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Freyja & Paris
Le prix de la tranquillité
Cela ne pouvait plus durer. Voilà la pensée de Paris Maconahey alors qu’il assistait à un coup d’astrophysique appliquée. Ses mains tremblaient, il était en nage. Bref il était en pleine crise d’angoisse avec un beau sentiment d’insécurité latent qui lui donnait l’impression qu’on plongeait son cœur dans une bassine d’eau glacée. C’était désagréable et surtout gênant pour lui comme pour les autres. Il faut dire qu’il avait toujours été perçu comme un homme bourru, à l’humour parfois grinçant mais au franc parler percutant. Là, depuis quelques jours, il passait surtout pour un mec complétement dérangé et lunatique. Entre perte de confiance, colère sanguine… Il jouait les bipolaires sans même en avoir conscience ou plutôt, en faisant l’autruche sur ses problèmes. Summer lui avait conseillé de voir un professionnel, que cela ne pouvait pas continuer ainsi : il avait besoin d’aide. Le problème c’est qu’il n’avait jamais fait confiance aux inconnus et encore moins aux psys. Il détestait cette catégorie professionnelle qu’il considérait comme des escrocs. Malheureusement, plus les jours passaient et plus il se rendait compte qu’il avait besoin de parler. Il avait fait un premier pas avec Capucine, sa meilleure amie mais elle ne pouvait pas le conseiller, elle n’avait pas le recul nécessaire. Voilà pourquoi, il avait profité d’avoir encore accès aux dossiers des Dunster pour se renseigner sur l’emploi du temps de l’un de ses membres : Freyja. Elle était son amie et il avait besoin d’elle si bien qu’il avait quitté son cours un peu plus tôt que prévu pour se rendre au département psycho de l’université. « Frey’ »l’interpella alors qu’elle sortait d’un cours. Cela faisait déjà dix minutes qu’il poireautait et il était à bout de patience tant demander de l’aide le rendait nerveux. « Faut que je te parle… en privé » dit-il et sans lui demander son avis, il l’embarqua dans un coin tranquille, au détour d’un couloir. « Réponds simplement à une question : tu prendrais combien de l’heure pour jouer les psys ? » 
Ta bizutrice, ta chère bizutrice adorée, tu la retiens. Quelle idée saugrenue que de devoir se déguiser en pikachu pour distribuer des flyers pour le couple de la présidentielle des Dunster House. Pourtant, un prénom retenait ton attention. Paris. Où est-ce que tu l'avais déjà entendu ? Ta mémoire te faisait défaut au pire moment. Néanmoins, tu dus passer outre de ton sentiment de dégoût et de honte pour enfiler le déguisement. Un jaune bien flashy avec ta chère queue, rien de mieux que de porter cela pour draguer. Tu hurlas donc sur la place d'Harvard, juste avant que les cours ne commencent, pour encourager les participants à voter Paris et Summer. Que la Dunster House ne survivra pas sans eux. Pitié, faites qu'on te pende et que personne ne découvre que derrière le costume, c'était toi. La cloche sonna et tu t'hâtas de te dévêtir du costume que tu jetas dans une des poubelles. Tes flyers distribué, il ne te restait que cette tâche. Tu te rhabillas en vitesse et partis rejoindre ta salle de cours en t'excusant de ton retard. Tu les accumulais ses retards.
Un bon cours de psychologie pour se détendre un peu, cela était parfait. Le professeur laissait les élèves débattre. Tu ne prenais que rarement la parole, préférant prendre des notes et spéculer sur les réactions d’autrui. Ton instinct ou ton intelligence te permettait d’avoir raison 8 fois sur 10. Tu te permis d’être fière de toi même. La cloche sonna et tu pris tes affaires, t’étirant sur ton siège. Tu finis par te lever pour te diriger vers la sortie. Une ombre bouchait l’entrée du soleil. Ou plutôt, un homme. Qui t’interpellas aussitôt que tu posas ton pied hors de la salle. Il connaissait ton prénom. Mauvais signe ça. Un stalkeur ? Un psychopathe ? Un dégénéré ? Et tu réfléchissa. Il t’avais appeler “Frey” et non par ton prénom complet. Sa tête te disait quelque chose mais impossible de mettre un prénom dessus.
Sans te laisser le temps de compter sur tes doigts les rares amis que tu avais eus, il t’agrippa par la main et t’emmenas de force dans un coin. Tu ne crias pas. Tu sentais qu’il était … un “ami”.
La question t'étonnait, te faisant hausser tes sourcils. Puis un sourire éclairait ton visage. “Paris ! Moi aussi je suis heureuse de te revoir” dis-tu en laissant toute ton ironie sortir de ta bouche. Depuis le temps, il aurait pu commencer par un bonjour, non ? “Si tu souhaites que je réponde à l'une de tes questions, tu devrais déjà répondre aux miennes non ? Pourquoi avoir disparu et couper tout contact ? Ce n'est pas poli.” Tu voulais quand même qu'il ressente bien ta déception. Que sa disparition a causé des blessures sur ton cœur meurtri. Même si ton amitié n'avait duré que peu de temps, tu t'étais accroché à celle-ci. Pour mieux dégringoler quand il n'était plus.
Néanmoins, n'étant pas si garce que cela avec un ancien ami, tu lui répondis. “Tout dépend de combien d'heures tu souhaites par semaine, Paris.” Son prénom fut craché avec force. Tu ne pardonnes pas aussi rapidement.
Freyja & Paris
Le prix de la tranquillité
L’idée de demander de l’aide, de chercher une oreille attentive pour se libérer de tout le stress qu’avait engendré son kidnapping faisait battre son palpitant à son maximum. Il n’était pas à l’aise rien que dans le fait d’appeler un professionnel de la psychologie afin de vider son sac, de parler de son enfance, de se livrer pour expliquer les tenants et aboutissants de son existence. C’était au-dessus de ses forces, il ne pouvait pas le faire… Il se méfiait bien trop de ce genre de toubib ! Ce qu’il lui fallait, c’était quelqu’un qu’il connaissait mais suffisamment neutre dans cette histoire pour qu’il puisse s’épargner compassion et pitié. Sa recherche l’avait amené à une seule et unique personne. Une petite voix lui souffla qu’il ne serait pas forcément le bienvenue auprès de la demoiselle mais qu’importe : il en était arrivé à un point où il n’avait plus les moyens de faire autrement. Frey et lui étaient amis ou du moins, ils l’avaient été jusqu’au jour où il s’était éloigné jusqu’à ne plus donner signe de vie. A cette époque, il ressemblait davantage à un loup solitaire pour réellement s’attacher à quelqu’un et surtout accepter un lien amical aussi fort avec une femme. La gente féminine passant plus de temps entre ses draps qu’autour d’un match de baseball ou de football américain. Avec la jolie blonde, ce fut la danse qui les réunit à l’époque ! Avec elle, il avait passé des moments vraiment agréables alors pourquoi couper les ponts ? La peur de l’engagement… oui même amicalement parlant, il avait ressenti cette peur. Aujourd’hui, c’était un tout autre homme qui se présentait à elle-même si sur le papier, il était toujours aussi bourru et franc. « Hum ouais, ça faisait longtemps » dit-il en se raclant la gorge, conscient de son ironie. Sur le coup, il n’avait pas vraiment songé à l’étape retrouvailles ! « Parce que j’étais con ? J’ai pas d’excuses si ce n’est qu’à cette époque, j’étais pas le genre de mec sur lequel, on pouvait réellement se reposer sur le long terme. J’étais persuadé que les amitiés allaient et venaient et qu’on finirait toujours par m’abandonner alors j’avais pris le pli de toujours le faire en premier. Ce n’est pas une excuse… » dit-il en toute honnête. Il lui devait bien ça après tout. Au moins, Freyja ne refusait pas net de devenir sa thérapeute. « J’en sais rien… C’est quoi la moyenne ? Ecoute, je sais que tu m’en veux et je comprends mais si c’est pas en mémoire de notre amitié… est-ce que tu peux le faire d’un point de vue clinique ? » |
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