Lily Underwood & SLOAN BUSHNELL
Décrire la Eliot House. C'était un challenge assez compliqué. Sloan ne savait pas trop quoi lui répondre, après tout, il ne savait pas ce qu'elle pensait de la bleusaille. Peut-être avait-il affaire à la meilleure amie de Cole ou d'Aymalyne. Il hésita quelques secondes avant de finalement avouer le fond de sa pensée. L'Eliot ne s'en cachait pas, il ne jouait pas, même si son adhésion dans son confrérie ne tenait qu'à un fil et même s'il était clairement dans la merde pour la rentrée, il décida de se livrer. A la suite de son petit monologue, Lily lui proposa d'aller chez les Winthrop, que cette confrérie lui irait dix fois mieux ? « Les Winthrops ? Non aucune chance, si je change de confrérie, je vais chez les Mathers, ça c'est clair. » avoua-t-il en rigolant même si dans cette confession, il y avait une part de vrai. Une grande part de vrai. Sloan apporta la clope à ses lèvres et inspira longuement, intensément. A son tour, il vint lui demander comment pouvait bien être la Dunster House car d'extérieur, elle semblait assez transparente. « Ah bah ouais, à Harvard t'as des connards dans toutes les confréries, certaines sont justes plus concentrées. » Son regard se posa sur sa cigarette tandis qu'il vint ôter les cendres consumées d'un geste mécanique du pouce sur le filtre. La brunette lui demanda s'il avait de la famille hormis Hayden. Sloan vint déglutir silencieusement. « Ouais, j'ai une petite soeur, Dylan j'sais pas si tu la connais. Mon père est décédé quand j'avais cinq ans et ma mère l'année dernière donc ils sont la seule famille qu'il me reste. » Son regard se perdit sur l'immensité de la vue. « Et toi ? » Se détachant sur cette conversation, il tira une nouvelle fois sur sa clope.

Lily Underwood & SLOAN BUSHNELL
« Les Winthrops ? Non aucune chance, si je change de confrérie, je vais chez les Mathers, ça c'est clair. » Les Mathers? Eh bien, on en apprend un peu plus à chaque minute avec toi Sloan. J’avoue que, pour le coup, physiquement, on pourrait croire direct que tu appartiens à cette maison. Enfin, mille fois plus qu’à la Eliot, ça c’est certain. Mais tout de même, j’suis surprise de voir que tu fais parti de la maison rivale de celle que tu préférerais intégrer. « Pourquoi ne pas changer dans ce cas? » C’est vrai, pourquoi ne pas simplement tenter d’intégrer une maison dans laquelle tu serais plus à l’aise, plus à ta place? Je te demande ensuite si tu as de la famille à Harvard et cette question semble te rendre mal à l’aise. Patiente et sans jugement aucun, j’attends sagement la réponse. « Ouais, j'ai une petite soeur, Dylan j'sais pas si tu la connais. Mon père est décédé quand j'avais cinq ans et ma mère l'année dernière donc ils sont la seule famille qu'il me reste. » Je secoue négativement la tête en entendant le nom de ta sœur, je ne la connais pas. Puis, mon visage s’affaisse légèrement en apprenant que tes parents sont morts, dont ta mère dernièrement. « Je suis désolé… ça ne doit pas être facile. » Je pose systématiquement une main sur ton avant-bras, mon regard plein de compassion. « Et toi ? » Je mordille mes joues de l’intérieur. « Oui, un grand frère et une petite sœur. Mais ils ne sont pas étudiants à Harvard… j’suis ce qu’on pourrait appeler le petit prodige de la famille je suppose… Moi je fais des études en neurochirurgie et eux n’ont été qu’au community college. Enfin, c’est comme ça que me perçoive mes parents, moi, je considère qu’on peut très bien se faire une vie pour soi-même sans passer dix ans à l’université si on n’en a pas envie. » Je ris doucement et termine mon verre de vodka avec lequel je joue entre mes doigts. « T’es en quelle concentration? »

LILY UNDERWOOD & SLOAN BUSHNELL
Sloan n'était pas forcément très à l'aise avec la notion de famille. Depuis le décès de sa mère, il y a bien longtemps qu'il n'en avait plus mais chacun se comportait comme si le nom Bushnell signifiait encore quelque chose, comme s'ils avaient encore un quelconque avenir. Il avait perdu la seule personne qui le comprenait vraiment, sa mère, et depuis il avait énormément de mal avec le bonheur de sa soeur ou même de ses cousins. C'était difficile à s'expliquer mais pour faire court, il avait tendance à se renfermer dans sa bulle, dans cet univers qui n'appartenait qu'à lui. Lorsque Lily vint s'excuser, il afficha un mince sourire en détournant le regard. « Non c'est pas évident mais bon, c'est la vie. » répondit-il en reportant on attention sur elle, en sentant sa main sur son avant-bras. Fallait changer de sujet et vite, il n'aimait pas parler de lui et de sa vie catastrophique. La brunette se livra à son tour sur sa situation familiale, lui expliquant qu'elle avait un petit frère et une petite soeur. « T'es l'enfant prodige alors ? Tu sais les parents ont tendance à vouloir le meilleur pour leurs enfants ... enfin normalement. Ne les blâme pas pour si peu. » lança-t-il avec plein de sagesse. Sloan apporta sa clope à la bouche et tira une dernière fois dessus, lorsqu'elle fut terminée, il jeta le mégot à travers le balcon sans se soucier une seule seconde de l'environnement. « Concentration ? Quelles études tu veux dire ? J'suis huitième année d'économie, j'étudies aussi le Français. Et toi alors ? » lui demanda-t-il avec un fin sourire sur ses lèvres. Les questions s'enchaînaient dans le but d'apprendre à se connaître. L'ambiance était détendue, c'était plutôt agréable pour une fin de soirée.

Lily Underwood & SLOAN BUSHNELL
« Non c'est pas évident mais bon, c'est la vie. » J’avais l’impression d’avoir touché une corde sensible, une blessure qui serait longtemps à vif. Aussi ça ne me dérangeait donc pas que tu me renvoies la question, m’ouvrant à toi avec beaucoup moins de difficulté. Certes, je n’avais pas perdu d’être cher et j’en étais reconnaissante. « T'es l'enfant prodige alors ? Tu sais les parents ont tendance à vouloir le meilleur pour leurs enfants ... enfin normalement. Ne les blâme pas pour si peu. » Je souris en secouant la tête. « Je ne leur en veux pas, disons juste que j’aimerais qu’ils ne leur mettent pas trop la pression pour si peu. »  À vrai dire, je ne savais pas à quel point mes parents pouvaient bien mettre la pression à mon grand frère et à ma petite sœur sur leurs études. Mais avec la perte d’emploi de papa, je doutais fortement qu’ils aient présentement envie d’avoir un enfant de plus à l’université. Déjà qu’ils ne pourraient bientôt plus m’aider… Ugh, je préférais ne pas y penser.  « Concentration ? Quelles études tu veux dire ? J'suis huitième année d'économie, j'étudies aussi le Français. Et toi alors ? » J’hochai la tête à ta question, pas vraiment surprise d’apprendre que tu étudiais l’économie. Va savoir pourquoi, ça t’va bien. Pour le français par contre, j’étais surprise. « Tu pourrais me dire un truc en français alors? » Je me mordille la lèvre avant de répondre à ta question. « Médecine profil neurochirurgie. Je fais pas les choses à moitié disons. » Je ris doucement à ma propre remarque avant de pointer l’intérieur de mon pouce. « On rentre? On pourrait sortir cette bouteille de vin dont je t’ai parlé et tu pourrais me montrer tes tatouages… je crois que c’est la moindre des choses après que je t’ai montré les miens. »

Lily Underwood & SLOAN BUSHNELL
A vrai dire, lorsque Sloan disait aux gens ce qu'il étudiait, cela ne semblait surprendre personne. L'économie lui collait à la peau, tout comme son ambition d'aller loin dans la vie. Cela n'échappait pas aux autres, c'était un bosseur doté d'une détermination sans faille. Par contre, lorsqu'il avoua étudier également le français, il avait l'air de surprendre. Un fin sourire se dessina sur son visage. Ne sachant pas trop quoi lui dire, il haussa les épaules et rigola légèrement. « J'aime beaucoup tes tatouages Lily. » dit-il finalement dans la langue de Molière. L'Eliot adorait parler le français, il trouvait cette langue complexe mais particulièrement belle. Il tenait ce coup de foudre de son voyage de deux ans à Paris, dans son centre de redressement. Quoi qu'il en soit, il demanda à la brunette ce qu'elle étudiait en retour. « Neurochirurgie, rien que ça. » s'amusa-t-il à répondre. Finalement, la brunette lui proposa de rentrer pour qu'il lui montre ses tatouages. « Ouais viens on rentre. » répondit-il en la laissant avancer la première. A son tour, il entra à l'intérieur de sa chambre, il se frotta les mains comme pour les réchauffer, content d'avoir pu fumer sa petite clope. « T'as pas un truc à manger ? J'meurs de faim. » dit-il comme s'il était chez lui, le plus naturellement du monde. Ouais, il était assez naturel comme gars.

Lily Underwood & SLOAN BUSHNELL
« J'aime beaucoup tes tatouages Lily. » Dites-moi s’il y a un truc plus sexy qu’un mec qui vous complimente dans une langue étrangère, parce que franchement, j’ai pas encore trouvé quoi que ce soit qui arrive à la cheville de ce simple fait –enfin, pas sans retirer quelques vêtements. « Merci. » Réponds-je simplement, comprenant parfaitement le français, ce que je ne t’avais pas dit bien sûr. Je n’ai pas que des notions de médecine en tête, j’ai appris le français alors que j’étais encore au lycée. On voit bien là la nerd en moi. « Neurochirurgie, rien que ça. » J’esquisse un sourire en hochant la tête. Je ne m’en vente pas, ne considère pas que je sois meilleure que qui que ce soit de par mes études. C’est un choix et je travaille fort tous les jours pour arriver à mes buts, tout simplement.

Je propose finalement qu’on rentre partager cette bouteille de vin que j’ai trouvé et que tu me montre tes tatouages. À vrai dire, j’adore les tatouages et j’aimerais beaucoup voir tous les tiens. « Ouais viens on rentre. » Je passe devant, retournant au confort d’une pièce tempérée et me dirige directement vers le comptoir pour y poser mon verre vide et sort la bouteille de vin pour l’ouvrir. « T'as pas un truc à manger ? J'meurs de faim. » Sans lever la tête et me concentrant sur ma tâche, je pointe l’armoire à côté de moi d’un mouvement de tête. « Y’a des chips là-dedans si tu veux. Sinon, j’crois qu’il y a une machine distributrice dans le lobby. » Je débouche enfin la bouteille et réalise que nous n’avons pas de coupe. « Bon et bien, il faudra boire dans nos verres je crois. » Je ris et rince le miens avant de tendre la main vers toi pour que tu me remettes le tiens et que je fasse de même avec.