection de sa femme. Il n’aurait eu aucun mal à travailler avec l’un des autres candidats mais autant se l’avouer : c’était plus pratique quand on couchait avec son vice-président n’est-ce pas ?!  « Il y a aucun risque ! Attends, depuis que tu m’as annoncé ton désir de venir ici, j’attendais qu’une chose : c’est que tu y sois. Tu es un Dunster maintenant et on ne met aucun membre de la famille dehors ! » dit-il en poursuivant son travail de destruction, s’attardant quelques instants sur le cliché représentant Peter Schumer.  « Oui, pour te trouver la femme de tes rêves ou du moins, une fille avec qui tu passerais du bon temps ! Je t’ai pas dit : je vais me lancer dans le créneau des agences matrimoniales » plaisantait-il à moitié. Il voulait vraiment aider Brent à rebondir sentimentalement parlant.