Quand est-ce que mes parents ont su que je n'allais pas être aussi parfaite que mes aînés ? A la naissance ? Non, sinon, je ne porterai pas le prénom Safia. Sauf si ils savaient que j'allais devenir une femme forte face à toutes les épreuves que j'allais traverser ? Peut-être. Mais je pense que mes parents se sont vraiment rendus compte que je n'allais pas être une enfant modèle quand je l'ai rencontré lui.

CHAPITRE UN
are you insane like me ?
Enfance de princesse. Oui, c'est ce que j'ai eu. La famille McCray, du moins de ma génération, est une famille ayant une entreprise portant son nom dans l'automobile. Mon père a fondé une entreprise dans l'électronique de pointe dans les voitures électriques. Quelque chose qui rapporte de l'argent, mais qui n'est pas à son summum car les voitures électriques ne sont pas très répandues. Mon père croit dur comme fer qu'un jour, son commerce explosera et qu'on fera parti des familles les plus riches du monde. J'espère juste que son commerce marchera, parce que l'argent ne fait pas le bonheur. C'est pas la phrase typique de la gamine de bonne famille ? Peut-être. Je pouvais faire du poney, puis du cheval. J'ai appris à jouer de la musique, aussi bien de la guitare que du piano. Parce que dès que Monroe voulait, Monroe avait. J'ai été dans des écoles privées de Detroit. Mes parents voulaient une éducation parfaite pour leur dernière fille. Mais, les enfants des écoles privées n'étaient pas toujours gentils. Ils se battaient sans cesse pour avoir les meilleures notes, moi je voulais juste réussir. Le lycée a été plus dure. J'ai finis par demander à mes parents de me transférer dans un lycée public. Et il a fallu bien sur que j'arrive en plein milieu d'une année scolaire dans cet nouvelle école. Mais, rapidement, j'ai pris mes marques. Surtout grâce à une personne, Théo. Il m'aura fait tourner la tête.

J'avais seize ans. Du moins, j'allais les avoir. Et je l'ai rencontré lui. Lui et ses conneries, son sourire d'abruti, ses yeux pétillants de malice, son air de défi et son putain de pari à la con. Je ne sais pas quand est-ce que j'ai perdu. Je ne sais plus. Je crois que j'ai perdu la première. Il est arrivé, je ne le connaissais pas. Je ne connaissais personne, à part Jane et deux autres filles qui sont venues me voir le premier jour lorsque j'étais à la bibliothèque. Puis je l'ai rencontré, parce qu'il était le meilleur ami du copain à Jane. Je me souviens de la soirée ou je lui ai dit que j'avais perdu. On était quoi au juste ? Meilleurs amis, amis, ennemis, on s'engueulait, on s'adorait, on se câlinait, on se taquinait. Mais je l'aimais. Mais c'était trop beau ? Il a voulu me prouver qu'il n'était pas un connard comme tous les autres, mais en partant, il m'a prouvé qu'il en était un. Il m'a abandonné, il m'a largué au téléphone. Il m'a même pas laissé en placer une. Il ne m'a pas laissé lui parler. Dans quel état j'étais à ce moment là ? Je me sentais trop mal, trop triste, trop tout. Et deux semaines après, j'ai appris que j'étais enceinte. J'avais encore dix-sept ans. J'étais enceinte, et mon enfant n'allait pas avoir de père. Mes parents n'ont pas voulu que j'avorte. Ils m'ont dit que c'était certes une erreur, mais je devais assumer. Ils ont voulu connaître le père, pour aller le chercher pour que lui assume, je n'ai rien dit. Je suis passée pour une salope qui a couché un soir avec un mec qui est devenu le père de mon fils Jules. Mais ce n'était pas du tout ça. Mon fils a aujourd'hui six ans, pendant que je vais avoir vingt quatre ans. Je voudrais juste qu'il connaisse son père. Je voudrais que Théo l'accepte aussi, mais que si il est toujours à Harvard.