(AND THE MORE IT HEALS, THE WORSE IT HURTS )
◇◇◇ ft. @Philip Harrison

Elle aurait dû s'en douter. Qu'il ne pourrait pas tenir parole, ne serait-ce le temps d'une soirée. Ah ça oui, se comporter comme un gentleman, il savait le faire, peut-être un peu trop d'ailleurs. Mais lorsqu'il s'agissait de se tenir correctement pendant quelques heures, c'était déjà trop demandé. Peut-être qu'il n'avait pas de réputation à tenir lui, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Qu'est-ce qu'il lui avait pris, sérieusement, d'accepter de venir en compagnie de Philip au bal ? N'était-il pas censé être la personne qu'elle haïssait le plus en ce monde ? Si, bien sûr que si. Encore plus en cet instant précis, maintenant qu'il venait de se faire remarquer par... à peu près les quelques centaines de personnes qui se trouvaient dans cette salle. "Toi. Avec moi. Tout de suite." Son regard assassin et le ton glacial que Ludmila venait d'employer pour s'adresser à son cavalier ne trompaient pas : elle était en colère. Mais elle ne pouvait pas craquer, elle ne devait pas. Alors elle faisait de son mieux, comme toujours, pour garder la tête haute malgré les envies de meurtre qui n'avaient jamais été aussi présentes dans sa tête qu'actuellement. Tournant les talons sans adresser un mot de plus à Philip, la blonde se dirigea d'un pas vif vers les toilettes, verrouillant la porte au passage afin de ne pas être dérangés par n'importe qui. Elle jeta un rapide coup d'oeil au miroir devant elle avant de boucher le lavabo et d'ouvrir le robinet pour y laisser couler l'eau froide, toujours en silence. La Petrova fit ensuite volte face, ses yeux verts détaillant le winthrop couvert de sang. "Enlève ta chemise." C'était un ordre, pas une question. Et non, ce n'était en rien une manière de lui faire des avances. En ce moment précis, c'était même la dernière chose à laquelle elle pensait. Mais bien que tâchée, sa chemise autrefois d'un blanc immaculé, était encore récupérable. Certes, c'était assorti à la couleur de sa robe mais Ludmila ne sortirait pas de cette pièce avec un cavalier qui donnait l'impression d'être à Halloween plutôt qu'à un bal de promo.

© WILDBEAST.

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

anya et la chasse aux ventricules:

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◇◇◇ ft. @Philip Harrison

Comme elle s'y attendait et surtout, comme elle l'espérait, Philip la suivit sans dire un mot. Faut dire qu'elle ne lui laissait pas vraiment le choix et que vu la manière dont il venait de gâcher la soirée en beauté, il n'avait vraiment pas intérêt à l'ouvrir. Pas avec elle du moins. Ludmila était bien trop remontée contre lui en cet instant pour l'entendre lui déblatérer tout un tas d'excuses sans intérêt. Savait-il au moins à quel point elle prenait sur elle pour ne pas lui faire une scène en public et lui offrir la plus belle gifle de toute son existence ? Probablement que oui, sinon monsieur ne serait pas si docile. Quoique, peut-être qu'il avait changé depuis le temps. Elle n'était même pas certaine de le connaître réellement, cet homme dont les souvenirs n'étaient plus que des plaies ouvertes incapables de guérir. Mais la Petrova gardait la tête haute, fidèle à elle-même, fidèle à ce qu'on lui avait toujours appris. Elle l'emmena donc en direction des toilettes, le seul endroit où ils pourraient être un minimum tranquilles, le seul endroit où ils pourraient régler cette histoire convenablement - ou pas. Elle fit ensuite couler l'eau du lavabo avant d'ordonner au winthrop de retirer sa chemise. Et contre toute attente, il s'exécuta, toujours en silence. Bah ça alors, elle lui demandait de se déshabiller à moitié et même pas il ne réagissait ? D'accord, très bien, tant mieux. Attrapant le vêtement d'un geste sec, Ludmila déposa directement celui-ci dans l'eau froide, toujours dans le plus grand calme. Ses yeux verts rivés sur les tâches de sang en train de se dissoudre lentement, elle ne disait rien, sentant sa colère redescendre petit à petit. Jusqu'à ce que sa voix ne la sorte de sa contemplation. Alors, elle jeta un rapide un coup d'oeil en direction du jeune homme, avant de tourner les talons pour aller récupérer du papier dans le fond de la pièce. Aucun son, juste le bruit de ses talons résonnant sur le carrelage au fur et à mesure qu'elle avançait. Un peu d'eau pour mouiller le tout et elle faisait volte face, son regard perçant détaillant le jeune homme, cessant ainsi de l'ignorer. La jeune femme lâcha un petit soupir avant de tendre le bras pour venir appliquer le papier sur le visage de Philip, couvert lui aussi de sang. "Pourquoi tu t'es battu avec lui ? C'était pour... cette fille ?" Bien sûr qu'elle avait entendu son excuse. Et bien sûr qu'elle savait qu'il était sincère. C'était ça le pire. Parce qu'à chaque fois qu'il lui parlait ainsi, elle se sentait faiblir, comme si ses paroles pouvaient vraiment l'atteindre et la toucher, là où il n'était censé plus rien avoir à faire. Alors Ludmila préférait ne pas répondre. Ainsi, elle n'acceptait pas de le pardonner mais ne refusait pas non plus. Juste, elle l'avait entendu. Tout ce qu'elle désirait, c'était des explications. Le mal était fait de toute façon, une fois de plus.

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anya et la chasse aux ventricules:

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◇◇◇ ft. @Philip Harrison

Est-ce que la raison de cette bagarre l'intéressait vraiment ? Non, pas tellement. Ça ne lui apporterait rien de le savoir, de toute manière et ça Ludmila en était bien consciente. Il avait complètement merdé, comme d'habitude et malheureusement, il était trop tard pour faire marche arrière. Si changer le cours du temps était possible, cela se saurait or ce n'était pas le cas. Alors la blonde se retrouvait là, dans les toilettes, à écouter Philip lui répondre qu'il ne savait pas. D'accord, c'était rassurant, vraiment. Monsieur devait probablement avoir agi sous le coup d'une impulsion, comme lorsqu'il l'avait invitée au bal, peut-être ? Puisque de toute évidence, ce n'était pas en sa compagnie qu'il désirait se trouver mais celle d'une autre. Celle avec qui il n'avait jamais eu une seule chance... Devait-elle rire de cette confidence et en profiter pour lui rappeler que s'il n'avait pas le succès qu'il désirait auprès de certaines femmes, c'était sûrement parce que c'est ce qu'il méritait ? Bien sûr que oui. En temps normal, c'est exactement ce que Ludmila aurait fait. Mais là, la situation était légèrement... étrange et surtout, elle n'avait pas envie de paraître jalouse ou quoi que ce soit d'autre. "C'est elle que tu aurais dû inviter ce soir." se contenta-t-elle de répondre en concentrant son attention sur le mouchoir qu'elle tenait pour ne pas avoir à affronter le regard du jeune homme. Il ne fallait pas croire que c'était plus simple pour elle, qu'il lui suffisait de se remémorer le mal qu'il avait pu lui faire et de le détester pour tourner une fois pour toute la page. Se tenir là, devant lui, aussi proche, c'était tout sauf facile. Qu'elle le veuille ou non, Philip faisait partie de son passé. Elle ne pouvait effacer ni les mauvais, ni les bons moments sinon, croyez-bien que ce serait déjà fait depuis longtemps. Et même si se montrer haineuse envers lui l'aidait pas mal, la Petrova savait que ce n'était pas suffisant. Autrement elle serait encore en train de le réprimander à l'heure actuelle ou mieux, elle ne l'aurait pas accompagné à cette soirée. Trop tard, on dirait bien. Retirant une nouvelle trace de sang, elle releva la tête, ses yeux verts se posant  sur ceux du jeune homme lorsqu'elle sentit sa main sur la sienne. "J'ai terminé de toute façon." lâcha-t-elle avant de s'écarter afin de reprendre une distance convenable. Plus jamais ça, jamais. "Te débrouiller seul ? Permets-moi d'en douter." Ce n'était pas qu'elle remettait en doute son autonomie mais elle ne le voyait vraiment pas  s'occuper d'un linge. Et si c'était pour qu'il ne ressorte de là à moitié nu, non merci. Petit rictus narquois au coin des lèvres, la russe s'approcha du lavabo afin de jeter un coup d'oeil à la chemise plongée dans l'eau. "Encore quelques minutes et ça devrait être bon." Donc dans dix minutes tout au plus, il serait libre. Et elle aussi. Chacun retournerait vaquer à ses occupations bien que pour sa part, Lud ne comptait pas rester au bal encore très longtemps. Elle n'avait plus rien à faire là. "Je ne vois pas trop comment je pourrais en profiter de toute manière." Puisque Philip venait de tout gâcher, au cas où il l'aurait déjà oublié.

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